Le jeune Jim Burden a grandi chez ses grands-parents, dans une ferme du Nébraska, et a vu s'installer aux environs, dans des conditions au début très difficiles, des immigrants, et notamment les Shimerda, une famille tchèque dont une des filles était Ántonia.
On voit comment s'est établie une certaine solidarité entre ces fermiers et comment a fonctionné le "melting pot" américain, entre ces familles orginaires d'Europe du Nord et de l'Est et des habitants du bourg voisin de Black Creek, plus anciennement établis.
On assiste surtout, racontée par Jim, à l'enfance, à la jeunesse et à la vie de ces deux personnages, Jim et Ántonia, et à leur si tendre amitié malgré leurs destins divergents.
Avec
Willa Cather nous avons un des premiers écrivains américains chantant les grands espaces du Midwest et de l'Ouest. Ici ce roman de 1918 se termine par une ode à la vie des ces agriculteurs établis dans ces grands espaces, durs à la tâche mais entourés d'une progéniture abondante auxquels ils inculquent de saines valeurs.
La prose de
Willa Cather se montre toujours aussi fine et sensible, mais, ici, elle apparaît un tantinet moins lyrique que dans d'autres ouvrages ("
Le chant de l'Alouette" ou "
L'un des nôtres"), mais elle ravira les amateurs de cette littérature incarnée plus tard par
Jim Harrison, qui lui-même chantait d'ailleurs le Nébraska. Comme souvent avec
Willa Cather, on trouve beaucoup de personnages positifs autour du ou des héros. L'ensemble se lit plus qu'agréablement.
Traduction
Robert Ruard