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4,1

sur 3052 notes
J'ai eu du mal, je dois l'avouer à finir "D'autres vies que la mienne". Et pourtant, c'est un foutrement bon bouquin. Plus récit que roman. Deux belles Juliette qui s'en vont...

C'est que quand ça ramène un peu à son histoire personnelle, c'est d'autant plus troublant et bouleversant. Mais il y a une chose qu'on peut reconnaître à Emmanuel Carrère, c'est qu'il trouve les mots, le ton qui convient, la bonne intonation.

Et tout ceci invite bien naturellement à de saines réflexions et remises en question.

Arrivé à la moitié, j'ai donc hésité à continuer ma lecture (Lire V13 avait déjà été éprouvant. Magnifique mais atrocement dur et violent.) mais un lecteur Babeliote m'a conseillé de poursuivre. Merci à toi, Gérard Müller pour ce conseil.

Alors que j'étais dans les dernières pages, je repensais à la dernière tournée du chanteur Arno, si marqué, presque à bout de souffle avec le mot "VIVRE" en lettres rouge néon comme unique décor.
C'est un peu ça, le livre d'Emmanuel Carrère : VIVRE.

Et puisque j'en suis à des références musicales, une petite dernière de Souchon:
"La vie ne vaut rien, rien mais rien ne vaut la vie."

Lecture qui m'a donné envie de relire et de me replonger dans "Mars" de Fritz Zorn et pourquoi pas "le Poisson-scorpion" de Nicolas Bouvier.
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Un livre magnifique conduit par une plume ciselant les mots et les phrases au plus juste, à la rencontre d'autres vies que la sienne. Il faut beaucoup de talent pour faire ressentir aussi délicatement les émotions puissantes vécues par d'autres que soi, le courage, la droiture, la souffrance muette, la compassion, la ténacité, la joie, la paix ...
Un gros coup de coeur.
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Voici un livre insaisissable, difficilement classable, ou empilable… peut-être le range-t-on d'ailleurs souvent dans la boîte des inclassables. Car ce n'est pas un roman. Mais ce n'est pas une biographie non plus… Ni un documentaire… C'est un livre sur la vie et la mort. Et sur la maladie. Emmanuel Carrère a vécu les situations qu'il décrit et a décidé de raconter l'histoire des personnes qu'il a côtoyées. C'est un roman vrai sur des sujets difficiles : La mort. La maladie. La justice.
Et sur la vie.
Sauf que si la vie est diaboliquement belle, la mort avec son visage décharné, auréolée de glace et nimbée de son sombre manteau de soie bruissant fait peur à beaucoup de gens… Peut-être fait-elle moins peur aux bêtes, plus philosophes que les humains… quant aux végétaux, elle les ravit carrément. L'auteur nous parle donc de la vie et de la mort toute naturelle et de la maladie.
Et s'il est question de la mort, il est question du deuil, de la parole qui aide et qui sauve, de l'accompagnement du malade et des proches, du manque, du reste, et de la vie qui continue partout. Il est aussi question de justice car il se trouve que l'on a affaire à des juges. Et que la mort n'est pas juste au sens de la justice des hommes.
Justice et amour sont donc les moteurs puissants de nos existences.
Un roman d'une grande profondeur qui ne s'oublie pas.
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Ce roman m'a littéralement bouleversée. Bon, les hormones de la grossesse y sont sûrement un peu pour quelque chose, mais quand même. Quand on pleure à grosses larmes à la fin d'un livre, ce n'est pas qu'une histoire d'hormones. ...si ? Bref, il reste que j'ai été percutée de plein fouet par les deux problématiques principales de ce livre, qui représentent pour moi mes pires cauchemars : affronter la mort de son enfant, et mourir en laissant ses jeunes enfant derrière soi. Donc vu que ce sont les deux choses qui me font le plus peur au monde, c'est un peu normal que mon coeur ait vécu une avalanche d'émotions. Ce qui est fort, c'est que ce livre, malgré les thématiques qu'il aborde, ne fait pas dans le pathos, et traite ces sujets avec simplicité et pudeur, tout en n'hésitant pas à gratter là où ça fait mal.
C'est un livre très fort, dont je me souviendrai longtemps.
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Très beau livre qu'on ne lâche plus, pourtant il n'est pas d'une gaieté folle. Deux histoires sont contées dont l'auteur a été témoin. La première se situe au Sri Lanka lors du Tsunami à noël 2004, Emmanuel Carrère a connu un couple d'amis qui malheureusement a perdu leur fille. le père de ce couple était également présent et à demander à l'auteur d'écrire leur histoire.
L'autre récit se situe dans sa belle-famille. Hélène sa femme, a perdu sa soeur, Juliette, d'un cancer. Il y rencontre toutes les personnes proches de Juliette et forme un portrait fouillé de sa belle-soeur.
Dans ce livre, la vie et la mort y sont présentes, la maladie et la pauvreté aussi mais c'est surtout d'amour qu'il s'agit.
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Il est des livres plus durs que d'autres.
Pas difficiles à lire, non (le style toujours si sobre, fluide et juste de Carrère est un vrai régal !), mais difficiles à encaisser. Oeil humide, boule au ventre. "D'autres vies de la mienne" fait partie de ces récits qui vous retournent, qui vous chamboulent et dont les plus sensibles auront de mal à se remettre.

Comme à son habitude ("Un roman russe", "L'Adversaire", "Le Royaume"), Emmanuel Carrère se dévoile avec franchise et lucidité, en rapportant à la première personne des épisodes marquants de sa vie, mais également son processus d'écriture, ses doutes et ses hésitations, ses méthodes de rédaction, instaurant par là une proximité intense avec le lecteur.
Aussi sommes-nous touchés de plein fouet par la puissance de son récit, qui est ici particulièrement douloureux : la mort, tout simplement. Et brutale qui plus est. La perte soudaine d'un être cher. le décès d'un enfant, victime du tsunami indonésien de 2004, et celui d'une mère de famille, foudroyée par le cancer. Un cataclysme planétaire extérieur d'un côté, une destruction cellulaire, interne et insidieuse de l'autre, mais toujours cette même fatalité qui ôte subitement la vie et laisse des familles et des proches complètement désemparés.

Carrère à vécu tout cela.
Il a assisté, impuissant, à ces deux drames (aux côtés d'un couple d'amis en vacances au Sri Lanka, puis auprès de sa propre belle-soeur, jeune mère de trois enfants) et a choisi d'en témoigner. Sans jamais verser dans le pathos, il nous raconte avec talent et simplicité les derniers instants de ces deux disparues, mais aussi est surtout les réactions de survie de leurs proches, l'hébétude, la douleur et la cohésion immense qui se fait jour dans ces deux foyers démolis. L'ensemble est poignant, et nous rappelle à notre condition de mortels...
Comment réagirions-nous à ces tragédies ? Apprécions-nous toujours à sa juste valeur notre chance d'être "là où nous sommes" ?

Heureusement certains passages sont pleins d'espoir, et les messages d'optimisme véhiculés par les principaux protagonistes nous aident à mieux appréhender la grandeur de ces vies trop brèves, et pourtant si pleines d'amour et de sérénité.
De bien beaux exemples d'humanité, et un livre bouleversant sur la fragilité de nos existences et la nécessité de les vivre pleinement.
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Ce livre prenait la poussière dans ma bibliothèque depuis plusieurs années, la renommée grandissante de l'auteur agissant sur moi comme un repoussoir. Grâce au défi solidaire, je l'ai enfin ouvert et j'ai été emportée. Au cours de la même année, Emmanuel Carrère a été témoin de deux décès qui l'ont touché : des parents qui ont perdu leur petite fille dans le tsunami de 2004 au Sri Lanka, puis la mort de sa belle-soeur, mère de 3 jeunes enfants. Plusieurs années après, l'auteur va, au fil des conversations avec les familles et amis, dresser un portrait intime et touchant de ces personnes ordinaires frappées par un événement tragique. Il intègre à son récit des éléments personnels et intimes, en portant un jugement parfois peu flatteur sur lui-même, se trouvant lâche, déplorant certaines de ses pensées, son incapacité à aimer. Ces autres vies que la sienne sont une façon de regarder objectivement ses angoisses existentielles, lui qui a été épargné. Au début du livre, il semble extérieur aux événements, comme s'il n'était pas concerné ou même touché. Pourtant, au fur et mesure de son enquête, on ressent une grande empathie pour ses héros et on se réjouit qu'un tel hommage soit rendu à toutes ces belles personnes. J'ai été très touchée par ce récit, en particulier par la partie consacrée à Juliette qu'il connaissait peu avant son décès. le passage sur le travail des juges d'instance était passionnant et très bien expliqué. J'ai refermé le livre avec beaucoup d'émotions et une pensée particulière pour les enfants de Juliette à qui ce livre est dédié.
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le tsunami. le cancer. la mort. l'amputation d'un jeune tout cela raconte à souhait. vous le vivez de l'intérieur. ça mijoté dans votre tête et votre coeur. une recette d'émotions déprimantes à souhait. si vous avez besoin d'un coup de pouce pour vous suicider alors lisez ce livre et c'est bon. a fuir si vous n'avez pas le moral ou si vous souhaitez garder un bon moral. n'étant pas suicidaire j'ai abandonne a un tiers du livre qui ne fait que 334 pages!
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Égrenage de tragédies. À la limite du sirupeux. Un peu trop à mon gout, moi qui aimais tant cet auteur. Mais le sirupeux est à la mode avec "Réparer les vivants", dans le même genre. Il faut de tout pour faire un monde. Et heureusement que tous les lecteurs n'ont pas les mêmes gouts. Ce serait un monde bien ennuyeux. ;);)
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Ce n'est pas un livre facile. Facile dans le sens de divertissant. Emmanuel Carrère ne se fait jamais voyeur mais donne à voir l'intimité de moments, le plus souvent tragiques, que son regard lucide et sa qualité d'écrivain vont mettre en mots Il est question de morts, tout autant que de vies. Simplement, la manière dont l'auteur dit la mort est empreinte d'une incontestable élégance humaine. Non pas seulement élégance des mots, mais élégance de la pensée. L'observation de ce que la mort entraine avec elle de bouleversements, de peurs, d'absurde, est dit à travers un regard auquel le lecteur s'associe, souvent, mais dont il a tout autant besoin de se distinguer. Emmanuel Carrère « agit » comme un passeur de questionnements et un éveilleur de conscience : chacun se demandera ce qu'il est parfois insoutenable de se demander : qu'aurais-je fait si j'avais perdu un enfant ? Que serais-je devenu ? Qui serais-je devenu ?...
Les questions suscitées au cours du récit ne trouvent pas réponse : ce n'est pas le lieu. Elles éveillent (réveillent aussi peut-être) nos propres interrogations. L'auteur nous « offre » les siennes, entre pudeur et impudeur. Ce livre n'est pas le lieu du non-dit : il amène le lecteur à se re-penser, à se re-situer au coeur de la vie.
C'est la lecture que j'en ai fait. Je ne peux que conseiller de lire ce récit. Belle langue, beau travail à partir du réel. L'art d'écrire : mettre de l'ordre dans le chaos et l'absurde.
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