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4,04

sur 2002 notes
La pièce de théâtre Les Justes se déroule en 1905 en Russie. Un groupe d'anarchiste socialiste décide de commettre un attentat à l'égard du grand duc de Russie, Nicolas Nikolaïevitch, l'oncle du Tzar. L'histoire s'inspire des faits historiques.
le groupe connait un premier échec, puis réussit à le tuer par attentat à la bombe. Je vais présenter les personnages.
Tout d'abord, il y a Stepan. Celui-ci a perdu tout amour pour les hommes et ne ressent plus que de la haine depuis son expérience du bagne et son évasion pour la Suisse. Il est concentré sur son objectif, soit la révolution et est prêt a tuer pour la cause, même des enfants. de plus, il impose à tous son idéologie. Il doute du courage de Kaliayev car celui-ci lui parait trop "extraordinaire".
En effet, on le surnomme le poète pour son entrain et pour son engouement pour le parti. Il a foi en un avenir juste et meilleur. Il est amoureux de Dora la soeur d'Annenkov. D'ailleurs, on a reproché à Camus de mêler une histoire d'amour à l'intrigue.
Dora quant à elle est triste, mélancolique, elle a peur, elle commence à douter de la moralité de leur acte. En effet, elle se demander pourquoi il faut donner la mort dans le but d'une vie plus juste.
Puis, il y a Voinov qui est peu sur de lui, peureux et honteux, il refuse de lancer la bombe sur le grand duc. Il préfère agir dans la propagande ou du moins à l'arrière pour ne pas voir les conséquences des ordres donnés. Camus critique ici vivement les dirigeants qui prennent les décisions importantes et n'essaient pas d'imaginer les conséquences de leurs actes. Toutefois, il faut nuancer, ce personnage attire la compassion pas sa lâcheté. En effet, il préfère être en prison ou se tuer plutôt que de donner la mort.
Lors de la première tentative, Kaliayev refuse de lancer la bombe car les neveux du duc se trouvent avec lui. Stepan répond qu'il fallait les tuer. Selon lui, il faut tuer ces deux enfants riches pour tous les enfants qui meurent de faim. Les autres personnages ne sont pas d'accord, cela n'a aucun rapport, il existera toujours des enfants qui mourront de faim et tuer deux enfants n'arrangera rien. Tuer des enfants est contraire à l'honneur disent-ils sur quoi Stépan répond que l'honneur est fait pour les riches. Kaliayev prend peu à peu conscience de la difficulté de tuer. A la seconde tentative, Kaliayev lance la bombe et réussit son coup. Il est immédiatement arrêté et mis en prison. Il clame qu'il n'a pas tué le grand duc mais le despotisme. En prison il rencontre un prisonnier qui purge sa peine de vingt ans pour avoir tué trois homme. Il lui dit qu'il pend aussi les prisonniers et qu'à chaque criminel pendu, il a un an de moins de prison à faire. Ce n'est pas un crime de pendre les prisonniers puisque c'est ordonné par l'état répond le prisonnier. On reconnait bien là Camus qui dénonce l'absurdité du système judiciaire . La grande duchesse lui donne sa grâce mais celui-ci refuse car en échange il doit dénoncer ses camarades ce qui serai les trahir. de plus il est convaincu qu'il doit mourir, se sacrifier pour laver son crime. Il est pendu, et Dora est prête elle aussi à se sacrifier pour la cause.
Ce groupe de terroriste se considère comme des juste d'où le nom de la pièce et non des assassins. Au contraire Stepan ,plus lucide, affirme qu'ils sont des meurtriers et pour une fois on peut croire qu'il a raison.
Cette pièce universelle dans son thème interroge: la fin justifie -t- elle les moyens? A-t -on le droit de tuer pour une cause qui nous semble juste ? Tuer est il immoral lorsque l'on a une justification? ,etc...
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Je n'étais pas une grande fan de Camus. J'ai lu l'Etranger quand j'étais au lycée, mais j'ai trouvé le livre lent et long. J'ai retenté ma chance récemment avec "la mort heureuse" et ressenti la même chose : c'est long ... et je n'accroche pas avec son style d'écriture.
Un podcast (le bookclub) m'a donné envie de réessayer avec cette pièce de théâtre, "les Justes", et bien m'en a pris !!
La pièce met en scène des militants politiques qui s'apprêtent à commettre un attentat. Albert Camus y décrit particulièrement bien la psychologie des personnages avant, pendant et après.
Livre très actuel, cette courte pièce m'a réconciliée avec cet auteur !
A lire assurément
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Rencontre de Serge et de Yanek, Dora dormant dans cette capitale de toutes les Russies.

Politique et passions s'affrontent et se renversent l'une à l'autre.

Les mots s'enchaînent, les phrases se succèdent, puis, les chapitres, d'éclats en ponctuations se font actes.

Les Innocents laisseront La Corde aux Mains sales pour Les Justes.
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Ce que j'ai aimé : Il s'agissait pour moi moi d'une relecture, la première fois ayant eu lieu dans le cadre scolaire. Dans mes yeux d'adolescente, j'avais adoré tout ce romanesque : engager sa vie pour une cause, la révolution pour la fin de la noblesse, l'amour impossible, des personnages marqués et tranchés.

Ce que je n'ai pas aimé : Ma relecture avec mes yeux d'adulte m'a mise très mal à l'aise. Ironie du sort, j'avais mis ce bouquin dans mon sac à main le jour des attentats de Bruxelles. Dans le contexte actuel, plein de choses se sont bousculées dans ma tête. J'ai presque trouvé l'oeuvre déplacée, hors de propos. Alors qu'elle joue son rôle, elle incite d'autant plus à la réflexion.

Lien : http://wc.pressepuree.fr/tag..
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Un suspense omniprésent, de l'action, des personnages courageux et attachants… autant de facteurs facilitant l'approche de cette pièce de Camus très agréable à lire
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Cela est rappelé en début du livre, Albert Camus s'est inspiré de faits historiques (les personnages ainsi que l'attentat du 17 février 1905 à l'encontre du grand-duc Serge Alexandrovitch de Russie), à en guider l'écriture de la pièce qui reflète leur conduite. Cet attentat annonçait l'avènement d'un totalitarisme eu Russie avec la révolution bolchévique de 1917, et le renversement du Tsar.
L'auteur aborde plusieurs thèmes à travers une double composition :
Les cinq révolutionnaires dont les caractères reprennent dans un moindre effectif ceux d'un mouvement plus large :
- Stepan : l'exalté, qui a souffert jusque dans sa chair et son âme l'oppression du régime autoritaire qu'il souhaite renverser
- Yanek : qui place l'humanité au-dessous de la cause révolutionnaire, et ne saurait sacrifier des innocents à la cause car cela supprimerait sa raison d'être
- Alexis : l'étudiant qui ‘préfère fermer les yeux' sur les conséquences de ses actes. Autrement présenté c'est le révolutionnaire qui souhaiter participer mais ne veut pas voir ses mains tachées de sang, préférant obéir sans savoir qu'agir en sachant.
- Dora : qui agit par amour et souhaite demeurer juste (d'où le titre de la pièce) mais s'interroge sur la possibilité d'aimer le peuple en tant que révolutionnaire ? Cet amour désintéressé est-il possible et réciproque.
Les dialogues : j'y ai retrouvé
- La justification des moyens, la terreur ou la coercition : dans quelle mesure peut-on rester juste lorsqu'on défend un idéal ou applique un régime politique ?
- La destinée de l'être humain : le choix de la mort est-il un acte de courage ou de lâcheté ? Est-il plus courageux et honnête de vivre avec le poids de ses fautes que de mourir ? L'énonciation de ce thème m'a fait penser à Crime et Châtiment de Dostoïevski
- L'amour et l'humanité : est-on capable de ‘tendresse' et d'amour (ce qui fait de nous des êtres humains) lorsqu'on place une cause ou un combat au dessus de sa propre vie ? Ne perd-on pas son humanité en tant que révolutionnaire ?
- le peuple : triste ironie de Kaliayev (Yanek) qui est abusé par son codétenu qui le trahit ouvertement alors qu'il est issu du peuple, et le ramène à son rang de meurtrier alors qu'il se considère comme ‘juste'.

Les justes aborde donc plein de thèmes mais se contente de poser les questions avisées sans apporter de réponse. Elle reste moderne car dans tout point du monde il existe des justes et des régimes totalitaires, et l'on sait bien qu'Albert Camus à toujours été très attaché à cette composante de l'histoire. le principal mérite que je trouve à cette oeuvre est qu'elle est très accessible à un jeune et permet d'aborder des thèmes profonds et contemporains, et cela en une centaine de pages dont les dialogues courts rendent la lecture rapide et la compréhension limpide.
Je pense notamment au roman ‘La mort est mon métier' de R.Merle, qui retrace le parcours d'un Alexis qui peu à peu devient un responsable de camp SS aux méthodes industrielles de meurtre, perdant ainsi de plus en plus son humanité pour rester fidèle à Himmler et sa cause.
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Cette pièce de théâtre met en scène une question d'actualité : tuer pour des idées, est-conciliable avec nos valeurs d'être humain aspirant à l'amour, à la beauté ? Les conspirateurs l'ont décidé pour libérer le peuple russe du pouvoir oppresseur. Mais le révolté chargé d'assassiner le Grand-Duc hésite avant d'assumer l'engagement collectif pour la Justice et d'en mourir. Il est ukrainien...
«La force de cette oeuvre est la réflexion politico-philosophique qu'il porte. Ce questionnement sur l'usage de la violence pour défendre des idées est brillamment posé et donne vraiment à réfléchir »( Foxfire-Babelio). Les dialogues, courts, mais profonds, illustrent bien les dilemmes éthiques qui nous déchirent en ce temps de guerre en Ukraine. Réécoutons Georges Brassens : mourir pour des idées. (https://www.youtube.com/watch?v=A2n5_q0121E)
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S'inspirant de faits réels, Albert Camus relate l'assassinat d'un tyran russe par des socialistes révolutionnaires. Cette pièce questionne la légitimité des luttes armées, visant à renverser un système politique violent par la violence. Est-ce juste d'assassiner un homme injuste ? Et s'il est accompagné de sa femmes et de ses neveux ?

(Critères de notation. Style : 0,5 - Intrigue : 1 - Personnages : 0,5 - Contextualisation : 0,5 - Fin : 1)
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Albert Camus nous transporte dans la Russie du début du XXe siècle, à Moscou en 1905, dans l'intimité d'un groupe de révolutionnaires qui s'apprêtent à assassiner le Grand-Duc Serge, Serguei Aleksandrovitch Romanov, frère du tsar Alexandre III et oncle de Nicolas II.

   Plus qu'une simple pièce de théâtre, il s'agit d'une oeuvre édifiante sur le sens du combat révolutionnaire et de la justice.
Lien : http://partageonsnoslectures..
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A travers des faits historiques, l'assassinat du Grand-Duc en février 1905, Camus aborde des thèmes qui lui sont chers notamment le destin et la fatalité. Les personnages sont enfermés par la cause qu'ils défendent, ils ne peuvent lui échapper et, pour elle, ils sacrifient toute idée de bonheur personnel. Ils vont en connaissance de cause vers une mort inéluctable et dépassent leur conflit intérieur. Rien n'est plus fort que la défense de la cause même si cela doit être au détriment du bonheur individuel. le couple Kaliayev-Dora sacrifie son amour et refuse tout bonheur autre que la cause qu'ils défendent et à laquelle ils sacrifient leur vie.
Sur plus d'une semaine, Camus nous relate l'assassinat du Grand-Duc et ses conséquences. L'entretien entre la Grande Duchesse et Kaliayev est en cela remarquable qu'il confronte deux points de vue. La cause révolutionnaire justifie-t-elle de donner la mort arbitrairement, sans voir l'humanité derrière la cible ?
Avec le niveau de langue soutenu, Camus nous montre que ses personnages hors de commun ne sont pas simples moujiks illettrés mais des personnes instruits. Ce qui rend leur charisme d'autant plus important et les porte au-dessus du commun des mortels.
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