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Marc Chénetier (Traducteur)
EAN : 9782070381388
310 pages
Gallimard (16/05/1989)
3.4/5   25 notes
Résumé :
A la fin du XIXe siècle, dans la petite ville de Hanover, sur un plateau du Nebraska balayé par le vent, le pionnier Bergson meurt. Encore adolescente, sa fille aînée Alexandra se retrouve chef de famille, face à ses trois frères Oscar, Lou et le tout jeune Emil, face à la terre sauvage de l'Ouest et aux passions qui agitent les communautés d'immigrants norvégiens, français, russes et bohémiens de Tchécoslovaquie qui peuplent la région. Autour d'Alexandra, évoluent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Publié en 1913, premier volet de la trilogie de la Prairie, Pionniers de Willa Cather est fortement inspiré par son enfance dans le Nebraska, d'abord à la ferme puis dans une petite ville où son père monte une agence immobilière et une compagnie d'assurances.
A la mort de son père John Bergson, Alexandra se retrouve chef de famille. A elle de décider pour sa mère, ses 2 frères ainés, Lou et Oscar et pour le benjamin Emil. La vie est dure, très dure. La terre ne se laisse pas faire. Il lui faudra inventer, s'adapter , changer les habitudes malgré le regard désapprobateur de la communauté suédoise de cette région La Ligne; Il faudra attendre 16 ans pour que ses efforts soient récompensés que opulence et prospérité soient au rendez-vous. les années ont passé, Emil est allé à l'université, ses frères se sont mariés, ont fondé une famille et sont restés envieux, ombrageux ...
Alexandra est seule , l'âge s'en vient et son ami Carl est parti au loin...
Découvert par hasard ce roman m'a vraiment plu. L'écriture de Willa Cather est agréable, coule de source, hommes et paysages sont bien croqués , Willa Cather aime ces Grandes plaines , elle le proclame haut et fort, sa plume sait se faire poétique devant les paysages qui la touchent. Une bien jolie découverte grâce à un challenge une fois encore!
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Willa Cather semble faire partie des auteurs classiques américains qui n'ont pas traversé l'Atlantique. En France, la plupart de ses romans sont introuvables ou peu s'en faut. C'est donc en anglais que je l'ai lue, grâce au Projet Gutenberg qui met nombre de ses titres à disposition des lecteurs. Cela faisait un moment que je voulais découvrir cette autrice. Je l'ai nominée pour une possible lecture de groupe, et comme elle a remporté le plus de suffrages, je n'avais plus d'excuse pour remettre cette lecture à plus tard, et je suis contente d'avoir enfin franchi le pas !
Ce roman, le premier de la trilogie de la plaine (mais sans lien romanesque avec les deux autres, semble-t-il, c'est plus une unité de lieu assez lâche qui définit cette trilogie), se concentre sur le personnage d'Alexandra Bergson, qui prend la tête de l'exploitation familiale lorsque son père meurt prématurément. Issue d'une immigration suédoise récente, Alexandra se retrouve à devoir gérer une ferme qui croule sous les dettes, dans l'état du Nebraska, lui aussi de colonisation récente. Alexandra est donc de cette première génération de pionniers qui doit apprivoiser la terre, qui doit faire le dos rond quand les plantations ne donnent pas, qui doit trouver un équilibre entre origines et nouveau monde. Il est intéressant de noter que l'histoire commence dans les années 1880 (et s'étendent sur un peu plus d'une quinzaine d'années). 1880, et l'on parle de pionniers, de terre vierge. J'ai pris conscience, je crois, de ce que l'on veut dire que on dit que les Etats-Unis n'ont pas d'histoire. le Nebraska n'est devenu un état américain (et pas le dernier!) qu'il y a 154 ans, alors que la plupart des pays européens étaient presque dans leurs frontières actuelles. Cela veut dire aussi que ces terres n'ont pas connu d'autre forme d'agriculture que cette agriculture extensive et motorisée, alors qu'elle est chez nous le fruit d'une lente évolution. Lorsque nous parlons de revenir à des pratiques plus intensives en main-d'oeuvre et plus respectueuses de la terre, ce retour en arrière n'est juste pas possible dans ces endroits… Je m'éloigne peut-être un peu du roman, mais j'ai trouvé cela vertigineux lorsque j'en ai pris conscience en voyant Alexandra commencer à investir dans des grands silos et des moissonneuses.
Mais ce livre est loin de n'être qu'un précis d'histoire agricole, c'est avant tout un chant d'amour à la terre. Alexandra devient fille de cette terre où elle est arrivée un peu par hasard mais qu'elle a choisi de faire sienne. Elle est cheffe de famille, mais sa vraie famille, au fond, c'est la terre, ce sont ses champs. Un attachement d'ailleurs assez ambigu puisque cette terre est tout pour elle, mais ce dont elle rêve pour son petit frère, c'est d'un métier qui ne le lie pas à cette terre, qui lui permette de voir autre chose. Elle est à la fois reine et esclave de sa terre, un esclavage qui certes semble la rendre heureuse, mais un esclavage quand même.

S'il y a des choses très intéressantes dans ce livre, j'y ai trouvé quelques défauts. le plus important est le saut de 16 ans qu'il y a entre le début du roman et le reste. Les 16 ans qui établissent la ferme, qui construisent ce lien, cette chaîne entre la terre et Alexandra, les 16 ans de renoncement, de pauvreté, de difficulté, de privations… Je me suis sentie flouée de ne pas voir ces 16 ans, qui auraient été pour moi le plus intéressant, le coeur de ce roman. J'ai eu l'impression d'arriver quand tout était joué, et cela m'a beaucoup déçue. Heureusement, les descriptions des paysages et de l'attachement à la terre sont tout simplement merveilleux, et rien que pour eux, j'ai aimé, et plus qu'aimé, cette lecture.
Une autre chose qui m'a troublée, c'est l'absence totale des autochtones. Willa Cather affirme à plusieurs reprises le caractère vierge de cette terre, le fait que ces pionniers sont les premiers à la fouler. Ils sont peut-être les premiers à la domestiquer, mais ils ne sont pas les premiers à y vivre (le nom même de l'État en atteste). Aujourd'hui, on n'accepterait pas une telle lecture de l'histoire du pays, mais Willa Cather a écrit ce roman au début du XXème siècle, et elle a fait partie, enfant, de ces pionniers, ce qu'elle dit est donc une représentation intéressante de la mentalité de l'époque, et elle n'a pas grand chose de surprenant.

En définitive, voilà une découverte très intéressante d'un classique américain qui mériterait d'être plus connu de notre côté de l'Atlantique. Willa Cather est une autrice que je découvre avec beaucoup de retard, mais maintenant que j'ai commencé, je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin.
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L'auteur avec un vocabulaire d'une grande simplicité arrive à nous faire voyager dans les grands espaces terrestres et spirituels de ces pionniers que nous sommes tous au regard de chaque destinée...
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Ce roman se passe en Arkansas à la fin de XIXe. C'est un roman de la Frontière et nous fait partager la vie de paysans, immigrants européens qui découvrent le travail de la terre en même temps que ce nouveau pays. C'est plus âpre que « La petite maison dans la prairie » mais ce n'en est pas si éloigné que cela.

Le personnage principal est Alexandra, l'aînée de la famille Bergson, qui se retrouve vite chef de famille au décès du père. La famille est suédoise et vit dans un village où la population est d'origine scandinave. Les immigrants se définissent par rapport à leur communauté : les suédois et norvégiens, le village français voisin, la famille bohémienne mais toutes ces populations s'intègrent dans le creuset pour devenir américaines.

Alexandra est un personnage solide, forte femme qui se sacrifie pour sa famille, sa mère et ses 3 frères. Elle a l'intuition de la terre qui lui permettra de guider ses frères et de faire prospérer leurs terres alors que la plupart de leurs voisins abandonnent.

Dans la seconde partie, tout le monde est bien installé et l'on découvre l'histoire d'amour malheureux d'Emil, le jeune frère, en parallèle au retour de Carl, l'ami d'enfance, l'amour parti et qui tarde à revenir.
C'est pas mal mené mais l'originalité du livre tient plus dans la description de la vie de ces pionniers et de leur évolution une fois la réussite arrivée.

Alexandra est la soeur d'Antonia, le personnage de « Mon Antonia » du même auteur ; là encore, il s'agit d'histoires de pionniers d'origine suédoise. Avec un siècle de distance, on retrouve encore cette ambiance et la même mentalité dans les nouvelles de Annie Proulx qui se passent en Iowa.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Après La saga des émigrants de Moberg, que je considère comme ma plus belle lecture de l'année, mais aussi A l'orée du verger de Tracy Chevalier, je souhaitais retrouver l'esprit des pionniers dans la littérature. C'est mon épouse (encore elle !) qui me conseilla Willa Cather et son livre Pionniers, paru chez Folio. Partons dès à présent pour le Nebraska et faisons connaissance avec la famille Bergson !

Willa Cather est une écrivaine américaine de premier plan, même si la difficulté que j'ai eue à me procurer ce livre m'a permis d'en douter ! Née en 1873, elle fut lauréate du Prix Pulitzer en 1923 pour son livre « L'un des nôtres ». Elle a elle-même vécu son enfance dans les grandes plaines des Etats-Unis, c'est ce qui l'a influencée dans son oeuvre. Ce livre Pionniers s'insère d'ailleurs dans une trilogie dite « de la prairie » à laquelle sont rattachés deux autres titres : « le chant de l'alouette » et « Mon Antonia ».

C'est la condition difficile des pionniers à la fin du XIXème siècle qui sert de trame à ce livre. Dès la 1ère partie, le pionnier Bergson meurt à 46 ans, laissant son épouse et ses 4 enfants, Alexandra, Oscar, Lou et Emil dans une situation précaire.

Alexandra, la fille aînée, prendra en charge la ferme avec ses deux frères Oscar et Lou. Elle est le personnage central du roman, une personnalité forte qui va imprégner de son énergie toute l'histoire de sa famille, et réussira à faire prospérer l'exploitation malgré un climat rude. On s'attache à elle, comme à son ami d'enfance Carl (qu'Alexandra attendra durant de longues années), à son jeune frère Emil et ses amours malheureux avec sa voisine Marie.

Willa Cather a le don de rendre extrêmement vivants les personnages de son roman. C'est un des aspects du livre qui m'a plu le plus, tout comme bien sûr le témoignage sur la société parfois dure, ou encore la rencontre entre les différentes nationalités qui composent cet Etat naissant au moment de la conquête de l'Ouest.

Sans parler pour autant d'un coup de coeur littéraire, je vous conseille la lecture de ce livre et me promets de continuer cette trilogie.

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il y avait des jours de sa vie qu'en dépit de leur manque apparent d'intérêt, Alexandra se rappelait pour avoir été particulièrement heureux ; des jours où elle se sentait proche des friches sans relief qui l'entouraient, où elle ressentait pour ainsi dire dans son propre corps la joyeuse germination du sol. Il y avait aussi des jours qu'Emil et elle avaient passés ensemble et qu'elle aimait infiniment à se remémorer. Tel, par exemple, le jour où ils étaient descendus près de la rivière. Un canard sauvage esseulé nageait, plongeait et se lissait les plumes, s'amusant, tout heureux dans la lumière pommelée. Nul être vivant n'avait paru si beau à Alexandra que ce canard sauvage. Des annés ayant passé, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le canard était toujours au même endroit, à nager et plonger, toujours tout seul, sans la lumière du soleil, comme une espèce d'oiseau enchanté sur lequel ni le temps ni le changement n'avaient aucune prise.
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Ivar trouvait satisfaction à la solitude qu'il avait recherchée. Il n'aimait pas les déchets des demeures humaines : nourriture rompue, morceaux de porcelaines brisée, vieilles chaudières et vieilles bouilloires à thé jetées dans le carré de tournesols. Il préférait la propreté et la netteté de la terre herbue et sauvage. Il disait toujours que les blaireaux avaient des maisons plus propres que celles des gens et que le jour où il engagerait une femme de ménage, son nom serait Mme Blaireau. La meilleure façon dont il exprimait sa préférence pour sa ferme des libres étendues consistait à dire que sa Bible, en ces lieux, lui paraissait plus vraie. Que, debout sur le seuil de sa grotte, l'on contemplât la terre inégale, le ciel souriant, l'herbe bouclée, toute blanche dans la chaude lumière du soleil ; que l'on prêtat l'oreille au chant ravissant de l'alouette, au margaudage de la caille, au bruissement des sauterelles s'élevant sur le fond de ce silence immense, et l'on comprenait ce qu'Ivar voulait dire.
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Ne trouves-tu pas ça curieux : il n'y a que deux ou trois histoires humaines, et elles ne font que se répéter aussi violemment que si elles n'avaient jamais eu lieu ; c'est comme les alouettes de ce pays, qui n'ont cessé de chanter les mêmes cinq notes depuis des milliers d'années.
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"Les oiseaux savent-ils que vous serez gentil avec eux, Ivar ? C'est pour ça qu'il en vient tant ?" demanda-t-il.
Ivar s'assit sur le plancher et replia ses pieds sous lui. "Vois-tu, petit frère, ils arrivent de très loin, et ils sont très fatigués. De là-haut où qu'ils volent, notre pays a l'air noir et tout plat. Il leur faut de l'eau à boire et pour se baigner avant de pouvoir continuer leur voyage. Ils regardent par-ci par-là et loin au dessous d'eux ils aperçoivent quelque chose qui brille, comme un morceau de verre serti dans la terre noire. C'est mon étang. Ils y viennent et personne ne vient les déranger. Des fois, même, je leur jette un peu de maïs. Ils racontent ça aux autres oiseaux et du coup, l'année d'après, il en vient encore plus par ici. Ils ont leurs routes là-haut, tout comme nous ici-bas."
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A onze heures, Amédée devait s'approcher du tableau électrique du vestibule et éteindre les lumières : chaque gars aurait ainsi l'occasion d'embrasser sa petite amie avant que le père Duchesne ne parvînt à retrouver les escaliers pour aller rallumer.
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Video de Willa Cather (3) Voir plusAjouter une vidéo
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Mathieu Lindon "Ce qu'aimer veut dire" - Où il est question notamment de Michel Foucault et d'Hervé Guibert, de Jérôme Lindon, de Samuel Beckett, Marguerite du ras, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Robert Pinget, Pierre Bourdieu et de Gilles Deleuze, d'un père et d'un fils et de filiation, d'amitié et d'amour, de littérature, de la rue de Vaugirad et de LSD et d'opium, d'impudeur et d'indiscrétion,de rencontres, de Willa Cather et de Caroline Flaubert, , et aussi des larmes aux yeux, à l'occasion de la parution de "Ce qu'aimer veut dire" de Mathieu Lindon aux éditions POL, à Paris le 13 janvier 2011
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