AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 1071 notes
« Discrète et lumineuse », telle est l'image d'Isabelle Carré, l'actrice connue et reconnue. Et pourtant, derrière cette façade se cache une femme fragile au for intérieur plus que troublé. « On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu'on n'oserait confier à personne » disait Cioran.
Mais tout ce secret, c'est aussi ce qui est sa source d'inspiration en tant qu'actrice, vocation qu'elle découvre au sortir d'un passage douloureux. Ce sera le « cadre » dont elle rêve, celui qui lui permettra de contenir pour mieux les extérioriser tous les débordements inévitables de sa souffrance, de ses blessures, de son déséquilibre. Elle s'invente depuis toujours des histoires pour se protéger de la réalité, elle a un imaginaire débordant pour combler les défaillances. le théâtre et le cinéma lui permettront de vivre mille vies, d'être mille personnages. La réalité lui semble alors est plus acceptable parce qu'elle est transposée.
Dans ce récit romancé, elle livre certaines clés mais seulement la partie émergée de l'iceberg, et c'est très émouvant. Une enfance et une adolescence dans une famille hors normes, un peu déglinguée, une mère sur le fil du rasoir, un père qui se cherche et qui mettra des années à avouer et assumer son homosexualité. Il n'y a pas d'unité ni de chronologie dans ce récit, ce qui le rend parfois inégal, chaotique et difficile à appréhender mais il est indéniablement profondément sincère et troublant. Cette histoire est également très romancée, comme elle dit elle-même à la fin du livre. « J'ai préféré l'imaginer, ainsi que je l'ai fait tout au long de ce récit, comme nous le faisons sans cesse avec nos souvenirs, nous accrochant à eux, à quelques faits concrets, solides, incontestables pour combler ensuite les trous, des pans entiers de notre histoire, les chapitres qui se sont effacés, ceux que nous avons pris soin d'enfouir, et les féconder de notre imaginaire. Je n'ai questionné personne, j'ai seulement raconté ce que je savais, et le reste je l'ai inventé. » Toute cette histoire personnelle et familiale est racontée à travers le prisme du regard et du recul de l'adulte qu'elle est devenue. Elle finit par oublier le « Je » pour laisser place à un récit où ses personnages (ses frères, sa mère, son père) deviennent de vrais personnages de roman.
Une très belle plume, un premier roman tout en pudeur, prometteur qui laisse présager qu'elle a encore beaucoup de choses à dire… Un roman qui distille comme un doux parfum qui laisse des traces. Les mots « rêve » et « rêver » sont sans doute les mots qui reviennent le plus souvent dans ce roman. Rêver sa vie plutôt que la vivre quand on n'y trouve pas sa place…
Commenter  J’apprécie          50
Voilà un livre surprenant!
Je l'ai ouvert par curiosité, parce que j'apprécie l'actrice, sans trop savoir à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surprise.

Cela commence tranquillement, comme un roman qui ressemble beaucoup à une auto-biographie, avec une part d'imaginaire pour combler les manques, souvenirs d'enfance, réels, reconstruits, rêvés, dans une famille où l'on s'aperçoit très vite que les failles sont nombreuses.

Et c'est là que tout d'un coup , au détour d'un chapitre, on se laisse surprendre... une situation, une angoisse, une réflexion, et nous voilà plongés dans nos propres souvenirs, comme en écho, et l'émotion affleure là où je ne l'attendais pas...

Derrière la comédienne "discrète et lumineuse" comme le dit la presse, on découvre des pans de la femme que l'on n'imaginait pas, la petite fille qui se rêvait danseuse, l'adolescence dans une famille qui explose, l'hôpital psychiatrique, la solitude, si jeune, le père homosexuel, et surtout l'importance de l'écriture et de ce métier qui permet de libérer bien des émotions.
Apprivoiser sa vie à travers celle des autres.

Il y a de belles réflexions, de belles images, comme cette ardoise magique pour chasser les mauvais souvenirs, le portrait d'une époque aussi, bref, une jolie découverte, et je regarderai certainement d'un autre oeil ses prochaines apparitions sur petit et grand écran!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
Commenter  J’apprécie          50
L'actrice que j'apprécie particulièrement nous raconte dans ce livre ( roman ou psychothérapie?) son enfance, dans les années 70
Je n'ai pas accroché, trop décousu , pas toujours d'intérêt voire ennuyeux .
Pourtant ,on y retrouve la fragilité et la douceur qu'on aime de l'actrice mais cela ne suffit pas à en faire un roman, dommage
Commenter  J’apprécie          40
Le public connaît la comédienne Isabelle Carré, ses films, ses rôles, mais ne connaît pas la femme.

Roman-confession, LES RÊVEURS révèle les stigmates laissées par un microcosme familial dysfonctionnel et qui ont entraîné chez elle le choix d'une activité artistique. Une enfance douloureuse marquée par la solitude, l'angoisse, au sein d'une famille soixante-huitarde non conventionnelle brisée par le coming-out du père, qui déclarait « On ne réussit bien que ses rêves »,

Bâti autour de ce thème,comme le connote le titre, le rêve devint vite une échappatoire, la création d'un monde imaginaire, une compensation. Plus tard, à défaut de la danse; le théâtre, le cinéma, lui offriront un cadre, lui permettront de s'intégrer à une équipe, d'incarner d'autres destins. A présent, l'écriture lui offre une autre chance, celle d'une rencontre avec un nouveau public, celle aussi d'exorciser ses blessures.

Un récit sobre, au ton juste, sans pathos, qui sait aussi, parmi les épisodes de détresse, restituer les petits bonheurs de l'enfance et qui par des allusions aux moeurs, à la musique, au cinéma, recrée l'atmosphère des années 70.
Commenter  J’apprécie          40
Avec une plume pleine de charme, Isabelle Carré raconte sa vie et plus particulièrement son enfance dans les années 70.
Elle dévoile ses failles, sa famille dysfonctionnelle (père homosexuel qui finit par faire son coming-out sur le tard, mère dépressive abandonnée par sa famille), ses traumatismes changés en force avec l'âge, sa découverte du théâtre.

J'ai apprécié découvrir cette autobiographie d'une actrice que j'affectionne tout particulièrement. C'est bien écrit, drôle et touchant par moment, intéressant.
Commenter  J’apprécie          40
Isabelle Carré dévoile sobrement et avec pudeur une enfance et une adolescence auprès de parents bien peu conventionnels, dans une famille totalement atypique.

Ce sont les années 70, des années où tout parait possible. La mère d'isabelle était fille-mère lorsqu'elle rencontre son mari, puis viendra Isabelle et un troisième enfant. Isabelle n'est pas vraiment une enfant désirée, pas non plus aimée par cette mère qui sombre dans une forme de folie et ne donne pas, ou si peu, de marques de tendresse, pas d'effusion ni démonstration de quelconques sentiments envers ses enfants. Son père a réussi sa vie professionnelle, créateur d'une agence de design florissante dans ces années 80-90. Pourtant il quitte le foyer le jour où sa femme n'accepte plus son homosexualité.

Ce seront aussi la chute et la fin d'un rêve de ballets, les séjours en hôpital psychiatrique, le départ de la maison à 15 ans, puis l'éveil au théâtre, une véritable passion.

L'écriture est étonnante et ne respecte aucune chronologie. Les chapitres alternent des moments de vie, des sentiments, il y a une certaine bienveillance et de la douceur malgré une violence dans les relations avec les parents. Ils montrent une jeune femme en apparence fragile qui se construit et devient la douce et belle actrice que l'on imagine.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/07/01/les-reveurs-isabelle-carre/
Lien : https://domiclire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          40
D'habitude, je ne me précipite pas sur les livres écrits par des célébrités que ce soit des souvenirs ou des romans. Les Rêveurs, je l'ai lu dans le cadre du groupe de lecture organisé par la bibliothèque que je fréquente. Cette fois, le thème était « Les acteurs, le théâtre ». C'est le seul de la bibliographie proposée que j'ai trouvé sur les rayons et on m'en avait dit du bien.
Les Rêveurs est le récit sensible d'une enfance et d'une adolescence dans une famille un peu branquignole. de théâtre finalement, il sera peu question.
La narratrice est le fruit d'une relation défendue entre une toute jeune fille de bonne famille et d'un jeune homme dont elle tombe amoureuse. La famille horrifiée tente sans succès de lui faire abandonner cet enfant de la honte. Et c'est au prix d'une rupture totale que la jeune mère va contrecarrer leurs projets. Elle va sans tarder épouser un gentil mari qui lui fera un fils très vite et la petite famille va vivre avec des hauts quand le papa designer gagne beaucoup d'argent et des bas quand il n'a plus le sou. La narratrice va donc grandir entre une maman très déprimée et absente mentalement et un père dont on comprendra rapidement qu'il fuit sa vraie nature. Cet environnement n'est pas vraiment structurant et rassurant et à l'adolescence et elle fera un séjour dans un service de pédopsychiatrie après une tentative de suicide. Et c'est la participation à un atelier de théâtre qui va donner un sens à sa vie et combler le vide intense qu'elle éprouve.
Isabelle Carré dévoile pudiquement son parcours, raconte ses parents abimés par la vie et les conventions avec délicatesse et sans jugement et montre que la résilience n'est pas un vain mot si respect et attention sont apportés à ceux que l'enfance a blessés. Son écriture lui ressemble : fine et délicate et derrière un premier abord limpide, elle recèle de jolis trésors de profondeur.
Seul bémol, j'aurais aimé que soit un peu plus développé ce que le théâtre a apporté à l'adolescente fragile qu'Isabelle Carré était, et en quoi il a été décisif.
Il n'en demeure pas moins que ce livre est une vraie réussite.
Commenter  J’apprécie          40
Les rêveurs… un titre qui résume bien ce roman à la construction assez aléatoire. Mais l'auteure le dit à la fin, il est à l'image de sa vie, alors on se fait à cette lecture déconcertante parfois.
Et on y découvre quelques petites perles sur l'enfance ou sur la vie. A travers la famille chaotique des Carré, on comprend que tout ce souhaiteraient ces enfants en fait c'est d'être une famille « comme les autres ». On voit tout le mal que peut faire une éducation libérale, qui on pourrait le penser laisse la place à l'enfant pour s'épanouir, alors que ces mêmes enfants ont besoin d'un cadre et de parents solides. Alors certes à l'adolescence ils vont se révolter, haïr ce modèle, mais dans la famille Carré, il semble que les parents ont déjà bien assez à faire avec leurs vies pour s'occuper de celles de leurs enfants, et le résultat est quand même tristement déprimant. Isabelle Carré a visiblement réussi à s'en sortir grâce au théâtre, mais on ressent à travail ses lignes toute la souffrance de son enfance. On a envie de secouer ses parents et de leur dire : « eh oh ! Regardez !! Vous avez autour de vous le plus belle chose qui soit ; des enfants ! Aimez-les, intéressez-vous à eux ! Et vous verrez, ils vous le rendront au centuple ! ».
Je trouve que cet ouvrage est une belle autobiographie et qu'il a sûrement fallu du courage à Isabelle Carré pour mettre en mot son enfance. Un bel exercice à découvrir.
Commenter  J’apprécie          40
Isabelle Carré revient sur son parcours, sur son enfance dans les années 70 au sein d'une famille « hors-normes ».

Un récit qui a fait état de nombreuses éloges et bonnes critiques à sa sortie. Je pensais moi aussi pouvoir « rêver », mais ce ne fut pas le cas.
Un récit mou, dans lequel je me suis parfois ennuyée. Ce n'est pas rythmé et souvent un peu brouillon. On passe d'une époque à l'autre, sans transition, et j'étais parfois perdue.
Et pourtant, je l'ai sentie sincère. On voit qu'elle essaie de se construire, de trouver sa place, ce qui n'a pas été facile avec ses parents. Ce fut une petite fille trop tôt grandie… Ces difficultés la feront passer à l'acte, jusqu'à trouver son chemin au théâtre. Je regrette que cette partie-là ne fut pas plus développée d'ailleurs.
Néanmoins, on retrouve la sensibilité de l'actrice, cette douceur et cette fragilité qui la caractérise, du moins c'est ainsi que je la perçois. Je la préfère en tant qu'actrice qu'en tant qu'autrice.

Bref, je n'ai pas aimé !
Commenter  J’apprécie          40
Dans un style assez sobre, l'actrice recompose ainsi chapitre par chapitre le puzzle familial pour dessiner le portrait d'une famille qu'elle décrit comme étrange, originale et pas comme les autres. Pour autant, à la lecture, je n'ai pas trouvé son environnement si bizarre qu'elle veut nous le faire croire. Au contraire, il m'a semblé que ses parents correspondaient tout à fait aux archétypes des personnalités artistiques telles qu'on les a déjà croisées dans de nombreuses oeuvres. le texte m'a rappelé le film Mauvaise fille adapté du récit de Justine Lévy, pour cet appartement où l'on donne des soirées mondaines pour cacher la déprime qui rôde. le personnage de la mère m'a aussi furieusement fait penser à Treize d'Aurore Bègue, un roman que j'avais beaucoup aimé. L'ensemble n'est pas déplaisant, mais je n'ai rien trouvé de très particulier ni dans le style dans l'histoire.

Au bout d'un moment je me suis même un peu ennuyée dans cette lecture et j'en ai eu assez de l'éparpillement des souvenirs dont certains ne présentaient pas nécessairement un grand intérêt pour les lecteurs/trices. Ce qui m'a intéressée, et que j'aurais aimé voir davantage développé, c'est en fait la vie d'Isabelle Carré elle-même, sa découverte de la scène puis du théâtre, son goût naissant pour le cinéma, les oeuvres qui l'ont accompagnée dans ses années de formation, son expérience de jeu mais aussi du milieu artistique. J'aurais voulu en savoir plus sur son travail, sa préparation, les tournages, l'ambiance des plateaux et des coulisses. Finalement c'est donc sans doute beaucoup moins la femme que l'actrice qui m'intéressait, même si je trouve important qu'elle casse l'image de la fille « discrète et lumineuse » décrite par tous les médias et révèle que derrière la façade des plus doux sourires peuvent se cacher des failles béantes.

Plus sur le blog :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (2151) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}