Blechkoller

Blechkoller se lit comme un huit-clos en pleine mer à bord d'un sous-marin. On suit la destinée tragique d'un sous-marinier allemand en proie à une véritable psychose lié à un événement survenu durant son enfance. C'est surprenant de voir actuellement un bon nombre de bd qui situe son héros du côté des allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Il y a encore 20 ans, cela aurait été inimaginable. C'est une évolution bien singulière et qui ne me déplaît pas forcément.

Par contre, le basculement dans le fantastique m'a un peu perturbé. Etait-ce réellement nécessaire ? La fin semble bien énigmatique. Nous n'aurons pas toutes les réponses. On pourra bien entendu mettre cela sur le compte de la folie lié au manque d'oxygène et à la promiscuité. Bref, un récit caractérisant la névrose au coeur des profondeurs.

Ou le "syndrome de la boîte de sardine" qu'éprouvent parfois les sous-marinier pendant des longues missions.
A bord de l'U-Boot 966 de la Kriegsmarine, Erik Schultz souffre de Blechkoller. Il contrôle de plus en plus mal ses pulsions violentes. Et quand son sous-marin est torpillé par les Britanniques puis l'équipage tué sous ses yeux, cela ne s'arrange pas.
Une BD dans les profondeurs des mers, un huis-clos autour d'une machine de cryptage Enigma. Une ambiance violente, malsaine, fantastique et glauque, très bien rendue par les couleurs des planches, recouvertes d'un voile verdâtre. Déconseillée aux claustrophobes.

Climat oppressant, violent et fantastique dans ce huis-clos à l'intérieur d'un sous-marin : c'est classique, me direz-vous, mais cette bd sort des sentiers battus avec, il me semble, le regard tourné vers l'expressionnisme allemand qui a eu ses heures de gloire. Au fil des pages, difficile de savoir où le récit va nous mener : c'est ce qui fait que j'ai beaucoup apprécié cet album.