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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'exemplaire Albin Michel propose en premier lieu la lecture de quatre nouvelles concernant Andréa Cort. Ces nouvelles me semblent essentielles avant d'entamer la lecture du roman. Celles-ci nous permettent d'intégrer l'univers proposé et d'apprendre à connaître le personnage principal d'André Cort. Que ce soit les missions qui lui sont confiées, et nous éclairent aussi sur son passé et comment elle a intégré le Corps diplomatique en tant qu'avocate et enquêtrice pour le bureau du Procureur Général.

Le roman proposé nous emmène dans une enquête confiée à André Cort, dans un univers bien particulier. Une petite compagnie d'humains y est installée comme observateurs d'un habitat artificiel et de sa « population ». Deux femmes sont décédées dans Hamac-ville, et Andréa s'efforce de comprendre ce qui s'est passé.

Le personnage d'André Cort est complexe, avec un passé douloureux qui la hante et qui la pousse à agir en toute conscience pour faire aboutir ses enquêtes. Elle ne se laisse influencer par personne, femme solitaire et avec de fortes convictions. Malgré son passé, qui lui vaut d'être qualifiée de monstre par toutes les espèces, elle est droite dans ses bottes et son seul objectif est de déterminer les faits et trouver le ou les coupables des meurtres commis.

La trame du livre nous conduit également à mieux cerner son histoire, ce qui se cache derrière les atrocités qu'elle a commise enfant et un début de réponse à son histoire.

Un space opéra à la fois complexe et très abordable et un thriller très abouti. Je découvre la collection imaginaire des éditions Albin Michel, et je dois dire que je ne suis pas déçue. J'espère lire la suite des aventures d'André Cort très prochainement, « La troisième griffe de Dieu » lorsque la médiathèque de ma commune l'aura entré dans son catalogue.
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Andrea Cort est une avocate du futur, propriété du Corps Diplomatique qui l'envoie de planète en planète s'assurer que les humains meurtriers d'un membre d'une autre espèce bénéficient d'un juste respect des lois, même si celles-ci impliquent la peine de mort. Dans une autre mission d'importance que nous découvrirons, son employeur lui demande de démasquer l'assassin. Revêche aux relations humaines, elle ressasse le génocide qui a marqué son enfance et auquel elle a participé, ainsi que sa jeunesse en prison. Un personnage a priori antipathique et froid, mais qui dévoile peu à peu au lecteur une grande intelligence et une sensibilité.

Ce premier tome en VF, publié début 2021, regroupe quatre nouvelles et un roman retraçant les enquêtes de l'héroïne. Ma critique suit l'ordre choisi par l'éditeur, et le plus gros morceau est pour la fin !

1. Les nouvelles :

Avec du sang sur les mains (With Unclean Hands, 2011) : ma première rencontre avec Andrea Cort, et coup de coeur ! L'avocate est chargée d'accompagner un criminel humain « offert » en échange de connaissances à une espèce pacifique en voie d'extinction, mais très avancée technologiquement. Andrea enquête pour comprendre le surprenant intérêt des Zinn pour cet assassin. Au-delà de la variation sur le thème des différences culturelles, ou plutôt ici des différences psychologiques entre espèces intelligentes, j'ai été impressionnée par la capacité de l'auteur à nous émouvoir pour une enfant si différente de nous. Les « sacs » qui gonflent, se dégonflent ou perdent du sang sont une magnifique allégorie des sentiments.

Une défense infaillible (Tasha's Fail-Safe, 2015) : Andrea est appelée à la rescousse suite à la tentative de meurtre contre une collègue qu'elle n'apprécie guère (mais qui apprécie-t-elle ?), Tasha Coombs. C'est l'occasion de découvrir Nouvelle Londres, le monde-cylindre où elle vit et travaille, ses rapports avec son supérieur qu'elle déteste, des détails sur les technologies de ce futur et leur utilisation. Andrea est une personnalité complexe de plus en plus intéressante, qui maîtrise l'art des enquêtes fouillées et des interrogatoires.

Les lâches n'ont pas de secret, (The Coward's Option, 2016) : Andrea est envoyée sur une planète glacée et inhospitalière pour s'assurer qu'un meurtrier humain, l'image même du « pauvre type », a été correctement jugé selon les lois, alors qu'il est condamné à mort par l'espèce indigène intelligente mais méprisante envers les humains. le sadisme des Caiths atteint une échelle très élevée ! le court récit est dense et offre beaucoup de surprises. Une plongée dans les arcanes juridiques de cet univers, accompagnée d'une réflexion sur les dérives possibles des moyens de contrôle des esprits déviants.

Démons invisibles (Unseen Demons, 2002) : Andrea se rend sur une planète où un humain a torturé et massacré des représentants de l'espèce locale. Problème ? Les Catarkhans sont incapables de communication avec les autres, au point de ne pas se rendre compte de la présence d'étrangers sur leur planète. Dans ce cadre, comment leur demander de constituer un jury et de désigner un juge pour traiter l'affaire ? Découverte d'une espèce étrange qu'on a envie de protéger en dépit de son indifférence, cette nouvelle explore aussi les limites de lois qui ne peuvent s'appliquer à tous les êtres intelligents si ces derniers vivent dans un univers qui leur est propre et auquel nous n'avons pas accès. La justification finale du titre suggère des perspectives vertigineuses.

2. le roman :

Émissaires des morts, (Emissaries from the Dead, 2008) : suite des nouvelles précédentes, Andrea rejoint une mission sur – ou plutôt dans — un monde créé par les IA (Intelligences Artificielles), qui y ont même façonné une espèce intelligente : les Brachiens, proches de grands singes mais plus évolués, et se déplaçant dans des branches au-dessus d'une mer acide qui condamne à mort quiconque tombe. Au milieu d'une nature étrange où les repères habituels sont remis en cause, une femme humaine a été tuée. À son arrivée, Andrea apprend qu'un deuxième meurtre a été commis, mais pour des raisons politiques elle reçoit l'ordre de ne pas désigner les suspects les plus évidents, à savoir les IA. Car dans le Corps Diplomatique auquel appartient Andrea, la politique écrase parfois la justice, et les IA sont une « espèce » à part entière qu'il convient de ménager dans l'univers créé par l'auteur.

En parallèle de l'enquête sur les crimes, Andrea s'interroge sur le comportement des IA : pourquoi ont-ils révélé aux autres espèces intelligentes l'existence de ce monde — en réalité une immense construction qui protège des vies artificiellement créées — alors qu'elles auraient pu le cacher indéfiniment, tout en refusant la présence d'une vraie ambassade ?

Ce roman met encore plus en lumière ce qu'on ressentait à la lecture des nouvelles précédentes : un mélange de Space-Opera très inventif mêlé à des enquêtes poussées, une imagination débordante de l'auteur pour nous offrir des mondes et des espèces fascinants, un sens du dialogue qui confine parfois à la boxe entre deux protagonistes, des personnages divers et hauts en couleur, sans compter un scénario qui n'est pas cousu de fil blanc mais reste cohérent. Et c'est un grand plaisir d'avoir une héroïne qui possède une grande part d'ombre, à cause de son enfance, et qui peu à peu évolue. Andrea bénéficie d'une grande intelligence, une capacité de déduction hors norme, et, malgré sa misanthropie, elle apparaît plus humaine que maints de ses congénères.

Ce huis clos de l'espace est très addictif grâce à l'enquête dont le lecteur veut connaître le fin mot, tout en proposant des réflexions sur un futur avec des systèmes politiques qui offrent peu voire pas de libertés et qui sont pilotés par des entreprises, à tel point que les années se comptent en « système mercantile ». Dans ce contexte, les comportements humains sont poussés par des besoins basiques : survivre et durer. Une certaine vision de l'évolution de la civilisation qui déshumaniserait.

Andrea poursuit sa quête personnelle entamée lors de la dernière nouvelle : retrouver les Démons Invisibles. C'est la seule petite critique que je ferais à l'auteur : tenter d'expliquer l'inexplicable, parce que nous refusons d'admettre que la folie peut s'emparer des hommes… sans qu'ils aient besoin d'être poussés par des forces extérieures. Mais je chipote !

Des nouvelles et un roman hautement recommandables, et je suis ravie d'avoir découvert cet auteur.

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Dans le système pénal de la Confédération, le Corps diplomatique est représenté par deux groupes distincts, mais d'égale importance : les diplomates, des fainéants plein de vices, et le procureur, qui poursuit les criminels. Voici leur histoire.

Voici la nouveauté-vieillerie (les textes étant parus entre 2002 et 2016 en VO) de chez Albin Michel Imaginaire, un pavé de 720 pages par un auteur quasi inconnu sous nos latitudes. L'éditeur nous offre ici un joli cadeau car le livre se compose de 4 novellas et d'un roman pour quasi le même prix d'un bouquin grand format.
Le pitch est somme tout assez simple : un crime, une enquête et un coupable débusqué. Vu, re-vu et re-re-vu. Mais lorsque l'auteur a du talent, ça fonctionne et on en redemande et c'est exactement le cas ici.

Première chose qui m'a plu : l'univers. Ici l'espace est notre maison, nous avons fait la connaissance de pleins d'aliens plus ou moins sympathiques et lorsqu'un crime est commis entre les humains et un ET, on envoie un enquêteur pour éviter une guerre inter-espèces. Les aliens sont profondément autre, ce ne sont pas des humanoïdes déguisés comme bien souvent. Leur forme est étrange, leur comportement aussi, quand à comprendre leur fonctionnement... C'est une réussite totale de ce côté.
En outre, il n'est pas nécessaire d'être un amateur de SF pour apprécier, car l'univers est assez simple, sauf peut être pour le roman. Cerise sur le gâteau, chaque enquête est indépendante.

Deuxième chose qui m'a plu : Andrea Cort, l'enquêtrice. C'est franchement pas la personne qu'il faut invité dans une soirée, c'est une chambre froide. Elle n'hésite pas à dire ce qu'elle pense, surtout si c'est pour te rabrouer. Par contre, elle est très intelligente et arrive à se mettre à la place de l'autre, ce qui est un formidable atout avec des formes de vie incompréhensible de prime abord. Et elle a aussi un humour pince sans rire et une vision de l'humanité assez noire.
Bémol, elle est un peu trop tiraillée par le traumatisme de ses "démons invisibles", mais d'un autre côté, ce trouble passé - servant de fil rouge entre les textes - donne très envie de le découvrir.

Troisième chose qui m'a plu : l'intelligence du fond. Un excellent Whodunit, une anti héroïne charismatique et l'auteur se paye le luxe de traiter des sujets sans avoir l'air d'y toucher : racisme, libre arbitre, prédominance du Mal, esclavagisme... Cela m'a un peu fait penser à Scalzi - l'humour en moins - qui sous le divertissement, pose de réelles questions.
J'ai trouvé excellent le nom de la langue utilisé pour favoriser la communication : le mercantile, "La langue dominante du commerce et de la diplomatie des humains était un idiome aussi fruste que peu poétique, conçu pour ménager les susceptibilités de milliers de subcultures chicaneuses."
L'auteur a tout de même une dent contre les fonctionnaires et la bureaucratie, ce qui est parfois assez lassant...

Résultat : un excellent divertissement, intelligent et se lisant tout seul.
Bonne nouvelle, le tome 2 arrive bientôt suivi peut-être par un troisième.
Et si tu ne me crois pas, va lire la première enquête mis à disposition gratuitement par l'éditeur : Avec du sans sur les mains : https://www.albin-michel-imaginaire.fr/livre/avec-du-sang-sur-les-mains/
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Andrea Cort a du mal avec les autres humains. Pas seulement les humains, d'ailleurs. Avec les autres êtres vivants, terrestres ou extra-terrestres, humanoïdes ou no. Mais elle a des excuses. Suite à un dérèglement incontrôlé, une pulsion incomprise, elle a participé à un massacre alors qu'elle était encore enfant. Tous les habitants d'une colonie se sont massacrés. Elle a survécu. Passe encore. Mais elle retient de cette expérience traumatisante une donnée tout aussi traumatisante : elle a pris du plaisir au meurtre. Même si elle a a agi sans être réellement consciente de ce qu'elle faisait, elle a aimé ça. Difficile de vivre avec cette idée, ensuite !

Andrea Cort, une garce ?
Pourtant, c'est ce qu'elle fait. Mais en pensant sans cesse au suicide. Et son intégration (ou plutôt, son asservissement, car elle a été « achetée », en quelque sorte) au Corps Diplomatique, où on la cantonne, du moins au début, à des taches subalternes, sans réel pouvoir (de nuisance diraient certains), car on n'a aucune confiance en elle, n'est pas nécessairement gratifiante ou enrichissante. de plus, son attitude envers les autres n'aide pas. Elle ne se contente pas de fuir les relations, elle se montre souvent franchement hostile. Entre l'ignorance du comportement adéquat et le « rien à fiche », elle est particulièrement désagréable. Mais cela ne l'empêche pas d'être un atout précieux, tant sa capacité de raisonnement est remarquable. Elle sait mettre en place les différents indices là où d'autres ne voient que des éléments disparates. Elle est brillante. Mais invivable. Et très attachante.

Des races extra-terrestres hautes en couleurs
Andrea Cort n'est pas seule, loin de là. Adam-Troy Castro a choisi d'emplir son univers de plusieurs peuples, tous très différents les uns des autres. Outre les homsaps (homo sapiens, en toute modestie), on trouve les Riirgaan, les Tchi, les Busteeni et les IA-source. Pour les principaux, car d'autres, plus modestes, parsèment les galaxies. Cela rappelle les bonnes heures des séries (livresques, cinématographiques ou télévisuelles), avec des galeries baroques, mais pas ridicules, dont on imagine qu'elles feraient le bonheur de responsables des costumes et des effets spéciaux. Et ce qui est valable pour le physique des E.T. l'est tout autant pour le caractère et la structure de leurs sociétés. Mais l'auteur évite le manichéisme bas de gamme : le vilain peuple qui n'aime pas les humains versus l'humanité bercée par ses idéaux. On en est loin. Tout d'abord, les différents textes mettent en scène des humains criminels. Et, en plus, les extra-terrestres eux-mêmes ne présentent pas nécessairement un front uni face à l'adversité. Des fractures se forment dans leurs opinions, des factions prennent de l'importance et poussent à certaines actions. Adam-Troy Castro s'est donc offert un univers bien peuplé et de bien belle façon, ce qui lui permet de mettre en scène des situations multiples et variées. Une chance pour le lecteur.

De la nouvelle au roman
Ce gros pavé est composé de cinq textes : quatre nouvelles et un roman éponyme. Les textes ont été placés dans l'ordre chronologique de l'histoire d'Andrea Cort, pas dans l'ordre d'écriture. Et c'est totalement justifié. On trouve donc : « Avec du sang sur les mains » (« With Unclean Hands » – 2011), « Une défense infaillible » (« Tasha's Fail-Safe » – 2015), « Les lâches n'ont pas de secret » (« The Coward's Option » – 2016), « Démons invisibles » (« Unseen Demons » – 2002) et le roman Émissaires des morts (« Emissaries from the dead » – 2008). L'éditeur aurait pu faire deux volumes (qui auraient donc été moins chers, pour chacun d'entre eux à l'achat, mais plus cher au total). Il a préféré tout réunir en un gros livre. Et, à la lecture, c'est totalement justifié.
Même si, après avoir lu (et dévoré) les quatre nouvelles de cet ouvrage, j'étais un peu inquiet pour le roman, assez long, tant j'avais trouvé Adam-Troy Castro à l'aise dans le format court. Celui-ci lui permettait de présenter le monde où allait se situer l'action, de nous donner les éléments principaux de la situation, de l'enquête, et d'embrayer rapidement sur la résolution victorieuse, mais souvent douloureuse, d'Andrea. Mais mon appréhension était sans fondement. L'auteur manie aussi bien les formes courtes que les formes longues. le roman lui permet de nous entrainer dans une histoire haletante et diablement bien ficelée, tout en faisant avancer considérablement le récit d'Andrea Cort. Et, à la différence de certains auteurs hélas prolixes, Adam-Troy Castro ne nous fait pas perdre notre temps. Les pages sont bien remplies et les intrigues, mêlées, suffisamment bien foutues pour que l'attente de leur résolution occupe. Pas d'ennui, pas d'impression de lassitude, ni de sentiment de redite vaine.

Des enquêtes précises et haletantes
Car comme dans tout bon récit judiciaire à l'américaine, l'enquêtrice (Andrea Cort) se doit de faire toute la lumière sur la situation qui lui est confiée. Afin d'arranger au mieux les tensions diplomatiques créées pas un individu accusé d'actions violentes et, souvent, immorales. Et c'est là qu'intervient le « plus » de ces récits. Il faut tenir compte des différentes coutumes et autres moeurs des espèces incriminées. Tous les extra-terrestres ne réagissent pas de la même façon aux mêmes évènements. Andrea doit les comprendre et les intégrer à ses déductions. Pour cela, elle utilise son esprit de déduction qui fait sa réputation. À juste titre. Car elle finit toujours par comprendre le fin mot de l'histoire, pour notre plus grand bonheur. Et parfois, ce n'est pas simple. D'ailleurs, pour ménager le suspens, l'auteur use de ce truc qui finit parfois par agacer (comme dans les romans d'Asimov ou le héros avait la solution à portée de son esprit mais n'arrivait pas à l'atteindre, et ce, jusqu'à la fin du récit) : Andrea sent que la réponse est proche, mais il lui manque un petit quelque chose. Et nous voilà, lecteur désolé, obligé d'attendre encore. Mais cela ne fait qu'attiser notre plaisir et notre désir de découvrir le dénouement. Il y aurait encore beaucoup à dire tant le travail d'Adam-Troy Castro de développe dans de multiples directions. Mais il est temps de laisser là le clavier.

Ouaouh ! C'est un peu court jeune homme, mais cela résume bien mon sentiment après la lecture de cet épais volume. Je ne connaissais pas du tout l'auteur ni son héroïne et je suis donc entré dans ce livre sans a priori. Mais j'en ressors totalement accroc. Andrea Cort est un personnage d'une présence, d'une force phénoménales. Et les aventures dans lesquelles elle se débat sont passionnantes de bout en bout. Pour finir, merveilleuse nouvelle pour moi, le deuxième tome, La troisième griffe de Dieu, vient de paraître. Vu la fin du précédent, je ne vais pas tarder à me jeter dessus pour découvrir ce qu'Adam-Troy Castro a bien pu réserver à cette femme au parcours si original.
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Ce livre est un sacré morceau, un bon pavé constitué de quatre nouvelles et d'un roman le tout en ordre chronologique.

Le tout retrace les enquêtes d'un personnage très atypique : "Andrea Cort", diplomate et enquêtrice au passé tumultueux devant démêler des conflits, escorter des prisonniers, défendre les intérêts humains, ou encore résoudre des crimes dans tous les recoins de l'espace, sous la gouverne du "Corps diplomatique" de la "race humaine" et ce à vie pour éponger ses crimes, ce qui se résume ni plus ni moins à de l'esclavage.

Le personnage d'Andrea est vraiment le gros atout de cet ouvrage, une femme tellement complexe, butée, n'ayant pas d'affinités avec les autres, quelques soit leurs origines, humaines ou autres, une femme solitaire, obligée de jouer dans un monde qu'elle répugne. En vérité, une femme également très angoissée, rigide et n'ayant confiance en personne, mais alors je l'ai adorée, un sacré personnage !

Côté histoire, que ce soit dans les nouvelles ou dans le roman qui suit, c'est du sur mesure pour le personnage, on ne s'ennuie jamais, malgré des passages assez lents et pas mal de descriptions, il y a toujours des passages surprenants qui vous emmènent à poursuivre l'aventure.

Le "bestiaire extraterrestre" est lui très varié.

J'ai hâte de pouvoir lire la suite des péripéties d'Andrea Cort.
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J'ai reçu Emissaires des morts de la part des éditions Albin Michel Imaginaire, je remercie Gilles Dumay ! le résumé indiquait clairement le genre de lecture qui pouvait plus que me plaire : Andréa Cort, qui a participé à un génocide dans son enfance, est devenue propriété éternelle du bureau du Procureur et enquête dans un univers peuplé de races extraterrestres étranges. le livre est composé de quatre nouvelles et du premier roman de la saga ! Je vais faire une chronique sur l'ensemble du livre.

J'ai beaucoup apprécié le concept du roman et des nouvelles. L'idée de créer une juridiction humaine dans un monde avec plusieurs races complexes est brillante. Nous suivons ainsi des histoires judiciaires, d'espionnage ou de diplomatie dans un futur distant. L'humanité ne provoque que la méfiance parmi des extraterrestres qui sont régulièrement témoins des massacres et des luttes de pouvoir. Nous sommes donc loin des imaginaires habituels de space opera où les humains deviennent rapidement le centre de l'univers, comme dans Mass Effect par exemple, sans raison apparente. Ici, les humains sont une espèce parmi d'autres, sans privilèges spécifiques autres que les accords en vigueur. Nous faisons donc face à une vision singulière.

De plus, l'aspect juridique et judiciaire rend les histoires particulièrement fascinantes. Ainsi, loin de se concentrer sur les aspects scientifiques, l'ensemble des oeuvres se base sur la compréhension de la mentalité des extraterrestres. Andréa Cort a de nombreux rôles, mais le plus exploité est celui d'enquêtrice. Elle est notamment en charge de faire la lumière sur les assassinats et les crimes menés par ou à l'encontre des humains, notamment pour éviter qu'iels soient lesé.e.s dans le droit qui leur est dû et qu'iels soient condamnés de manière abusive.

Chaque nouvelle prépare au premier roman. Elles nous permettent de mieux connaître la redoutable Andrea Cort. J'ai rarement connu un personnage aussi bien construit. Andrea n'a rien d'une sainte mais n'est pas non plus un démon. Rigoureuse, franche et asociale, elle ne se fait pas d'amis mais a un sens de la justice et une probité professionnelle à toute épreuve. Durement marquée par la violence puis par une incarcération tout aussi traumatisante, c'est une femme hantée par son passé sanglant qui s'accroche à son unique but dans cet univers infernal : tuer les monstres. le récit est à la première personne, ce qui est extrêmement bien exploité pour nous faire entrer dans les pensées intimes d'un personnage qu'il aurait été difficile de comprendre d'un point de vue externe.

Andrea est un personnage attachant car elle a un certain mordant. Sa franchise brusque fait qu'elle n'a pas de tolérance pour les médiocres, pire, les nuisibles et les lâches. Chaque récit nous fait découvrir une partie de sa personnalité mais construit également son apprentissage. En effet, loin de rester bloquée dans une posture monolithique de détestable asociale, elle évolue au fil de son histoire pour dévoiler des fêlures qui la rendent plus humaine qu'elle ne le laisserait croire. C'est en réalité un personnage d'une grande empathie, dans le sens où elle parvient à comprendre les agissements d'espèces complètement différentes des humains. Ce qui est d'autant plus une prouesse que l'auteur évite soigneusement les anthropomorphismes excessifs.

Adam-Troy Castro construit des enquêtes complexes qui mêlent plusieurs éléments, en particulier dans le roman. Émissaires des morts se développe à plusieurs niveaux, tout comme Un Un Un, la cité qui est évoquée. Outre les problèmes humains, l'auteur ajoute des extraterrestres variés qui ont chacun leurs traditions et leurs façons de pensée, qui est souvent la clef d'un mystère. L'ensemble est très bien agencé et est également entrecoupé de scènes d'action plutôt bien écrites. le seul défaut est la présence de quelques longueurs, car l'auteur a tendance à sur-expliquer certains éléments de son intrigue. L'intension est louable, mais l'enquête du roman est un peu ralentie à certains passages.

Les personnages secondaires donnent également du corps à l'histoire et forment les principaux ressors des différents scénarios. En effet, les récits étant des enquêtes, les personnes en présence cachent de nombreux secrets qu'il faut démêler. L'auteur maîtrise très bien les ressorts classiques des romans policiers : les intrications autres se mêlent à la vérité pour mieux perdre le lecteur. Tout comme il a su bien croquer Andrea Cort, les autres personnages ont tous des personnalités spécifiques que nous voyons à travers l'oeil de cette dernière. le récit se permet donc d'être parfois très psychologique dans son déroulé. le futur présenté est également très sombre, avec des génocides et de l'esclavage sous forme de volontariat plus ou moins forcé.

Émissaires des morts est une excellente lecture. Dans un premier temps, l'univers adopte un point de vue singulier, en présentant les humains comme une espèce belliqueuse qui provoque surtout la méfiance chez les autres espèces. L'aspect des enquêtes renforce un univers loin d'être exempt de racisme ou de conflits, et montre également une grande maîtrise de la part d'Adam-Troy Castro des codes des romans policiers et thrillers judiciaires. Cela se remarque à travers un personnage principal nuancé et torturé, mais avec assez de singularité pour ne pas être un cliché. Autre point réjouissant, l'auteur dévoile une SF fondée sur des aspects anthropologiques et sociologiques : tout est affaire de communication inter-espèces, compréhension des traditions et des croyances, mais aussi relations entre ces différentes espèces.
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C'est le premier tome de la trilogie Andrea Cort ( suivi par La griffe de Dieu et La guerre des marionnettes).

Pour une immersion optimale dans l'univers de l'héroïne Andrea Cort, une magistrate, basée dans un futur très lointain, l'éditeur Albin Michel Imaginaire nous propose tout d'abord, de la suivre dans l'ordre chronologique de sa vie à travers 4 nouvelles ou novellas et ensuite de lire le roman qui porte le titre du livre qui réunit ces cinq textes.

Andrea Cort, est basée à la Nouvelle Londres. À huit ans, elle a été témoin d'un génocide où sa famille entière a été décimée, elle a tuée elle aussi ce jour-là, par vengeance ! Elle est alors devenue la propriété du Corps diplomatique pour qui à présent, elle occupe un poste d'enquêtrice judiciaire et Représentante du Procureur général. 

Dans la première nouvelle “Avec du sang sur les mains”, nous découvrons notre héroïne, elle est jeune et débute sa carrière, elle manque d'expérience et de crédibilité pour ses pairs et doit se forger une réputation. Elle est misanthrope, est perçue comme froide, démarre au quart de tour, ne supporte pas les sentients et a des idées noires qu'elle doit combattre. Des envies de suicide car le génocide qu'elle a vécu la hante en permanence. Elle se considère et est considérée comme un monstre. Au fil des textes, elle évolue, s'affirme, progresse toujours. 

Lors de ses missions, une langue dominante du commerce et de la diplomatie des humains, le mercantile, conçue pour débattre en ménageant les susceptibilités de chaque peuple.

Andrea Cort est envoyée sur plusieurs planètes pour résoudre des enquêtes, assister les prévenus.

Elle récolte des indices, établit des concordances, se renseigne sur la politique, les moeurs, les expressions verbales et non verbales, du passé, du système de pensée, de manifestation de l'intelligence, de la manière de ressentir, de communiquer, des differents peuples et aussi des prévenus auxquels elle a tendance à se sentir proche, à s'identifier.

Andrea Cort est en permanence à la recherche de la vérité, elle est droite, elle ne cherche à plaire à personne, elle a son franc parler, elle est intelligente… c'est elle aussi qu'elle cherche, se blesse dans sa quête, elle veut des réponses.

Sans conteste, Andréa Cort est devenue au fil de ses missions l'un de mes personnages favoris dans la littérature, avec les personnages qui peuplent les sagas de Robin Hobb, tel FitzChevalerie et Ortie Loinvoyant (L'assassin royal, le fou et l'assassin etc…), il s'est passé quelque chose entre nous.

Avec elle, vous découvrirez des peuples complexes et passionnants créé par les IAs-source, les tout puissants.

Les Zinns, qui ont une vie courte, avec des noms qui sont une sorte d'autobiographies qui s'allongent avec l'âge et qui considèrent les humains comme des êtres peu recommandables (Hitler, Dunerad, Magrison …), elle rencontrera dans la première nouvelle Première-Offerte qui dit ne pas commettre l'erreur de croire que tous les humains sont comme eux… manipulation ?

Ils ont une aversion psychologique aux conflits et s'intéressent à la source du mal, c'est pour cela qu'ils veulent payer pour acquérir des meurtriers humains.

“Personne n'analyse et n'étudie quelque chose par simple curiosité, sans intention de le reproduire et de s'en servir” d'après Andrea Cort.

Les Caithiriins eux detestent tous les étrangers. C'est une espèce qui a frôlé l'extinction. Quand un meurtrier est pris, il se voit transplanter un dispositif dans le cerveau qui modifie ses décisions, vers une mort lente.

Les Catarkhusiens qui habitent une planète de roc bosselée ne perçoivent, ni entendent, ni ressentent quoique ce soit.

Les Brachiens pensent que les humains sont une sorte d'esprit et que eux seuls sont vivants.

Le corps diplomatique est censé harmoniser les peuples en matière pénale, éviter les incidents diplomatiques, trouver des accords, des failles sans bouleverser les systèmes politiques en exercice.

Il est beaucoup question avec Adam-Troy Castro de libre-arbitre, de savoir-vivre, d'être soi au milieu des autres, d'être une race au milieu d'une autre, d'être integre, d'esclavagisme, de propriété et de faire avec les différences, la compréhension de l'autre dans un monde vaste où les hologrammes sortent de photos de dossiers criminels prisent des années plus tôt, où les prisonniers ont des nano-implants dans le cerveau qui peuvent provoquer des pertes de connaissance, où des lignes d'inconscience sont placées. Les bains sont à Ultra-sons. Il existe des capsules de dégrisement et les guérisons peuvent être accélérées. Voyager au fil des descriptions de planètes captivantes, nouvelles, créé de toute pièce ou aménagées… vertigineux !

Ce début de trilogie m'a passionné, il m'a littéralement dépaysé, et convaincue. Les missions d'Andrea Cort sont menées et décrites avec beaucoup d'intelligence. Malgré le nombre de pages qui peut rebuter, il se lit rapidement, il est addictif et il est accessible à tous, même à celles et ceux qui n'avaient pas lu d'ouvrage de SF depuis longtemps. 

J'ai eu un grand coup de coeur, je souhaite absolument lire les deux tomes suivants rapidement !

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Andrea Cort est enquêtrice pour le bureau du procureur. Elle est envoyé sur les lieux d'un crime, sur une planète ou plutôt un habitat inhospitalier, peuplé d'humains et d'extraterrestres. Elle doit ménager les susceptibilités pour mener son enquête à bien. Mais entre la toute-puissance des intelligences artificielles et les coups-bas de humains, Andrea Cort devra plus qu'à n'importe quel autre moment faire preuve de sang-froid…

Avec ce roman de SF, l'auteur nous présente un personnage de SF vraiment bien construit. Andrea Cort a assisté, lorsqu'elle avait 8 ans, à un génocide. Cette tragédie a fait d'elle un être à part, seul, solitaire et presque froid mais d'une impartialité sans faille car elle connaît trop bien le prix du sang. Ce fardeau, elle le porte à bout de bras comme une croix. Ses enquêtes sont pour elle une manière d'expier ses péchés et peu importe le prix à payer. J'ai vraiment adoré ce personnage d'une complexité rare pour un roman de SF.

En préambule du roman, l'éditeur a placé quatre nouvelles qui permettent au lecteur de se familiariser avec cet univers bien particulier. On y rencontre des peuples étranges (des extraterrestres!), des habitats inhospitaliers, des coutumes différentes. C'est vraiment un univers riche et passionnant.

Dans le roman, l'auteur nous livre une enquête complexe mais très bien menée qui amène des questions éthiques et philosophiques non négligeables. C'est de la SF, certes, mais qui soulèvent des questions profondes et judicieuses. J'ai tout simplement hâte de lire la suite des enquêtes d'Andrea Cort, un personnage marquant!

Avec « Émissaires des morts », Adam-Troy Castro réussit un pari audacieux, celui de faire lire un roman de SF accessible et profond.
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Un excellent space-opera.

Avant Emissaires des Morts, l'histoire principale, viennent quatre nouvelles, qui permettent de découvrir la protagoniste, Andrea Cort, son passé bien mouvementé et sa situation adulte. Non seulement ces nouvelles sont prenantes, mais en plus elles font bien fonctionner les méninges. Dans la préface, il était conseillé de ne pas forcément lire dans l'ordre, ni tout d'une traite. Mission impossible pour moi, déjà parce que j'aime faire les choses dans l'ordre, et ensuite parce qu'une fois lancée, j'ai eu du mal à lâcher le bouquin (hors intervention du monde extérieur).

J'ai particulièrement accroché à la première nouvelle, Avec du Sang sur les mains, et à la quatrième nouvelle, Démons invisibles.

Très tôt dans ma lecture, j'ai eu des soupçons sur ce qui se tramait, j'ai échafaudé des hypothèses, et quand on est dedans comme ça, la lecture est un vrai plaisir ! Ça démarrait très fort avec la première nouvelle, pendant laquelle j'étais tendue, attendant impatiemment de voir comment ça allait se passer, et convaincue du pire. La toute fin m'a fait trembler, j'ai trouvé que c'était vraiment bien tourné. Les deux nouvelles suivantes étaient bien, mais il faut reconnaitre que Démons invisibles les surclasse toutes. Cette dernière nouvelle fait vraiment froid dans le dos, et elle ouvre tellement de possibilités pour la suite (surtout si on analyse un peu les titres des tomes de la série) !

Je ne sais pas si l'auteur avait déjà en tête un cheminement pour Andrea Cort quand il a écrit les nouvelles, mais elles se recoupent super bien avec Emissaires des Morts. Dans ce plus gros morceau qu'est l'histoire principale, les IA sont très présentes. Je m'y connais peu en space-opera, et c'est la première fois que j'ai affaire à ce genre de « personnage », mais je dois dire « wow ». Tout au long du récit, je me suis demandé qui était le méchant, les IAs ou la Confédération homsap ? Sans jamais arriver à me décider. En zappant complètement un aspect tout bête des IAs.

Ces « personnages » ont soulevé tant de questions ! Quelle est leur origine ? N'est-ce pas là ce qu'on pourrait qualifier de quasi divin ? Que se passerait-il si ces IAs étaient piratées ? Je pense que c'est surtout de cette partie de l'histoire que je me souviendrai, mais le livre dans son ensemble touche à beaucoup de sujets : la criminalité, la monstruosité, le racisme, la communication, le libre arbitre, la liberté, la propriété, le travail et l'esclavage (je ne mets pas ces deux là ensemble en dernier à dessein, mais après avoir lu ce livre, je réalise que je pourrais)… C'est vraiment un livre qui pousse le lecteur à se poser des questions, sans que ça devienne une contrainte.

De plus, l'aspect psychologique d'Andrea Cort joue un certain rôle dans l'histoire, et ce que j'apprécie, c'est que ce n'est pas un personnage figé. Andrea change, elle est influencée par son environnement. Au début, j'ai pensé tout de suite que si je la rencontrais dans la vraie vie, elle me ferait pleurer en moins de 3 minutes. Mais on comprend vite d'où lui vient son caractère, et comme on compatit (ce dont elle aurait horreur) ! En arrière plan commun à toutes les histoires du livre, on a Bocaï, la planète d'origine d'Andrea, et le drame qui l'a traumatisée étant enfant, et duquel découle toute une évolution assez particulière. Ce livre devrait bien plaire à ceux qui apprécient les aspects psychologiques. En tout cas, moi, je trouve que ce personnage tient la route et que c'est du solide.

Quant à Bocaï, ou le grand mystère qui fera parler de lui jusqu'à sa résolution finale dans le tome 3 (vu le titre, on peut très bine imaginer ce qu'il s'y passera), c'est en grande partie à cause de cet épisode que j'ai dévoré ce livre. Il fallait tout simplement qu'il y ait là quelque chose à déterrer !
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Alors là, c'est de la très très bonne SF,à dévorer goulûment. Une série de nouvelles qui campent le personnage principal, une procureur chargée d'arbitrer des conflits diplomatiques complexes avec des races extraterrestres. Et quand on attaque la dernière histoire, un roman à part entière sur un monde inconnu construit de toutes pièces par des intelligences artificielles Alien, c'est encore un cran au dessus. Redoutablement intelligent et bien construit. Polar/science fiction/saut dans l'inconnu. Sublime!!

Andrea Cort est un personnage fascinant, elle a participé, a 8 ans, à un massacre entre une communauté humaine et une communauté alien qui vivaient jusqu'alors en parfaite harmonie. Elle est une des rares survivantes, mais “avec du sang sur les mains”, et elle est bien sur hantée par cette tragédie, moteur de son existence tourmentée. Froide, calculatrice, intuitive, incisive, ne cédant jamais à la moindre complaisance, Andrea est un Sherlock Holmes autiste qu'une expérience traumatique aurait délivré de son Ego. Chacune de ses aventures remue douloureusement le passé et on sent bien qu'il y a quelque chose de dangereux qui ne demande qu'à resurgir.

Le texte est à l'image de son personnage principal, mais il n'est jamais impersonnel, au contraire, on ressent toute la palette des émotions qu'Andrea maintient sous contrôle. Aucun temps mort, difficile de reposer le livre pour retourner à d'autres occupations et des moments vraiment saisissants. Je suis encore sous le choc de la brutalité d'une scène où elle découvre son esprit envahi/contrôlé, on est presque dans l'horreur psychologique. Tout du long, cet exercice de dissection d'intelligences étrangères est mené avec Brio, et finalement une certaine empathie sans laquelle l'histoire serait trop froide ou brutale pour le lecteur.

Un exercice sur le fil, toujours subtil, toujours surprenant, avec de beaux retournements de situation, jamais gratuit, toujours intelligent et stimulant.
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