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3,52

sur 1966 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est ma première lecture d'Emmanuel Carrère et je suis partagée. J'ai beaucoup aimé la première partie consacrée au yoga et à la retraite de méditation qu'il a entamée. A ce moment du texte, les digressions et les retours sur le passé font sens. Il s'agit de décrire la quête ancienne, sincère et active de l'auteur vers un autre état, vers quelque chose d'autre que la vie matérielle. C'est un fil conducteur qui parcourt sa vie et qui m'a beaucoup touchée.

En revanche, j'ai complètement décrochée dans la seconde partie. Je n'ai vu aucun lien entre sa retraite interrompue, sa décompensation psychique et la suite du récit. On le retrouve entre autres en Grèce auprès de migrants. Il ne sait pas bien quoi ce qu'il fait là et moi non plus. de nouvelles digressions s'accumulent sans que je puisse retrouver de lien. le récit contient des instants captés de beauté fulgurante et une recherche renouvelée de liberté mais l'ambiance complètement autocentrée a fini par épuiser ma bienveillance. C'est dommage parce que j'ai trouvé l'écriture brillante et agréable.
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L'auteur s'amuse à nous perdre entre l'autobiographie et la fiction, le roman, ce qui donne au livre une dimension poétique derrière tant de cynisme. Attendrie par le narrateur qui semble avoir un peu de mal à naviguer dans sa propre existence, je m'attendais tout de même à un peu plus de rebondissements. J'ai aussi été un peu lassée par certaines répétitions et les moments du « présent » qui transpirent l'ego trip.
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Franchement, avec ce livre, Carrère dépasse les sommets d'autocontemplation déjà atteints -mais avec autrement plus de superbe-lors du Royaume en 2014. Ce Yoga n'est donc pas seulement décevant par l'ennui qu'il suscite-qui peut être ne touchera pas les yogi- mais aussi par l'incessante pleurnicherie qui l'anime. A noter que pour la quatrième fois (après la classe de neige, je suis vivant et vous êtes mort et le Royaume) Carrère nous ressort l'anecdote atroce de l'enfant paralysée suite à un accident opératoire. À mon avis loin d'être anecdotique, ce bis repetita nous montre à quel point Carrère (et son éditeur) tombe dans une toute puissance nombrilisme à la Depardieu et se fiche ouvertement de son lectorat de fidèles. Comme malgré tout sa plume est intacte, je me permets ce conseil facile:Manu, retourne à la fiction.
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Au commencement…
Tout part de l'idée d'écrire un livre sur la pratique du yoga, au sens large (yoga, tai-chi, méditation, arts martiaux et même… la dactylographie). Alors qu'il profite d'une retraite de méditation collective pour réfléchir à ce livre, en chemin vers un pôle positif de lui-même, Emmanuel Carrère est rattrapé par un irrépressible pôle négatif : décès de son ami Bernard Maris (Charlie Hebdo), la dépression, la folie. En résulte une évidence : sa pratique du yoga et ses névroses font partie de la même histoire.

Ce que j'en retiens...
Un récit naturellement très personnel et courageux. Il s'agit d'un touchant partage de douleurs, de doutes, avec un honnête réalisme. L'on peut facilement s'y retrouver, puisque l'aspiration de chacun à la sagesse et à l'apaisement se retrouve tôt ou tard remise en difficulté par les deuils, les souffrances, les réalités de la vie. Dans cette quête décourageante d'équilibre, l'auteur témoigne avec humanité d'une échappatoire, fragile, composée d'art, de rencontres inattendues, d'altruisme et d'amour.

Une citation soulignée...
« Je continue à ne pas mourir ».
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Paie ta chronique.
Un jour j'ai dis que j'aimais taper dans l'eau et regarder les ronds de l'onde d'un air vague et détaché. Ce à quoi, on m'a répondu : avez-vous lu Yoga de Monseigneur Carrère ?
Voici un livre vers lequel je ne serais jamais allée. de Carrère, je n'ai lu que "La Moustache" et je m'en porte très bien. J'ai tenu longtemps "Le Royaume" en main en librairie pour toujours le reposer. C'est très gros, et pour finir, les résumés ne m'ont jamais happée. Bref, un auteur qui ne m'intéresse pas.
Et puis sur un air de défi, on m'a dit que sous le joug du talent, il n'y a pas de bons ou de mauvais thèmes chère Madame. Ah bon? Okay mais bon ça a l'air sacrément chiant quand même. - Lisez donc Liminov ou Yoga.
Heu...
Okay, j'ai pas envie de mourir bête et surtout, le marché est lancé : si je ne me régale pas il y a une sombre histoire de cheveux teints en jeu. Je trouve que ça en vaut la peine.
Je trouve donc le poche hier, oh non! N'optez pas pour le poche Madame, P.O.L. c'est tellement beau. Certes mais je ne vais pas faire deux efforts dans la même heure!

On m'avait aussi vendu ce livre comme du sous-Carrère, un brin mégalo qui s'écoute écrire. J'ai trouvé que finalement, ce n'était pas une si mauvaise idée que de commencer par celui-ci, car ainsi je découvre le personnage, ce qui en fait un livre purement autobiographique et donc pas nombriliste du tout.
C'est intéressant en ce que l'auteur se livre, mais honnêtement c'est pas mal dénué d'intérêt pour moi. La partie dont j'attendais le plus, à savoir celle sur la bipolarité, n'est pas assez développée a mon goût et tout le truc lié au yoga/méditation me fait chier car j'y suis assez hermétique

En gros hormis quelques passages, de bonnes références et une écriture certes hyper bien torchée, j'ai trouvé ça plat. L'une des seules choses qui m'a enthousiasmée c'est qu'il écrit cuiller et non cuillère.

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Je découvre Emmanuel Carrère avec ce très beau livre qui nous parle bien sûr de yoga, de tai-chi et de méditation, comme nous l'a annoncé l'auteur dans le titre, mais également de nombreux autres sujets.

Ce livre est très intimiste puisqu'Emmanuel Carrère nous plonge dans les tréfonds de son esprit et nous partage ses difficultés et réflexions. Il y est donc question des attentats en France, mais également des réfugiés, d'amour et de folie, de la bipolarité et de la tentative pour l'apprivoiser (si cela est possible).

L'auteur se livre sans détour, ce qui est extrêmement touchant et assez flatteur pour le lecteur qui a de ce fait un certain statut, celui d'une oreille (ou plutôt ici un oeil) attentif aux épanchements d'un homme en souffrance.

La plume est très belle et fluide, avec parfois une certaine poésie. Je suis admirative de ce monsieur, grand érudit avec une immense culture, et qui nous permet d'en profiter un peu en nous partageant quelques réflexions. Je suis d'autant plus admirative qu'une partie de ce livre a dû être tapé à l'ordinateur à un doigt !
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Je fais du yoga, et j'aime bien méditer, oui, je l'avoue. Je suis même allée suivre des séances hebdomadaires de méditation dans un centre bouddhiste pas loin de chez moi ; mais je n'ai jamais osé me lancer dans un stage de 10 jours ! Il faut dire qu'on ne mange presque pas…on ne parle pas, on ne peut pas lire… ! Ne pas parler, à la limite, ça irait, mais ne pas lire, non, non, non.

Alors quand je suis tombée sur ce livre à la bibliothèque, je me suis empressée de l'emprunter. C'est vrai que ça commence bien, vraiment bien ! Qu'est-ce que la méditation, à quoi sert-elle, comment la pratique-t-on notamment dans un stage : tout cela me parle, me renvoie à quelque chose que j'aime. D'ailleurs, j'ai pris une foule de notes, je suis allée sur youtube écouter un maitre indien parler en …indien de sa « voix caverneuse ».
J'ai même mangé et pris une douche « en pleine conscience » avant d'aller travailler.
Bref. C'était mon trip, d'autant plus qu'Emmanuel Carrère raconte son expérience avec beaucoup d'humour et de franchise. Expérience qu'il a dû interrompre après 4 jours, rappelé par le fracas de la vie, en l'occurrence l'attentat chez Charlie Hebdo.

Et à partir de là, bof bof bof ! La vie de l'auteur part en cacahouète, il nous parle de ses troubles bipolaires, de ses très graves dépressions, de son départ dans une île grecque où il s'occupe de jeunes migrants. Et ce n'est pas gai. Pas du tout. Pas serein, pas zen, pas du tout dans le ton du début. Mais franc, oui, comme toujours.

Donc je vais refaire une petite séance de yoga ou de méditation pour m'ôter cette déception de la tête. J'inspire, j'expire…
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Mon avis est mitigé : certains passages sur la dépression et l'enfermement à l'hôpital psychiatrique ont un aspect documentaire intéressant, d'autres sont trop tournés sur soi et ne laissent pas de place au lecteur. Ce n'est pas le meilleur Carrère, je préfère ses premiers livres.
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J'ai lu la première partie de ce livre, celle sur la méditation, puis j'ai arrêté. J'avais en effet l'impression de devoir entrer dans la vie de l'auteur au point de devoir refuser l'invitation, au moment même où il allait me parler de sa dépression. Ce fut un choix délibéré. J'ai pourtant apprécié les définitions qu'il donne de la pratique méditative ainsi que le récit de son expérience de stage, mais j'ai perçu ici et là des moments de nombrilisme, clairement indiqués comme une certaine envie du narrateur de faire là son ultime biographie, celle qu'il voudrait comme sa meilleure oeuvre. J'ai donc préféré m'éloigner de ce projet qui, je le sentais, ne me concernait pas.
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Grosso modo jusqu'à la page 101 je voyais ça comme une technique très élaborée pour tourner autour de son nombril sans en avoir l'air et sous prétexte de s'en détacher ! Et si le livre ne m'avait pas été offert pour Noël, j'aurais sans doute abandonné une lecture qui s'annonçait poussive dès les premières pages, même si la fluidité de l'écriture pouvait le rendre un tant soit peu attrayant.
Ça commence par un stage de yoga qui doit donner naissance à un livre. Les arcanes du livre en train de s‘écrire nous sont ainsi dévoilés.
Puis soudain, en contrepoint (après une bonne centaine de pages) c'est l'irruption du réel avec la tragédie de Charlie hebdo, la mort de son ami Bernard Maris, et la fin d'une histoire d'amour idéal suivi d'une profonde dépression du narrateur (qui souffre de trouble bipolaire) nécessitant une hospitalisation à Sainte-Anne. Des évènements qui touchent la corde sensible et émeuvent le lecteur qui se surprend à désirer continuer pour savoir comment tout cela va finir. D'autant que le récit a toutes les apparences du vrai et que l'auteur ne se prive pas d'insister pour nous nous donner les garanties d'un récit autobiographique des plus authentique.
On se retrouve sur l'ile grecque Leros où le narrateur fuit sa dépression en s'immergeant dans un réel insoutenable puisqu'il participe à l'accueil d'enfants ou d'adolescents immigrés déracinés et cruellement livrés à eux même après un voyage des plus éprouvant.
Il s'occupe de ces enfants avec Frédérica qui, pensant les aider, leur demande de raconter leur histoire.
Évidemment, celui qui a vécu l'histoire la plus tragique et se retrouve non seulement orphelin, mais sans aucune famille proche ou lointaine, Hassan, un jeune adolescent de 15 ans, ne s'en remettra pas.
« C'était dur, mais pour Hassan, c'était encore plus dur. Parce que lui, il n'y avait personne à qui dire au revoir. Personne ne l'a aidé à faire son sac.»
Tout est bien décrit pour nous rendre perceptible le désespoir de ces ados.
Le narrateur décide d'offrir un smartphone à Hassan. Sans réfléchir d'ailleurs au fait que celui-ci n'a personne à qui appeler ! Mais Hassan s'est enfui le lendemain du jour où il a raconté son histoire. Parce que le récit de sa détresse a été trop toxique pour lui. Que certains traumatismes exigent d'infinies précautions avant d'être mis en mots.
De cela, l'auteur n'a pas réellement conscience croyant avoir touché le fond de la misère morale par son expérience de la dépression.
Mais lui, il a des gens qui l'attendent, qui se soucient de lui et il peut repartir quand il veut en France où il sera accueilli à bras ouverts.Tout comme Frédérica, un peu moins chanceuse, qui repart en Australie à la recherche de son fils.
Le narrateur reste encore quelque temps sur l'ile et leur apprendra le Tai-chi. Cela les amuse et il surprendra même Hamid en train de l'enseigner à un autre enfant. Pourquoi pas ? Mais selon moi, tout autre enseignement aurait sans doute eu le même effet : dessin, musique, théâtre, etc.
L'auteur s'en va presque satisfait. Et c'est reparti pour une longue tirade sur les vertus du yoga et du tai-chi sans nous épargner une série impressionnante de définitions dont la dernière vaut son pesant d'or : « La méditation, c'est vivre dans l'instant présent. La méditation, c'est pisser et chier quand on pisse et chie, rien de plus. » Bref, même quand le réel est inintéressant il faut le vivre jusqu'au bout et ne pas se laisser envahir par les pensées parasites (les « vittri » comme on dit dans le jargon).
On aura droit aussi à un détour par Renaud Camus (que je n'ai pas encore lu) qui passait pour un grand écrivain jusqu'à qu'il écrive un livre au sujet "du grand remplacement".
La boucle est bouclée : on ne peut pas s'opposer à l'immigration sans passer pour de vilains suprématistes blancs, ou des sales égoïstes européens et il est insupportable de laisser ces enfants à la dérive.
Il y a certainement du vrai dans tout ceci, mais aucune solution digne de ce nom n'est réellement envisagée.
Pour ma part, si j'avais été à la place du narrateur (avec ses moyens et ses relations) la première chose qui me serait venue à l'esprit : c'est d'adopter un de ces enfants en détresse ou lui servir de famille d'accueil.
Ce livre a le mérite de décrire le tragique d'une situation (mais une photo d'enfant mort sur le rivage suffit à elle seule pour bouleverser les foules) et d'amener à se poser certaines questions. Quoi faire et comment faire ?
Mais là où je suis bigrement déçue par l'auteur (outre le côté moralisateur qui est bien trop visible), c'est qu'après nous avoir fait croire que son récit était authentique, on apprend que Frédérica est à moitié un personnage de roman, la femme aux Gémeaux aussi (son amour idéal). On se sent dupé floué et surtout tristement manipulé.

Finalement, je reviens à ma première impression et je reprends une citation de l'auteur p300
« Je n'ai pas lu Kant, mais d'après le peu que j'en sais elle pourrait être de Kant : agir de la même façon quand il y a un témoin et quand personne ne vous voit, ça me semble le critère absolu de la morale. »
Et pourtant, il ne fait sans cesse que se mettre en scène sous toutes les coutures même et surtout quand il veut donner l'impression du contraire !

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