Dans un petit format à l'italienne, c'est un joli livre de photos, avec des textes de confidence. Faune, flore, montagnes, cieux et jusqu'à la lune illustrent et accompagnent ces quelques lignes.
Beaucoup de photos sont très belles, quelques-unes sont des merveilles qui témoignent de la patience de l'amoureux de la nature qui a su se faire oublier et saisir des moments rares.
Un joli petit livre, pour un joli moment de sérénité.
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C’était un petit matin, un de ces moments où la nuit n’est pas encore partie, le jour pas encore arrivé, un de ces moments magiques où le ciel semble faire l’amour à la terre. J’eus l’impression qu’on grattait à la porte de ma chambre. Mes yeux s’ouvrirent dans l’obscurité. Il faisait bon sous ma couette. Mon esprit s’envola dans un doux songe.
Le froid me saisit devant la porte, il fallut quelques instants avant que l’air glacé ne me remplisse. Je soufflai dans mes mains pour les préserver de l’engourdissement, geste vain et inutile mais qui préparait mon corps à la tâche de la journée.
Plusieurs chemins s’ouvraient à moi, droite, gauche, devant, derrière la maison. Il me sembla entendre un jappement dans la forêt. Je fis quelques pas avant de me rendre compte que je quittais les sentiers des hommes. Désormais, je traçais ma propre route selon l’inspiration de mon être. Sous la futaie, je vis un étrange animal. Un elfe, un lutin, un esprit des bois ? Mon imagination ne savait que choisir, j’avais envie de le caresser. Dans un creux, ce fut un éphémère dont je croisais le regard. Son corps de glace avec un coeur de feuilles reposait tranquillement. Bientôt il disparaîtrait sans laisser de trace. Je ris en pensant qu’aucun humain ne croiserait plus son oeil malicieux...
La tempête, prémices de l'automne, fut là. Je la sentais vibrer. Elle posa un premier manteau blanc. Sous les nuages, je sentais sa force prêt à exploser sur moi. J'aime cette énergie qui appuie sur le corps, cet air qui chauffe annonçant la colère et la puissance du ciel qui va se déverser.
Pourtant, un petit coin de soleil annonçait déjà le retour des couleurs dans cet espace devenu gris et blanc.