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Marc Chénetier (Traducteur)
EAN : 9782743618285
570 pages
Payot et Rivages (13/03/2008)
3.82/5   19 notes
Résumé :
A 12 ans, Thea Kronborg, fille d'une famille de sept enfants dont le père est pasteur méthodiste, se révèle étonnamment douée pour la musique. Elle fait l'admiration de trois hommes : son vieux professeur de piano, le Dr Howard Archie qui la suivra tout au long de sa vie et Ray Kennedy, un cheminot autodidacte qui prévoit de la demander en mariage. Ce sont là tous les trésors de Moonstone, ville poussiéreuse du Colorado que Thea va quitter pour de plus vastes horizo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le chant de l'alouette/ The song of the lark 1915
Willa Cather
Roman
Traduit de l'américain par Marc Chénetier
Rivages, 2007, 528p

C'est un roman-feuilleton. Un bon roman-feuilleton, fondé sur la vie de son auteur. Mais l'héroïne devient moins sympathique au fur et à mesure qu'elle grandit et se durcit pour s'accomplir, réaliser ses ambitions. Par exemple, elle ne vient pas voir sa mère mourante parce que, à Dresde, elle a une occasion formidable de faire connaître la puissance de sa voix.
Et pourtant quelle petite fille attachante, qui est le soleil de son prof de piano, un Allemand abîmé par la vie, donne au Docteur Archie, qui l'accompagnera toute sa vie de son soutien et de son affection, la force de supporter sa vie routinière et sans espérance, fait le bonheur du serre-frein, qui lui léguera à sa mort ce qu'il a de fortune pour qu'elle suive des études musicales, et enchante les oreilles et le coeur de Johnny l'Espagnol et de tous ses amis avec qui elle chante. Elle s'occupe de son tout petit frère. C'est une petite fille courageuse, extrêmement curieuse, qui aime écouter les autres, des gens plus âgés qu'elle.
Thea Kronborg est douée pour la musique. Elle est l'aînée d'une famille pauvre de sept enfants, d'origine suédoise et installée dans la petite ville de Moonstone dans le Colorado. Elle n'habite pas loin du désert accablé par la chaleur. Elle est la fille d'un pasteur méthodiste aux idées étroites et d'une femme forte à qui elle ressemble. Elle sait trouver un lieu à elle.
A seize ans, elle part pour la grande ville de Chicago. La séparation d'avec sa terre d'enfance est difficile, mais ses ambitions d'artiste l'exigent. Tout en suivant ses études musicales, elle doit travailler. Son professeur hongrois découvre qu'elle est d'abord une voix. Revenue chez elle au bout d'un an, elle se rend compte à quel point les préoccupations de sa famille sont étrangères aux siennes, elle décide de rompre avec elle. Elle rencontre un jeune homme riche et passionné par l'opéra, qui lui offrira des vacances au grand air et dans la solitude qui lui permettront de faire le point. Elle se ressourcera dans l'Arizona en faisant connaissance avec les maisons sur les falaises d'anciens peuples indiens.
Contre elle-même presque, elle s'éprendra de ce jeune homme dont elle apprendra qu'il est déjà marié. Elle poursuivra ses études, et connaîtra le succès. Elle a l'intelligence des rôles. Elle donne tout à sa vocation.
Ce qui intéresse l'auteur, c'est surtout sa formation et la nostalgie qu'elle garde de sa terre natale.
Les caractères des personnages, nombreux et pittoresques, sont très bien construits. On a bien l'atmosphère de la ville de Moonstone à la fin du XIX°. La religion est aussi un sujet qui marque l'héroïne.
C'est un roman d'apprentissage qui retient bien l'attention, mais qui est un peu trop long. Jean-Philippe Blondel se souvenait avec émotion de ses lectures de Willa Cather, pour qui elle est une des plus grandes écrivaines de tous les temps. Je suis contente d'avoir partagé cette émotion.
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Les challenges me permettent de découvrir des auteurs que je n'aurai pas forcément lus.

Ce livre retrace l'histoire d'une petite fille, dans une famille suédoise immigrée dans le Colorado. Son truc à elle ? La musique...Ce roman va retracer tout le chemin qu'elle devra parcourir, pour sortir de son milieu pauvre, et arriver à réaliser son rêve, devenir une grande artiste !

Déjà, j'ai aimé la situation de fin de 18ème siècle dans les États-Unis en devenir. Également la pugnacité de l'héroïne à la poursuite de son rêve, malgré les obstacles.

Vers la fin un peu trop de descriptifs d'opéras, mais cela ne nuit pas à la force de livre.

Belle lecture !
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Nous suivons dans ce beau roman la vie de Thea Kronberg, fille de pasteur d'une petite bourgade du Colorado. La famille est nombreuse et guère fortunée, et entre les tâches domestiques, les obligations religieuses, l'école il semble qu'il ne reste plus de temps de faire grand chose.

Mais Thea a une passion pour la musique, et sa mère fait en sorte qu'elle puisse avoir des leçons et le temps de s'exercer, même si dans la petite ville les moyens sont forcement limités. Thea grandit avec un peu de musique et un peu de livres, et aussi avec l'amitié de quelques personnes, plus âgées qu'elle. Et un jour, elle part à Chicago pour suivre une véritable formation musicale.

Un très beau roman, à l'écriture splendide, avec de très émouvants portraits de personnages. Willa Cather possède un grand talent pour capter un instant, un bonheur, pour saisir les frémissements de l'âme. J'ai été particulièrement sensible à la description de l'enfance et adolescence de Thea, de toute la galerie d'amis, la vie de famille, la vie de province, douce par certains aspects et impitoyable par d'autres. En comparaison la vie d'artiste de Thea, dominée par l'incertitude, l'exigence, dans laquelle tout est perpétuellement remis en cause. Inconfortable et exaltante, tout à l'opposé de la vie qu'elle aurait eu si elle était restée dans sa petite vie natale. Willa Cather décrit avec subtilité les choix d'une vie, la façon dont chacun d'eux signifie aussi la perte de quelque chose.

Une douce mélancolie baigne tout le livre, et la magnifique écriture de Willa Cather fait de cette lecture un très grand plaisir.
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Avec Willa Cather nous avons un des premiers écrivains américains chantant les grands espaces de l'Ouest. Ce roman d'apprentissage, deuxième volet de la trilogie dite "de la prairie", avec "Pionniers" et "Mon Antonia" se déroule dans le Colorado, et ses personnages évoluent ensuite dans les grandes métropoles, Chicago et New-York, mais restent marqués à jamais par les valeurs et les amitiés de leur terroir d'origine.
Willa Cather nous fait vivre avec beaucoup de talent la jeunesse et la formation de l'héroïne, devenue chanteuse d'opéra. On y trouve des moments de grâce et même d'émotion, comme lors d'une soirée dans le quartier mexicain, ou d'une expédition sur un train de marchandises à l'invitation du chef de train, ou lors de la révélation du talent vocal de Théa Kronborg chez son maître de chant hongrois, ou encore lors de sa première invitation chez des membres de la grande bourgeoisie de Chicago.
Willa Cather est connue pour créer et faire vivre avec beaucoup de finesse et de réussite ses personnages féminins. C'est le cas de la seule Théa, les autres femmes étant présentées positivement mais en retrait. Cela n'exclut pas ici de trouver des personnages masculins très positifs, voire lumineux, bienveillants envers Théa, et décrits avec beaucoup de finesse.
Le roman est agrémenté de quelques considérations esthétiques intéressantes sur l'art du chant et de l'opéra.
La prose de Willa Cather, souvent sensible et même parfois lyrique, a été appréciée de grands écricains ultérieurs dont, plus près de nous, Jim Harrison. L'ensemble se lit très agréablement et même se dévore.
Traduction Marc Chénetier
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Elle se rendit compte qu’il y avait un très grand nombre de trains qui fonçaient vers l’est et vers l’ouest ce soir-là sur la face du continent, et que tous transportaient de jeunes personnes déterminées à obtenir quelque chose. Mais la différence était qu’elle, elle allait
les obtenir pour de bon ! C’était tout. Que les gens essaient de l’en empêcher ! Elle contempla d’un œil sombre les rangées de corps sans énergie affalés dans leurs fauteuils. Qu’ils essaient, rien qu’une fois, pour voir ! Avec le désir qui montait d’une part enfouie d’elle-même, un désir exalté, dénué de tout égoïsme, Thea sentait aussi une intraitable effronterie, une détermination absolue à suivre son chemin. Car, oui, il est des moments dans la vie où cette arrogance farouche et obstinée refuse de céder le moindre pouce de terrain même après que l’autre sentiment, plus noble, a été balayé, réduit en poussière.
p 238
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« Tous les matins vous vous réveillez un peu plus belle encore que la veille. Je vous aimerais autant si vous n'étiez pas en train de devenir l'une des femmes les plus adorables que j'aie jamais vues ; mais tel est le cas, qui plus est, et c'est évidemment un facteur qu'il est impossible de ne pas prendre en compte. » Il la contempla au travers du mince filet de fumée qui lui sortait des lèvres. « Qu'allez-vous bien pouvoir faire de toute cette beauté et de tout ce talent, miss Kronborg ? »
Elle se tourna à nouveau vers le feu. « Je ne sais pas de quoi vous voulez parler », marmonna-t-elle, tout empruntée, sans parvenir à dissimuler son plaisir.
Page 367
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« En dépit de son talent, elle n'est pas très vive. Mais une fois qu'elle a une idée, elle en est remplie jusqu'aux yeux. Cette après-midi, elle a embaumé la pièce d'une chanson tellement entêtante qu'il était impossible d'y rester. » 
Mrs Harsany leva vivement les yeux. « Die Lorelei, tu veux dire ? Il était absolument impossible de penser à autre chose où qu'on se trouve dans cette maison. J'ai eu l'impression qu'elle était possédée. Mais tu ne trouves pas qu'elle a parfois une voix merveilleuse ? »
Page 231
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Vous n'avez pas le temps de faire tapisserie et d'analyser votre conduite ou vos sentiments. D'autre femmes y consacrent leur vie entière. Elles n'ont rien d'autre à faire. Aider un homme à obtenir le divorce, c'est toute leur carrière : exactement le genre d'activité intellectuelle qu'elles apprécient.
Page 418
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Mais en regardant les choses autrement, il y a un tas d'intermédiaires dans ce monde qui font que les gagnants gagnent et que les perdants perdent. Pour peu qu'un gars trébuche, il manque pas de gens pour le faire tomber. Mais s'il ressemble à ce "jeune qui fait front", le destin de ces mêmes gens c'est de l'aider à avancer.
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Video de Willa Cather (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Willa Cather

Mathieu Lindon "Ce qu'aimer veut dire"
Mathieu Lindon "Ce qu'aimer veut dire" - Où il est question notamment de Michel Foucault et d'Hervé Guibert, de Jérôme Lindon, de Samuel Beckett, Marguerite du ras, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Robert Pinget, Pierre Bourdieu et de Gilles Deleuze, d'un père et d'un fils et de filiation, d'amitié et d'amour, de littérature, de la rue de Vaugirad et de LSD et d'opium, d'impudeur et d'indiscrétion,de rencontres, de Willa Cather et de Caroline Flaubert, , et aussi des larmes aux yeux, à l'occasion de la parution de "Ce qu'aimer veut dire" de Mathieu Lindon aux éditions POL, à Paris le 13 janvier 2011
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