AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 3268 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec "L'adversaire", Emmanuel Carrière raconte Jean-Claude Romand, une vie faite de mensonges se finissant par une condamnation à perpétuité assortie d'une sûreté de vingt-cinq ans pour les meurtres de sa femme, de ses deux enfants et de ses parents.

Un homme que certains qualifient de gentil, d'effacé, d'autres de narcissique, de lâche, un monstre sociopathe...

Lecture addictive car troublante, au début pour son sujet, puis pour l'écriture de l'auteur.
A l'image de "De sang froid", on sent qu'Emmanuel Carrière n'a pas juste écrit sur un fait divers mais en fait une autopsie avec subjectivité et sensibilité, un investissement habité mais pudique, une écriture intelligente.

Juste, mes respects à l'auteur, c'est fort ce qu'il a fait !


Commenter  J’apprécie          103
En janvier 1993 Jean-Claude Romand assassine sa femme, ses enfants, ses parents puis tente de se suicider. L'enquête montre rapidement que cet homme qui se présentait comme un chercheur à l'OMS mentait à tous depuis 18 ans. Quand il disait qu'il allait travailler à Genève il passait en fait ses journées dans un café, dans sa voiture sur un parking ou à errer dans les bois. Emmanuel Carrère décide d'approfondir cette histoire, il veut comprendre comment un tel drame a été possible. Il prend contact avec Romand, assiste à son procès, rencontre d'autres protagonistes.

Se pencher avec Emmanuel Carrère sur l'âme de Jean-Claude Romand c'est comme se retrouver au bord d'un gouffre sans fond : fascinant et effrayant. On pourrait craindre du voyeurisme dans l'intérêt pour cette affaire particulièrement douloureuse. Il n'en est rien. Emmanuel Carrère traite avec respect les personnes qu'il cite. Pas de jugement à l'emporte-pièce, il tâche de comprendre les motivations de chacun sans pour autant prendre pour argent comptant tout ce qu'on lui raconte. J'ai retrouvé ici la façon de procéder qu'il a utilisée ensuite dans D'autres vies que la mienne. Au final Emmanuel Carrère dresse un portrait fin et convainquant de l'assassin. Voilà un livre qui m'a impressionnée, par le personnage qu'il décrit et par la façon de le faire. Bravo !
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          100
J'ai lu ce livre au moins dix fois et à chaque lecture, la même magie s'opère, la même étrangeté délicieuse s'empare de moi. Certes, l'affaire est atroce : un homme se fait passer pour un médecin pendant des années et, le jour où il pense que son mensonge va être découvert, il tue sa femme, ses deux enfants et ses parents... Mais la façon dont Emmanuel Carrère raconte cette histoire est tellement particulière qu'on ne peut qu'être subjugué, allez savoir pourquoi.
Commenter  J’apprécie          103
Quand Emmanuel Carrère raconte un fait divers, il le décortique dans tous ses aspects et nous livre des émotions, des analyses, des hypothèses mais aussi une histoire et c'est là tout son talent ! J'ai lu il y a quelques semaines chanson douce, et je fais un rapprochement évident bien sûr à cause de l'histoire d'un(e) criminel(le) mais aussi l'analyse du basculement d'un être humain. C'est captivant, émouvant, poignant.
Commenter  J’apprécie          100
Je n'avais jamais lu de livres de Emmanuel Carrère avant L'adversaire. Et c'est une belle découverte.
L'auteur s'est attaché à nous faire entrer dans la tête de Jean-Claude Roman, dans toute la mesure du possible. Et effectivement, je me suis retrouvée à comprendre comment cet homme a tué toute sa famille pour leur éviter d'avoir à souffrir en découvrant qu'il leur a menti pendant des années.
J'ai beaucoup aimé la façon dont Emmanuel Carrère nous raconte sa quête et son enquête tout au long du procès de Jean-Claude Roman, sans jugement et avec empathie, sans pour autant excuser ses crimes.

Challenge solidaire 2023
Commenter  J’apprécie          90
Je découvrais la plume de l'auteur avec ce bouquin, et j'ai été envoûtée.
On a l'impression d'avoir à faire à un thriller et on en oublie bien souvent que ces faits sont réels, tant l'auteur nous emporte avec lui. Je n'ai pas pu lâcher ce bouquin une seconde, je le recommande vivement.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          95
L'affaire m'a interpelée, subjuguée, questionnée et fascinée. Comment, Comment peut - on mentir pendant plus de 20 ans à ses parents, à sa femme, à ses beaux-parents, à tout son entourage ? Comment peut - on tous les matins les embrasser et partir avec son cartable, en conduisant sa voiture se garer sur un parking d'autoroute pour attendre que la journée passe alors que tous vous croient à l'OMS ? Comment en arrive t'on à tuer de ses mains ses parents, sa femme, ses deux enfants ? COMMENT ? Lisez Emmanuel Carrère et vous le saurez. Dans un style sec, factuel et terriblement efficace, il nous raconte cet incroyable fait divers, cette plongée au coeur du mensonge dont on ne sort pas. Seule la maîtresse a échappé au massacre. Edifiant et affligeant
Commenter  J’apprécie          90
J'ai été scotchée. le parcours de cet homme le supposé Dr Roman, toujours emprisonné est relaté avec le plus d'objectivité possible par E. CARRERE. On essaie de comprendre comment un homme a pu s'inventer une vie et tromper les siens : ses parents, sa femme, ses enfants, ses amis durant autant d'années. Comment peut-on être d'une telle duplicité ? Ca paraît impensable et pourtant... Cet homme là s'est tellement enlisé dans ses mensonges que pour s'en délivrer il n'a pu que tuer tous ceux qui l'entouraient.
Mais peut-on se mentir à soi-même, comment peut-il survivre à tout ça ? et l'Adversaire ne l'a-t-il pas rattrapé même au fond de sa cellule dont il sort en 2015. Hallucinant, prenant.
Commenter  J’apprécie          90
Emmanuel Carrere est un écrivain, scénariste et réalisation français né en 1957.

« L'adversaire » est un livre écrit autour de l'affaire Jean-Claude Romand qu'Emmanuel Carrere a commencé en 1993 et publié en 2000 soit sept ans après les faits.

Le 09 Janvier 1993, Jean-Claude Romand, qui a à priori tout pour être heureux, assassine sa femme en lui fracassant le crâne et ses deux enfants à coup de carabine. Puis il va chez ses parents, qui habitent à 80 kms, et les assassine également par balle. Il rentre chez lui pour mettre le feu à la maison quelques heures plus tard, pour se tuer lui-même ? Qu'il ait tenté de se suicider c'est certain, qu'il ait souhaité réussir c'est plus incertain. L'enquête autour de ces meurtres révèlera un abîme de mensonges de la part de Jean-Claude Romand, dix-huit ans de mensonges. Il n'est pas médecin, n'a aucun métier, mais mène un train de vie tout comme. Qui est-il réellement ? Et pourquoi avoir agi ainsi ? C'est ce qu'espérait comprendre Emmanuel Carrere en écrivant son histoire. Histoire qu'il a failli abandonner mais qu'il a finalement décidé de poursuivre.

L'adversaire est à mi-chemin entre le roman et le documentaire. Il s'agit d'une non-fiction novel. L'auteur cherche par tous les moyens à être fidèle à la réalité. Il ne prend pas position, il pose les faits autant que possible. Ce qui n'est pas si simple car nous pourrions être tenté de haïr ce personnage mais cela ne permettrait pas de comprendre sa psychologie.

Nous ne trouverons pas la réponse à l'ensemble de nos questions et peut-être est-ce mieux ainsi mais la manière d'écrire de l'auteur rend cette histoire, qui fait froid dans le dos, fascinante.
Commenter  J’apprécie          80
Sordide, intriguant, extrêmement bien "recherché", avec un style très vif, ce livre s'avale en une fois. En partant des assassinats on remonte à l'enfance de JCR pour en revenir à la journée des meurtres, le tout aboutissant au procès qui est un calvaire pour les survivants, et peut-être une révélation pour JCR.

Le «crescendo» est mené avec une précision de scientifique, et le procès est décortiqué au scalpel. Pour l'auteur ça devait être très lourd.

C'était comme de rentrer dans la peau non pas d'un menteur mais d'une personne détachée. Son amourette extra-conjugale semble être le catalyseur de sa perception d'une réalité autre. le fait de «vraiment mentir» ou «mentir pour de vrai» l'abat, le fatigue, l'angoisse et le met en face de toute sa comédie.

JCR laisse l'impression d'un semi-robot, perpétuel réfugié dans des bons sentiments, amoureux, filiaux ou paternels et enfin, religieux «à 2 balles». Il est fort possible que la prière et la vie monacale (si on veut) lui aient été plus qu'un réconfort, un rail pour vivre «plus vrai» et finalement se replonger dans un amour «simplifié» puisque dorénavant il peut communiquer avec cette famille décimée. Sorti de prison, quelle sera sa «nouvelle réalité»? Son avocat et lui-même le savent. Pense-t-il vraiment obtenir un pardon, et surtout comment peut-il se projeter dans le futur?

L'histoire est connue mais l'auteur nous décortique l'âme de l'assassin. Et c'est passionnant.

C'est étrange comme ce genre d'affaires est lié à des familles bcbg, et pratiquant une religion de façon bien visible (comme Dupont de Ligonès). de plus ayant vécu longtemps dans la région, le fait de connaître les lieux donne une étoffe en relief au récit.

J'aime beaucoup les «enquêtes» d'Emmanuel Carrère. Limonov est aussi prenant. C'est tout un art d'écrire une histoire quand le dénouement est connu.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (6731) Voir plus



Quiz Voir plus

Limonov

Limonov a fondé le parti national-bolchevique. Ses sympathisants sont …

des nasbols
des lepénistes
des zeks

8 questions
179 lecteurs ont répondu
Thème : Limonov de Emmanuel CarrèreCréer un quiz sur ce livre

{* *}