Élevé dans la religion catholique dans les sages années 60, l'enfant que j'étais fut séduit par la belle histoire inculquée au catéchisme, toutefois sans illumination, mais attiré tout de même par la prêtrise.
Attiré par les excès de la vie dissolue qu'offraient les années 70, l'adolescent s'est sensiblement écarté de la pratique du catholicisme, tout en conservant une foi tapie au plus profond de lui.
Devenu adulte, l'homme que je suis a perdu la foi, et la belle histoire, après moultes réflexions, a perdu tout son sens. Comme une impression d'avoir été abusé...
Aujourd'hui, le passage dans "
Le Royaume" approchant, pourquoi ne pas s'y raccrocher, peut-être par peur de l'inconnu, ou parce qu'il n'y aurait rien à y perdre ?
La foi d'
Emmanuel Carrère ayant suivi une évolution semblable, "
Le Royaume" allait-il m'aider à trouver des réponses à mes questions ?
Après une introduction prometteuse d'une centaine de pages, exposant sa crédulité, son attirance, son immersion et le début de ses doutes liés à sa foi dans le catholicisme, l'auteur nous embarque dans une interminable biographie de saint Paul, puis dans celle de
Saint Luc, dignes d'un wikipédia pour enfant.
Le tout narré dans un vocabulaire parlé d'aujourd'hui (engueuler, baiser, péquenot, cinglé, prendre un savon...) totalement inapproprié à cette époque, avec des digressions (Ulysse, Staline, le
yoga, l'île de Patmos...) totalement hors sujet. Je me suis souvent cru dans une bande dessinée...
Bref aucune réponse à mes questions pendant les 300 premières pages.
le Royaume annoncé dans le titre existe-t-il ?
Peut-être la réponse se trouve-t-elle dans les 300 pages suivantes ! Si quelqu'un pouvait me résumer la suite...