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sur 1076 notes
D'une écriture sans fard, Isabelle Carré se met à nue avec poésie et pudeur.
De cette aventure rocambolesque et poignante à laquelle elle nous invite, vous ne ressortirez pas indemne. Le récit livré en courtes séquences sans chronologie particulière brouille les pistes, appelle le lecteur à partager des instants de vie souvent livré bruts, sans filtre ou réinterprétation.
Par moment brutal, parfois bouleversant, souvent émouvant, et toujours juste : les tribulations d'une petite fille, devenue femme, pas ordinaire.
"Les rêveurs" en impose, et de cet ouvrage éclot une auteure d'une grande finesse, douée, touchante. Isabelle Carré, j'ai déjà hâte de vous relire.
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Isabelle Carré m'est extrêmement sympathique, à l'origine. Déjà parce que je la trouve très jolie, et c'est assez rare pour moi qui ait beaucoup de mal à reconnaître les visages. Mais aussi dans son attitude. Cette fêlure qu'elle cache, cette façon d'être… Je ne sais pas, elle me reflète peut être quelque chose de moi?
Ça m'a donc encouragé à lire son roman, alors que j'avais dit que les histoires de famille c'était bon, j'avais assez donné après la rentrée littéraire de septembre. Et j'ai bien fait, c'est une lecture extrêmement agréable. Elle réussit le tour de force de ne pas raconter l'histoire chronologiquement sans pourtant ne jamais nous perdre. Son histoire se déroule petit à petit, calmement, même au fond du plus sombre. Son écriture ressemble tellement à l'impression qu'elle me donne.
Pour autant, est ce que c'était indispensable à lire? Je suis toujours gênée par ce genre d'exercices, l'impression de voyeurisme (on en est loin ici, tout reste d'une grande pudeur), ou de lire quelque chose qui ne me concerne pas. Mais pourtant, pour une fois, j'avais envie de comprendre du bout des yeux ce qui avait pu mener cette femme là où elle en était. D'où venait cette luminosité qu'elle dégage, à travers ces petites entailles dans l'enveloppe. J'ai l'impression de comprendre un peu mieux.
Mais j'ai aussi envie de lui dire, moi du haut de ma relative jeunesse, et de mon anonymat le plus total, rassure toi, des familles comme la tienne, des parents comme les tiens, il y en a d'autres. Et si l'on accepte tous de dévoiler un tout petit peu ce qui est « différent » dans notre histoire, ça ferait une sacré richesse, et la disparition de nos solitudes…
Je ne sais toujours pas si je dois vous conseiller ce roman, je reste réservé sur l'exercice. Mais j'ai vraiment passé un bon moment…
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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On pourrait être réticent à l'idée de lire un énième « récit de soi et de sa famille », exercice terriblement éculé et donc périlleux. Et pourtant, Isabelle Carré semble bien réussir là où d'autres seraient restés englués dans une forme convenue.

En adoptant en effet une narration à la chronologie évanescente et aux contours flous, elle livre un récit singulier, aux silences tout aussi évocateurs que les mots. En filigrane, on lit la difficulté de se construire intimement dans un environnement hors-norme, aux repères insaisissables.

Parfois poétique (à titre personnel je m'enivrerai longtemps encore de ces étoiles qui « scintillent sans faiblir dans le ciel, des milliers de broches précieuses piquées sur le manteau de la nuit ») mais jamais illuminé, intime sans jamais sombrer dans l'auto-apitoiement ou la mièvrerie, ni plaidoyer ni simple témoignage, ce roman d'inspiration autobiographique mérite vraiment qu'on lui prête attention !
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Roman ou autobiographie , la frontière n'est pas loin dans ce livre touchant, intime, poétique... L'auteure Isabelle Carré signe là son premier roman , les rêveurs grand prix RTL lire 2018. Elle se raconte avec une bouleversante sincérité , nous raconte avec douceur, fragilité , elle jeune, son éducation bourgeoise où il faut tenir son rang, un univers un rien ennuyeuse. Elle parle de sa mère sensible, mise à l'écart par les siens en raison d'une grossesse non programmée, épuisée par son travail. Elle évoque son père, designer chez Cardin, avant de fonder sa propre marque, un père un brin fantasque qui vient de découvrir son homosexualité, ses frères , son vécu dans cette maison familial dans les années 70 .
Elle nous ouvre son passé , son enfance, avec les méandres et les nuances qui s'y rapportent , fluctuant entre ses rêves durant cette période, mais au fond d'elle se posant la question, était-ce réellement une enfance comme on peut la rêver.
Elle nous plonge au coeur d'elle-même , cet inconnu , elle se dévoile peine de discrétion, elle se montre sans fard, incomprise de tous à l'époque , jusqu'à ce déclic où le théâtre et jeu de scène la révélera à elle même et lui permettra de vivre enfin.
Un jeu d'écriture sensible, bienveillante, gracieuse parfois à fleur de peau , elle enlace le lecteur dans un rêve disons dans les rêves de ses différents personnages. Un texte qui s'abreuve du passé mais irrémédiablement tourné vers l'avenir ,

Isabelle Carré a ouvert son livre avec cette phrase d'Aragon : "Le roman, c'est la clé des chambres interdites de notre maison"
On ferme le livre en la laissant dans la chambre de ses rêves devenus peut être réalité
Un très joli roman que je vous conseille
Lien : http://www.voyagelivresque.c..
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Premier roman d'Isabelle Carré, bien connue comme actrice de cinéma. Qui dit premier roman dit souvent autobiographie: c'est bien le cas ici. Mais ce roman n'est pas une relation linéaire de ce que fut son enfance dans les années 70, son adolescence, sa vie d'adulte. Non, elle nous livre plutôt pèle-mêle tout ce qu'elle a ressenti au cours de sa vie. Elle le fait avec beaucoup de pudeur, même si elle semble se livrer complètement. Ce paradoxe résulte sans doute d'un style léger, poétique, qui évite la confession genre "divan chez le psy".
Isabelle Carré parle beaucoup de ses parents, qu'elle aime malgré un manque manifeste de tendresse de leur part depuis toujours. Elle évoque aussi leurs problèmes (en avait-elle le droit?) eux qui cherchèrent en permanence leur place dans ce monde, comme le fera leur fille.
Ce monde est un monde de rêveurs et il est vain sans doute de trop vouloir expliquer, justifier, de trop vouloir donner un sens à tout ce qui nous arrive.
Quel contraste entre le sourire lumineux de l'actrice et les sombres pensées qui furent souvent les siennes!
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Jusqu'à présent, Isabelle CARRE était pour moi cette bouleversante actrice du film Se souvenir des belles choses. Avec son premier roman, elle démontre qu'elle est aussi douée à l'écrit qu'à l'oral pour transmettre les émotions.

Avec LES REVEURS, Isabelle CARRE a décidé de nous faire partager sa jeunesse chaotique, de nous raconter comment, à travers le théâtre, elle a trouvé le moyen de combattre ses peurs d'adolescente, et pourquoi elle écrit son histoire aujourd'hui. Mais au-délà d'elle, c'est aussi un formidable témoignage d'amour à sa famille, ses parents pas très rassurants, pas très structurants, qu'elle ne jugera pourtant jamais, dont elle décrit puis refait la rencontre d'une si jolie manière. Cette mère trop souvent repliée dans son monde pour exister dans celui de ses enfants, ce père qui se cherche trop lui-même pour montrer un quelconque chemin à sa fille. Alors Isabelle grandira comme elle le pourra et si ses parents lui ont parfois fait défaut, elle sera toujours là pour eux, où qu'ils soient, et même si c'est derrière les barreaux d'une prison. On l'imaginait fragile; elle l'a été bien plus qu'on ne s'en serait douté mais elle recèle aussi une force qui n'attendait que le théâtre pour décupler.

Isabelle CARRE se dévoile sans filtre, sans rien édulcorer, se livrant sans fausse pudeur mais toujours avec élégance. Aucune volonté de se faire plaindre ou d'appeler au jugement; même lorsqu'elle évoque les difficultés auxquelles l'a confrontée sa vie, l'écriture reste lumineuse, positive, remplie d'espérance et de sérénité. Son récit est tendre, nostalgique, et surtout empreint d'une sincérité qui le sublime. On regarde différemment l'aura qui se dégage de cette actrice; on l'avait toujours vue, désormais on la comprend. Isabelle CARRE sourit de ce qualificatif de lumineuse qu'on lui donne systématiquement, elle enlacée par tant d'ombres, mais n'est ce pas les contrastes qui font les plus jolis portraits?

Je vous laisse savourer la poésie de ses mots : "Mais pourquoi n'avoir plus écrit pendant vingt ans? J'ai ces cahiers devant moi, qui disent tous mon désir de continuer à le faire. Alors je reprends le fil longuement interrompu pour vivre dans les histoires des autres. Je pensais prendre un détour, ce fut un long voyage, mais je rentre à la maison. Je continue et je reviens à moi, dans un aller-retour heureux, enfin fluide."

Merci à Isabelle CARRE de nous avoir invités chez elle, et merci aux Editions GRASSET pour leur confiance et l'envoi de ce roman salué par le GRAND PRIX RTL LIRE 2018.


Lien : http://cousineslectures.cana..
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J'ai mis un petit peu de temps à entrer dans l'histoire mais une fois que j'ai été pleinement dedans, je me suis laissée bercer et porter.
Isabelle Carré raconte son enfance, de façon décousue, mais volontairement. Cela donne même un charme au roman de passer d'une période à une autre plus tard ou plus tôt. Cela casse le code de l'autobiographie linéaire.
Pour ma part, j'aurais même apprécié qu'elle fasse encore plus d'incursions avec sa vie et son ressenti actuel. Elle ne s'y autorise que sur la seconde moitié. C'est donc cette partie que j'ai préféré.
Elle m'apparaissait déjà comme une personne humble et sensible, je le ressens encore plus fortement après la lecture de son livre.
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Isabelle Carré, comédienne discrète, se livre dans ce récit autobiographique. Elle, qui ne révèle que très rarement sa vie privée, retire le voile. Ne se souciant guère de la chronologie, elle évoque son enfance, son adolescence et sa vie de femme comme ça lui vient à l'esprit. Isabelle doit grandir dans un environnement instable, sa mère est fragile, son père n'assume pas qui il est. Et elle, au milieu de tout ça essaie de se trouver. Cette ado mal dans sa peau, sans repère, bernée, trompée, après une tentative de suicide, se réfugie dans ce qu'elle aime le plus, la comédie. « Ma confiance revient, J'écris ‘Vivre, vivre…' sur des dizaines de pages de mon cahier, d'une écriture survoltée de plus en plus large. Avec ces grands V partout, qui remplissent toutes les feuilles, j'ai l'impression d'assister au départ d'une colonie d'oiseaux migrateurs. » Isabelle rêve d'une famille classique, qui baigne dans le bonheur, mais ça c'est un rêve.

Isabelle Carré a pris la plume pour se confier ou se délivrer d'un passé douloureux qui la hante. On sent la fragilité de la narratrice dans ses propos si délicats. Elle ne juge pas ses parents qui pourtant l'ont beaucoup fait souffrir, ne leur en veut pas. « Près d'eux, je ressemble au vilain petit canard d'Andersen, qui s'estimait insuffisant, pitoyable, jusqu'au moment où il croise des cygnes sur sa route et découvre, stupéfait, qu'il en est un. » Au contraire, grâce à eux elle a cru en ses rêves jusqu'à les réaliser. le théâtre est une libération, elle respire… vit. J'ai découvert un passé chaotique motivé par l'amour de la comédie. Isabelle Carré a su rendre son texte lumineux et plein d'espoir. Comme quoi dans la vie, tout est possible avec l'envie et la motivation.

Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Isabelle Carré nous raconte dans cette autobiographie romancée son enfance dans les années 70 au sein d'une famille pour le moins pas banale ! Une mère un peu éteinte, un père avec des hauts et des bas, bref, une famille compliquée, hors-norme : Isabelle grandit et tente de se faire sa place dans cet environnement familial pas simple.
Un récit vraiment touchant de la part de cette actrice tellement discrète. Elle parvient ici à se livrer sans fards, mais en même temps en toute pudeur. On comprend mieux effectivement la personnalité de cette "actrice connue, mais que personne ne connaît" quand on réalise ce qu'elle a traversé. Alternant les périodes, les histoires, le récit n'a pas vraiment de structure, on sent une écriture intuitive, sans calcul, où Isabelle Carré a livré ses souvenirs au fur et à mesure qu'ils venaient, sans tricher. Un premier roman vraiment très réussi, plein de poésie, de sensibilité, un tourbillon d'émotions !
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Je referme ce livre avec l'impression moi aussi d'avoir rêver le temps de quelques centaines de pages. Isabelle Carré nous entraîne dans ses souvenirs d'enfance et de famille avec une plume si douce, si pure et poétique mais également addictive. Elle nous raconte sa famille peu ordinaire dans une construction narrative « en désordre », absolument pas chronologique. Elle nous livre des souvenirs, parfois flous, parfois réinterprétés, parfois précis. Où est le « vrai » parmi le « faux ? Quelle importance puisque finalement, il s'agit d'un récit, tel un rêve ou un film avec l'actrice en voix-off.

Un vrai bonheur dans les apparences : derrière cette impression heureuse d'enfance pleine de liberté, on découvre dans ce roman de la mélancolie, de la tristesse, et de nombreux moments difficiles. On ressent aussi énormément le questionnement, le désarroi parfois, de cette petite fille très réfléchie, qui veut juste être aimée et qui est devenue cette femme discrète et douce, une talentueuse actrice. Isabelle Carré se dévoile, et arrive à nous transmettre à travers ses mots tout un tas d'émotions, et c'est beau…

En résumé, un vrai coup de coeur ! Les rêveurs est un livre sublime que je recommande ! Un livre que j'ai lu en numérique grâce aux éditions Grasset et au site Netgalley que je remercie, mais surtout un livre que j'achèterai en version papier pour le relire et le savourer à nouveau ! Mais Les rêveurs, c'est aussi, je pense, un livre à écouter, avis aux amateurs de livres audio.
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