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sur 3268 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme beaucoup de ses contemporains, Emmanuel Carrère a été interpellé par un fait divers tragique de 1993 en France. Jean-Claude Romand a tué sa femme et ses deux jeunes enfants, puis ses vieux parents avant de mettre le feu à sa maison et d'essayer de se suicider. L'enquête révèlera rapidement qu'il se faisait passer pour médecin et chercheur à l'OMS à Genève, alors qu'il n'avait jamais terminé ses études de médecine et qu'il vivait en escroquant ses proches.

Emmanuel Carrère ne peut entrer en contact avec Romand avant la fin de l'instruction. Il se fait nommer chroniqueur judiciaire par Le Nouvel Observateur pour pouvoir assister au procès. Carrère se pose beaucoup de questions et doute du bien fondé de vouloir écrire sur un assassin, alors que les familles et les amis des victimes ne peuvent obtenir des réponses à leurs légitimes interrogations.

Après le procès, Emmanuel Carrère continuera une correspondance avec Jean-Claude Romand, se rendra sur les lieux de son enfance et sa jeunesse. Il rencontrera les visiteurs de prison qui, comme lui, cherchent l'homme derrière l'assassin.


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Emmanuel Carrère revient ici sur la vie de Jean-Claude Romand, cet homme qui prétendait être médecin et travailler à l'OMS, et qui a tué femme, enfants et parents, un week-end de janvier 1993. Ce drame, à l'époque, m'avait profondément touchée et interpellée. Très vite, des dizaines de questions surgissaient : comment peut-on tuer ses enfants, ses parents ? comment en arriver à cet acte ultime ? comment réussir à jouer double-jeu aussi longtemps ? comment l'entourage, voisins, amis, famille, a-t-il été à ce point trompé, aveuglé, berné ? Toutes ces questions donnent le tournis …

Dans ce monde où chacun fait semblant, quoi de plus tentant de prétendre être celui qu'il n'est pas … Partout il faut tricher, je crois, pour séduire la personne désirée, pour décrocher le job tant convoité, pour convaincre un client potentiel d'acheter, pour se faire des amis. Partout on se présente sous son meilleur jour, moyennant quelques petits arrangements avec la vérité, n'est-ce pas ? Et malheur à celui ou celle qui ne joue pas le jeu … Comme sa vie parait triste, pauvre, peu enviable, comme sa compagnie est pénible …

Dans ce monde où tout le monde fait confiance aux apparences, parfois de façon aveugle. Cela me rappelle un épisode de ma vie : je sortais d'un salon pour l'emploi et je croise un ami, oenologue, à l'entrée du salon professionnel des Grands Vins de Bordeaux qui se tenait dans un bâtiment tout proche. L'ami m'invite à le suivre, je refuse, lui avouant que je n'y connais rien en vin. Il insiste et finalement je me laisse convaincre. Je me suis retrouvée entourée de « spécialistes », oenologues, sommeliers, journalistes, conseillers, formateurs, restaurateurs, acheteurs, bref de toute une foule très sûre d'elle, … et personne ne m'a demandé ce que je pensais des vins qu'on goûtait (ouf …), ni où j'avais étudié l'oenologie, où je travaillais … Non tout était dans l'apparence. Il suffisait d'être bien habillé, soigné et de sourire. Il suffisait de paraître. C'est dingue quand même …

Certes la confiance est la base de toute relation sociale, car qu'en est-il de l'amitié, de l'amour, du commerce si on ne peut plus avoir confiance ? Qu'en est-il même de notre humanité ? Et je me mets à la place des amis de Romand, comment ne pas se sentir trahi ? comment encore construire une amitié après ça ? comment ne pas devenir parano ?

L'écriture d'Emmanuel Carrère est journalistique, et c'est exactement l'approche appropriée, le ton juste selon moi. L'auteur relate les faits sans emphase, sans émotion, sans jugement. Libre à nous de nous faire notre propre opinion sur l'affaire, sur la personnalité de Romand. L'auteur lui ne donnera pas la sienne. de temps à autre, il met en parallèle sa vie d'auteur, de père de famille, avec celle de Romand, et cela donne le vertige, bien sûr. Carrère évoque aussi, en bon chrétien qu'il est, de pardon, de rédemption, de repentir, mais jamais il ne cherche des explications. D'ailleurs jusqu'au bout Romand reste une énigme … et c'est tant mieux, je pense.
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Il est des livres qui vous marquent, un temps ou à jamais.

L'adversaire m'a réellement marquée. Emmanuel Carrère s'est en effet intéressé au "cas" Jean-Claude Roman. C'est en allant rencontrer ce monsieur dans sa cellule et au terme de nombreux et longs entretiens, qu'il a tiré la substantifique moelle de ce personnage complexe.

Jean-Claude Roman, c'est ce garçon réservé et bon père de famille menant une vie tranquille dans le Jura. Mais c'est aussi ce monstre qui, un jour, a abattu sa famille avec un aplomb et une dextérité qui glacent le sang.

La vie de Jean-Claude Roman s'est construite sur les piliers fragiles d'un mensonge à la base anodin mais ramifié avec le temps jusqu'à en devenir une monstrueuse et tentaculaire usurpation.

Si vous avez vu le film inspiré du livre, le livre est un très bon complément voire même une base car il nous amène à comprendre comment le mensonge est arrivé, la manière dont cet homme s'y est englué à un point tel que lui-même en s'en était presque persuadé.

Une question tout de même reste en suspens : qui est réellement Jean-Claude Roman et est-ce bien lui qu'Emmanuel Carrère a rencontré ou un personnage monté de toutes pièces ? Menteur pathologique ? Monstre égoïste et apathique ? Manipulateur ? Un homme bouffé par le besoin de reconnaissance et l'échec ? Tout cela à la fois et plus encore ?
Lien : https://mamanlyonnaise.wordp..
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Un roman ajouté à ma PAL pour participer au Challenge Solidaire 2023.
Je ne connais pas l'auteur ni son genre d'écriture.
En relisant la quatrième de couverture une fois le livre terminé, je m'aperçois que tout y était dit.
J'avoue également ne pas connaître ce drame qui s'est déroulé en 1993. le roman étant tiré d'une histoire vraie.

Jean-Claude Romand va tuer toute sa famille. Sa femme, ses deux enfants puis ses parents qui vivent pourtant à 80 km de chez lui !
On va donc apprendre qu'il était un gros mythomane.
L'auteur qui a pris contact avec lui, va nous raconter son périple.
Le premier mensonge.
Le second.
L'accumulation de tous les mensonges.
Comment il a abusé son entourage.
Comment il a vécu sans jamais travailler.
Comment il es a tous trompés sans se faire attraper.
La peur et à la fois l'envie de se laisser découvrir, pour de vrai, comme dirait un enfant.
Une remise en question qu'il ne semble jamais avoir envisager. Des mensonges encore et toujours.
L'auteur qui, comme j'avais peur au départ, ne s'est pas attaché à un avis, ne s'est pas laissé manipuler.
Il retranscrit la vie de cette personne qui n'a pas hésité à tuer pour ne pas être jugé par les personnes qui l'aimaient le plus.

Il ne connaissait apparemment pas l'adage "Faute avouée à moitié pardonnée".
L'écriture est plaisante malgré un sujet difficile et qui fait froid dans le dos.
Je ne comprends pas son geste. Comme s'il n'en avait pas déjà assez fait !
Lui vit mais pas les siens !
Maintenant, lui est libre mais les siens ne sont plus.
Une histoire folle, effrayante, bouleversante.
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Le récit a pour sujet l'affaire Jean-Claude Romand. le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand tue ses parents, sa femme et ses enfants avant de mettre en scène sa tentative de suicide en avalant une dose de barbiturique. On apprendra rapidement que cet homme, se disant docteur auprès de l'OMS, brillant chercheur, et amis de sommités médicales, a menti à sa famille pendant près de vingt ans. Manipulateur ? Pervers narcissique ? Mythomane ? Qui est donc Jean-Claude Romand ?
Découvrant ce fait divers dans le journal, Emmanuel Carrère décide de prendre contact avec le meurtrier afin de découvrir les raisons qui ont poussé un homme a priori normal et sans histoire à commettre un tel crime. Pour le lecteur, il s'agira alors de suivre l'écrivain dans l'exploration des méandres de l'esprit de Romand, et de découvrir le parcours de ce fils de bonne famille.
Et c'est une sacrée épreuve. Ici, point de fascination, ni de tentative de défendre l'indéfendable. Nous partageons avec l'auteur son incompréhension devant cette accumulation de mensonges et jusqu'où va aller cette escalade. L'auteur cherchera un point de rupture ayant pu faire basculer à un moment l'esprit du jeune Jean-Claude. Il fouillera dans les moindres recoins des histoires de famille. Il nous entraînera dans une étude psychologique et chronologique des faits.
Mais au-delà des faits, c'est bien le regard d'Emmanuel Carrère sur ce drame qui frappe le lecteur et, comme lui, nous sommes un peu décontenancés du nouveau rôle que se donne le manipulateur en fin d'ouvrage. Réfugié dans la religion catholique, se vautrant dans le soutien et l'attention des visiteurs de prisons – alimentant son besoin constant de gratification narcissique –, Jean-Claude Romand vit aujourd'hui dans une abbaye de l'Indre.
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Mon deuxième Carrère, après Limonov que j'avais énormément apprécié. Ici l'écrivain raconte une histoire dramatique : celle de Jean-Claude Romand, qui a tué sa femme, ses deux enfants et ses parents avant de tenter de se suicider. Pourtant, il survit et l'écrivain décide de commencer une correspondance avec l'assassin. Après le meurtre, on découvre en fait que toute l'existence de Romand ne reposait que sur un énorme mensonge : pendant des années, il a berné tout son entourage en prétendant être un chercheur réputé à l'OMS. Au lieu de cela, l'homme passait ses journées dans sa voiture, sur des parkings...
J'ai retrouvé tout les éléments qui avaient fait que j'avais adoré Limonov. le style d'abord, très vivant et agréable à lire. Et puis surtout, le talent de l'auteur pour raconter des histoires délicates de son propre point de vue, toujours avec justesse. Il n'en fait jamais trop, parvient toujours à trouver une place dans cette situation difficile : il ne dit jamais éprouver de la compassion pour la victime, mais il cherche à comprendre. Carrère nous dévoile le processus d'écriture : ses moments de doute, où il a failli tout arrêter, son malaise parfois : c'est que j'apprécie plus que tout, cette honnêteté. L'écrivain ne prétend jamais détenir la vérité, mais il se questionne en même temps que nous. On est véritablement plongé dans cette histoire terrible, je ne pouvais plus m'empêcher de lire tant c'est fascinant, ignoble, complexe...
Je suis ainsi bien décidée à poursuivre sur ma lancée et à découvrir d'autres ouvrages du même auteur, tant j'aime sa plume et son talent.

Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Ma chérie, mes chers enfants, il faut que je vous parle. Depuis que vous êtes entrés dans ma vie, je n'ai cessé de vous mentir. Je ne suis pas médecin, je ne travaille pas à l'OMS, je ne travaille pas du tout d'ailleurs. L'argent qui fait vivre notre belle famille harmonieuse depuis toutes ces années est le fruit d'escroqueries. A commencer par celle des membres de nos familles. J'ai une maîtresse que je retrouve dans un palace parisien et à qui je fais de beaux cadeaux.
Si je vous dis tout ça aujourd'hui, c'est que je suis parvenu au bout des ressources financières que j'ai extorquées à gauche et à droite et que mes impostures vont éclater au grand jour. Notre famille va être éclaboussée, couverte d'opprobre. Pour ne pas vous faire supporter toute cette honte, compte tenu de l'amour sincère que je vous porte, je ne vois qu'une solution qui est de disparaître définitivement. Je vais donc vous tuer et me suicider par la suite.

C'est le raisonnement que s'est fait en lui-même Jean-Claude Romand. Et qu'il a mis à exécution. La seule chose qui varie avec ce qui précède, c'est bien sûr qu'il n'a prévenu personne de l'impasse dans laquelle il était parvenu et a mis son plan à exécution. Il a tué sa femme avec un rouleau à pâtisserie, ses enfants avec une carabine. Et pour concerner la totalité des personnes qui seraient susceptibles de souffrir de ses ignominies, il a tué son père et sa mère avec la même froideur calculée. Tout ceci dans le but charitable de leur épargner le déshonneur, cela va sans dire.

Ces faits, qu'on a du mal à qualifier de divers, se sont réellement déroulés dans les premiers jours de janvier 1993. On en découvre le détail dans ce livre qu'Emmanuel Carrère a consacré à l'affaire sous le titre de L'Adversaire. Il a écrit cet ouvrage en accord avec l'intéressé et enquête auprès des personnes ayant gravité autour de cette famille dont le malheur aura été d'être celle d'un homme qui toute sa vie n'aura fait que mentir. A lui-même et aux autres.

On pourrait s'étonner du titre appliqué par Emmanuel Carrère à son Ouvrage et penser qu'il est un vocable propre à glorifier l'auteur de la tuerie en accordant du crédit à son raisonnement. L'Adversaire plutôt que le monstre ou l'assassin, lesquels auraient condamné sans jugement l'auteur de l'abomination et sans doute aussi la parution de l'ouvrage. Il justifie l'intitulé de l'ouvrage en ces termes :" le père avait été abattu dans le dos, la mère en pleine poitrine. Elle à coup sûr et peut-être les deux avaient su qu'ils mouraient par la main de leur fils, en sorte qu'au même instant ils avaient vu leur mort … et l'anéantissement de tout ce qui avait donné sens, joie et dignité à leur vie… Cette vision qui aurait dû avoir pour les vieux Romand la plénitude des choses accomplies avait été le triomphe du mensonge et du mal. Ils auraient dû voir Dieu et à sa place ils avaient vu, prenant les traits de leur fils bien-aimé, celui que la Bible appelle le satan, c'est-à-dire l'Adversaire."

A la date où je lis cet ouvrage, Jean-Claude Romand a purgé la peine qui lui a été infligée en conclusion de son procès. Procès au cours duquel l'avocat général n'a pas manqué de souligner que le suicide organisé par Romand n'avait été que simulacre. Si bien qu'à 66 ans un homme qu'il faut qualifier d'autre homme recouvre la liberté. La perpétuité s'est resserrée sur 26 années de détention. Conserve-t-il le livre d'Emmanuel Carrère à portée de main pour en relire quelques séquences à l'occasion et se rappeler cet autre homme qui a commis le pire.

Exercice périlleux auquel s'est livré Emmanuel Carrère qui a eu des fortunes diverses avec le mystique et qui sur un fait divers particulièrement atroce s'interroge sur la responsabilité de la personne au regard d'un chemin tracé – d'avance ? - par une puissance souveraine obscure. La position du narrateur a longtemps posé problème dans l'esprit de l'auteur et retardé la finalisation de l'ouvrage. C'est ainsi que Jean-Claude Romand qui selon ce qu'on apprend s'est prêté à l'entretien avec l'auteur n'intervient jamais à la première personne dans l'ouvrage. La relation des faits n'apparaît donc pas sous le sceau de la confidence, mais plutôt comme le résultat d'un enquête minutieuse et compte rendu d'un procès au cours duquel le tueur n'a pas persisté longtemps dans sa version initilale d'un mystérieux criminel étranger à la famille.

Récit plus que roman donc pour cet ouvrage dans lequel on retrouve l'écriture précise et efficace d'un auteur qui a de l'éclectisme dans son répertoire et de l'affinité avec le vécu pour en décrypter la psychologie. Il ne s'agit pas pour le coup d'uchronie. Emmanuel Carrère a certainement été intrigué par le mécanisme qui chemin faisant dans la vie d'un homme tisse inéluctablement le canevas d'un drame particulièrement horrible. Au fur et mesure que l'homme s'enferre dans le mensonge jusqu'à être acculé et ne concevoir que le pire pour issue. En toute logique pour le sain d'esprit qu'il était.
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L'adversaire c'est un de mes romans préférés de l'auteur , oh certes pas mon sujet préféré , c'est tellement horrible cette histoire vraie , d'ailleurs l'auteur le dit dans son livre , après l'avoir écrit , il se sent très mal .
L'adversaire c'est une exploration de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus noir , ce sera par la suite un film avec ce talentueux acteur qu'est Daniel Auteil .
C'est un récit qui donne le frisson , des actes incompréhensibles .
Qui est réellement cet homme qui a raté ses études de médecine , qui n'a jamais osé l'avouer à ses proches , qui va faire semblant de travailler pendant de nombreuses années , alors qu'il passe ses journées en dehors de son domicile à ne rien faire , vivant de l'argent emprunté à ses proches , ses parents et beaux parents à qui il dit qu'il place leur argent .
Jusque là on peut encore comprendre , on connait tous des cas médiatisés de faux médecins mais ici ça se corse jusqu'à l'insoutenable .
Se sentant acculé , Jean - Claude Romand , c'est son nom , va commettre l'impensable, il va tuer ses parents et ses enfants , va essayer de camoufler ses crimes en tentant de mettre fin à ses jours ..
L'auteur ne prend pas parti , il nous relate , il va enquêter , rencontrer l'homme aujourd'hui en prison , d'où son sentiment de malaise .
Peut on expliquer ce genre de crimes , non sans doute , l'âme humaine a des mystères insondables , il y a des crimes qui dépassent l'entendement .
Pour moi l'auteur a réussi son pari , nous parler de cette histoire avec grand talent .
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L'adversaire est un livre que j'ai lu il y a des années mais dont je me souviens parfaitement.
Je me rappelle de l'angoisse que j'ai ressenti pendant toute ma lecture sachant que les faits relatés par Emmanuel Carrère sont vrais.

L'auteur a eu la bonne idée, à mes yeux, de rester le plus neutre possible et de laisser le lecteur se faire sa propre opinion sur Jean-Claude Roman. Difficile de ressentir autre chose que de la colère et du dégoût pour cet individu veule et menteur.

La question qui m'a toujours taraudée est comment a-t-il fait pour mentir aussi longtemps à sa famille et à ses amis ? Comment est-il possible que personne n'ait rien remarqué ?

L'adversaire est un livre qui fait froid dans le dos car il témoigne d'une évidence qu'on préfère oublier : on ne connaît jamais vraiment les gens qui nous entourent.

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Cet ouvrage n'est pas ordinaire. Il traite de la fascination d'un auteur de livres auprès d'un auteur de mensonges,qui se fera auteur de crimes pour pouvoir, pense-t-il , continuer à mentir sa vie.
Comment ne pas s'interroger sur ce qui attire si fort Emmanuel Carrère dans cette histoire, certes incroyable, mais plus proche du médico-légal que de la littérature? A moins que mentir sa vie soit une des définitions du romancier?
En tout cas, l'ouvrage est excellent et il donne à penser. Qu'est ce qu'exister, aux yeux du monde? Où commence l'imposture? Qu'est-ce qui, de nous, est vrai? A quoi acquiescent finalement les personnes qui nous entourent, et attestent de notre vie, de notre personne? Sommes-nous complices ou victimes de certains mensonges? Qu'est-ce que l'image sociale? A quoi tient-elle? Que sont les apparences?A quoi tient l'idée que l'on se fait d'une personne?

Dans un autre registre, les réflexions sont également multiples. J'en extrait une seule, qui touche à la construction psychologique du personnage qui vécut des années à une telle distance de ses proches, et que je formulerai peut-être paradoxalement. de quelle certitude procédait la vie mensongère de J-C Romand?

Un livre vertigineux.
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