Si je dois te trahir

Il n'y a pas beaucoup d'auteur.ice qui font le consensus... Mais Ruta Sepetys tout le monde l'aime. Les adultes, les ados, les libraires, les bibliothécaires, les profs, les jurés de prix et même mon père ! Et avec "Si je dois te trahir", ça ne risque pas de changer de si tôt.
L'autrice américaine s'attaque ici à un sujet peu (pour ne pas dire pas) abordé dans la littérature jeunesse (pour ne pas dire que chez les adultes, ça ne court pas non plus rayons) : la dictature de Ceausescu. Par le vécu de Cristian, un lycéen de 17 ans, elle nous raconte l'ambiance terrible d'un pays privé de tout où le concept de liberté est synonyme le licorne sur skateboard. le jeune homme va être approché par la terrible Securitate, une police secrète qui voit tout et entend tout en faisant notamment pression sur les citoyens devenus malgré eux des mouchards. Il sera alors tiraillé entre ses rêves de révolution entretenus par les radios pirates qui relaient la chute du communisme dans d'autres pays et son envie de ne pas causer de tort à sa famille...
Impossible de lâcher ce roman bien documenté. Les chapitres courts nous entrainent dans les pas de Cristian qui résonnent comme autant de cris de révolte contre le totalitarisme.

Ruta Sepetys revient sur un des épisodes les plus marquants de l'histoire moderne européenne - la dictature des Ceauşescu en Roumanie - à travers les vies brisées d'adolescents écrasés par le régime.

Restrictions, interdits, discipline, sanctions, tortures... la liste, non exhaustive, ne reflète qu'une infime partie de la réalité de la Roumanie en 1989. 24 ans que Nicolae Ceauşescu, Conducător bien aimé, grand chef du Parti communiste, règne sur le pays. Si le décor est connu de tous ceux qui sont nés avant 1980, pour les jeunes adultes, cette vie est à peine effleurée dans les manuels d'histoire. On oublie vite ce qui ne nous touche pas. L'autrice americano-lituanienne Ruta Sepetys met un point d'honneur, dans ses romans adressés aux ados (mais que tout le monde devrait lire), à faire vivre ce devoir de mémoire. L'Espagne franquiste dans Hôtel Castellana, l'histoire des déportés lituaniens dans les camps russes avec Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre, ou encore les vies des réfugiés durant la Seconde Guerre mondiale dans le sel de nos larmes. Et donc la tyrannie du régime roumain dans Si je dois te trahir.

Le livre plonge les lecteurs dans une vie sans option. Les journées se résument au travail et aux files d'attente pour dénicher des pieds de porc ou de pauvres oignons de la taille d'une olive. Aucune distraction en dehors de la télévision d'Etat. Pas le droit de se rassembler, de jouer, de se détendre, tout juste celui de s'aimer, quand on en a encore la force. La faim et le froid comme unique horizon. Cristian, 17 ans, se rêve écrivain dans le cagibi aménagé qui lui sert de chambre. Un pas de côté et la sanction tombe, il est convoqué par la Securitate, la police secrète. Menaces, pressions, le voilà informateur. Trahir les siens et ne plus faire confiance. C'est la seule issue que le jeune homme a se sauver et venir en aide à sa famille. le doute s'insinue dans sa vie. Si lui est passé du côté des traitres, tous peuvent l'être : sa soeur, son meilleur ami, sa petite copine ? Comment s'en sortir quand on n'a plus aucun espoir ?

La force du roman, est de faire connaître ce moment important de l'histoire au travers le regard d'adolescents qui essaient de vivre malgré tout. le simple fait de partager un Coca (boisson totalement prohibée) dans une cage d'escalier devient un de leur meilleur souvenir.

Un livre dur mais nécessaire.

Une histoire poignante et saisissante au coeur de la Roumanie communiste .

Bucarest, octobre 1989. C'est ici que vit Cristian, un jeune lycéen de 17 ans qui rêve de devenir écrivain. Ce rêve n'est pas accessible dans la Roumanie du dictateur Nicolae Ceaucescu où règne la peur, la délation et la surveillance constante des citoyens. le jour où il est dénoncé, Cristian va être face à un choix impossible et sera contraint de trahir sa famille pour travailler pour la police secrète. Ce sera son unique espoir pour les sauver. Lorsqu'à l'automne 1989 les régimes communistes voisins s'effondrent, une vague d'espoir souffle en Roumanie. Cette liberté, Cristian en rêve et va tout faire pour y accéder. Cependant, cette liberté aura un coût et la police ne sera jamais loin.

Un coup de coeur pour ce roman mélangeant la fiction historique et le thriller politique. J'ai été happée dès les premières pages par cette ambiance si spéciale entre la peur et l'espoir. Je me suis attachée à Cristian qui est un jeune homme courageux qui souhaite sauver sa famille, mais aussi sa patrie de la dictature. Entre trahisons, rebondissements et suspens, j'ai été plongée au coeur de la dictature communiste en Roumanie. le roman est porté par une plume addictive, fluide et entraînante, un vrai page turner. le travail de recherche historique de l'autrice est à souligner, on apprend beaucoup sur la Roumanie et sur les conditions de vie des roumains.

Je n'ai pas pour habitude de lire des romans historiques, pourtant, c'est un genre qui m'intéresse de plus en plus. Grâce aux éditions Gallimard Jeunesse, j'ai eu la possibilité de découvrir si je dois te trahir, de Ruta Sepetys — une autrice connue pour avoir écrit, entre autres, hôtel Castellana. Et le moins que je puisse dire, c'est que j'ai beaucoup aimé cette histoire. Pour vous situer un peu la chose, nous sommes à Bucarest en 1989, sous le régime communiste/totalitaire de Nicolae Ceaușescu. Dans ce pays oublié de tous, les Roumains ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes : la population est isolée du reste du monde, oppressée, surveillée, terrorisée, rationnée. C'est dans ce contexte-là que nous suivons Cristian Florescu, un adolescent de dix-sept ans qui songe à une vie au-delà du froid, de la faim, de la peur, du désespoir, de la paranoïa et de la violence. Il rêve de devenir écrivain, il rêve de perfectionner son anglais, il rêve de liberté. Mais à quel prix ? Malheureusement, il sera un jour soumis au chantage de la Securitate et forcé de devenir un informateur. S'il ne veut pas perdre celles et ceux qui lui sont chers, il va devoir travailler pour la police secrète et leur fournir les informations qu'ils souhaitent obtenir sur certaines personnes de son entourage.

Il est important de préciser qu'à cette époque, n'importe qui pouvait être un espion : votre professeur, l'épicier du coin, la voisine du dessous, même votre ami le plus fidèle ou les membres de votre propre famille. Impossible, donc, d'accorder sa confiance à qui que ce soit ou de dire ses pensées à voix haute, au risque de se faire dénoncer, arrêter et de disparaître à jamais. Cependant, absolument personne n'avait le choix. À partir du moment où la Securitate vous tombait dessus, c'était fini, vous deviez leur apporter ce qu'ils exigeaient.. quel qu'en soit le prix.

Malgré le contexte terrifiant qui nous est dépeint ici, j'ai pris du plaisir à lire ce récit, qui m'a permis d'apprendre bien des choses sur un pays que je ne connaissais pas vraiment. L'autrice a fourni un travail titanesque et ça se ressent — d'ailleurs, en fin d'ouvrage, il y a une partie nommée « sources et documentation » remplie de notes, de photos, d'articles. Elle plante parfaitement le décor dans ces chapitres courts, immersifs et percutants (ce qui donne un bon rythme à l'intrigue) et offre une description choquante mais terriblement vraie de la Roumanie du XXème siècle. Honnêtement, je pense que tout le monde devrait avoir un exemplaire de ce bijou chez lui. Si je dois te trahir a beau être une oeuvre de fiction, elle reste basée sur des faits réels. Cette époque sombre de l'Histoire a eu lieu, et je ne comprends pas pourquoi aussi peu de gens en ont entendu parler.

J'ai lu ce livre en deux heures, peut-être deux heures et demie grand maximum. Autant dire que je l'ai dévoré. Pourtant, au moment où j'écris ces mots, je ne sais pas comment amener la conclusion de ma chronique. J'ai envie de dire que nous avons là un roman coup de poing qui ne m'a pas laissée indifférente et que vous devez absolument découvrir. J'ai envie de dire que je suis passée par une ribambelle d'émotions et que j'ai été profondément émue par ce bouquin. J'ai envie de dire qu'à partir de maintenant, je suivrai attentivement le travail de Ruta Sepetys et que je la remercie pour ce qu'elle a réalisé ici. Chaque pays a eu son lot de tragédies, et je n'en connais sûrement qu'une infirme partie, mais là, mon coeur est en miettes. Merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour l'envoi de ce livre et pour la confiance qui m'a été accordée. ♥
Lien : http://madameratou.fr/si-je-..

Un petit chef d'oeuvre de combativité, d'humanité et d'espoir. Je suis ravie d'être sortie de ma zone de confort. Gallimard Jeunesse ce n'est pas QUE de l'aventure jeunesse mais aussi du très sérieux. Celui-ci est dès 13 ans selon l'éditeur.
Un thriller politique sur l'histoire de la Roumanie sous le régime communiste (ou plutôt la dictature tyrannique) de Ceaucescu, une réalité trop peu connue et survolée. Un sujet important sur les prémisses de la chute de l'URSS en 1989, vécue sous le regard d'un adolescent, Cristian Florescu, dix-sept ans, bien décidé à faire changer les choses et à devenir libre. Il rêve de devenir écrivain, mais les Roumains ne sont pas libres de rêver.
Dans un pays gouverné par l'isolement et la peur, Cristian est soumis au chantage de la police secrète pour devenir un informateur. Il ne lui reste que deux choix : trahir tout le monde et tout ce qu'il aime, ou utiliser sa position pour saper de manière créative le dictateur le plus notoirement pervers d'Europe de l'Est.
Il risque tout pour démasquer la vérité derrière le régime, donner la parole à ses compatriotes roumains et exposer au monde ce qui se passe dans son pays.
La plume est fluide, entrainante, envoutante. le récit est accrocheur, on ne veut plus le lâcher, le rythme est haletant, ça s'accélère et je crois même que j'ai retenu ma respiration. On se sent révoltés, on veut se battre aux côtés de la jeunesse roumaine, on admire leur désir de liberté. L'histoire est certes dramatique mais le ton n'est pas larmoyant, le but n'est pas de faire pleurer dans les chaumières mais de faire connaître cette réalité, de dénoncer les crimes commis et de faire réagir.