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Chacun de nous, je pense, porte un immense respect pour le travail éprouvant et dangereux de mineurs de fond. Un travail qui connaît plus que d'autres sans doute, un taux importants d'accidents du travail, de morts. Zola en fit un chef d'oeuvre, Germinal, et plus près de nous, Sorj Chalandon enthousiasma plus d'un lecteur avec "Le Jour d'avant".
Aussi, quand Babelio me proposa, dans le cadre des opérations Masse Critique, de recevoir un livre ayant pour thème un accident dans une mine des Etats-Unis en 1972, je profitais immédiatement de cette occasion d'un plaisir nouveau, qui m'était offerte.
Et j'avoue que cet espoir de plaisir fut en partie déçu.
Sans doute parce que j'ai comparé, même involontairement, ce titre avec ces deux précédentes lectures, et aussi, parce que je pense assez bien connaître ce monde de la mine, du danger de ce travail, de l'anxiété des épouses et enfants de mineurs. Tous les hommes de ma belle-famille étaient mineurs de fond, depuis le père, les grands-parents sans oublier les oncles de mon épouse. Paix à leur âme.
"De l'autre côté des montagnes" prend pour cadre un incendie dans une mine. Un accident réel, qui fit dans la Sunshine Mine en 1972, 91 morts, un chiffre identique à celui évoqué dans "De l'autre côté des montagnes". Une époque identique à celle du livre "Le jour d'avant".
Ce fut certainement une attente interminable, un traumatisme pour les enfants, les épouses. le village entier dut pleurer ses morts...Et pourtant on ne perçoit qu'assez peu, et trop rapidement, cette émotion collective qui dut écraser cette ville...l'accident et ses conséquences est certes décrit, mais tient bien moins de place que les scènes dans les bars. le whisky, le gin, et tous ces alcools forts tiennent le premier rôle, avant et après l'incendie. Si j'osais je dirais que ces scènes répétitives autour de ces verres deviennent saoulantes, mais pas du tout grisantes, même si cet alcool est, comme dans les deux autres livres évoqués, un élément parfois important de la vie des mineurs, un remède pour échapper à cette condition, là-bas comme en France. Il faut avoir vu une remontée du fond un soir de Sainte-Barbe, fête des mineurs, pour s'en rendre compte.
Des disparus passent seize jours au fond....leur attente, leur faim, leurs angoissent tiennent en quelques lignes....
Bref, l'émotion collective est certes traitée mais trop vite. Les émotions individuelles de deux femmes Ann et Jordan servent de fil conducteur au livre, mais ne sont pas toujours réalistes, elle se retrouvent trop vite au bowling.
Ce sont ces pages qui m'ont manqué. Je ne cherchais pas du tout un pathos larmoyant, mais juste un peu plus de vérité dans ce deuil et cette tragédie collectifs. J'aurais apprécié de me sentir beaucoup plus en empathie avec les personnages, dont on perçoit le mal-être... Un "mal dans sa peau" présent dans toutes les situations de leur vie.
Mon avis a peut-être été trop influencé par mon expérience personnelle, par ces angoisses de femmes et de filles attendant le retour du mari et père, inquiètes à chaque sonnerie de sirène ou de passage de voitures de pompiers.
Quoi qu'il en soit, je remercie Babelio et les Éditions Albin Michel qui m'ont adressé ce livre. Je ne vais pas rester sur cette impression mitigée. Je vais rechercher un autre ouvrage de cet auteur.



Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Nous sommes dans les années 70, à Silverton, une petite ville du Nord-Ouest des États-Unis. La fonction principale de cette ville ? Sa mine d'argent, qui emplois la plupart des hommes. La vie se déroule bon gré mal gré, jusqu'au jour tragique où une catastrophe coûte la vie à des dizaines d'hommes, ravageant des familles et toute la communauté.
A travers de l'autre côté des montagnes, Kevin Canty nous décrit la vie de plusieurs personnes, en lien avec cette tragédie : comme cette femme qui se retrouve seule à élever ses enfants, comme un rescapé qui tente de retrouver une vie, ou cette autre femme qui se retrouve veuve... Des tragédies, des vies brisées, d'autant plus touchantes que Kevin Canty s'inspire de faits réels.
De l'autre côté des montagnes c'est l'exploration du malheur d'une communauté meurtrie, une plongée sociologique et psychologique dans une petite ville rythmée par la vie à la mine.
(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Un roman totalement bouleversant sur une Amérique ouvrière, et laborieuse! Kevin Canty entraîne les lecteurs dans le Nord-ouest des Etats-Unis, entre les villes de Missoula, de Spokane, à la frontière entre les états de l'Idaho et du Montana. A Silverton, une mine d'argent fait vivre presque toute la population au prix du dur labeur des mineurs. Ce sont ces vies souvent difficiles, faites de frustration, d'attente de jours meilleurs qu'il nous montre au début du roman. Il nous fait partager les vies de David, le seul a avoir quitté Silverton, pour l'université, l'étudiant, qui reste très attaché à sa famille, de Ann la jeune femme de Malloy, qui voudrait tant avoir un enfant, celle également de Jordan mariée à Ray, ils ont deux petites jumelles, celle de Lyle et de quelques autres. Chacun a ses problèmes, beaucoup s'adonnent par ennui à l'alcool, car les bars sont les seuls lieux de rencontres. Elle n'est pas très gaie, mais c'est leur vie et l'auteur nous en rend parfaitement la morosité. En 1972, un incendie se produit dans la mine, cette catastrophe va entraîner de nombreux morts, des disparus, heureusement quelques survivants. A partir de ce drame c'est toute la communauté qui est plongée dans le chagrin et le désarroi. Kevin Canty réussit merveilleusement à montrer la tension qui règne sur le carreau de la mine lorsque les familles sont dans l'incertitude, au fond pour les mineurs emmurés , puis dans les maisons lorsque les hommes ne rentrent plus, ainsi que le bonheur des femmes de ceux qui ont survécus, et enfin le poids de absence. Il nous fait pénétrer dans l'intimité, jusque dans les pensées des personnages qui se remémorent le souvenir des disparus. Ce sont les détails qui font toute la force émotionnelle du roman, les bruits qui montrent le poids de la peine, les odeurs de la peur, les couleurs de la tristesse, et des images de la solitude dans les bars, dans les maisons, dans les têtes. Les gestes du quotidien qui ne sont plus les mêmes, pour les épouses, pour les frères dont les larmes se mélangent à la pluie et qui cherchent des moyens pour noyer ce chagrin, l'alcool encore, l'amitié, la solidarité, l'amour, le changement d'horizon. Les années 70, sont parfaitement reconstituées, tant sur le plan des décors, que des musiques, que des habitudes de vie. Puis, au fur et à mesure que l'on avance dans la lecture, on sent que, le temps fait son oeuvre pour atténuer les souffrances, et enfin, l'espoir revient lorsque des liaisons se renouent. La forme narrative adoptée par Kevin Canty rend à la perfection le climat pesant qui régnait sur cette Amérique profonde confrontée à une catastrophe, car c'est un fait réel qui a servi de point de départ au roman. Personnellement, j'ai été très ému par ce livre et je remercie Babelio, l'opération Masse Critique et Albin Michel de m'avoir permis de le lire.
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Je vais sûrement faire court. Tant pis !

Ça me plaisait bien, au départ, j'étais conquise par la 4ème de couverture et je me disais qu'un roman qui évoquait la vie des mineurs dans ce patelin paumé du Montana allait me plaire, à coup sûr.

Sauf que je n'ai aimé presque aucun des personnages, à part Ann et Lyle, je n'ai pas ressenti d'empathie pour ces gens (à qui j'aurais bien été incapable de donner un âge !) même si, pour plein de raisons, leur misère m'a touchée.
Ils sont tous un peu perdus, ils ont tous choisi la vie de mineur (ou de femme de mineur) par défaut, beaucoup s'en contentent, d'autres rêvent de Californie, et pourtant, pour moi, ça n'a pas fait vibrer la corde sensible.

Pour une fois, je n'ai pas été sensible à la vie dans ce village marqué par la tragédie, quand bien même j'aurais aimé en savoir plus sur David et Ann, et sur le passé de Lyle. J'aurais presque préféré le huis-clos au fond du puits de mine...

Il m'a manqué un je-ne-sais-quoi, mais je suis passée à côté de ce roman dont j'attendais beaucoup et qu'Electra a adoré !
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Silverston est une petite ville du nord-ouest des Etats-Unis. En 1972, c'est l'activité minière de la ville qui permet principalement de faire vivre ces habitants. Bon nombre d'hommes, de maris, de frères, d'époux y travaillent. C'est un travail qui paye bien mais les conditions sont évidemment difficiles. Il faut travailler sous terre, dans la chaleur de la mine, sans voir la lumière du jour pendant huit heures. Travailler en horaires décalés, de jour ou de nuit mais quelle différence quand on vit sans la lumière du soleil ? Malheureusement, un incendie dans la mine va radicalement bouleverser la vie des travailleurs et habitants.

A travers différents personnages nous suivons les quotidiens lassants des travailleurs et de leurs entourages. Des ménages blasés, un étudiant désabusé, des hommes et des femmes qui boivent pour rompre la monotonie et la lenteur du quotidien. Des verres au bar du coin pour fermer les yeux sur une vie triste et sans entrain.

Certains personnages rendent le récit intéressant, comme Ann qui se questionne sur ses difficultés pour avoir un enfant. Alors que pour elle c'était déjà écrit, elle serait mère. Ses émotions sont touchantes. Ou David qui se pose de sérieuses questions sur son avenir professionnel après quelques années à l'université. Pourquoi étudier quand à la mine on obtient un bon salaire tout de suite ? Une Chevrolet, une vie de famille, une maison… Ou encore Lyle qui ressort après l'incendie de la mine complètement perdu et pleins d'interrogations et dont on espère qu'après une vie passé sous terre, sa vie s'éclaire un peu.

Le roman est sombre et pleins de désillusions. A la fois il y a le drame à la mine. Des vies brisées par un accident, la solitude qu'il faut endurer et tout à reconstruire. Et en même temps, que ce soit avant ou après le drame, les personnages sont tous des écorchés de la vie. Il y a les tensions dans les ménages mais surtout beaucoup d'alcoolisme. Il semble que tout se règle avec un verre… Dommage que la dernière partie qui laisse entrevoir un avenir plus serein pour certains d'entre eux n'ait pas été plus développée.
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Silverton est une petite ville dans laquelle ses habitants mènent leur vie ordinaire. On s'y marie, on a des enfants – ou pas – on se sépare. On sort le soir, on y boit – beaucoup. On envisage parfois de partir, mais on ne le fait pas. On envie les rares personnes qui y sont parvenues, même si c'est pour un court laps de temps.
Leur vie tourne autour de la mine, parce que c'est la seule entreprise qui donne un travail à la plupart des hommes de la ville. C'est la mine, comme ailleurs, se pourrait être l'usine.
Un jour, la catastrophe survient. Inattendue. Inexpliquée.
Le lecteur se focalise alors sur deux familles. David perd son frère, qui laisse, en plus de parents hébétés, une jeune veuve et deux petites filles (ce qui m'a rappelé le personnage de Philomène Levaque dans Germinal, si ce n'est que de nos jours, les femmes ne travaillent plus à la mine). Ann Malloy perd son mari. Ils n'ont pas réussi à avoir un enfant. Ann reste seule, elle qui a subi, avec son mari, la pesanteur de l'église jusque dans leur vie intime. A force de se sentir coupable quoi que l'on fasse, on ressent encore plus ce sentiment lorsque la tragédie survient.
Je reviendrai sur ces deux personnages. Je veux cependant parler de celui que j'ai préféré, Lyle. Je ne l'ai pas préféré parce qu'il est un survivant, un rescapé, je l'ai préféré à cause de son attitude pendant et après la catastrophe. Il a gardé l'espoir, et, dans mes lectures récentes, il m'a été rare de trouver des personnages qui ne baissent pas les bras. Etre encore en vie, pour lui, c'est aussi faire ce qu'il remettait à plus tard depuis longtemps.
Je reviens aux conséquences, je reviens à David, Ann, qui repensent leur vie après la catastrophe, sous le regard de tous les autres, les survivants ou ceux qui ont perdu un proche. Ceux pour qui, finalement, presque rien n'a changé : l'alcool pour tenir, les bagarres, les filles, en attendant la réouverture de la mine.
De l'autre côté des montagnes – un roman au coeur de l'Amérique.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Je n'avais jamais lu Kevin Canty même si je dois prochainement lire son recueil de nouvelles. J'ai décidé d'emporter son roman dans l'avion, et je l'ai dévoré ! Lu d'une traite, impossible de le reposer. Si vous me connaissez, vous savez à quel point j'aime suivre l'histoire de gens simples, ordinaires, au fond de l'Amérique et Kevin m'a offert un moment merveilleux en leur compagnie
Et un retour au Montana de surcroît. Nous voici à Silverton, petite ville minière du nord-ouest en 1972. Comme de nombreuses villes du Nord en leur temps, la mine d'argent régit toute la vie de la petite ville. Les grands-pères, pères et petits-fils prennent le relais à chaque génération. Malgré les conditions de travail très difficiles, la majorité des hommes ne se posent pas la question. On fait ses études jusqu'au lycée puis on part travailler à la mine, après avoir épousé sa petite-amie à 18 ou 19 ans. Silverton est très loin de l'agitation des grandes villes de la côte Pacifique, du mouvement hippie. Et les habitants regardent bizarrement ceux qui choisissent de s'y installer ou partent faire des études supérieures.

David en l'est exemple type. Il est en troisième année d'université dans un autre Etat, et beaucoup s'interrogent sur son mode de vie, même sa sexualité. Mais on le laisse en paix car son frère Ray, et son père, sont des mineurs respectés. David est un garçon secret qui n'a jamais été attiré par la mine et fréquente en douce son ancienne prof de piano du lycée. Lorsqu'il rentre à la maison, il suit son frère au bar où celui-ci va toutes les semaines faire la fête avec ses autres amis mineurs, dont Malloy, l'époux d'Ann. Jordan, la très jeune épouse de Ray est fatiguée de le voir constamment bourré, à vingt ans à peine, elle est déjà maman de deux petites filles âgées d'un an.
Ann de son côté, rêvait de la Californie et d'une autre vie. Son père, notable, n'a pas compris le choix soudain de sa fille d'épouse un mineur, Malloy. Son amour de lycée. Les deux essaient d'avoir un enfant sans succès, leurs relations sexuelles ne sont plus les mêmes. Ann rêve à nouveau de s'échapper. Parfois elle prend sa voiture et roule longtemps. Mais un jour une catastrophe survient qui plonge toute la ville dans l'effroi. Lyle, autre personnage phare du roman, se retrouve coincé au fond de la mine, avec un autre mineur. Les voici enterrés vivants ….
Que dire ? Ceux qui aiment comme moi, le Boss (Bruce Springsteen) auront le sentiment que sa musique vous accompagne tout du long. L'artiste aime les gens ordinaires et Kevin Canty est sa version écrivain. On sent constamment le regard bienveillant de l'auteur sur ses personnages, comme Kent Haruf et c'est, si vous me connaissez, ce qui me plaît tant chez les romans américains. Oh, les personnages ne sont pas des héros, loin de là. Ils ont leurs faiblesses, leurs défauts. Mais ils sont aimables. Impossible de rester impassible face à ces jeunes gens qui répètent la vie de leurs parents, qui noient leur ennui dans la sortie au bar le vendredi soir. J'ai adoré le personnage de Lyle, le plus vieux, la quarantaine, avec un compte en banque bien fourni, mais qui ne sait faire que ça : descendre à plusieurs centaines de mètres creuser la roche.

Lorsque la tragédie frappe, la vie de nos personnages est brisée, s'écroule. L'auteur américain sait magnifiquement reconstituer ses moments intenses d'attente, de crainte et de stupeur. J'ai pensé à « Voyage au bout de l'enfer » de Michael Cimino. le film racontait l'histoire de trois amis, sidérurgistes dans une petite bourgade de Pennsylvanie partis à la guerre en 1968. L'histoire est évidemment différente, mais au début du film on retrouve cette vie de jeunes gens ouvriers, mariés si jeunes, dont l'avenir est déjà tout tracé.
Autant vous dire que je vais m'empresser d'aller sortir le recueil de nouvelles à mon retour et de lire son autre roman traduit aux éditions Albin Michel. Une grande découverte ! Un auteur chouchou en plus, quelle bonne façon de commencer le mois de mars

Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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L'histoire se déroule dans le nord-ouest des Etats-Unis, en 1972.

David étudie à l'université, à Missoula, et rejoint le week-end ses parents, de l'autre côté des montagnes à Silverstone, petite ville minière de l'Idaho, rurale et isolée. Il croise là-bas son frère, Ray, sa femme, Jordan, et leurs jumelles.

En dehors de la mine, il n'y a que des bars où tous se saoulent, et l'Oasis, une maison close.

Une catastrophe survient : des centaines de mineurs sont coincés dans les galeries : il y aura peu de survivants.

L'auteur nous fait partager l'angoisse des mères et des épouses qui attendent des nouvelles, puis l'onde de choc, le chagrin, noyés dans l'alcool. le paysage est aussi triste que l'air qu'ils respirent tous, chargé de cadmium et autres produits toxiques, mais aucun ne veut partir.

Le récit est émouvant, mais l'alcool noie tout. Aucun personnage n'est vraiment attachant.

Il y a quelque chose qui ne prend pas. Beaucoup de personnages qui vivent en parallèle mais sans véritable lien entre eux. Il manque une émotion collective, une révolte à la Zola. Et il y a trop de scènes de beuveries dans des bars enfumés...

Et de l'autre côté des montagnes, ce n'est pas mieux...

J'aurais aimé en apprendre plus sur l'après catastrophe : que vont faire les dirigeants de la mine : la fermer ou pas, indemniser les victimes et leur famille ou pas, améliorer les conditions de vie et la sécurité des mineurs ou pas ?

C'est un livre bien écrit, émouvant mais il manque une étincelle pour que ce soit un coup de coeur (l'étincelle qui a mis le feu dans la mine et dont on ne saura rien).
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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“ C'est étrange, cet exact avant et après, ce moment tranchant comme une lame de rasoir qui sépare une vie d'une autre, celle qui s'est achevée et celle qui n'a pas encore commencé. Qui ne verra peut-être jamais le jour. Mort-née. Et être ces deux personnes dans la même peau, en même temps. ”




En 1972, dans une petite ville minière de l'Idaho, il y aura désormais un avant et un après. Une catastrophe survient à la mine d'argent où travaille une grande partie de la population de Silverton.


" - Des nouvelles ? demande-t-il.
- Rien dit sa mère. Des rumeurs.
- Rien qui laisserait penser que ça va ? 
- Je ne sais pas David. En attendant qu'un des responsables nous en dise plus, ce ne sont que des rumeurs. ” 





C'était déjà pas facile avant, alors maintenant avec tous ces hommes en moins l'ambiance déjà pesante est devenue irrespirable.
Cette exploitation minière était déjà responsable de la pollution de l'environnement et de dégâts irrémédiables au niveau de la santé des habitants. Pas surprenant que certains cherchent à fuir, mais l'argent l'emporte toujours

.


" Pourquoi vivre ici ? Après toutes ces années, les fumées du haut-fourneau ont fini par tuer les arbres. Remplacés par un enchevêtrement de broussailles sur les coteaux.(...) La moitié des voitures semblent abandonnées. Les chiens aboient au passage de celles qui circulent encore. Les gens sont restés là parce que la paye était bonne et que la vie était agréable, mais que reste-t-il de cette époque ? On dirait une ville de pauvres, de gens de passage qu'un bon coup de vent suffirait à balayer. ” 




C'est au bar, où l'alcool ne cesse de couler que les hommes et les femmes se retrouvent, et tentent d'oublier chacun à leur manière, leur douleur et leur colère.


“ le whisky aide toujours. Jusqu'à ce qu'il n'aide plus. ”

“ C'est à nous tous. Ce chagrin n'est pas seulement le sien mais celui de tous les autres. " 



La plume de Kevin Canty est teintée de blues. Tantôt ardente et fulgurante, tantôt habitée d'une infinie mélancolie où se mêlent la tragédie mais aussi l'espoir. À travers une histoire tirée de faits réels , l'auteur s'attache aux suites de cette catastrophe sur ces hommes et ces femmes plongées dans la douleur.
Un roman sombre, chargé de souffrance où l'espoir cherche sa place. 
L'auteur nous offre un regard profond sur le destin de cette population malmenée, brisée qui devra se relever après cette onde de choc et de chagrin.

Un roman que j'aurais aimé plus dense pour partager plus longtemps ces vies croisées, torturées et poursuivre ce blues qui m' a tant bouleversé. 

Une lecture qui n'en reste pas moins déchirante.
Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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1972, Silverton, petite ville du nord-ouest des Etats-Unis où la mine fait vivre beaucoup de monde. Davis lui n' a pas suivi la trace de son père et son frère qui travaillent tous les deux. Etudiant, il aspire à d'autres choses. Sauf qu'un accident meurtrier se produit dans la mine laissant des veuves, des orphelins et des hommes qui en ont échappé de peu.

Avec une 4ème couverture (bien trop bavarde) qui compare l'auteur à Russel Banks, j'attendais beaucoup de ce roman. Trop peut-être. Car si effectivement cette communauté liée intimement à la mine y est dépeinte et que Kevin Canty brosse des portraits d'hommes et de femmes comme englués dans leur vie, ce récit m' a semblée avoir un air de déjà lu. L'alcool, et des existences souvent mornes dénuées de tout espoir ( rien de neuf) . Voilà sûrement pourquoi Je n'ai pas réussi à ressentir d'empathie et à m'attacher aux personnages . Dommage. Merci à l'éditeur et à Babelio pour ce livre car néanmoins je pense tenter un autre roman de cet auteur.

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