Que de dire de cet ouvrage que le titre ne dit pas déjà ? Cet ouvrage rassemble succinctement des courants de pensées sur la sociologie de la santé mais aussi de la médecine. Car comme l'explique cet ouvrage, il existe bien une différence. En effet, la sociologie des professions médicales, des institutions et des relations entre professionnels, ou entre professionnels et patients n'ont pas les mêmes sujets premiers ni les mêmes objectifs. Alors vous désirez en savoir davantage sur le patient dans l'hôpital, sur la domination des médecins ou encore sur des épidémies telles que le sida, n'hésitez pas, cet ouvrage vous offrira une grille de lecture. Car si vous souhaitez en savoir davantage, il vous faudra ouvrir un autre livre.
Cet ouvrage, qui ne se réclame d'ailleurs en rien exhaustif, n'offre pas une vision complète des différents courants.
Comme je m'y applique à chacune de mes lectures sociologiques ou presque, je vais tenter de vous donner mon ressenti sur cette lecture. Sans vous mentir, cet ouvrage n'est pas un plaisir de lecture ; c'est un manuel de vulgarisation de la sociologie de la santé. Donc, à la différence d'autres ouvrages essais/ouvrages sociologiques votre plaisir ne sera peut-être pas là à chacune des pages. Toutefois, si vous portez un intérêt à la sociologie, il se peut que cet ouvrage vous plaise quand même. Car certains des chapitres, sous-chapitres sont addictifs tant nous désirons, nous lecteurs, découvrir ce que pense la société de tel ou tel comportement. de plus, cet ouvrage bien au-delà de la sociologie de la santé peut apporter une nouvelle grille de lecture à tous travaux sociologiques.
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Par ailleurs, comme dans toute activité, il y a dans l'exercice des soins, des tâches plus ou moins nobles, et la profession médicale cherche à garder pour elle-même celles qu'elle estime les plus prestigieuses. Par conséquent, elle va déléguer celles dont elle pense pouvoir se passer, en particulier aux infirmières, qui elles-mêmes vont avoir tendance à reproduire le même processus à l'égard des aides-soignantes.
L'exploration des relatons qui se développent entre patients dans un service ordinaire souligne à quel point, plus qu'une expérience vécue individuellement, voire solitairement, la maladie et l’hospitalisation sont une expérience collective médiée par une structure sociale complexe.
Dans le même registre, mais avec une formulation différente, A.Chauvenet s'interroge sur la "médecine de classes" et se demande si l'appareil sanitaire corrige ou non "les inégalités devant le risque, objectif qui est à l'origine de la Sécurité sociale, au moyen d'une redistribution sociale des revenus et d'une politique de prévention tendant à agir sur la nature et l'intensité du risque pathologie". Autrement dit, la question est de savoir si l'ordre médical est producteur, dans le champ de la santé, d'inégalités sociales, et s'il contribue "à la reproduction et à la production de la société en classes".
Puisque la déviance sociale est imputée, elle n'est pas simplement "là", il est donc, d'un point de vue sociologique, tout aussi important d'étudier celui qui définit ou constate la déviance que le déviant lui-même : la déviance étant dans l'oeil de celui ou celle qui la voit.
Le pouvoir ne peut pas être exercé par des leaders si les subordonnés ne coopèrent pas.