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4,01

sur 3268 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec "L'adversaire", Emmanuel Carrière raconte Jean-Claude Romand, une vie faite de mensonges se finissant par une condamnation à perpétuité assortie d'une sûreté de vingt-cinq ans pour les meurtres de sa femme, de ses deux enfants et de ses parents.

Un homme que certains qualifient de gentil, d'effacé, d'autres de narcissique, de lâche, un monstre sociopathe...

Lecture addictive car troublante, au début pour son sujet, puis pour l'écriture de l'auteur.
A l'image de "De sang froid", on sent qu'Emmanuel Carrière n'a pas juste écrit sur un fait divers mais en fait une autopsie avec subjectivité et sensibilité, un investissement habité mais pudique, une écriture intelligente.

Juste, mes respects à l'auteur, c'est fort ce qu'il a fait !


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Waaaw quelle dinguerie
C'est fort
Et quelle honnêteté
Ça secoue
Je pense que c'est la meilleure oeuvre que j'ai vu sur le thème des psychopathes ou des mythomanes
J'ai adoré l'honnêteté de l'auteur, qu'il exprime ses doutes sur son livre, comment ça a été galère de l'écrire. Et impossible de retranscrire la situation d'une manière neutre.
Mais c'est très touchant
Et ça montre à quel point on ne comprend pas les autres, c'est assez fascinant.
À quel point l'humain est complexe et que les maladies mentales sont perturbantes, enfin c'est pas le mot adéquat, mais à quel point ça baise tout. Peut être que le mot est impactantes.
À quel point tout doit être remis en question, à quel point c'est impossible d'avoir un avis sur ce qui est vrai et ce qui est faux.
À quel point toute une vie peut être uniquement un tissu de mensonges, pendant des décennies entières.
Et que ça peut mener aux meurtres de ses propres enfants.
Genre aux infos quand ya des drames comme ça, juste je comprends pas, je me dis que la personne devrait juste se suicider et laisser sa famille tranquille. Et on peut pas dire que j'approuve ce comportement dorénavant, bien au contraire, mais je pense que maintenant je peux en comprendre une partie.
Grâce à ce livre je comprends un peu plus l'humain, ses mécanismes, et les conséquences des maladies mentales.
Au début genre j'ai rien compris au changement de point de vue du premier chapitre, des lettres et du reste, et finalement à la fin je me dis que c'est tellement bien pour comprendre le cheminement que l'auteur a eu pour écrire ce livre, comme si il avait déposé ses brouillons. Et quel cheminement, des années ont passé pour parvenir à finir ce livre.
Quel travail, je suis conquise.
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Une écriture captivante qui dépeint le portrait de Jean Claude Romand, l'assassin de sa femme, de ses enfants et des ses parents.
Comment peut on en arriver là ?
C'est à cette question que tente de répondre Emmanuel Carrere dans ce roman non-fictonnel, à travers une enquête journalistique mené par l'auteur lui même.

Le protagoniste va construire sa vie sur un mensonge, en prétendant être médecin pour l'OMS, un personnage idéalisé dont il va avoir du mal à se défaire. On y apprend les mécanismes de manipulation opéré par ce personnage complexe et intriguant.

On ne peut s'empêcher de penser à Catch me if you can, avec cette effet de causalité qui entraîne le personnage dans une mascarade si grande qu'on se demande comment elle a pu être crédible.

Un livre auquel on reste accroché du début à la fin. Belle découverte.
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Ce que j'aime dans ce genre de roman, c'est que l'on sait ce qu'il va se passer mais on espère toujours un miracle.
Ce fait d'hiver on en a forcément entendu parler mais on entre à l'intérieur du mensonge de jean Claude romand. L'origine du mensonge et tout ce qui en a découlé. L'auteur n'a pas peur de se mouiller et de donner son sentiment sur l'accusé, on ressent son malaise.
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"Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. de comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous."
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J'achève à l'instant la lecture tout aussi passionnante qu'effrayante de L'Adversaire, sous la plume acérée telle un bistouri, d'Emmanuel Carrère. On comprend pourquoi l'auteur a mis sept ans pour décider d'écrire cette oeuvre, écrite à la première personne du singulier. Une littérature d'un genre plutôt nouveau qui jouxte le documentaire à l'analyse psychologique et le reportage. Carrère nous plonge dans la pensée de Romand, ce monstre - je n'ai pas d'autre mot pour le décrire - et laisse le lecteur tirer ses propres conclusions quant à ce qui bien pu motiver l'auteur de ces meurtres sauvages.

Un livre qui donne froid dans le dos et que je n'ai pu poser, l'ayant lu d'un trait tellement il m'a accroché dès la première phrase.

Un livre à lire avec la lampe du salon bien allumée, et les serrures des portes de la maison fermées à double tour…
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* Mythomanie paroxismique *

L'affaire Romand, j'en avais entendu parler un peu comme tout le monde. le type qui se faisait passer pour un médecin et qui a tué sa femme, ses parents et ses gosses. Ca prêtait à sourire... mais comment ont-ils pu ne rien voir pendant toutes ces années ? Des cruches ? Pas certain !

Emmanuel Carrère nous entraine à la découverte de cette sordide affaire où un homme se fabrique une réalité alternative d'abord, à mon sens, pour préserver son histoire d'amour avec celle qui deviendra sa femme. Il a raté ses examens de médecine, mais à ses yeux il sera médecin. Il s'invente une carrière à l'OMS, des amitiés haut placées, des colloques à l'étranger.
Pour vivre, il pioche dans les économies de ses parents, invente des placements, arnaque ses proches qui donnent en toute confiance leur argent à ce médecin de l'OMS pour qu'il puisse les placer en Suisse. Personne ne voit rien, personne ne soupçonne rien. Jean-Claude Romand, c'est un brave gars, gentil comme tout. un bon père de famille.

Jusqu'au jour où le secret commence à s'éventer. Sa femme, ses amis, trouvent que c'est bizarre qu'on ne sait pas le joindre à l'OMS.... le déclic.
Il a préféré le carnage à la honte.

Une affaire vraiment pas comme les autres qui glace le sang. Qui connait-on vraiment ?

Carrère nous raconte son expérience avec le tueur mythomane. Il l'a rencontré, il a assisté au procès, il a correspondu avec lui et nous livre sa vérité avec maestria.

L'affaire Romand, c'était en 1993, il y a tout juste 30 ans. Il a été libéré sous conditions en juin 2019
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J'ai un coup de coeur pour ce livre

Déjà, c'est une affaire criminelle, adore ce sujet que soit en livre ou en vidéo

Et pour celui, Emmanuel Carrère, il a bien écrit le récit de cet homme. Vraiment, on ressent des émotions qui sont parfois inattendus dans ce roman. Et on ne peut pas arrêter de lire, on veut savoir pourquoi il a fait ça, avoir des réponses. Et qu'auteur a bien fait tout ressentir dans cette histoire
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Est-on marqué par son nom ? Est-on prédestiné à vivre sa vie comme un roman quand on s'appelle Romand ?

Il a trompé et escroqué son entourage avec impunité jusqu'au dénouement tragique.
D'entrée, on connaît les faits qu'il n'a niés que pendant les sept premières heures d'interrogatoire ; quant au mobile, comme on dit dans les enquêtes policières, c'est à cette tentative de déchiffrement que se livre Emmanuel Carrère .

Il montre que ce mystificateur menteur était un un mythomane paroxystique qui refusait le réel, trop dangereux ou trop décevant, se réfugiant dans une fiction.
Pendant dix-huit ans, il a joué la fable de sa vie et même escroqué sa maîtresse, qui était psychologue, mais ne dit-on pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ! et les psychologues les moins perspicaces quand ils sont impliqués ?
Probablement névrosé narcissique, il éprouvait le besoin de se hisser au premier plan, n'accordant aucun intérêt aux jugements des autres et pourtant soucieux de savoir ce que l'on pensait de lui.

Libéré à l'heure actuelle, Jean-Claude Romand garde l'énigme de la motivation de l'assassinat de cinq membres de sa famille.
Nul doute que s'il devait écrire “sa vérité”(aidé par Emmanuel Carrère, pourquoi pas !), il en ferait un best-seller, mais le peut-il vraiment ?

Aux marges du roman et de la biographie, l'auteur sait feuilletonner son récit et faire une narration captivante de ces crimes inexpliqués, inexplicables.
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Il s'agit d'un roman de non-fiction, qui retrace le fait divers de l'affaire Jean Claude Romand en France.
Le 9 janvier 1993, Jean Claude élimine toute sa famille, sa femme, ses enfants, ses parents et son chien. Il essaie, par la même occasion, d'attenter à ses jours mais il est sauvé alors une enquête est menée.
Cette enquête révèle que le grand médecin de renom, Jean Claude Romand, n'est finalement qu'un imposteur qui ment à tous ses proches depuis près de vingt-ans.
J'ai tout d'abord beaucoup aimé le début du roman qui est conté par un proche de l'accusé, ce qui rend d'emblée le récit beaucoup plus personnel et touchant.
Ce qui m'a plus particulièrement interloquée, c'est évidemment l'aspect psychologique de ce roman. La mythomanie est au coeur du livre et l'engrenage est véritablement passionnant à étudier, Jean Claude Romand explique que plus il mentait, plus il lui était difficile de dire la vérité, que lui même ne savait plus vraiment dissocier le vrai du faux.
Ensuite, le point fort de mon appréciation de l'oeuvre réside dans le fait qu'Emmanuel Carrère ne nous livre pas seulement la retranscription d'un sordide fait divers mais son rapport personnel à l'enquête, avec énormément de digressions autobiographiques qui m'ont évidemment fait penser à l'ouvrage de Patrick Modiano, Dora Bruder.
Ces auteurs ont tout deux la même démarche, intrigués par un mot, une coupure de journal, ils se lancent dans un véritable travail d'investigation qui redonne sa valeur au métier d'écrivain trop souvent critiqué, blâmé.
Emmanuel Carrère assiste à tous les procès, rencontre le coupable, échange des lettres avec lui, se rend sur les lieux de vie du meurtrier et échange avec ses prochesL'écriture est incisive, fluide car précise et concise, elle marque.
L'auteur nous confie avec sincérité ses doutes, ses pensées les plus profondes c'est pourquoi cet ouvrage m'a tant bouleversée.
En tant que lecteurs, nous sommes constamment portés par un sentiment d'ambivalence qui rend le récit particulièrement ambigu quant à nos ressentis à propos du meurtrier.
J'ai adoré ce roman !
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