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4,11

sur 714 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai fini cet essai, qui est un essai intelligent avec une argumentation brillante mais un peu vieillot. Il reste accessible à lire, cependant je préfère Albert camus en romancier avec la peste par exemple que Albert camus en philosophe cela est très personnel.
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Ce texte m'a longtemps fasciné et , oui , en quelque sorte " révolté ".
Car j'ai l'impression que quand Camus condamne la violence et les excès de la révolution ou de la barbarie totalitaire il est très mauvais et bien pensant dans son anlyse , tout en ayant partiellement raison , mais seulement partiellement ; et je me sens mitigé en penseant à différents éléments de l'actualité ; comme me suis senti mitigé à la lecture de ce livre.
Par exemple Will Smith à giflé recemment un humouriste aux Oscars qui a moqué sa femme publiquement , mais en même temps il était bouleversé par ce geste et à pleuré : " on nous dit de sourire et d'accepter les moqueries ".
On a eu pareil avec Zidane qui avait craqué.
L'actualité des prêtres pédophiles m'a scandalisé quand j'ai entendu à la radio l'histoire d'un jeune homme qui était régulièrement violé par un prêtre , et qui en le confrontant s'est vu confronté à un homme qui lui a répondu - et alors ? J'ai violé aussi ta mère et ton père et je continuerai à violer qui je veux et tu ne pourras rien faire pour m'en empêcher ".
Pris de fureur et de rage il a poignardé ce " prêtre " à de nombreuses reprises et lui a arraché les yeux....
On a aussi parlé de l'affaire des jeunes harcelés à colombine qui ont fait une tuerie de masse il y'a longtemps.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu le sentiment dans l'homme révolté , que tout en ayant partiellement raison sur le " nihilisme " qui conduit au pire , le révolté , le persécuté qui devient oppresseur , Camus y superposait une moraline creuse de bazar.
Pourtant je ne suis pas forcément hostile à l'idée de condamner les excès de la victime devenu bourreau.
Je crois que c'est Tarantino qui explore dans un de ses films , inglorious basterds là vengeance d'un groupe de juifs persécutés par les nazis et qui décident de devenir leurs bourreaux avec nottamment une scène ou un nazi est assiégé par des victimes qui le lapident à mort en hurlant de douleur , mais attention je ne suis pas 100 % sur que la scène que j'ai vu était bien extraite d'Inglorious Basterds car il pourrait s'agir du film les " insugés " ; donc je vais partir du principe que c'est dans le même film , mais si ce n'est pas le cas alors mes conclusions portent à caution...
Si en effet c'est bien un extrait du film de tarantino d'ont je me rapelle alors oui la scène peut faire penser à l'homme révolté de camus , une révolte qui devient nihilisme et une scène bouleversante d'un homme désarmé qui se fait trucider et un inconfort moral qui s'en dégage.
Pourtant Tarantino est un habitué de la thématique de la vengeance comme par exemple kill bill et si cette scène vient d'inglorious Basterds et non des " insurgés " ( quelqu'un aurait la réponse en commentaire svp )  alors pourquoi la vengeance deviendrait inconfortable dans un sens quand elle vient de juifs persécutés mais pas dans l'autre ou elle est glorifiée ; je parle de kill bill ( même si ça ne vient pas de Tarantino mon propos culturellement se tient ) parce q'Uma Thurman est blonde et jolie ? Parce que c'est une femme et que la vengeance d'une femme c'est excitant ?
J'ai l'impression que Camus est inférieur à aux films : dans la liste de Shindler il y'a une scène ou un enfant des jeunesses hitlériennes jette de la merde sur le beau manteau en fourrure d'une riche femme juive ; il ne commente pas , se contente de montrer mais le propos de la vengeance sociale est bien présent dans ce film.
Hors contrairement au cinéma , qui montre , Camus dans l"homme révolté , est plus faible : il commente : il superpose à la réalité crue des thèses morales abstraites.
Je trouve son propos facile : il n'explique jamais comment le fascisme ou le nazisme sont arrivés au pouvoir , c'est à dire l'injustice économique et sociale , en Allemagne le traité de Versailles, les enfants à Berlin qui crevaient de faim et mourraient dans la solitude au beau milieu de la rue : il se contente de moralement condamner le " nihilisme ".
Cette démarche de Camus , finalement je trouve est assez bien penseante , je me sens mal à l'aise car c'est si facile de condamner Will Smith comme " nihiliste " quand on l'humilie et insulte sa femme et qu'il giffle l'humouriste , c'est si facile de condamner le " nihilisme " de ce jeune homme qui a voulu venger sa mère et son père et tout ceux que ce " prêtre " aurait continué à violer s'il ne l'avait pas tué , et qui est aujourd'hui enfermé en hôpital psychiatrique pour " acte de barbarie ".
C'est si facile de condamner les fous de Colubine , ou ceux qui , mis le pied au mur dans des sociétés en perdition , se sont jettés à corps perdu dans le nazisme et le fascisme , alors qu'on les y avait poussés et que le désir d'ordre était un besoin vital dans une société qui s'écroulait ; ou Donald Trump qui allait voir les noirs américains dans certains quartiers et qui disait " vos quartiers sont en ruines , vous n'avez pas d'eau potable, vous n'avez aucune perspective économique , qu'avez vous donc à perdre de voter pour moi " , car peut on blâmer le peuple d'écouter les sornettes des politiciens ?
Je trouve que Camus est dans l'homme révolté dans le confort moraliste , dans la facilité et même un peu niais...
Et puis sa position est ambigue et me dérange moralement , car il a défendu l'Algérie coloniale française; c'était quasiment un traître à ses frères Algériens ; car lui en a bien profité de l'Algérie française ; et j'ai l'impression qu'il ne pensait qu'à lui en en profitant si bien ,  avec son si gentil instituteur , monsieur Germain.
Aussi , il me semble , que quand les médias l'adorent et le promeuvent c'est un peu à la manière de Finkielkraut qui disait qu'en Palestine on jouait au foot sous des cadavres pendus aux lampadaires , en se référant intellectuellement , et condamnant évidemment moralement celà , à l'homme révolté de Camus ,  sans évidemment rapeller le contexte qui a créé cette détresse existentielle du peuple palestinien qui l'amène à montrer sa détresse sous forme voilentesur le monde extérieur qui l'entoure.
Camus est,  à mon sens , l'alibi , la caution , des puissants ;  un article de presse m'a semblé aller dans ce sens , c'est à dire d'une autosatisfaction suave et moralement puante de la part du pouvoir ,  d'avoir trouvé des angles " moraux " pour asseoir sa tyrannie :

"Avec Denis Charbit (université de Tel-Aviv, in L'Homme révolté, cinquante ans après, Minard, 2001), on estimera pourtant qu'il n'en est rien : « Il restera pour les révoltés d'aujourd'hui et de demain ce que Camus avait voulu qu'il soit : des raisons de croire à la dignité de leur élan solidaire. » Celles-ci doivent s'adosser à un nécessaire devoir de mémoire. Et écarter peut-être aussi désormais tout espoir dans l'action. La révolte - comme l'esprit de résistance - vivrait maintenant à l'unisson du monde contemporain ".( extrait de Rétrolecture 7/36-1951: "l'homme révolté d'Albert Camus ; le monde )

Contre cette " utilisation " politique de Camus même s'il avait raison ; je ne peux que me révolter contre lui et son livre ; car j'ai l'impression qu'il est la " caution " pseudo-morale de l'injustice sous toutes ses formes.
Et contre ces lectures là , de ce livre et de ces lectures là , il faudra un jour où l'autre , oui , se révolter : quitte à se faire traiter par le pouvoir de " nihiliste ".
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Complexe à aborder, ce livre de Camus donne certaines clefs pour comprendre une partie de l'histoire européenne des 19 e et 20 e siècle. Il nous met aussi devant nos responsabilités et notre propension à créer les nouvelles révoltes nécessaires à l'établissement d'une félicité pour tous.
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Sortis en 1951, L'homme révolté est la continuité parfaite au Mythe de Sisyphe dans la pensée de Camus tout en éclairant et expliquant les autres oeuvres du cycles de la révolte (Les justes, La Peste)
Plus volumineux que son grand frère, je dois t'avouer, Sens critique, qu'une partie du livre m'est passé au dessus de la visière de protection.
Néanmoins, et sans doute plus que le mythe de Sisyphe , l'homme révolté a beaucoup à apprendre, même sans partager les postulats de départ de la pensée de Camus (la vie est absurde, Dieu est mort, et on refuse tout compromis ou abdication de la raison humaine (notamment le saut de la foi de Kierkegaard).

Car une bonne partie de l'oeuvre est assez indépendante de la pensée de Camus, et il s'agit d'abord d'une histoire de la pensée de la révolte, en commençant avec le marquis de Sade, suivent Stirner, Nietzsche, la révolte contre l'état et le gouvernement, la révolution Française et la révolution russe, la révolte contre un Dieu (et Camus explique contre quel Dieu) puis sa négation.
Et c'est là que tout le monde peut se sentir concerné car chacun a pu expérimenter le sentiment d'absurde développé dans le livre précédent, et ce désir de révolte qui peut rester de l'ordre du simple sentiment, quelles que soient ses convictions sur l'ordre du monde

Camus demeure avec l'honnêteté intellectuelle et le refus des compromis que nous lui connaissions. L'homme absurde a déjà refusé la mort et le suicide. L'homme révolté refuse de donner la mort. Car l'homme révolté croit au final à la nature de l'homme. SI il détruit au nom de la révolte, il en pervertit le sens. C'est pourquoi le Kaliayev des Justes devra mourir après l'attentat, le révolté tue pour un monde juste, il meurt pour la justice du monde d'après.

Car pour l'homme révolté n'est pas permis, le bien et le mal existent bien. C'est l'action et la solidarité qui permettent à l'homme de dépasser l'absurdité de sa condition.
Le Dr Rieux de la Peste en sera l'exemple parfait par son action solidaire et désintéressée, son refus de la transcendance.
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