Pour commencer deux mots sur les auteurs:
Alexandru Matei connaît la France, où il a d'ailleurs soutenu une thèse en littérature sur
Jean Echenoz, si je ne m'abuse, tandis que
Paul Cernat, universitaire éminent, critique littéraire spécialisé dans l'entre-deux-guerres, a signé des études ou des préfaces pour des livres qui me sont chers ("
Europolis" de
Jean Bart, "
Recycle Bun" de
Calin Torsan, etc.).
"25 ans après, alternatives et provocations", tel est le titre de ce bref opus conçu sous forme d'échange épistolaire, qui rassemble des articles de presse parus durant l'année électorale 2014. Comme le précise très bien dans sa préface Ovidiu Șimonca, que les deux littéraires puissent faire de la politique et s'intéresser aux élections présidentielles, voilà de quoi surprendre.
Certes j'y ai glané quelques informations qui feront l'objet de recoupements ultérieurs mais globalement le ton reste symptomatique des passions roumaines, où l'on s'exaspère sans vraiment dénoncer, où l'on regrette sans s'être réellement documenté, où les jugements de valeur reposent plutôt sur une personnalité et non véritablement sur des actes concrets. Dans cette société qui en 2014 encore apparaît comme très repliée sur elle-même, la plupart des références aux intellectuels étrangers sont un peu datées. Subsidiairement, je fais remarquer que les éditeurs roumains non plus ne prennent pas le soin de traduire les mots en anglais, voire en français. Comme indiqué à la page 37 "liker" Simona Halep ne semble pas suffire à sauver la Roumanie. À l'heure où je rédige ceci, le suspense sur la qualification de la Roumanie pour les huitièmes de finales de l'Euro 2016 est à son comble. Si par malheur l'Albanie devait avoir raison de ces vaillants descendants de Dracula, prince sicule, j'invite l'honorable monsieur
Paul Cernat à reprendre sa plume pour les consoler.