La drôle de vie de Bibow Bradley

Bibow Bradley n'a pas grand-chose à espérer de la vie. du moins ce qu'il en reste étant donné qu'il part combattre au Vietman. Mais il possède un don qui va lui être précieux : il ne connaît pas la peur.
Une critique virulente du système gouvernemental américain et de la guerre en général, nappée d'une bonne couche d'humour et de cynisme.

Paru en septembre 2012, j'ai dégusté ce roman pendant mes déjeuners, quand j'étais encore libraire !
Ce livre est une friandise...

Pourtant, le sujet ne s'y prête pas forcément : une histoire de famille américaine dans laquelle, "aller à la guerre" se transmet, de père en fils, comme seul héritage...
Mais Bibow (Robert troisième du nom), va se révéler en soldat très spécial : peur de rien au Viêt Nam !!
Il est rapidement recruté par la CIA pour des missions d'infiltration à Moscou et à Woodstock.
Bref, sur fond de délire psychédélique, vous avez là une histoire bien écrite, le récit coule tout seul, et les références historiques sont pimentées à souhait !!

C'est vraiment un bon moment de lecture, dès 14 ans.

Pour moi, Bibow Bradley gardera toujours le visage de Tom Hanks, un Forrest Gump revisité et augmenté !

Un style étrange auquel il faut s'habituer, car bonne histoire par la suite.

Bibow, fils de tenanciers de bar au fin fond des EU, se sent très à l'étroit dans sa petite ville. Ancun plaisir, aucun sentiment ne l'atteignent. de fil en aiguille, il se retrouve engagé au Vietnam... ce qui l'amènera à découvrir petit à petit le monde et à rencontrer des personnes aimantes. Un livre à l'humour décapant qui porte une critique acide sur les EU, sur la guerre, l'armée, les parents.... le tout par le regard d'un narrateur détaché de tout, souvent neutre qui se permet des réflexions hilarantes.

"Le premier truc qui m'a surpris pendant l'appel du sergent Witaker c'était de voir qu'il y avait pas mal de noirs, "ces pervers qui vont à l'encontre des principes de Dieu" mais quand il s'agissait de les envoyer servir de chair à canon, apparemment ça gênait personne . Après tout, on a tous la même couleur de chair!"

De l'originalité plein de bon sens.
Issu d'un bar de pochtrons, le personnage principal part avec une aisance toute personnelle faire la guerre au Vietnam puis une carrière efficace dans les services secrets...
Cet homme très attachant, nous livre au travers de ses propos qui ne manquent pas de piquant sa vision de la vie des années 60 aux USA.

Que les chatouilleux de la langue ne s'alarment pas : le vocabulaire utilisé correspond aux différents univers rencontrés par le personnage et le début de l'histoire commençant dans un bar d'ivrognes, les termes employés ne sentent pas la rose : forcément !

Robert Bradley, troisième du nom, vit dans une petite ville de l'Amérique profonde où sa famille tient le bar toujours empli d'ivrognes. Dans la famille de Bibow Bradley (surnommé ainsi pour le distinguer de ses père et grand-père) on n'est pas doué pour les études (« on travaille pas avec la tête ») et toute la famille attend la mobilisation de Bibow pour une prochaine guerre où en toute logique il devrait perdre un membre comme son grand-père (l'oeil) et son père (la jambe). La mobilisation pour la guerre du Vietnam arrive en juin 1964 et curieusement pour Bibow c'est la délivrance, enfin il va pouvoir sortir du trou pourri dans lequel il végète et s'éloigner de cette famille de tarés. Bibow va s'y découvrir un don : il ne connaît pas la peur et le voilà embauché par la CIA pour tuer ou espionner communistes à Moscou ou hippies à Woodstock.
Mon avis : Grâce à des réflexions justes et un certain recul l'auteure nous livre une critique féroce de la société américaine. le recul qu'elle prend par rapport à son personnage nous empêche de nous y attacher complètement. Roman bien documenté sur la période.
Intéressant
Grands ados, à partir de 15 ans