Cavanna est un homme affaibli par la maladie, il héberge une Miss Parkinson qui le diminue de jour en jour. Son imagination est devenue une terre ingrate, mais un jour, il peut à nouveau râler, gueuler, singer, émouvoir, écrire. Ce livre est le dernier sur lequel
Cavanna a travaillé avant de mourir.
Des petites pastilles, souvenirs d'enfance d'un petit Rital où l'on rencontre des personnages hauts en couleur, l'homme-oiseau, Roger la bricole, Pot-de-Fleurs sa copine, Yolande de chez Jean-Jean, Toubo un orang-outan, Petit-Louis boucher en viande de cheval. Rita de la criée, Félix le chien qui a adopté un chaton et Carmen la concierge du 14 et reine du quartier Maubert, son quartier devenu de la merde. C'est là au 10 rue des Trois-Portes que se trouve le quartier général d'Hara Kiri « Le journal
bête et méchant ». Ils sont tous là autour d'une table à fumer et à picoler, le professeur Choron,
Reiser, Wolinski,
Cabu,
Gébé,
Delfeil de Ton.
Et puis comme une légère ritournelle, qui revient sans cesse dans nos têtes, il y a Virginie la jeune et jolie secrétaire bénévole.
Cavanna en est un peu amoureux, mais il ne faut pas le dire, vu leur différence d'âge, ce ne serait pas raisonnable.
Composés de petits chapitres assez brefs, on retrouve dans ce livre toute la verve de
Cavanna, les mots sont crus, l'écriture vivante et derrière tout cela, il y a beaucoup de tendresse, de poésie, d'empathie même quand il aborde le douloureux problème de la constipation.
Cavanna n'a pas eu le temps de se relire et de corriger certaines imperfections, mais ne gâchons pas notre plaisir de le retrouver plus impertinent, plus grivois et plus libre que jamais. Un amoureux de la vie, des femmes et de la littérature.