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3,45

sur 115 notes
Ceci n'est pas une dystopie, mais l'histoire d'un homme hésitant entre deux femmes. Ou plus exactement entre une enfant et une femme.

Albert n'aime pas sa femme, il nous la présente dès les premières pages. Précisément... il nous présente ses seins: "son port et ses tenues informes donnaient à ses seins l'impression du trop gros, du trop plein- même eux, même ses adorables seins m'inspiraient désormais du dégoût."
Et puisqu'il n'a pour elle aucun autre intérêt (ou désintérêt) que son physique, on ne saura pas grand chose de plus de sa personne.
Plutôt que d'approfondir son personnage, l'auteur préférera nous expliquer sur de trop nombreuses pages les immenses difficultés qu'éprouvera Albert dans leurs rapports intimes.

C'est que oui, sa femme, Manon, il l'a trouve bien laide. Il exprime même à plusieurs reprises son envie de la frapper "Manon était une putain." "Mon poing frappait mille fois le nez de Manon et lui enfonçait le crâne, jusqu'à l'anéantir".
Pourtant Manon s'est même sacrifiée à l'usine pour qu'Albert ait un travail à sa convenance...

Mais c'est que Manon la laide n'est rien comparé à sa nouvelle rencontre, Apolline. Douce, belle, jeune - la 20taine à peine... Et ... Avec un lourd retard de développement : "8 ans dans un corps de 20". Cela n'empêchera pas Albert d'avoir des pensées déplacées.
Ni de conclure le roman par des choix plus que douteux.

Dernières fleurs sur lit de misogynie, en définitive.
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Un petit roman post-apocalyptique, noir et surprenant, d'un auteur français.

On ne sait pas trop bien ce qu'il s'est passé mais aujourd'hui l'humanité se meurt.

Quelques notables ont de vastes champs de fruits et de légumes que des journaliers pollinisent à longueur de journée. A priori, les insectes, dont les abeilles, ont disparus…

Les petites mains qui travaillent aux champs ou à l'usine, vivent dans des tours défraichies, décrépites en ville. Ils se nourrissent de patates, composantes exclusives du salaire quotidien. Depuis bien longtemps, la misère sexuelle guette, les hommes ne parvenant plus à « honorer » leurs femmes.

Albert, journalier agricole, et Manon, employée à l'usine sont mari et femme. Tandis que l'un commence sa révolution silencieuse n'ensemençant plus qu'un arbre sur deux, l'une sombre peu à peu dans la folie du quotidien.

Et puis un jour, une lueur d'espoir, Albert rencontre Apolline et l'horizon s'éclaire.

C'est un petit roman sombre et cruel qui nous raconte où peut se trouver l'espoir quand tout est noir.

Néanmoins, j'ai regretté une qualité d'écriture pas toujours au rendez-vous et un développement un peu court.

A découvrir cependant, cela reste une proposition intéressante.
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Dans ce monde uniformément gris, les abeilles ont disparu. Sous peine de voir l'humanité mourir, les hommes se chargent de la pollinisation, et répandent à la main le pollen sur les fleurs des arbres fruitiers. Albert Villeneuve est journalier dans une section dont il est chef. La révolte gronde parmi les ouvriers qui travaillent dans des conditions très dures, pour un maigre salaire payé en pommes de terre. Il est convoqué chez le Duc, propriétaire plénipotentiaire de la plantation craint par tous. Qu'a-t-il fait de mal ? Rien, on le charge simplement d'apprendre à lire à Apolline, la fille du Duc…

L'histoire a lieu dans une époque indéterminée, après une probable catastrophe. de ce qui a fait disparaître le soleil et donc les abeilles, on n'en saura rien. Au-delà de la peinture sociale du travail acharné, de la rentabilité à tout prix et des inégalités, le roman s'attache au personnage d'Albert. A l'instar de ses collègues, il souffre de ce quotidien répétitif, et surtout de ce qu'il ne bande plus. Son couple se délite, sa femme vieillit et se tue à la tâche dans une usine de médicaments. A l'heure où la révolution contre le capitalisme gronde, Albert s'éloigne et se réjouit des menus avantages que peut lui procurer son nouveau statut de professeur. Cependant, au contact d'une Apolline solaire qui ne pourra jamais apprendre à lire, Albert s'ouvre à un autre monde, fait de musique, de poésie et de joie, tandis que la lutte continue entre patrons et ouvriers. Un récit tour à tour sombre et lumineux, écrit dans une belle langue qui n'a pas peur des mots crus tout en laissant la part belle à la poésie. Moins un récit d'anticipation, finalement, qu'un beau récit intimiste.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Le résumé de « Dernières fleurs avant la fin du monde » promettait un grand moment de lecture. Depuis le déconfinement, la campagne m'inspire c'est ce qui m'a poussé à sortir le dernier ouvrage de Nicolas Cartelet, de ma pile à lire.

Dans cette histoire, Albert Villeneuve survit comme il peut à la catastrophe écologique qui contraint les êtres humains à évoluer dans un environnement stérile. Il forme avec Manon, un couple au bord de la rupture. La jovialité d'Apolline est un vrai bonheur dans ce contexte apocalyptique. Cette enfant solitaire sur laquelle je ne souhaite pas trop en dire, saura attendrir le lecteur et lui fera peut-être, percevoir l'importance des mots, le pouvoir de l'art dans l'existence.

Le style d'écriture ciselé de l'auteur magnifie ce texte au point d'en faire un livre marquant. Je ne m'attendais pas à ce que j'ai lu, en voilà une belle découverte !
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Après Petit Blanc, roman tourné vers le passé, Nicolas Cartelet donne dans le roman d'anticipation avec Dernières fleurs avant la fin du monde. On y retrouve Albert Villeneuve, personnage désabusé par excellence... Retrouve ?? Mais comment est-ce possible ? Que fait ce même personnage en tête d'affiche de deux histoires que plusieurs générations séparent ?
La réponse tient dans la première phrase de Dernières fleurs, celle qui sert généralement à parler de son ami ou de sa maman : "À ceux qui en silence, humblement, vont à contre-courant."

Villeneuve n'est pas quelqu'un, il est quelques-uns. le monde a toujours eu et aura toujours un monsieur ou une madame comme lui, révolté impuissant, un homme de rien, un qui essaie de s'accrocher à une branche pour ne pas se laisser emporter par les eaux mornes du quotidien des petites gens. Voilà une science-fiction peu commune, où l'humanité a beau faire, c'est l'humain qui prime.

Dans Dernières fleurs avant la fin du monde, il est question d'une terre rendue infertile, condamnée à la fécondation artificielle depuis la disparition des abeilles. Villeneuve et ses collègues de travail sont chargés de polliniser les cerisiers, en remplacement de feu les ouvrières de dame nature. Ils bossent énormément, mangent mal, mènent une vie fade. La révolte pour Villeneuve est à la hauteur de son importance face au monde, une goutte d'eau dans l'océan. Puis, une perspective insoupçonnée jusqu'alors se fait jour. C'est sa rencontre avec Apolline, une enfant, l'innocence, qui va semer l'espoir dans son coeur.

Tout comme pour Petit Blanc, on sera tenté de reprocher à ce roman son aspect prévisible, son histoire somme toute simple, ne révolutionnant pas le genre. Mais comme pour Petit Blanc, et à vrai dire plus encore je trouve, ces reproches n'auront pas lieu d'être. C'est cette simplicité qui nous parle, cette réalité évidente, qu'il ne tient pas à l'auteur de contorsionner et d'alambiquer pour en faire un mystère labyrinthique tout bonnement incroyable, mais bien de décrire sans fard, à fond, de dénuder jusqu'à l'âme. Et c'est là la force de ce roman.

Dernières fleurs est écrit avec une justesse et une authenticité admirables. Narré à la première personne par son sous-héros (je crois qu'on peut appeler ça comme ça, Albert n'étant selon moi pas plus héros qu'anti-héros), le lecteur perçoit le ton et le bon sens sans fioritures. Une poésie du mot vrai et simple, une modestie lyrique. Nicolas Cartelet a une conscience aiguë des hauts et des bas du comportement humain, et son style est transparent sur ce fait.

"J'ai essayé de lui faire comprendre, encore une fois, je lui ai répété ces choses, du miel plein la voix, je lui ai dit que j'admirais son sacrifice, mais qu'il fallait se serrer les coudes, se réjouir ensemble de ma réussite, qui nous honorait tous les deux. Manon n'a rien voulu savoir, elle a continué de m'accabler entre les larmes, encore et encore, misère, oh, misère… Elle tombait le masque. Peut-être avait-elle espéré que je lui revienne en larmes, renvoyé ou blessé, mutilé par les chiens des matons ; pire, peut-être avait-elle espéré que je ne revienne pas."

Si Dernières fleurs est un roman du réalisme brut, ça n'est pas sans toucher aussi à la symbolique. Les parallèles avec Alice au Pays des Merveilles, lâchés sans prétention mais où l'on sent bien la gentille malice de l'auteur, sont savoureux à déballer. Bien sûr, Nicolas Cartelet s'amuse de son Apolline, dont le prénom est - volontairement, ça ne fait aucun doute - proche de "pollen", l'élément qui est à la source de la condition d'Albert. Là où le pollen tue Albert à la tâche, Apolline le ramène à la vie. le A de Apolline est peut-être bien un A privatif, le contraire de cette poudre jaune éreintante. Mais elle est aussi le pollen qui fertilise un coeur ankylosé.

Pour conclure, lisez ce roman si vous aimez voir de belles choses dans une vérité dure à vivre. Lancez-vous si vous appréciez la vision du soleil qui crève un plafond nuageux avec de minces mes brillants rais de chaude lumière. Et soyez assurés que cet auteur a plus d'un tour dans son sac. Personnellement, je ne vais pas le lâcher.

Bye bye!
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Un court roman surprenant. Je voulais découvrir cet auteur depuis quelques temps, et je suis ravie de l'avoir fait avec ce texte. Ce monde digne d'un début de fin du monde est présenté comme un futur probable, attendu. L'auteur ne rentre pas dans les détails ; comment en est-on arrivé là ? Y a t il vraiment besoin de le dire ?!
L'écriture est belle, le ton désespéré. Et puis l'histoire dans l'histoire, cette rencontre imprévu avec la jeune demoiselle, innocente et belle... Et pas vraiment parmi nous, ajoute à la beauté de cette histoire, et à l'absurdité de ce monde - de notre monde ?
En conclusion : un texte poétique et beau, une très belle découverte, un auteur à suivre.
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Que se passerait-il si les abeilles disparaissaient ? C'est de ce postulat de départ que commence cette histoire postapocalyptique. Les abeilles n'étant plus là, c'est aux hommes qu'il revient de polliniser les fleurs.

Evidemment les castes sont toujours présentes, plus marquées que jamais dans ce monde où le pouvoir est tout.

Nous allons suivre la vie d'un personnage, qui par chance sait lire, et va donc devoir donner des leçons de lecture à la fille de son patron, contre une patate supplémentaire comme paye.

Mais dans ce monde où les inégalités sont plus que présentes, la révolte gronde, les actes de rébellions, même les plus infimes peuvent avoir de grandes portées.

L'écriture est très fluide, et vraiment très agréable à lire. Tout nous est rapportés par le narrateur, y compris les dialogues qui se passeront de la mise en forme habituelle.

Un livre vraiment très intéressant à lire, que ce soit pour son histoire ou pour son écriture.
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J'ai fini ce livre en grandes diagonales. Si l'histoire m'a accrochée au début, j'ai vite manqué d'intérêt. Il m'a manqué cette petite lueur qui m'aurait fait continuer à m'y intéresser. Soit c'est l'histoire, soit c'est l'auteur ou bien les deux qui m'ont fait décrocher.
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Ce roman de Nicolas Cartelet qui est un roman dit de SF est plus pour moi un roman d'anticipation.

Nous sommes ici dans un futur pas trop éloigné où les abeilles ont totalement disparu et l'humanité se meurt dans un monde où tout est devenu stérile. La pollinisation des cultures est faite manuellement par les journaliers agricoles et on va suivre l'un d'entre eux, Albert.

Mais que j'ai eu du mal à entrer dans ce récit !!! La narration est à la première personne. Il n'y a quasiment aucun dialogue et le peu d'échanges qu'Albert a avec les autres personnages est intégré dans sa narration. J'ai trouvé cela hyper lourd à lire. La plume est belle et poétique mais également parfois lourde et un peu pompeuse.

Je me suis ennuyée pendant la première moitié, je n'ai ressenti aucune sympathie pour Albert... jusqu'à l'entrée en scène d'Apolline. Et au final, j'ai trouvé leur histoire belle bien qu'un peu glauque (mais c'est ce monde futuriste qui est glauque !) et elle m'a fait penser un peu à l'histoire de George et Lennie dans Des souris et des hommes de Steinbeck. J'aurais toutefois aimé en apprendre plus sur la disparition des abeilles et la société dans laquelle évoluent nos personnages, car cela n'est clairement pas le sujet de ce roman.

En définitivement, je suis contente de l'avoir lu mais je ne parviens pas à savoir si j'ai aimé ma lecture. Ce roman laisse définitivement une impression très bizarre, limite inconfortable.
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C'est un petit bijou de moins de 200 pages. Ce livre m'a beaucoup fait penser à un mélange de 1984, par son côté très gris et sans espoir, et au film "Les fils de l'homme" par son absence de naissance et d'une généralisation de l'autisme dans le monde.
Le texte est dense. Chaque pensées du personnage principal sont issues d'une réflexion profonde sur la psychologie humaine.
Ce livre n'est malheureusement pas qu'un livre d'anticipation puisque de nombreux travailleurs immigrés sont exploités dans les filières agricoles.
On ne peut s'empêcher aussi de se rappeler que dans certaines régions de Chine, les producteurs sont obligés de polliniser eux-mêmes les arbres fruitiers...


Lien : https://c3vmaisoncitoyenne.c..
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