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4,12

sur 318 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Thomas Cantaloube a obtenu 6 prix pour son premier polar "Requiem pour une République" et il ne les a pas volés! Thomas Cantaloube est devenu journaliste après des études à Sciences Po. Je suis née à la fin des années 60 et si je sais combien la France tait la guerre d'Algérie, j'ignore également tout de notre histoire entre 1945 et mai 68. Là j'ai été clairement mise au parfum et il schlingue. le meurtre d'un avocat algérien en 1959 dans la France de Papon, De Gaulle et l'OAS. Trois personnages (un flic, un truand, un assassin) tentent de dénouer les fils d'une machination d'État qui les dépasse. Roman bien ficelé, captivant, des personnages attachants malgré une élite politique qui donne la gerbe et une police accablante, je me suis régalée et j'espère un deuxième polar de cet auteur.
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Polar noir? Polar historique contemporain ?  Roman policier historique ? Un peu de tout ça. 
Thomas Cantaloube nous emporte de 1959 à 1962 dans une enquête à tiroirs où l'on croise Danielle et François Mitterrand, le Pen, Debré, Papon, le FLN et l'OAS,  les milieux du banditisme, de la basse politique et des luttes secrètes pour ou contre l'indépendance de l'Algérie. 
Suite au meurtre de toute la famille, enfants compris, d'un avocat algérien proche du FLN en plein Paris, trois hommes très dissemblables vont, chacun de leur côté puis en s'aidant les uns les autres, tenter de retrouver le (ou les) coupable(s). Un jeune flic un peu naïf,  un petit trafiquant corse, un tueur à gages atypique,  tous sont sympathiques malgré leur côté sombre. Flics ou barbouzes racistes, hiérarchie pourrie, tout le monde préférerait qu'on enterre cette enquête et va tenter de le faire. 
Il faudra 3 ans, des compromissions,  d'autres morts, des attentats pour tenter de punir ce massacre. Et comme il est dit sur la 4e de couverture : "L'intérêt supérieur du pays nécessite souvent que l'on passe certains événements, certaines personnes,  par pertes et profits. "
Si la période qui précède immédiatement l'indépendance algérienne vous intéresse,  vous y trouverez tout ce qui fit l'actualité de l'époque : l'attentat de la rue de l'Observatoire,  celui du Strasbourg-Paris (bien oublié), le massacre lors de la manifestation non violente à l'appel du FLN sur ordre du regrettable préfet Papon... Tout cela n'est pas la gloire de la Ve République,  d'où le titre.
C'est documenté, avec ce qu'il faut de liberté pour le romanesque,  noir, pas ennuyeux (quelques longueurs vers la fin cependant ) et remarquablement écrit.  Thomas Cantaloube ne nous assène pas une leçon d'histoire ou de politique, il nous la fait vivre à travers le destin de ses 3 héros et de leur entourage plus ou moins recommandable.
Cela m'a fait penser à Dans l'ombre du brasier (de Hervé le Corre) sur la Commune de Paris. Même densité historique,  même qualité littéraire. Ici pas de tueur fou, juste des politiciens sans scrupules et des héros atypiques pour un Requiem fort peu républicain...
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Un polar historique très bien mené qui nous plonge au début de la V république et la guerre d'Algérie.

Une famille, dont le patriarche est un avocat lié au FLN, est assassinée à Paris, cette exécution est commanditée par le préfet de police, Maurice Papon.

Côté polar :
3 personnages d'horizon différent vont essayer de dénouer ce drame et traquer individuellement le meurtrier :
- Volkstrom , ancien collabo à la solde de Papon
- Carrega, ancien résistant corse
- Blanchard, jeune policier

Côté historique :
La guerre d'Algérie nous sera remémorée avec les pros et les antis pour l'indépendance de l'Algérie avec le FLN (front libérateur national), FPA (force de police auxiliaire), OAS (organisation armée secrète) et leurs attaques sur les algériens vivants en France et leurs attentats perpétrés sur le sol française notamment celui du déraillement du train Strasbourg-Paris qui fut le plus meurtrier avant celui du Bataclan.

Le récit :
Prenant ou les chapitres alternent entre nos 3 personnages et leur traque personnelle du meurtrier.

Cette histoire qui lie intrigue policière et culture historique m'a permise de me remémorer cette guerre sans m'ennuyer.

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L'histoire se passe en France durant la guerre d'Algérie, au moment où s'affrontent les partisans de l'Algérie Française et le FLN .
Il s'agit d'une enquête à propos de l'assassinat d'un avocat proche du FLN et de toute sa famille.
L'auteur fait revivre une époque sombre de l'histoire de France, dont on parle très peu, en faisant intervenir des personnages politiques que l'on connait beaucoup mieux.
L'intrigue est bien construite, et tient en haleine durant tout le roman.
Les protagonistes de l'histoire évoluent dans les milieux du banditisme, de la police et de la politique, faisant revivre les mentalités de l'époque, qui, il faut bien l'avouer ne sont pas
à la gloire de notre cher pays.
J'ai trouvé ce roman passionnant, et fort intéressant .
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Un polar historique qui nous en apprend beaucoup sur une période récente de notre histoire. Ce qui m'a frappé c'est l'opacité qui régnait, on était en pleine guerre froide il est vrai, c'était une méthode de gouvernance établie et éculée, mondialement. L'auteur nous permet de plonger dans cette époque dans une atmosphère lourde, la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, d'y rencontrer des personnages historiques forts, De Gaulle, Mitterrand, le Pen, Papon, des événements encore en mémoire, les ratonnades, l'attentat du Paris/Strasbourg à Vitry-le-François perpétré par l'OAS (le plus meurtrier sur le sol français jusqu'au 13 novembre 2015). La partie romancée du livre n'est pas en reste avec des personnages très marquants, le sinistre Sirius Volkstrom pour les basses oeuvres, le complexe Antoine Carrega et Luc Blanchard le policier intègre. Une réussite à tous les niveaux.
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Au fil de la bonne cinquantaine de chapitres de ce polar historique, nous suivons alternativement et chronologiquement le déroulement de journées vécues par trois personnages qui, on s'en doute, sont amenés à se rencontrer : un jeune inspecteur de la brigade criminelle, encore pétri d'idéalisme, un "mercenaire" au service du plus offrant, y compris la police, et un truand corse plutôt vieille école qui gagne sa vie en convoyant de la drogue de Marseille à Paris. "Historique" parce qu'ayant pour arrière-plan la période troublée, sur le territoire métropolitain, de la guerre d'Algérie avant son dénouement : agissements de plus en plus violents du FLN, création du SAC et de l'OAS. En dehors de ces trois protagonistes centraux, on rencontre donc nombre de personnalités qui ont joué un rôle important à l'époque ou plus tard, au grand jour ou dans l'ombre : Maurice Papon, préfet de police de Paris, Jean-Marie le Pen, député, François Mitterrand, sénateur de la Nièvre, Philippe Castille, activiste de l'OAS...
Au coeur du roman : un courrier envoyé par un Algérien à son frère avocat à Paris – défenseur de membres du FNL – et intercepté par l'armée, qui engendre indirectement une grosse bavure policière puisque c'est toute la famille de l'avocat, et non seulement lui, qui est assassinée. le "mercenaire" n'est pas l'auteur des meurtres mais s'était vu confier une mission qu'il n'a pas pu remplir, tout comme le jeune inspecteur chargé de l'enquête avant son classement et comme le truand corse, qui avait combattu durant la Résistance sous les ordres du beau-père de l'avocat. Peu à peu, dans une chorégraphie complexe mais impeccable, les pièces du puzzle s'assemblent.
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L'histoire démarre le 15 septembre 1959.
J'avais 8 mois!!!!!
Je ne connaissais pas Thomas Cantaloube, mais pour un "coup d'essai", ...vous connaissez la suite! Addictif à ce polar/thriller -car tour à tour l'histoire est vue sous l'oeil de Luc Blanchard, flic au 36, mais également sous ceux des autres protagonistes, tant les victimes que certains des acteurs de leurs temps.
Nous sommes en pleine période hésitante entre une Algérie Française ou une Algérie indépendante, ( avec ses violences quotidiennes et ses victimes innocentes), avec les naissances du SAC et de l'OAS) et déjà, on côtoie les noms de ceux qui feront parler d'eux, des décenies plus tard, tels François Miterrand, "méprisant -déjà- les autres" (sic), Jean-Marie le Pen, le tristement célèbre Debizet et son SAC, Service d'Action Civique, qui va défrayer la chronique en 1981 avec ce que la presse et la télé ont appelé "La tuerie d'Auriol" (un inspecteur de police, ses enfants et ses parents seront massacrés dans leur bastide d'Auriol), Marcantoni (que l'on retrouvera mêlé à l'affaire Delon et au plus haut niveau de l'Etat), et d'autres.
Au milieu de tout ce "beau monde" et de la raison d'Etat qui prévaut -argument facile quand on veut s'affranchir de la loi-, un jeune inspecteur de la Crim', Luc Blanchard, et pas si "naif" (sic) que ça. Il démarre dans la police, donc il débarque avec ses illusions, et je trouve qu'il arrive très vite à voir ce qui se cache de l'autre côté du miroir et à franchir "la 7 ème case".
Comme tout flic qui démarre, Blanchard veut sauver le monde et s'investir à fond dans son métier, mais il comprendra très vite, comme le dit le commissaire Corti, héros récurent de Fred Bologsen, que "au bout de 20 ans de carrière, j'avais compris que je me devais surtout de sauver ma femme, mon fils et mes deux chats.... Dans le désordre".
Si Blanchard représente la "nouvelle vague de la police", son adjoint, Amédé Janvier dit "le gros", est le prototype de l'ancienne, porté sur l'alcool, prêt aux compromissions et compromis, et au franchissement de lignes blanches quand l'occasion se présente.
Si Janvier ne "bougera" pas, Blanchard lui, évolue....
Et puis il y a le "bandit d'honneur", Antoine Carrega, qui par fidélité envers l'un de ses amis résistants, banquier ayant perdu sa fille, assassinée avec son mari - célèbre avocat algérien et "dérangeant le pouvoir en place", et ses enfants, va enquêter en "free lance" et tenter de percer un quintuple assassinat que la presse a déjà qualifié de règlement de compte entre arabes, entre pro et anti FLN.
Concernant le nom de Carrega, je me suis demandé si l'auteur l'avait choisi par hasard, le patronyme étant réputé en Corse pour être celui qui a été plusieurs fois champion de France et du monde de ball trap ( ce dernier s'appellait Michel et le notre, dans l'histoire, Antoine).
Il y a aussi Sirius Volkstrom, homme de main au départ de Déogratias, Dir Cab de Papon, et qui a pour mission d'éliminer le vrai tueur de cette famille entière, un nommé Lemaire.
Très interessant, l'évolution du ressenti puis des agissements en conséquence de Carrega, de Volkstrom, au fur et à mesure que des voiles sont levés et que la "vérite vraie" fait surface et apparaît comme une évidence, de même que le "lien" entre Blanchard et Carrega, l'inspecteur étant devenu le nouvel petit ami de Margot, l'ex du Sécor.
Chaque chapitre, commenté par un des personnages de l'histoire, révèle son lot de surprises. Pas de temps mort, un suspens continu, un très bon premier polar.
Ne me reste plus qu'à trouver la suite des "aventures de Luc Blanchard, dans "Frakas".
Encore un de mes coups de coeur de l'année avec Colin Niel et Jeanne Benameur.
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En septembre 1959, un assassinat sanglant en plein Paris met la Police et la presse dans tous ses états. Un avocat algérien, en lien avec FLN est assassiné avec toute sa famille. Dans l’ombre, le préfet Papon et le sinistre Deogratias tirent les ficelles, mais c’est sans compter sur la perspicacité d’un jeune flic, l’acharnement d’un ancien collabo manchot avide de vengeance et la détermination d’un ancien résistant corse devenu convoyeur de drogue et d’anisette. Ces trois personnages au destin diamétralement opposé vont se retrouver bien malgré eux dans une intrigue à enjeux multiples avec au centre une manipulation politique dont personne ne pourrait ressortir indemne.

Pour son premier roman, le journaliste Thomas Cantaloube réalise un joli coup avec ce roman noir au scénario diabolique et très bien ficelé dans lequel chaque personnage est construit avec un soin tout particulier, dessinant au fil des pages des personnalités complexes et attachantes, malgré la part d’ombre qui se dessine derrière certains.
A partir de cette petite histoire politico-crapuleuse, l’auteur évoque la grande Histoire, celle d’une France vivant les dernières heures de la IVe République, avec en point d’orgue morbide, l’assassinat, par la police, le 17 Octobre 1961, d’algériens pacifistes.

Au détour d’une page ou d’un chapitre, on croisera de nombreux personnages imaginaires mais aussi quelques noms importants de la Cinquième République : Michel Debré, François Mitterrand, Charles Pasqua, Jean-Marie Le Pen… puisque Thomas Cantaloube a eu la bonne idée d’entremêler faits réels (l’attentat de l’OAS contre le Strasbourg-Paris, la création du SAC, l’attentat de l’Observatoire…) et fiction, comme si de rien n’était. Et ça fonctionne parfaitement pour le plus grand plaisir du lecteur !

Les 540 pages de ce roman se lisent d’une traite ou presque avec un récit touffu, sans temps mort, dans lequel il se passe toujours quelque chose.
L’ambiance de l’époque, avec ce Paris grisâtre sur fond de Guerre d’Algérie et de répression sanglante, est parfaitement rendue par l’auteur, dans une langue presque d’époque, un peu fleurie et en tout cas très plaisante, qui évoque le cinéma en noir et blanc de la fin des années 50, des films de Gilles Grangier, (Le désordre et la nuit), Melville, mais aussi les bandes dessinées de Tardi quand celui-ci adapte Pierre Siniac ou Léo Malet.

Une grande Série noire et un polar historique passionnant qui, espérons-le, ne sera que le début d’une belle carrière de romancier pour un Thomas Cantaloube qui maîtrise déjà parfaitement les codes du genre.
Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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Jusqu'ici je n'étais pas fan des livres de passant au moment plus ou moins de la guerre d'Algérie et de son indépendance. Au niveau historique je trouvais que c'était trop récent alors que j'apreciais ceux qui se passait au moment de la première ou seconde guerre mondiale. Pourtant quand j'ai vu le titre et le quatrième de couverture j'ai tout de suite accroché. J'ai adoré ce bouquin et j'ai appris plusieurs choses dont je n'avais pas où peu connaissance. Les 3 personnages principaux qui n'ont en principe rien à faire ensemble vont être obligé de s'entendre pour résoudre le meutre d'une famille entière. Je pense que je lirai bientôt Frakas où on retrouve Luc Blanchard. Ayant appris que Mai 67 était sorti j'ai décidé de relire Requiem pour une République et Frakas pour me ré imprégner des deux livres que j'avais vraiment beaucoup aimé
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Une affaire sordide vous attend dans les années 1960, en pleine guerre d'Algérie, donc vous l'imaginez, dans un contexte tumultueux, en plein Paris.
Une famille décimée, mais pas n'importe laquelle, un avocat lié au FLN en est un des membres.
Les trois personnages, avec des voies différentes, vont se retrouver en plein coeur de cette affaire. Un flic, un truand et un manchot qui est le bras droit du Préfet Papon!
Un polar de haute volée, où l'auteur dénonce les massacres silencieux et sans scrupule de la police française sur des Algériens.
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