AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 1080 notes
Livre émouvant, poignant, très humain, que l'on referme le coeur serré ; bien loin de l'image d'une "people", Isabelle Carré, actrice reconnue de théâtre et de cinéma, comédienne "discrète et lumineuse", est tout sauf superficielle.
Est-ce d'avoir eu des parents complexes et un départ dans la vie assez compliqué qui a entraîné une vision de l'existence qui est belle mais quand même parfois désepérée ? Une mère fragile, à tendance dépressive, d'origine aristocratique désargentée et un père d'origine plus modeste, artiste très doué qui avouera à ses enfants son homosexualité en quittant sa femme, ont façonné une famille étonnante ; elle ne leur en veut pas, l'écrivaine, elle ne règle pas de compte. Elle ne mène pas non plus d'enquête, elle raconte simplement son enfance et son adolescence, restant assez factuelle et elle écrit bien, très bien même, donnant encore plus de force à son histoire.

Le début du livre est un coup de poing !
Premières phrases : " Elle me tient par la main, et pousse en même temps mon frère dans son landau. Nous traversons la rue, nous marchons, personne ne parle. Les voitures roulent et les gens bougent en silence, c'est comme un film muet. Je n'ai pas encore remarqué, je crois, son regard fixe, sa démarche fantomatique, même si je sens qu'elle est loin, ses pensées l'ont encore capturée à des années-lumière, j'ai l'habitude... Oui, mais si loin, ce jour-là, qu'elle ne m'entend pas crier lorsqu'un passant m'arrache à elle..."
" ... ma mère ne me voit pas, elle ne me sauvera d'aucun danger, elle n'est pas vraiment là, elle ne fait que passer, elle est déjà passée. Elle s'en va."

Dans cette famille hors-norme, névrosée, des années post-soixante-huit, les parents se cherchent et les enfants - par nature assez conventionnels - essaient de s'adapter... Il s'agit plutôt d'une enfance rêvée que d'une enfance de rêve : fragilités, rêves contrariés mais aussi richesse de leur personnalité malgré les malentendus, les personnages sont pudiques, sensibles et généreux. Un certain nombre de rêves se réaliseront et à la fin de l'histoire, chaque personnage aura finalement trouvé sa place.
Lien : https://www.les2bouquineuses..
Commenter  J’apprécie          60
Belle découverte que cette autobiographie d'Isabelle Carré, que j'apprécie déjà en tant qu'actrice, et dont j'ai réellement apprécié ici l'écriture sobre et émouvante.

Cette histoire qui est la sienne, et qu'elle dévoile par le biais de ses parents, et notamment de sa mère, de son parcours, de son exubérance, de son égoïsme, de sa folie... tout ceci est très émouvant, attachant, déroutant.
Quelles vies que celles qui sont couchées sur le papier.

CHALLENGE DES 50 OBJETS
CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2019
Commenter  J’apprécie          60
Ce récit est à la fois le témoignage d'une enfance dans les années 70-80, une quasi autobiographie et un roman puisque l'auteure elle-même confie être partie de son enfance et l'avoir romancée en inventant ce qu'elle ignorait. Cette lecture me laisse quelque peu partagée : j'ai vraiment préféré le début du livre que j'ai trouvé intéressant, sincère, sensible et percutant à la fois sur le thème de la jeune fille enceinte rejetée par sa famille bourgeoise pour qui être fille-mère est inconcevable et qui préfère renier sa fille plutôt que d'affronter le « qu'en dira-t-on ? ». Ensuite, j'ai trouvé le reste un peu trop décousu, même si c'est une volonté de l'auteure pour nous emmener dans ses rêveries au fil de ses souvenirs. J'ai eu l'impression que c'était moins abouti, plus superficiel, très inégal, comme si elle hésitait toujours entre pudeur et confidences intimes. Certains passages m'ont vraiment touchée. Ce qui ressort principalement, c'est la sensibilité extrême de l'auteure, qu'elle parvient parfois à exprimer de façon très juste, poétique et touchante mais qui d'autres fois alourdit ou « embrouille » le propos.
Sur le fonds du roman lui-même, elle aborde avec une grande justesse beaucoup de thèmes qui ont marqué cette époque : le mariage et l'amour, le milieu bourgeois et celui des artistes, la dépression, le divorce des parents, l'homosexualité, la complexité des relations familiales.
En résumé, une lecture intéressante si on veut mieux connaître la comédienne, et sinon, un témoignage sensible d'une époque à travers les yeux d'une petite fille puis d'une ado, assez bousculées par une vie tout sauf conventionnelle.
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre autobiographique s'est révélé assez déstabilisant pour plusieurs raisons.

D'une part, car tout y est un peu entremêlé. On passe d'une personne à une autre : grand-mère, mère et fille, si bien que ces figures féminines, leurs aspirations et leurs névroses, en viennent à se confondre. de la même façon, les chapitres des « rêveurs » ne sont pas chronologiques mais surgissent de manière aléatoire comme des bulles de souvenirs qui apparaissent, irisent quelques pages puis éclatent à la fin du chapitre. Isabelle Carré le reconnaît d'ailleurs elle-même, ce « désordre » reflète celui d'une vie qu'elle a parfois du mal à ordonner.

D'autre part, car j'ai été assez étonnée de découvrir l'enfance et la jeunesse d'Isabelle Carré au travers de ses mots. Elle a dû évoluer et faire ses preuves au sein d'une cellule familiale atypique et complexe. Famille recomposée qui réunit une mère dépressive, un père artiste brimé et des enfants parfois livrés à eux-mêmes, à la recherche de l'attention de leurs parents.

De sa tentative de suicide à sa découverte de la scène qu'elle perçoit comme un océan de possibilités, Isabelle Carré se dévoile sans tabous. D'une main tendue, elle invite ses lecteurs à passer de l'autre côté de la frontière et elle fait les présentations loin des caméras et des rôles qu'elle sait si bien interpréter.

Cette lecture m'a un peu fait penser à « En attendant Bojangles » d'Olivier Bourdeaut avec ces hauts et ces bas narrés avec beaucoup de sensibilité, mais dans une version bien plus réaliste, moins romanesque.

« Les rêveurs » est un livre qui se lit rapidement et qui m'a beaucoup ému. J'ai relevé de nombreuses phrases et extraits qui m'ont interpellé. Sans être un coup de coeur, j'ai apprécié découvrir cette facette de la personnalité d'Isabelle Carré qui chérit l'écriture depuis son plus jeune âge.

Je suis très curieuse de savoir si elle va se lancer dans une carrière littéraire. Je lirai, en tout cas, son prochain livre avec beaucoup de plaisir.

En bref : des tranches de vie un peu décousues – qu'on découvre de la même façon dont on fouille dans une boîte à trésor : de manière parfois un peu hasardeuse et sans savoir ce qu'on va y trouver – mais qui sont racontées avec poésie et qui nous permettent de découvrir un peu plus la « vraie » Isabelle Carré.
Lien : https://thecosmicsam.com
Commenter  J’apprécie          60
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage, Isabelle Carré nous parle de son enfance, comment elle s'est construite dans cette famille peu ordinaire et pourtant assez révélatrice de son époque. J'ai été touché par sa sensibilité même si j'ai trouvé le récit un peu long sur la fin. Elle m'a émue à de nombreuses reprises.
Commenter  J’apprécie          63
ça faisait des mois que j'étais sur liste d'attente pour « Les rêveurs » d'Isabelle Carré, à la médiathèque. Je l'ai enfin lu… mais quelle déception !

Je vais tout de même commencer par les points positifs : une jolie écriture, très délicate, voire même poétique, une époque qui me parle car je suis quasiment sa contemporaine, une famille farfelue qui au début du roman, m'a captivée. Mais ce qui m'a moins plu, c'est que ce livre est un « roman-thérapie », qui nous fait partager des moments très intimes de sa vie. Isabelle Carré se met à nu, et moi, ça m'a gênée car j'ai eu l'impression de regarder par le trou de la serrure. On ne sait d'ailleurs pas s'il s'agit d'une autobiographie ou d'un roman.

De plus, la construction est un peu brouillon. On navigue d'une époque, d'un chapître à l'autre, sans réelle transition. J'ai eu du mal à poursuivre ma lecture, et une fois refermé, ce livre m'a laissé un goût amer. J'ai l'impression d'être à contre-courant vu le nombre de prix qu'il a obtenu.
Lien : https://recettesetrecits.fr/
Commenter  J’apprécie          60
Les rêveurs est le premier roman de l'actrice Isabelle Carré.
Je reste sur une impression mitigée. Autant le début du livre m'a interpellé, questionné , autant dans la deuxième partie j'ai trouvé cela long et un peu trop nombriliste.
Pour tout dire la lecture de la deuxième moitié du livre m'est apparu ennuyeuse et redondante.
Peut être est ce du au partie pris d'Isabelle Carré de ne pas avoir voulu faire un récit chronologique.
On ne se perd pas dans le livre , mais les incessants allers retours dans la jeunesse de l'auteur enlève le poids et la force d'un récit autobiographique linéaire.
Il est vrai que ces allers retours incessants font aussi entrevoir la difficulté de mettre des mots sur des souvenirs , des émotions.
Je n'ai pas réussi à aller derrière le sourire et la discrétion d'Isabelle Carré.
En réalité telle qu'on la connait lors de ces interviews.
Dans cette autobiographie , elle nous dit bien que cela est son grand combat et que l'image qui est donnée d'elle n'est pas conforme.
Cela paraît évident à la lecture des souvenirs de sa vie familiale entre dépression, révélation de l'homosexualité du père et tentative de suicide.
Malgré l'écriture d'Isabelle Carré , la bande son du livre ( Quelle bonne idée !) ou encore les flashs des années 1970/1980 je n'ai pas réussi à complètement entrer dans l'univers d'Isabelle Carré.
Les rêveurs resteront éthérés .
Lien : https://auventdesmots.wordpr..
Commenter  J’apprécie          60
A mi-chemin entre roman et autobiographie, Isabelle Carré évoque son enfance, son adolescence, sa singulière famille. La danse, le théâtre le cinéma vont la sauver de ce contexte pathogène. Ces confidences sont touchantes, écrites sans pathos ni complaisance, une belle sincérité qui permet d'entrer dans son univers intime. J'ai bien aimé les références cinématographiques et musicales, j'avais ainsi le sentiment d'être proche d'elle et de partager sa vie, comme une vieille copine.
Mais alors, pourquoi n'ai-je pas été touchée comme je l'espérais après avoir lu et entendu de belles choses concernant Les rêveurs ? le style un peu brouillon, le choix de parler à la 3ème personne, le trop intime qui me dérange souvent dans les pseudo-romans ? Je n'ai pas la réponse, mais je ne parviens pas à dire pourquoi – malgré la qualité de l'écriture, malgré l'intérêt que je porte à Isabelle Carré dont j'apprécie le charisme – j'ignore pourquoi je me suis ennuyée, pressée d'en finir. Peut-être que réunir des souvenirs ne suffisait pas à donner du relief et un réel rythme à l'ensemble.
Commenter  J’apprécie          60
J'avais envie de lire ce livre car j'aime beaucoup Isabelle Carré que je trouve lumineuse et d'une grande sensibilité. Pourtant, je n'ai pas réussi à entrer dans ce livre qui m'a laissé une impression éthérée, non palpable. J'ai insisté pourtant, mais le livre est resté insaisissable pour moi. Dommage. Ou peut-être que ce n'était pas le bon moment. J'ai donc abandonné ma lecture à regret.
Commenter  J’apprécie          60
Résumé Nathalie Bullat
Est-ce un bonheur d'avoir des parents hors normes ? un peu hippies …
« pop-post-soixante-huitard-zen » le contraire du classique. Ni aristocrate, ni prolétaire, ni bourgeois nous dit la
petite Isabelle qui souhaiterait être classique, s'habiller d'un kilt bleu-marine comme ses amies de classe.
Un père, d'origine modeste, artiste, qui dessine des tissus pour Pierre Cardin, qui peint dans son grand atelier entouré de curieux copains.
Une mère effacée élevée dans un vaste un château par des parents peu affectueux, très rigides.
Mais Isabelle aimait l impressionnante collection de livres de la bibliothèque de ses grands parents !!
Nous connaissons tous le talent de comédienne d'Isabelle Carré. Dans cet ouvrage elle nous surprend par sa plume originale.
Une écriture délicate, certes désordonnée, sans chronologie qui peut dérouter !
Elle se met à nue. Révèle l histoire de ses parents, ses frères, ses joies d'enfant, les blessures, les chagrins d'un famille bohème, différente. le bonheur est là aussi, mais « à peine entrevu , il s'échappe «
C'est vrai ils rêvent tous dans cette famille, mais leurs rêves sont différents. Ils sont fragiles.
Ce n'est pas un hasard s'ils écoutent en boucle la chanson de Sting » fragile ».
Pourtant Isabelle et ses frères aiment ce père à la vie chaotique qui un jour est millionnaire et le lendemain ruiné.
On rencontre les amis déjantés de son père, Paul et cette Alice qui semblait sortir d'un film underground américain.
Isabelle à quinze ans vit déjà seule dans un petit studio où cavalent les cafard. Elle prend des cours de théâtre. En classe elle cache ses textes sous son pupitre, n'écoute pas les cours et révise « la ménagerie de verre »…on le sait le théâtre est salvateur.

Je vous laisse partager quelques moments avec cette famille où l'amour existe, la tolérance aussi mais où leur vies sont en désordre.
Je vous laisse découvrir ce qui a fait chavirer leur monde, parce qu'ils n'ont pas toujours été si fragiles…..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (2176) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}