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4,05

sur 1710 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant d'être un polar magnifiquement écrit, une enquête subtilement menée et un roman palpitant, l'Aliéniste est une rencontre.

C'est une rencontre avec la ville de New York dont nous découvrons les quartiers, les ambiances, les ruelles mal famées, les restos chics, les lieux de perdition, le monde de la nuit. New York nous ouvre ses entrailles et nous invite à nous y perdre, à avoir peur de ses nuits, à pleurer devant la corruption de ses serviteurs, à nous émerveiller devant la beauté de sa baie.

C'est une rencontre avec une époque, la fin du 19ème siècle, qui voit les flots de migrants arriver en masse dans cette ville mystérieuse. C'est le temps où les droits de l'homme n'existent pas lorsqu'on est enfant, étranger et miséreux, où la corruption séduit toutes les couches du pouvoir et semble toute puissante. C'est l'époque où les sciences sociales, psychologiques, humaines tentent d'entrer dans le jeu et d'amener leur point de vue souvent contesté.

C'est une rencontre avec des personnages emblématiques, plus intrigants les uns que les autres qui nous révèlent au fil des pages, leurs côtés glauques et leur humanité touchante. Homme politique, tueur en série, journaliste, psychanalyste, policiers, prostitués, teneurs de bouges sordides, criminels en tout genre, ils nous délivrent les indices nous permettant d'avancer dans l'enquête et nous séduisent, tous à leur manière, faisant de nous des complices et des confidents fidèles.

C'est une rencontre avec l'écriture puissante, documentée, et efficace de Caleb Carr qui nous saisit par l'intrigue, nous balade dans les hypothèses plus réalistes les unes que les autres et nous tient fermement par un suspense puissant.

L'Aliéniste, je l'ai rencontré. Je l'ai compris. Il m'a séduite. Je l'ai aimé. J'en redemande !
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L'aliéniste n'est, je pense, plus à présenter et pourtant, je n'avais encore jamais osé me plonger dans cette histoire. Un peu plus de 500 pages en petits caractères, ça a parfois de quoi faire peur. J'ai débuté les 100 premières pages en début d'année et le livre m'est tombé des mains. Trop de descriptions, des longueurs, j'avais beaucoup de mal à rentrer dans l'intrigue. Vacances de Pâques obligent, je me suis forcée à le reprendre, n'aimant pas abandonner un livre et là j'ai adoré car une fois l'intrigue bien installée, le livre est passionnant.

Nous sommes à la fin de XIXe siècle à New-York où une série de meurtres ont lieu. Toutes les victimes sont des enfants, pauvres, qui se prostitués. Les corps sont tous affreusement mutilés. Il n'y a pas de doutes, on a affaire à un tueur en série. Theodore Roosevelt, alors préfet de police, décide de faire intervenir pour une enquête parallèle : Laszlo Kreizler, aliéniste et John Schuyler Moore, journaliste pour la rubrique criminelle. Aidé par plusieurs comparses, ils vont alors partir à la recherche de ce tueur.

J'ai découvert New-York, sous un autre jour. On est loin de la ville moderne et touristique d'aujourd'hui. Dans ces pages, on découvre une ville sale, à la criminalité élevée, ou l'alcool coule à flot, et la pauvreté est omniprésente. L'ambiance est très noire et l'enquête comme je le disais plus haut passionnante. On penche entre la police aux habitudes d'enquêtes archaïques tandis que notre équipe d'enquêteurs s'essaient à de nouvelles méthodes plus modernes qui n'ont pas encore fait leur preuve : la prise d'empreinte, la déficience mentale du suspect ou non, l'autopsie, la recherche de la personnalité du suspect…
«Je me tournai vers le financier :
- Cela semblera absurde à des hommes comme le commissaire Byrnes – à vous aussi, peut-être – mais nous avons adopté ce qu'on pourrait qualifier de technique d'investigation à rebours.
Byrnes éclata de rire :
- Cul par-dessus tête, quoi !
Comprenant mon erreur, je choisis un autre angle d'attaque :
- C'est-à-dire que nous partons des caractéristiques des meurtres eux-mêmes, ainsi que les traits de la personnalité des victimes, pour déterminer quel type d'homme l'assassin pourrait être. Ensuite, à l'aide d'indices qui, autrement, seraient dépourvus de sens, nous commençons à remonter vers lui.
Je me savais en terrain délicat, et ce fut avance soulagement que j'entendis Kreizler m'apporter son renfort.
- Il y a des précédents, Mr Morgan. La police londonienne a déployé des efforts comparables, quoique plus rudimentaires, pendant l'affaire de l'Éventreur, il y a huit ans. Et les français recherchent en ce moment leur propre Éventreur avec des techniques qui ne sont pas sans rappeler les nôtres.
- L'Éventreur de Londres aurait-il été appréhendé sans que j'en aie connaissance, docteur ? ironisa Byrnes.
Laszlo plissa le front.
- Non.
- Et la police française a-t-elle fait beaucoup de progrès avec son anthropo-machin-chose ?
- Non, reconnut Laszlo
- Deux exemples remarquables, triompha l'ancien commissaire.
Sentant notre position s'affaiblir, je répliquai avec détermination :
- le fait demeure…
- le fait demeure que cette méthode est un pur exercice intellectuel qui n'offre aucun espoir de résoudre l'affaire, coupa Byrnes, s'approchant de nous mais s'adressant à Morgan. Ces individus ne font que donner à tous ceux qu'ils interrogent l'illusion qu'une solution est possible. Ce n'est pas seulement inutile, c'est dangereux. La seule chose qu'il faut dire aux immigres, c'est qu'ils ont intérêt à respecter les lois de cette ville. Sinon, personne ne peut être tenu pour responsable de ce qui leur arrive. Ils trouveront peut-être ça dur à avaler, mais de toute façon, Strong et son cow-boy de préfet ne tarderont pas à dégager le terrain, et nous pourrons remettre en vigueur les bonnes vieilles techniques de gavage.»

Je suis maintenant curieuse de me plonger dans l'adaptation télé et de voir comment ce roman a bien pu être adapté. J'ai surtout hâte de voir si l'ambiance noire New-Yorkaise y est bien présente. J'ai également hâte de retrouver nos personnages dans une nouvelle enquête et le deuxième tome : L'ange des ténèbres. Il faut dire que j'ai beaucoup aimé Sarah et John au fil du livre. Sarah est une jeune femme indépendante et moderne qui pour l'époque choque très souvent. Quand a John, son coté dandy m'a plu et il est plutôt bon enquêteur. Pour Lazslo, je ne sais toujours pas quoi en penser. Il semble cacher un lourd passé et j'aimerai bien en apprendre davantage. Affaire à suivre donc !
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Non sans rappeler Jack L'Éventreur, Caleb Carr faisait ici une entrée inoubliable dans le monde du polar.
Fin du 19e siècle, à New York, une série de meurtres d'enfants ensanglante les bas-fonds de l'île de Manhattan. La police demande conseil à Lazslo Kreisler, éminent aliéniste. En étudiant les crimes, l'équipe policière pense pouvoir brosser le portrait psychologique de l'assassin, l'identifier et l'arrêter, grâce à ce profiler.
L'enquête est minutieuse, haletante, elle aime ménager ses effets de surprise et ses conclusions. L'auteur s''est beaucoup arrêté sur tous les aspects psychologiques du tueur mais également sur une description détaillée de New York, à cette époque.
Une intrigue haletante, psychologique, sociale et parfois inquiétante.
Un polar précurseur qui m'a donné envie d'en lire d'autres.
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Mais quelle lecture passionnante... Mais il faut que la criminologie nous intéresse, parce qu'on assiste ici au début du profilage et de la psychologie criminelle. C'est vraiment intéressant et l'écriture de Carr nous rend la chose vraiment accessible. Je me passe du résumé de l'histoire, parce que je crois que ce livre parle de lui-même tellement il a été présenté et encensé. Je dirai simplement que ce petit pavé a été lu quasi d'une traite, parce que captivant, fourni, dense et bien écrit.. Seul petit bémol, qui n'en fait pas un coup de coeur, quelques passages un peu longuets qui ont altéré le rythme. Mais c'est pardonné... Une très bonne pioche !
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New York 1896. On retrouve le cadavre d'un enfant atrocement mutilé dans le Lower East Side. Theodore Roosevelt, alors préfet et en lutte contre la corruption qui gangrène la police, est révolté. Car la mort d'un enfant pauvre, prostitué et homosexuel de surcroit, ne provoque que de l'indifférence parmi les policiers. Roosevelt monte alors une équipe spéciale, composée d'un journaliste, d'un aliéniste, d'un criminaliste, d'un médecin légiste et d'une policière qui rêve de devenir la première femme officier. Ensemble, il vont mener une enquête d'un genre nouveau, en tentant de brosser le portrait psychologique du meurtrier.

J'avais entendu beaucoup de bien de ce roman policier et sa réputation n'est las usurpée. Un chef-d'oeuvre, n'ayons pas peur des mots ! Un scénario au suspens haletant, des personnages bien campés, une écriture soignée... Caleb Carr nous propose une reconstruction historique de New York vivante et documentee. le même soin est apporté à la présentation des techniques policières les plus novatrices de l'époque. L'enquête est rythmée par des phases de brainstorming absolument passionnantes, entrecoupée de rebondissements et de scènes d'action qui nous maintiennent constamment en alerte. J'ai été pris dès les premières pages et embarqué jusqu'à une fin qui ne m'a pas déçu.

Je suis rarement aussi dithyrambique lors d'une critique, mais ce roman le mérite amplement. Coup de coeur !
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Le choix de Stef pour Collectif Polar
A la fois thriller terrifiant et polar historique de premier plan, L'aliéniste est un thriller psychologique subtil qui brosse un tableau fascinant de la mégalopole américaine, New-York pour ne pas la nommée, au seuil de l'époque moderne.
Caleb Carr nous offrre un roman prenant, effrayant. Un polar qui est fabuleux pour sa découverte des techniques d'investigations.
Non seulement l'intrigue est magistrale mais il y a une richesse de l'époque (on revient sur mon attrait pour l'histoire sociale ;) ) l'immigration, le milieu de vie, les ghettos ...
L'auteur est historien et cela se sent !
Et puis je vous le disais, en plus de nous entrainer dans une histoire incroyable qui va vous tenir en haleine du début à la fin, le génie de l'auteur s'est de développer sans lourdeur toutes les techniques et avancées d'investigations policières du monde entier. 
C'est fascinant, brillant et exceptionnel.
Si vous devez lire un thriller, n'hésitez pas, lisez "L'aliéniste"

Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Un très bon thriller qui nous plonge dans le New York de la fin du XIXème siècle. L'enquête est sordide puisqu'elle vise à démasquer l'assassin de jeunes garçons prostitués, mutilés et abandonnés près de points d'eau.
Malgré tous ces détails horrifiants, l'auteur y ajoute une description du développement de la ville à cette époque : ses quartiers, zones plus ou moins fréquentables, ses édifices en construction ... Il nous offre aussi une présentation de ses habitants : le grand écart entre les 400 familles les plus riches et les immigrants pauvres qui s'entassent dans des taudis.
On y ajoute les rivalités entre religions et la naissance de la psychologie (encore très décriée) et on obtient donc un roman que l'on dévore!
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C'est un très très bon suspense.
L'histoire se déroule à New York en 1896. Dans ce temps-là, la corruption policière était omniprésente. le côté historique par rapport à New York m'a d'ailleurs beaucoup plu.
Des enfants se font tuer. Ces enfants sont pour la plupart de jeunes garçons de familles d'immigrants qui se prostituent. La police s'en fout, tout le monde s'en fout d'ailleurs : qui s'intéresse à des enfants d'immigrants, pire encore, des prostitués?
Le nouveau préfet, Theodore Roosevelt, veut, lui, que l'affaire soit résolue. Il demande à certains de ses amis - John Moore, un journaliste, et Laszlo Kreizler, un spécialiste des maladies mentales - de l'aider à trouver le serial-killer qui sévit.
En ce temps-là, la psychologie criminelle était pratiquement nulle et d'ailleurs les théories concernant les maladies mentales étaient encore boiteuses. Alors voilà que s'amène Kreizler avec ses théories révolutionnaires qui dérangent le système bien en place. C'est un homme qui est grandement contesté d'ailleurs.
C'est sublime pour le lecteur de voir comment l'équipe de Kreizler, à partir de la psychologie criminelle, dessine peu à peu le portrait de l'assassin. On assiste à la résolution de l'énigme du début jusqu'à la fin avec un luxe de détails comme on en voit rarement dans un polar. du moins, je n'ai jamais lu un polar qui insistait autant sur le côté psychologique de l'enquête.On voit tous les rouages qui se mettent en place... vraiment intéressant et instructif!
Quoique ceux et celles qui aiment les suspenses rapides risquent peut être de s'ennuyer : ici ce ne n'est pas le suspense qui compte mais plutôt le déroulement de l'enquête avec tous ses détails.
A découvrir.
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Ce titre fait partie de ceux que je n'aurais pas acheté si l'on ne me l'avait pas conseillé, alors merci Anne-Sara. Il est classé dans les romans policiers mais il faut savoir qu'il se passe dans la fin des années 1896 au début de New York. L'atmosphère est lourde, grise, engluée dans les bas-fonds de certains quartiers. L'enquête sera menée par un "aliéniste", Lazlo Kreisler, qui va s'entourer d'amis dont un chroniqueur criminel, ainsi que d'autres personnes attachés à ses expériences. le préfet, Théodore Roosevelt, sera l'instigateur de cette recherche hors du commun. Je suis assez éprise de ce style de récit où l'on ne voit le jour que lorsqu'on lève les yeux du livre.

- "Note de l'auteur : Avant le XXe siècle, les malades mentaux étaient considérés comme aliénés, c'est-à-dire étrangers, non seulement au reste de la société mais aussi à leur propre nature. Les spécialistes qui étudiaient et traitaient leurs pathologies étaient connus sous le nom d'aliénistes."

Les pouvoirs publics d'alors ne se sentent pas concernés par les meurtres barbares de jeunes enfants "particuliers". Voilà pour l'histoire.
Il y a ici plus de 570 pages de recherches, de détails, précisions, perceptions sur l'âme humaine, mais aussi d'incroyables descriptions de cette Amérique à cette époque ainsi que la non considération de ses immigrés.

- "Un paysage d'échoppes fermées par des volets coulissants défilait de part et d'autre de Delancey Street et semblait nous escorter vers le front de mer, juste au-dessus de Corlears Hook, les bas-fonds du Lower East Side, où se regroupaient les cahutes et les taudis les plus pouilleux. Une macédoine de cultures et de langages se combinait pour donner au quartier sa couleur immigrée…"
- "Mais ici, rien ne semblait anormal, pas plus la danse du linge gelé que le ballet furtif des spectres qui désertaient les noirs pas de portes pour s'aventurer dans les allées obscures, vêtus de sombres hardes, foulant de leurs pieds nus l'amalgame verglacé d'urine, de suie et de crottin qui couvrait le sol…"

Un beau coup de coeur pour ce récit et son auteur, j'ai été emportée par l'histoire et l'écriture dès le début et je ne manquerais pas d'aller farfouiller dans ses autres textes.

"Un monde digne d'Eugène Sue. Avec l'ombre de Sherlock Holmes qui plane, non loin de celle de Jack l'Eventreur." Jean-Luc Douin.
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L'aliéniste, mon tout premier du romancier Caleb Carr, une oeuvre qui m'a conquis très vite, malgré le caractère effrayant que peut avoir ses 500 pages en petit caractère.
L'histoire, aussi sordide soit-elle, est captivante. L'auteur nous plonge avec envoûtement dans un New York sale est dangereux, exactement comme je me l'imaginais à cette époque, et nous transporte dans cette histoire macabre.
Ce roman nous permet également de comprendre les débuts de la psychiatrie moderne, à savoir, pourquoi certaines personnes font-t-elle ce qu'elles font.

Une phrase du livre que j'ai particulièrement aimé, et qui décrit je trouve très bien le roman : «Selon Kreizler, nous autres, américains, n'avons jamais cessé de courir. Quand personne ne nous regarde, que nous sommes seuls face à nous-même, nous courons, toujours aussi rapides et peureux que naguère, pour fuir les ténèbres que nous savons cachés derrière la porte de tant de foyers apparemment sans histoires, pour fuir les hantises greffées dans la cervelle des enfants par ceux-là même que la nature leur dit de croire et d'aimer , nous courons, plus pressés et plus nombreux encore, vers le mirage de ces potions, de ces médications, de ces prêtres, de ces philosophies qui nous promettent de terrasser nos frayeurs et nos cauchemars, et qui nous réclament, en échange, une dévotion servile. »
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