Après
le chuchoteur en 2010 et L'écorchée en 2013,
Donato Carrisi s'est replongé dans la saga Mila Vasquez en 2018 avec
L'égarée. Enfin, disons plutôt que Mila et les Limbes apparaissent en toile de fond de ce nouveau récit qui est pourtant à nouveau une histoire de disparition. Un roman qui m'a laissée dubitative pour de nombreuses raisons.
La première n'a l'air de rien, mais elle m'a agacée d'emblée. L'intrigue de
L'égarée prend place en pleine canicule, à tel point que les autorités ont décidé qu'il valait mieux, désormais, vivre la nuit et dormir le jour. Ainsi, la ville est quasi déserte durant la journée mais la nuit, les magasins sont ouverts, les gens vont travailler et faire leurs courses. Heu… L'auteur pense-t-il vraiment qu'il soit si simple d'adapter les habitudes et le rythme de vie de millions de gens, comme ça, en claquant des doigts ? Nous sommes des êtres diurnes, notre corps est conçu pour ça, mais quid de tous les troubles que cela pourrait engendrer, n'est-ce pas ? En terme de cohérence, on peut dire que ça se pose là, et ça commençait bien mal.
Bref, passons là-dessus et revenons à l'intrigue. Samantha a treize ans lorsqu'elle est enlevée un matin en allant au collège. Quinze ans plus tard, elle refait surface, nue, au bord d'une route dans les marais, avec une jambe cassée et plus aucun souvenir. Hospitalisée, la jeune femme est alors confiée à un spécialiste chargé de l'aider à retrouver la mémoire pour que la police puisse arrêter son kidnappeur. En parallèle, il y a Bruno Genko, détective privé engagé par les parents dans le passé pour les aider à retrouver leur fille. A lui tout seul, il constitue le deuxième point noir de ce roman, pour moi en tous cas.
Pourquoi ? Parce que Genko a le charisme d'une huître ! L'archétype du détective véreux qui s'est fait une petite fortune en résolvant ses affaires sur le Dark Web, et a profité de la détresse des parents de la petite pour s'en mettre à nouveau plein les poches sans rien apporter de nouveau à l'enquête. A présent, il veut comprendre ce qui s'est passé et arrêter le coupable, il a le sentiment de le devoir à Samantha. Bah oui parce que maintenant, il est malade et condamné, soudain avide de rédemption… Alors moi, autant vous le dire tout de suite, je n'ai pas ressenti d'empathie ni la moindre sympathie à son égard.
Pourtant, l'intrigue en elle-même n'est pas si mal. Les chapitres alternent entre l'hôpital, où Sam recouvre peu à peu des souvenirs du labyrinthe, et l'enquête de Genko. Cet homme avec sa tête de lapin et ses yeux en forme de coeurs fait vraiment froid dans le dos, tout comme les jeux qu'il imposait à Samantha. Plus la vérité rejaillit, pire elle est, ça fait mal au coeur. Peut-on vraiment espérer guérir l'esprit de la victime après tout ça ? La question est posée et l'auteur tranche dans le vif avec un retournement de situation assez confus. Je ne suis d'ailleurs pas tout à fait sûre d'avoir compris le final et c'est mon troisième point noir. Si quelqu'un a une explication, je prends !
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