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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis une fan de Cavanna, donc je n'ai pas été déçue. une succession d'anecdotes toujours aussi savoureuses et dans le style de l'auteur, simplement, un sentiment de gêne du fait que ce soit un livre post mortem et que certainement l'auteur lui-même n'aurait pas laissé publier certains passages en l'état. Presque de l'archéologie littéraire... Un bon moment quand même.
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Cavanna est un homme affaibli par la maladie, il héberge une Miss Parkinson qui le diminue de jour en jour. Son imagination est devenue une terre ingrate, mais un jour, il peut à nouveau râler, gueuler, singer, émouvoir, écrire. Ce livre est le dernier sur lequel Cavanna a travaillé avant de mourir.

Des petites pastilles, souvenirs d'enfance d'un petit Rital où l'on rencontre des personnages hauts en couleur, l'homme-oiseau, Roger la bricole, Pot-de-Fleurs sa copine, Yolande de chez Jean-Jean, Toubo un orang-outan, Petit-Louis boucher en viande de cheval. Rita de la criée, Félix le chien qui a adopté un chaton et Carmen la concierge du 14 et reine du quartier Maubert, son quartier devenu de la merde. C'est là au 10 rue des Trois-Portes que se trouve le quartier général d'Hara Kiri « Le journal bête et méchant ». Ils sont tous là autour d'une table à fumer et à picoler, le professeur Choron, Reiser, Wolinski, Cabu, Gébé, Delfeil de Ton.

Et puis comme une légère ritournelle, qui revient sans cesse dans nos têtes, il y a Virginie la jeune et jolie secrétaire bénévole. Cavanna en est un peu amoureux, mais il ne faut pas le dire, vu leur différence d'âge, ce ne serait pas raisonnable.

Composés de petits chapitres assez brefs, on retrouve dans ce livre toute la verve de Cavanna, les mots sont crus, l'écriture vivante et derrière tout cela, il y a beaucoup de tendresse, de poésie, d'empathie même quand il aborde le douloureux problème de la constipation.

Cavanna n'a pas eu le temps de se relire et de corriger certaines imperfections, mais ne gâchons pas notre plaisir de le retrouver plus impertinent, plus grivois et plus libre que jamais. Un amoureux de la vie, des femmes et de la littérature.

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C'est le hasard du confinement qui m'a fait rapidement prendre ce livre avec quelques autres dans les cartons venant d'arriver à la médiathèque.
Pas sûr que je l'aurais lu, et pourtant quel plaisir de se replonger dans la prose déjantée et tendre de Cavanna !
J'ai gardé un souvenir merveilleux des « Ritals » et des « Russkoffs » (que je n'oserais pas relire de peur d'être déçue…) et soudain je retrouve la verve et la provocation du cofondateur de Hara-Kiri et Charlie-Hebdo.

Pas d'histoire chronologique dans ce livre, mais des chapitres courts sur la vieillesse (sa vieillesse), le temps qui passe, la maladie de Parkinson qui l'a atteint, les souvenirs marquants et les anecdotes d'un temps qui semble bien lointain, l'émotion encore suscité par la jeune Virginie…
Mais quelle belle énergie, quelle faculté à se rebeller, à aller contre les idées reçues.
Et quelle sévérité porté sur lui-même, son physique, ses défauts,…
Écrit quelques mois avant sa mort, ce livre nous permettra de garder en mémoire l'image d'un jeune homme fougueux, rebelle et tendre à l'écriture généreuse. Merci Cavanna !
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Quelle surprise, en 2020, de passage dans une librairie, de tomber sur le dernier Cavanna, mort en 2014 (faites le calcul).

Et d'un seul coup, tout revient, les émotions, les bravades, l'humour et la dérision sérieuse. Et le coeur se serre et tout revient, les Ritals, les Ruskoffs, Maria et toutes et tous. Les ruelles de Paris, Hara-Kiri et Charlie Hebdo qui n'avait pas encore été souillé, fusillé et piétiné.

Toutes les émotions intactes malgré Parkinson et grâce à Virginie.

Un cadeau
Lien : https://www.noid.ch/creve-du..
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Une collection d'histoires qui oscillent entre l'histoire vraie et les vraies histoires. Autant dire que je n'ai pas toujours su faire la différence entre ce qui était réellement autobiographique et ce qui relevait de l'autofiction. En même temps, je me dis que j'exagère un peu le trait pour avoir quelque chose d'intéressant à dire sur le bouquin. Cavanna, de Hara-kiri à Charlie Mensuel, avec Cabu, Wolinski, Reiser, c'est un peu un des piliers de ma mythologie ou de mon espace culturel personnel (ou plutôt sous-culturel, ou contre-culturel si je dois être un peu critique). Et pour tout dire ça doit bien faire un bon demi siècle que je me promets de lire un de ses bouquins ; au moins les Ritals. Un peu pingre, j'attendais qu'ils sortent en poche. Et même comme ça, j'ai laissé traîné. Alors quand une des dernière Masse Critique a proposé cet ouvrage posthume, je me suis jeté dessus. Franchement, je ne suis pas déçu sauf peut-être par un paragraphe sur la tête enfarinée d'un mitron qui m'a fait un peu tiquer pour des raisons ultra personnelles que je n'ai pas à expliquer ici... Quoi que : quand le pain est dégueulasse, c'est souvent que la pâte n'est pas préparée par un vrai homme de l'Art, un alchimiste du rapport eau, farine, sel, température, humidité, levain, sans oublier le temps pour gérer tout ça. Donc, j'ai vu un de ces mitrons - un ouvrier boulanger, pas le patron, non le gars qui fait le boulot pour de bon, celui qui part à 10/11 heures le soir pour bosser 10 ou 11 heures de suite -, ce mitron donc, je l'ai vu remplir des cahiers entiers de notes pour arriver à produire de vraies oeuvres d'art. Autrement dit, faire sortir du four des pains toujours de la même qualité avec un goût parfait à n'importe quel moment de l'année, qu'il pleuve, qu'il gèle ou qu'il fasse une chaleur étouffante. Rien qu'une production industrielle faite à la machine puisse imiter. Et ça, ce n'est que la partie intellectuelle, après il y a la partie physique : les sacs de farine de cent kilos qu'il faut soulever et balancer dans le pétrin ; les planches sur lesquelles sont posés les pains crus, elles aussi font presque cent kilos qu'il faut enfourner au milieu de la nuit quand tout le reste du monde dort paisiblement en attendant qu'un fantaisiste vienne trouver à redire à la fatigue que l'on pourrait lire sur son visage au petit matin. Fatigue qu'il attribuerait à l'effort pénible de courber les croissants. Sans blague ? Ce passage-là me reste un peu en travers de la gorge...
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Quelle bonne surprise ! Au hasard de mes pérégrinations dans la librairie située au bout de la rue, j'ai découvert cette oeuvre posthume de Cavanna.
Ce recueil de textes courts, incisifs et directs est particulièrement savoureux. le sujets sont diversifiés, parfois superflus, souvent profonds. La plume toujours drôle et crue.
Sans concession ni pour lui ni pour les personnages qui dépeint, Cavanna parle de sa maladie, de ses souvenirs d'enfance, du désir, de la mort… de manière si crue que l'auteur parvient à nous décrocher un sourire (voire un rire franc et sincère !) au moment où l'on s'y attend le moins.
Comme le bon vin, Cavanna : à lire sans modération !!
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Ultime roman de l'auteur prolifique et du génial co-inventeur de Hara-Kiri et de Charlie, Crève Ducon se veut selon l'éditeur comme une suite à son Lune de miel publié en 2010. Dans ce recueil fourre-tout, Cavanna explore son passé de mignot, de déporté du STO et de sa jeunesse. Sa lutte contre la maladie de Parkinson et sa perte d'envie d'écrire. Enfin, de son affection pour celle qu'il surnomme la petite Virginie, qui fut sa confidente littéraire et la quasi-traductrice de ses derniers propos. Cavanna y empile donc des souvenirs en vrac, qui se succèdent sur des chapitres brefs et souvent décousus. C'est un peu là que le bât blesse: comme il le confesse lui-même à plusieurs reprises, l'auteur a perdu la flamme qui l'animait, il est victime de la page blanche, et le lecteur a l'impression qu'il a été poussé à raconter, entre urgence personnelle de sentir peut-être sa fin proche, mais aussi urgence éditoriale, comme pour marquer une dernière fois un grand coup…
Mais Cavanna n'a pas été Cavanna pour rien. On retrouve parmi ses pages toute la flamboyance de l'auteur des Ritals, en particulier les souvenirs du STO, la vente des champignons, le drame sur la péniche, la souffrance face à la maladie. Il en profite également pour distribuer quelques coups de griffes, en particulier à Choron. Comme on dit populairement, Cavanna en avait encore sous le pied, ou ici sous la plume. Cette flamboyance qui sans aucun doute avait fait dire à Pierre Desproges qu'il était l'un des derniers grands écrivains vivants. C'est dans ces passages-là que la phrase « jusqu'à l'ultime seconde, j'écrirai » prend toute son importance, dut-il écrire de plus en plus petit et ne profiter que des accalmies que lui laissait Miss Parkinson.
Plus qu'un roman finalement, Crève Ducon ! se veut presque un addendum, un complément que l'on pourrait sous-titrer « j'ai oublié de vous dire » au dernier opus de l'auteur. Subsistent de très belles pages, entrecoupées de moments un peu vides, dont sa relation avec Virginie qui n'aura pas su m'émouvoir, la rendant même parfois crispante.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.
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Il m'a manqué du développement, parfois, dans ces quasi-instantanés de la vie de Cavanna. Mais un tout (sa vie) prend forme au fil des rappels de ce qu'on a déjà lu et la fin, la vraie fin, du livre comme de l'homme, arrive et on s'accroche aux mots comme à une bouée. Mais c'est inéluctable et me voilà la larme à l'oeil, refermant ce dernier livre et me rappelant les émotions que Cavanna m'avait offertes avec ses Russkoffs, ses Ritals, sa jeunesse, lointaine pour lui, si proche pour moi qui l'ai découvert tardivement.
Allez, ciao Cavanna ! Et puis non, parce que je n'ai pas encore tout lu de lui, alors il n'est pas encore vraiment parti.
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