Ils sont huit, huit condamnés à mort, sélectionnés puis enfermés entre les quatre murs d'un loft décati, hier sanatorium. Ils sont huit, filmés nuit et jour, et leur réhabilisation ne tient qu'à une retransmission télé, leur destitution qu'au vote d'un public asservi, sous le joug de deux présentateurs qui, en quelques envolées macabres, dopent sans fin son appétence morbide.
Ils sont huit, huit condamnés à mort, et, via un show de télé-réalité, croient pouvoir échapper à la chaise électrique.
A l'instar de cette balle qui rebondit, constamment, perpétuellement, notre esprit devenu fou vascille sans cesse entre empathie et haine viscérale. Ils sont des monstres, John est l'un des leurs, sociopathe et criminel sans nom. Pourtant, ils sont des hommes, et, preuve que notre humanité est encore, l'on se prend à les plaindre, à frémir, grelotter, tressaillir à leur côté.
Alors, tel le neuvième condamné à mort,
Armelle Carbonel nous calfeutre dans ce loft décrépis. En compagnie de John, monstre sans coeur, l'on y erre, guettant à notre tour les lumières rouges qui feront de nous des bêtes traquées par un public avide de sang et de froid. Et nous succombons à la psychose.
Puis, parmi les millions de téléspectateurs, voyeuristes que nous sommes, nous prenons place et plongeons dans ce public insatiable qui chaque semaine se gargarise de l'élimination de l'un d'entre eux, condamné en fait, condamné de fait. Et, malgré l'écoeurement, malgré l'indignation, nous regardons, nous aussi, friands de cette triste télé-réalité de demain.
Loft Story Vs.
Criminal Loft ..
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