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3,73

sur 160 notes
Voici un roman tout en délicatesse qui flirte sur les vagues de la mélancolie, de la solitude.

Aurélien Delamare, écrivain célibataire trentenaire se montre volontaire pour régler la vente de la maison familiale à Villerville. Son séjour en Normandie ne devait durer qu'une nuit, il y passera au final plusieurs semaines.

Arnaud Cathrine s'intéresse aux remous que provoque le retour dans la maison de son enfance. Aux flashs qui reviennent nous hanter à la vue d'un bibelot, aux effluves d'une chambre, d'un balcon au bord de mer. le narrateur est en proie à un profond sentiment de solitude et de remise en question sur le sens de sa vie. Il se pose là-bas en Normandie loin de Paris, il arrête le tumulte de la vie, il se souvient, il se questionne, il reçoit le temps présent comme un cadeau précieux.

Ce livre se lit comme une agréable promenade sur les berges des souvenirs ou s'immisce la mélancolie du temps qui passe, trop vite, trop douloureusement avec les regrets qui s'invitent sans crier gare.
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Aurélien écrivain, en mal de tout débarque à Villerville un week-end pour s'occuper de la vente de la maison familiale à la demande de ces parents, retraités sur la côte d'Azur. Alors que le passé ressurgit dans un présent douloureux, le week-end se transforme en semaines.
Livre après livre Arnaud Cathrine reprend les mêmes thématiques (la perte, le deuil, les relations familiales, la difficulté de trouver sa place). Il porte un regard mélancolique, fataliste sur ces personnages souvent perdus, en perte de repères. Il le fait avec une sensibilité à fleur de peau. « Je ne retrouve personne » est une nouvelle fois la preuve de son grand talent, son écriture me touche toujours autant. Découvrez son univers, il le mérite vraiment.


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Aurélien Delamare, dit Aurèle, un écrivain, se rend en Normandie, à Villerville, dans la maison de son enfance que ses parents, désormais retirés à Nice, désirent vendre. Des bouffées de sa jeunesse lui reviennent au visage ; sa relation avec son frère est difficile, celle avec ses parents aussi. Il accueille quelques jours la fille de son ancienne compagne. ● C'est le récit doux-amer et mélancolique d'un homme encore jeune mais qui se sent vieillir et est un peu perdu. Les états d'âme du personnage principal sont particulièrement bien caractérisés, et, s'il n'y a certes pas beaucoup d'action dans ce roman, on a toujours envie d'en tourner les pages car sa petite musique est magnifique. La relation entre les deux frères, en particulier, est très bien rendue. J'ai beaucoup aimé, je conseille !
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Je ne retrouve personne
J‘ai acheté ce livre à la librairie de l'horloge à Carpentras dont je loue les efforts pour maintenir une qualité et un accueil exemplaires.
Sans lunettes de vue, j'ai déchiffré « Villerville » et rien ne me manque plus que ma Normandie quand j'habite dans le sud. Donc Arnaud Cathrine, nous fait de la mélancolie et il explique bien pourquoi.
Vendre la maison de ses parents qui ont déserté Deauville pour Nice ( quelle ineptie !) est un acte que toute la famille juge innocent alors que c'est tout le contraire. Parents et frère ne pensent qu'à récupérer du fric en vendant, pour peu, les bijoux de famille.
Aurélien a du mal à vendre les souvenirs de tout le monde et aussi les siens. Et puis il découvre le plaisir d'avoir existé pour les autres sans le savoir, lui qui n'écrit que sur ses menues angoisses, ses frustrations.
A la fin la maison est presque encore « à vendre » et le coeur du lecteur chaviré sur la plage du « singe en hiver ».
Presque parfait.
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Aurélien a été dépêché par son frère et ses parents pour régler la vente de la maison familiale à Villerville en Normandie. Ce séjour forcé d'une nuit se prolonge et se transforme peu à peu en une retraite qui prend la forme d'une introspection. Dans cette maison qu'il a désertée depuis plusieurs années, il fait le point sur son isolement, ses amours et amitiés passées, sa famille, il sonde son histoire, en quête d'identité.

Ce récit est habité par une solitude en partie subie, en partie choisie. le style d'Arnaud Cathrine est empreint d'une mélancolie en accord avec le bord de mer nuageux qui est le théâtre de la crise existentielle du personnage. L'auteur interroge les relations et parvient à créer le trouble dans les résurgences du passé : l'on ne sait plus s'il s'agit de fragments retrouvés ou au contraire de moments et de souvenirs qui s'échappent une bonne fois pour toute. Chaque zone d'ombre éclairée semble assombrir un peu plus le tableau de la vie d'Aurélien. Mais peut-être est-ce seulement un passage obligé vers l'avenir, vers sa remise en mouvement.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Arnaud Cathrine nous nous ouvre les portes de cette maison familiale sise à Villerville, sur la côte normande, comme celle de Bénerville pour Home sweet home.
Les lieux ne sont-ils pas notre mémoire, comme la photographie de la couverture?
Dans ce récit construit comme un journal, Aurélien fait redéfiler son passé, ses amitiés, sa liaison amoureuse. Son autoportrait s'esquisse en filigrane.
Seul dans cette villa,qui a subi les outrages du temps, le narrateur s'égare dans les limbes de sa mémoire. Il convoque des souvenirs éparpillés, qui affluent comme un boomerang. Mais ceux qui dominent ne sont pas les meilleurs. Tout en faisant l'inventaire d'un tiroir, il revisite son parcours professionnel et le compare à son frère Cyrille et celui d'Hervé ( son pire ennemi au collège), l'agent immobilier qui a réussi.
On apprend qu'il a été missionné par sa famille pour assurer les visites avec l'agent immobilier, la décision étant prise de vendre ce bien, de plus en plus délaissé.
En particulier par Aurèle , qui n'y est pas revenu depuis 5 ans.
Le narrateur s'arrête sur les événements de 2007, son année « horribilis ».
Il en vient à se demander ce qu'il fait là , sinon attendre .
Très vite, on comprend qu' Aurélien, écrivain comme l'auteur, a été écartelé entre aimer ou écrire. Son choix fut de « sacrifier tout à l'écriture ». Ce qu'il revendique , c'est la paternité de ses romans et assume son refus d'enfant. Un enfant, n'est-ce pas , comme l'affirme Serge Joncour dans L'amour sans le faire, « une manière de s'inventer une suite, de se construire un avenir,en dehors de quoi il ne reste plus rien d'un couple, sinon des murs parfois ». Se retrouver dans cette maison qui a abrité son amour pour Junon plonge Aurélien dans un douloureux maelström.
Un mystère entoure Benoît,l'absent, qui fut la figure centrale d'un des livres du romancier. Ce qui soulève la question suivante: Peut-on piller la vie des autres?
La révélation de Myriam, l'épouse du disparu nous éclaire sur le mal être qu'Aurèle éprouve en apprenant la fin tragique de Benoît. Elle nous livre la voix de l'absent qui n'a pas pu dire l'indicible: dire à Aurélien qu'il l'aimait. Un choc pour Aurèle;
Comme dans le roman Home sweet home, Arnaud Cathrine fait sien le territoire de l'enfance et de l'adolescence, soulignant ce ballet d'alliances ou de rejets, ourdi par ses semblables. Il explore des thèmes récurrents: la perte et comment vivre avec nos fantômes, l'impossibilité d'aimer, les secrets enfouis ( homosexualité), la solitude, le silence. Non seulement l'auteur autopsie les relations familiales , les rivalités entre fratrie (« dictature fraternelle » , la « banqueroute sentimentale » des deux frères, mais il analyse aussi les liens privilégiés entre éditeur /auteur et lecteur/auteur. Il développe également un patchwork de réflexions autour du statut d'écrivain:traces laissées, notoriété, la confiance à lui accorder.
Autre étrange coïncidence:le même destin tragique pour Benoît et Benjamin Lorca.
Parmi les références littéraires, on retrouve Duras , Calet et Perros.
Le ton du récit est véhiculé par une accumulation de mots liés à la mélancolie,« compagne attitrée » du narrateur, traversé par le cafard,la tristesse, cette solitude« faite pour durer » qui va le conduire à « l'isolement pur et simple ». L'écriture semet au diapason de cette vague de nostalgie. Plus l'écriture se fait intime, plus elledevient universelle. L'écriture pour le protagoniste devient un exorcisme, une façonde lutter contre l'oubli et l'absence. Une écriture féminine, pour Mado, cette « vieille
subversive ». qui lui reproche l'aspect sombre de ses romans. Arnaud Cathrine y déploie toujours cette même sensibilité et délicatesse, cette même pudeur dans lapeinture des sentiments tout en sondant les fragilités de chacun ou soulignant leurscontradictions. Sentiment étrange pour Aurèle de « se sentir d'ici » et de « n'y retrouver personne ».
Le romancier confirme son talent de portraitiste. On croise :Aurélien, qui traîne « un alliage indécis », à l'allure juvénile. Lui , le père: «Jamais d'affect visible ». Elle, la mère:« style Chanel sobre et chic ». Mado:« la mondaine ». Junon: « élégante », « un âge lumineux ». Benoît: « l'insondable ».
Des éclaircies viennent percer ce roman au ton grave. D'abord , grâce à Michelle, la fille de Junon, « l'enfant que je n'ai pas eu », confessera Aurèle. Elle irradie par sa candeur, son innocence et apporte sa touche solaire. Arnaud Cathrine livre des scènes débordantes de tendresse pendant la garde de sa « princesse », « un divertissement précieux ».
L'autre lumière provient d'Irène que le narrateur croisa dans un bar. Elle a su tatouer l'esprit du narrateur, en reconnaissant l'écrivain qu'elle lit. Telle une psychologue, elle a perçu la faille d'Aurèle et réussit à lui faire vibrer son coeur. Un voile pudique recouvre leur futur qu'Arnaud Cathrine a préféré laisser à l'imagination du lecteur.
Arnaud Cathrine a choisi pour coeur de ce roman le thème de la famille, celle dont on hérite et celle que l'on se construit. Cette fois il a atteint le but auquel il aspirait : écrire « le livre impossible ». Si le roman ne fait pas rire, comme le souhaiterait Mado, il est suffisamment puissant pour susciter la sympathie et l'adhésion du lecteur et pour toucher sa corde sensible.
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C'est le premier roman d'Arnaud Cathrine que je lis. Il émane de ce roman une mélancolie qui n'est en rien un regret du temps passé. J'ai aimé l'écriture de cet auteur, ses thèmes aussi, notamment les liens fraternels être un thème récurrent chez lui. Arnaud Cathrine décrit très bien les liens entre les différents membres de la famille qui finalement évoluent peu entre l'enfance et l'âge adulte : cet aîné qui donne des ordres et juge son frère, ces parents qui ne savent pas résister à ce frère parfois tyrannique. Il y aussi le regard des autres sur les trentenaires sans enfants et une belle relation avec une petite fille. Il parle très bien de ces romans inspirés du réel mais pas autobiographiques et de la façon dont ils sont perçus par votre entourage qui a peur d'être jugé par le lectorat, l'entourage qui ne réagit pas comme l'écrivain le souhaiterait mais dont on découvre tout de même la fierté d'avoir un fils qui écrit. L'opposition entre ces villes côtières de Normandie et Nice où vivent désormais les parents d'Aurélien m'a aussi intéressée. Même si je trouve que la fin n'est pas à la hauteur du reste, j'ai découvert un auteur que je prendrai plaisir à relire.
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Une mélancolie tendre et poétique pour saisir un moment d'oscillation d'une vie.

Publié en août 2013, le onzième roman d'Arnaud Cathrine, le huitième aux éditions Verticales, fait partie, si l'on en croit sa quatrième de couverture, du type d'écrits qui ne m'attirent normalement guère, pour diverses raisons...

"Lorsqu'Aurélien Delamare débarque à Villerville un dimanche d'automne pour régler la vente de la maison familiale, il est censé n'y passer qu'une nuit. Ce séjour va pourtant se prolonger et prendre l'allure d'un état des lieux personnel. Face aux fantômes ravivés de l'adolescence, Aurélien interroge son histoire jusqu'à sonder les racines d'une solitude à la fois subie et choisie."

Et pourtant, soit par pur éclectisme (mesuré) de libraire, soit par curiosité envers le complice de Florent Marchet pour la création du CD "Frère animal" en 2008, je me suis jeté à l'eau, et ne le regrette pas : il y a une authentique mélancolie, tendre et poétique, dans la manière dont ce trentenaire est prêt à se laisser emprisonner dans ses souvenirs distordus et incomplets, un écho du "Grand Meaulnes" où le héros, au lieu de tenter de retrouver immédiatement le paradis d'un soir, l'aurait laissé reposer et s'envaser une quinzaine d'années. Et j'ai été sensible aussi à la justesse lapidaire des échanges et relations retranscrits ici, dans cette famille où - sans originalité excessive, mais avec un excès vigoureux - le poids des non-dits mineurs et des refoulements bénins a engendré au fil des années une hydre étouffante qui menace de tout écraser, en silence.

Aux côtés du héros, attachant mais - comme de juste - régulièrement incompréhensible au lecteur, un moment d'oscillation de la vie saisi avec une belle acuité.
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Voici une auteur qui m'était totalement inconnu et que j'ai découvert grâce aux conseils d'un bibliothécaire. Ce fut une très agréable surprise.
Aurélien, écrivain trentenaire vivant à Paris, revient dans la maison de son enfance en Normandie pour la vendre sur les recommandations de ses parents, des pharmaciens retraités partis vivre sous un climat plus clément. Ce qui lui apparait comme une corvée, dont il espère s'acquitter rapidement, va lui donner l'occasion de faire le point sur sa vie, entre plongée dans son passé et désirs pour l'avenir.
Un roman du doute, de l'abandon, mais sans jamais tomber dans le pathos, émouvant et beau.
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Je ne retrouve personne ou l'histoire d'un retour dans la maison familiale...

Une lecture mise au point. On fait le tri on se laisse porter par la vie, on s'interroge sur soi. On fait le point sur ce qu'on cherche. Une lecture qui nous emmène en Normandie et nous plonge dans une histoire familiale, lecture de relations familiales, de conflits fraternels.
Il manquait peut être d'un brin de profondeur pour moi, mais j'ai tout de même aimé ce roman.
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