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C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le maréchal Fenoglio dont j'avais fait la connaissance dans «L'été froid». J'aime beaucoup ce personnage qui s'est retrouvé dans la police suite à un concours passé un peu par hasard alors qu'il faisait des études de littérature à l'Université. Un enquêteur sensible, qui n'aime pas la violence, qui fonctionne à l'intuition et à la bienveillance. J'aime sa réflexion, son humanité, ses commentaires sur le métier qu'il exerce, ses comparaisons avec le médecin et l'écrivain… Et cette manière d'être lui offre des avantages : les gens lui font confiance, lui rendent des services, lui parlent. Et d'être disponible pour ses collègues.
Il faut savoir que ce court roman est tiré de faits réels, mais dans un lieu différent. Et cela montre une fois encore qu'il est important de faire une enquête approfondie et de ne pas se contenter de la facilité et de ce qui semble trop évident.
Un regret : trop court ! beaucoup trop court !
Et un grand merci aux Editions Slatkine pour cette lecture que j'ai beaucoup appréciée.
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Fraddosio Sabino est retrouvé égorgé dans son appartement. C'est sa femme de ménage qui a découvert son corps. La scène de crime montre que la victime connaissait son assassin. le maréchal Pietro Feneglio est chargé de l'enquête. Alors qu'il vient d'autoriser l'enlèvement du corps, il apprend que la voisine du dessous est certaine d'avoir croisé le meurtrier. La vieille dame a même noté sa plaque d'immatriculation ; elle a aussi remarqué qu'il avait jeté un paquet dans une benne.


Quelques heures après le crime, l'affaire semble résolue. C'est justement ce qui perturbe Pietro Feneglio. Rien ne semble relier le suspect à Fraddosio Sabino. Ce dernier avait des antécédents judiciaires qui permettent de dresser son portrait sulfureux et répulsif. Sans pouvoir en expliquer la raison, le carabinier n'est pas convaincu par la conclusion du dossier. « le risque, quand on a une bonne hypothèse des faits, c'est que celle-ci nous plaise trop. Alors, on recherche exclusivement ce qui la confirme, sans voir ce qui pourrait la démentir. » (p. 126) Pietro Feneglio est déterminé à trouver les points faibles de ses suppositions, à ne pas choisir la voie de la facilité, mais celle de la justice. Il est attentif aux détails, à l'écoute de son cerveau et de son intuition.


Gianrico Carofiglio est « procureur, conseiller du Comité anti-mafia au Parlement italien et il a été Sénateur de 2008 à 2013 ». L'intrigue est inspirée de son expérience professionnelle. « Les dates, noms et lieux indiqués dans ce roman sont le fruit de l'imagination. Les faits se sont réellement produits, ailleurs. » (p. 153) Une vérité changeante les situe le 22 novembre 1989. Aussi, l'enquête s'appuie essentiellement sur l'enquête de terrain, la technologie n'est encore pas assez développée pour piéger les criminels. Ce roman rappelle l'importance des investigations psychologiques pour contrer les apparences.


J'avais découvert le maréchal dans L'été froid et j'avais aimé son humanité. Une fois encore, il montre qu'il est un homme d'honneur et respectueux des autres, qu'ils soient truands ou non. Il ne cherche pas à enfoncer les délinquants, ni à les excuser. S'il le peut, il réalise ses arrestations en douceur et cherche à réduire les dommages collatéraux au sein des familles. Il donne des conseils de défense aux mis en examen, lorsqu'il estime que leur rédemption est possible. C'est un policier attachant, même si j'ai eu la sensation que ses qualités humaines étaient plus développées dans son roman précédent, ce qui s'explique certainement par l'écart de 300 pages entre les deux livres. Nous passons moins de temps avec lui, aussi le récit est plus resserré autour de l'enquête. C'est la raison pour laquelle, même si j'ai aimé Une vérité changeante, j'ai une grande préférence pour L'été froid qui m'avait fascinée.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Ce n'est pas le meilleur Carofiglio, le livre date un peu, les faits : 1989, l'édition italienne : a priori 2014, l'édition française : 2022. Mais c'est un petit roman plaisant, qui met en scène un carabinier tout en humour, amateur de Conan Doyle.

J'aime Carofiglio pour En attendant la vague, qui voit un policier dépressif ancien infiltré, ancien amateur de surf, consulter un psychiatre, et pour sa « série Guido Guerrieri », son avocat génial, grand amateur de littérature. L'on retrouve dans cette courte enquête Guido Guerrieri, mais seulement comme ça, en passant. le héros, c'est Pietro Fenoglio, carabinier qui n'a jamais vraiment voulu l'être, ancien étudiant en lettres, qui a en commun avec Guido Guerrieri l'amour des livres.

« Une fois, ils s'étaient croisés au Tribunal et avaient parlé de livres, tous deux stupéfaits de découvrir que l'autre aimait lire. Il se souvint que Guerrieri lui avait conseillé un ouvrage, le traité du zen et l'entretien des motocyclettes. Il y avait trouvé une phrase qui l'avait beaucoup frappé : « Certaines choses nous échappent parce qu'elles sont tellement minuscules que nous les négligeons. Mais d'autres, si nous ne les voyons pas c'est justement parce qu'elles sont énormes ». »

Et parce que les humanités font l'humanité, Fenoglio ne veut pas se contenter de la solution facile vers laquelle tout mène.

"En effet, la gorge tranchée était un indice acceptable pour un homicide, pensa Fenoglio."

L'hommage à Conan Doyle est le fil rouge du bouquin, qui cite une étude en … rouge : « I'on dit que le génie n'est qu'une infinie patience. C'est une définition exécrable, mais qui s'applique très bien au métier de détective ».

« C'est excellent, quand une enquête démarre aussi vite et aussi fort. Cependant, dans certains cas, on court le risque de se concentrer sur un seul aspect et de négliger tous les autres détails, qui pourraient être importants, sinon décisifs ». (…) « Fenoglio avait toujours pensé que le talent fondamental du flic, c'était précisément cela : aller à la recherche des discontinuités, des fausses notes » (…) « Les présences ou les absences, comme dans sa nouvelle préférée de Sherlock Holmes, Etoile d'Argent. de temps en temps, il se répétait la phrase clef de ce récit : pourquoi le chien n'a-t-il pas aboyé ? »

Cette question : pourquoi le chien n'a-t-il pas aboyé ? est la clé de cette enquête de Sherlock!
- Y a-t-il quelque autre point sur lequel vous désireriez attirer mon attention ?
- Sur la manière étrange dont le chien s'est comporté la nuit du meurtre.
- Mais le chien n'a rien fait.
- C'est précisément là ce qui est étrange, répondit Holmes.

Et Fenoglio se drape de la même logique saupoudrée d'humour, qui agace ses collègues.

- « Comment aviez-vous compris qu'il était cheminot ?
- Déductions, détails, un réseau d'infimes indices. Il faut des années d'expérience et d'observations pour parvenir à des résultats aussi extraordinaires, répondit Fenoglio en souriant
- quels infimes indices ? interrogea Montemurro, une légère nuance d'irritation dans la voix.
- - Par exemple, une veste de cheminot sur le porte-manteau, dans l'entrée de l'appartement. »

L'assassiné était usurier, et Fenoglio a besoin de comprendre ce qui a poussé le meurtrier à l'acte. Plus que l'intrigue, plus que la solution, prévisible, ce sont les états d'âme de Fenoglio qui font le charme de ce livre (et certainement la langue italienne pour ceux qui ont la chance de le lire en version originale).
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Vérité changeante est une pure enquête policière qui se lit vite et bien !

Retour à la fin de l'automne en 1989 !

Il n'y a pas de rebondissements extraordinaire car les faits sont réels, l'auteur à écrit une vraie enquête donc c'est la vraie vie ! Seuls les dates, les noms et les lieux sont sortis de l'imagination de l'auteur.

Ce que j'ai aimé c'est que le narrateur à certains moments explique les différences qu'il y a entre les procédés de l'époque et ceux d'aujourd'hui, ce qui est toujours intéressant à comparer. Il nous indique aussi à quel points les enquêtes pouvaient être complexes à résoudre sans la technologie.

Et puis nous sommes en Italie. En lisant, j'ai eu envie de boire un café, de manger de la tiella aux pommes de terre et aux artichauds !

J'ai ressenti à quel point l'auteur aimait la littérature, ça m'a fait plaisir de lire ses mots !
Lien : https://deslivresmonunivers...
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Cette histoire parait toute simple. Et, en effet, elle l'est. Ici, pas de rebondissements incroyables, pas de gadgets technologiques de pointe, pas d'effets de manche qui vous laissent bouche-bée. Mais de l'humain.

Le maréchal Fenoglio, en effet, n'a pas de pouvoirs spéciaux, il n'est pas un « homme augmenté ». Mais il prête de l'attention aux affaires dont il a la charge. Il est vigilant, attentif, persévérant.

Rien d'extraordinaire, donc, rien dont on puisse se dire que seul notre héros en aurait été capable. Et c'est là où réside toute l'intelligence de cette histoire, et, peut-être tout son potentiel tragique. Parce que des histoires comme celle-ci, il y en a forcément, et on peut se demander combien sont bâclées par des enquêteurs trop pressés, des juges d'instruction plus fascinés par les médias que par leurs dossiers, des ministres qui font pression pour avoir du chiffre…

Et quand on fait cette simple énumération de tout ce qui peut faire échouer une telle enquête, de tout ce qui peut faire dérailler le train de la justice et transformer une enquête juste en une erreur judiciaire, on ne peut s'empêcher d'avoir des images qui s'imposent à nous. On repense à des enquêtes qui ont vrillé. On voit défiler des affaires célèbres restées non résolues parce que, peut-être, tout n'a pas été fait dans l'ordre.

Bref, cette histoire simple apparait comme étant finalement ce qu'il peut y avoir de plus compliqué dans la vie dans enquêteur, et, plus largement, de nos vies à tous. Ce qui semble évident peut – doit ? – être questionné. L'idée partagée par tous n'est pas forcément la bonne. Les apparences peuvent être trompeuses. le doute est salutaire. Pas à n'importe quel prix, pas dans n'importe quelles conditions.

Merci, maréchal Fenoglio, de nous rappeler cette vérité : ce n'est pas parce que cela semble évident que c'est vrai…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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N°1634 – Avril 2022

Una mutevole verita (Une vérité changeante)- Gianrico Carofiglio -Einaudi.

Nous sommes dans les années quatre-vingt. Un homme au passé tumultueux a été assassiné chez lui et une femme a vu une silhouette s'enfuir. On retrouve l'arme du crime dans une poubelle et on arrête un jeune homme, Nicola Fornelli qui n'avait pourtant aucun motif pour commettre ce crime mais que tout accuse. le plus étonnant est qu'il ne se défend même pas. C'est tellement incompréhensible que sa petite amie se tourne vers Pietro Fenoglio, un turinois exilé pour les besoins de son métier à Bari dans les Pouilles. Il est en effet adjudant des carabiniers. L'affaire paraît bouclée mais quelque chose pose question à notre gendarme. C'est un être assez original, mélancolique, réfléchi, cultivé, compréhensif, contre la violence policière de certains de ses collègues et surtout quelqu'un qui ne se laisse pas facilement égaré par de trop grandes évidences. Ici tout lui paraît trop clair, trop lisse et il n' aime pas ça. Il décide de mener une enquête parallèle privée et ses investigations vont remettre en question les apparences et établir la vérité, différente de celle qui se profilait au départ de l'enquête. C'est vraiment ce personnage qui fait l'intérêt de ce roman.
C'est un cour roman policier dont l'intrigue est assez simple et qui se lit facilement. l'épilogue est un peu surprenante mais finalement met en évidence le travail, la perspicacité et la volonté de remise en question des évidences par ce carabinier.
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