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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un court roman d'apprentissage mêlant réalité historique , récit documentaire , initiation érotique et fantasmes d'un jeune garçon, Nenè , de son innocence jusqu'à ses dix- huit ans dans la Sicile des années 40.
Une mystérieuse bâtisse située à l'entrée du village l'intrigue .......
Mais que vont faire tous ces hommes dans la belle maison près du port où habitent tant de femmes qu'il entendait rire et parler à voix haute dans une chambre lointaine ?
Tenté de rentrer , vers l'âge de huit ans ,on le pria illico de s'en aller .......
Il joue au docteur avec sa jolie cousine dans le grenier, suit d'un doigt avec gourmandise les contours des dessins de Gustave Doré dans le Roland-furieux de L'Arioste ......
Ou rouge de honte , submergé par un désir lancinant qu'il ne sait pas reconnaître, suivre les contours de sa cousine dont les formes appétissantes le font frémir , gémir à l'intérieur ........
Bientôt viendra le temps où grâce à son ami Jacolino , fils du gérant , il visitera La-pension-Eva où de gentilles filles l'initieront aux plaisirs de la chair .........
La guerre bouleversera tout. Des flots de militaires arrivent à la pension, les filles ne changent plus tous les quinze jours. Entre deux passes on prie, ce bordel apparaît comme un abri hors du temps ........Nenè grandit entre ces femmes et la guerre .......
La découverte de l'amour et du désir s'avèrent prétexte à de nombreuses anecdotes.........sans oublier les horreurs, les bombardements , les destructions, les morts , loin de l'odeur des sardines grillées, de l'air marin et du soleil ........
Nombre d'anecdotes truculentes alliées à une allégresse rêveuse et un realisme magique par temps d'apocalypse permettent d'oublier un temps les larmes de la guerre...........
Le style , mâtiné d'argot , surprenant peut déranger le lecteur . La traduction s'avère un peu maladroite .
Au final , un savoureux roman d'initiation sentimentale et érotique tissé d'humour et de naïveté, de tendresse et de dérision, pétri de personnages attachants , qui permet d'adoucir les réalités de la guerre, au coeur de l'Italie fasciste , grâce au talent de conteur de l'auteur.
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Paru en 2006
"Je désire avertir que ce récit n'est pas autobiographique, (...) . le contexte est authentique. Et la Pension Eva a vraiment existé," Camilleri

Ce livre est une délicieuse nouvelle d'une initiation sentimentale et érotique, en dépit de la toile de fond qui est la guerre.
On accompagne le protagoniste depuis l'innocence du regard jusqu'à ses dix-huit ans.
C'est la reconstruction plus esthétique que étique d'une époque que l'auteur extrait des archives d'une mémoire sociale dans laquelle on grandissait en appartenant à la culture ambiante et non seulement à soi-même.

L'histoire semble faite de peu de choses mais elle est un concentré de séquences personnelles et d'événements douloureux, héroïques ou insolites.

Phrase de clôture:
"Et il se fuma la première cigarette de sa vie."
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J'ai fait une heureuse découverte avec ce bref roman d'un écrivain italien, dont j'ignorais l'existence: Andrea Camilleri (né en 1925). L'action se passe pendant la seconde guerre mondiale. Dans le contexte tragique d'une Sicile pauvre, soumise au joug fasciste et bombardée par l'aviation des Alliés, un jeune garçon nommé Nené découvre dans sa bourgade une maison close: la pension Eva. Sa curiosité et sa sensualité s'éveillent, de même que celle de ses copains. Les prostituées - esclaves de réseaux de proxénètes - ne restent là qu'une quinzaine de jours avant d'être "mutées" ailleurs. Mais les garçons ne s'apitoient évidemment pas sur elles; ils nouent des relations cordiales avec ces pauvres femmes qui acceptent bravement leur sort. Ici, il n'y a pas de pathos. La volonté de survivre et même une vraie joie de vivre continuent à s'imposer dans la misère quotidienne. Divers épisodes vigoureusement picaresques, presque surréalistes, nous sont racontés, témoignant de la grande vitalité de ces êtres simples, malmenés par la société et par la guerre. Ainsi le roman dresse un tableau plutôt optimiste de la jeunesse, que le malheur ne parviendra jamais à abattre. Et l'auteur a un vrai talent de conteur. Je recommande ce livre qui, je pense, est passé inaperçu en France.
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N°1682 – Octobre 2022

La pension EvaAndrea Camilleri – Metaillé.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Chez Camilleri, c'est un peu comme chez Simenon qui étaitt un de ses écrivains favoris, ils étaient tous les deux de célèbres auteurs de polars avec un commissaire de police emblématique, Maigret pour l'un, Montalbano pour l'autre, mais ils étaient aussi deux romanciers traditionnels . Ici Camilleri (1925-2019) nous emmène dans un port de Sicile dans les années 40 c'est à dire quand l'Italie, alliée des nazis , commence à subir des bombardements alliés. Nerè . Un petit garçon se demande ce que signifie ces allées et venues d'hommes qui fréquentent la belle maison voisine où il aperçoit des femmes nues. La pension Eva, tel est le nom de cet établissement, fera l'objet de ses interrogations naïves jusqu'à ce qu'il la visite lui-même à l'âge requis, comme une sorte d'apprentissage initiatique, comme une terre promise. Il commence par découvrir les femmes grâce à sa jolie cousine et à leurs jeux puérils puis évoque les pensionnaires de cet immeuble et leur bienveillance. Il n'oublie pas de les croquer ainsi que certains de leurs clients et cela donne des portraits baroques et des anecdotes truculentes. Puis la guerre suivra son cours avec son lot de bouleversements et de destructions, entre les plaisirs érotiques, l'odeur des sardines grillées et celle du sang, les sourires et les larmes... Mais, goguenard , l'auteur, en postface, précise que ce court roman ne doit pas être regardé comme autobiographique, même si le personnage principal porte un nom semblable au diminutif dont les amis et la famille de Camilleri l'affublaient.
Il ajoute en revanche que la pension Eva a effectivement existé et il mêle dans à cette fiction des moments de l'histoire de cette petite ville. Il a attendu un âge assez avancé (près de 80 ans) pour l'écrire, ce qui témoigne de sa volonté de sortir de son image traditionnelle créative et d'offrir à son lecteur un moment de lecture où la tendresse et la dérision se mêlent à un érotisme discret.

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Camilleri revisite ses souvenirs d'adolescent, bien plus marqués par la prestigieuse maison close de Mme Eva, que par le lycée de Montelusa (Agrigente). Un camarade de classe se trouve être le fils du gérant de la pension Eva, dont il ouvre les portes à ses condisciples pendant le jour de repos de ces dames. Durant le dîner chacune des pensionnaires y va de son histoire, plus truculente et invraisemblable que celles de ses voisines. Certains de ces témoignages sont proprement hilarants, que le client soit militant communiste ou parachutiste anglais. Pourtant la guerre est là, avec ses bombardements, ses horreurs et ses destructions et l'adolescent devient adulte en tant que brancardier au milieu des ruines. Un excellent livre où sont associés rire, fantaisie et émotion.
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La guerre a aussi ses bons côtés... On peut parfois en douter mais c'est ainsi.
Pour Nenè, jeune garçon au sortir de l'enfance, elle lui permet de découvrir l'empire des sens ! Cet empire, c'est la villa qui abrite la Pension Eva, pudique appellation pour désigner le bordel du petit bourg de Vigàta.
Et forcément, lorsqu'en plus, on a pour copain Jacolino, le fils du nouveau gérant, ça ouvre des portes, surtout celles de la pension pas faciles à franchir quand on n'a pas encore atteint l'âge légal, et ça aide à lier connaissance avec la gente féminine et la vie tout simplement.

Finalement, ce que Nené trouvera à la Pension Eva ne sera pas forcément ce qui, longtemps, l'aura fait fantasmer.

Un savoureux roman d'apprentissage, plein d'humour, de naïveté et de tendresse, qui permet de gommer les angoisses et les réalités de la guerre dans l'Italie fasciste. Un court texte empreint d'humanité, des personnages attachants, le tout garanti sans vulgarité.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Un court roman d'apprentissage qui n'est pas autobiographique mais qui l'est peut-être quand même un peu. Camilleri sans Montalbano mais à Vigata pour des considérations sur les émois de la chair et de l'amour. Sur fond de guerre, de bombardements alliés de la Sicile et de chemises noires. Une grande tendresse se dégage de tout cela...
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Délicieux court roman (en fait presque des nouvelles)
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