« du
David LODGE avec des cadavres ».
Paula (la bombe atomique) vient d'arriver à Wabash, centre où la linguistique des enfants est étudié, notamment par Cook (le grand héros), Orffmann (le souffrant), Woeps (le grand pote), Aaskhugh (la langue de pute), parmi tant d'autres et quelques auxiliaires et puéricultrices. le directeur du centre se nomme Wach (c'est le grincheux, celui-la).
Lors de son arrivée à l'institut, Jérémy (Cook) entend qu'on le traite de trou du cul devant Paula. Enfin de parfait trou du cul. A moins que ce ne soit un vrai trou du cul ? une espèce de trou du cul ? ou même un peu trou du cul sur les bords ? A moins que ce ne soit « pas trop trou du cul » ou carrément « pas un trou du cul, contrairement aux autres » ? Bref, il n'a pas bien entendu. Mais il est sûr qu'on parle de lui.
Jérémy va alors voir rouge. Il va rechercher le coupable qui a dit ça à la belle Paula pendant qu'il s'emmerdait à faire visiter les lieux à Philpot, un journaliste un peu trop omniprésent.
Évidement que Wabash a des choses à cacher. Comme tout institut qui fait des études sur les gosses.
Que veut dire « beu » ou « areuh », ou même « m'boui » ? Ca parait simple, et pourtant… Si l'intonation change, l'enfant doit vouloir dire autre chose, non ? Ce serait quand même plus simple s'ils pouvaient parler !
Bref, au milieu de toutes ces réflexions pataphysiques des choses étranges apparaissent. D'abord Arthur, retrouvé mort dans le bureau de Cook, affalé sur le fauteuil. Et ce n'est que le début. Mais qui a bien pu faire ça ?
C'est forcément quelqu'un de Wabash. Il fallait bien avoir les clés pour pénétrer dans le bureau de Jérémy. Nous avons donc six suspects. Ils se regardent tous avec accusation et vivent pourtant tous ensemble. Ils sont tous pris par leurs dossiers et travaux mais n'oublient pas que parmi eux se cache un homme capable des pires cruautés.
Un commissaire entre alors évidement en jeu. Et il va alléger ce roman avec son rire gras et ses blagues douteuses. C'est certainement le personnage le plus mystérieux de tous.
Chacun apprend à connaître son collègue malgré les années qui les lient. Mais qui sont vraiment les gens qui nous entoure ?
Paru dans les années 1980 aux Etats Unis, ce roman semble intemporel. Avec des personnages grossiers, caricaturés parfois, ou alors absent malgré leur importance, on entre dans un univers où la langue est ce qu'il y a de plus important.
Notre ami Cook va étudier tous ses collègues, les mots qu'ils emploient, leurs intonations, la durée de leurs silences, et leurs faits et gestes. Il va entrer au plus profond de l'esprit linguistique en nous prenant à témoin pour cette enquête, mais aussi pour enfin découvrir qui l'a traité de trou-du-cul. Parce que quand même, c'est le fil conducteur du roman.
C'est, si je ne m'abuse, un premier roman à tendance policière chez
Monsieur Toussaint Louverture. Comme les romans publiés précédemment, celui-ci vaut le détour. Il est fluide, il est haletant, il est dérangeant et il trouble. Bref, il possède tout ce qu'on aime, non ?!
« Qui a dit que la vie d'un linguiste était un long fleuve tranquille ? »
Attention, « la couverture a été recouverte d'un pelliculage Soft Touch (Peau de pêche) afin que personne ne puisse relever vos empreintes empreintes ». Vous pouvez donc profiter en toute tranquillité.
Pour ceux qui le connaisse, la couverture a été illustrée très justement par
Simon ROUSSIN.