Un lecture passionnante mais ardue. Il s'agit d'une recherche scientifique sur l'histoire de l'Islam. L'autrice essaie de reconstituer le décor des premiers croyants et distingue entre ce qui relève de l'histoire et ce qui relève du mythe. Un travail d'autant plus difficile pour les historiens qu'il n'y a pas de traces écrites de cette époque car les sociétés arabes étaient de tradition orale. Elle a conscience que certaines de ces idées pourraient choquer et précise en introduction qu'elle ne veut pas remettre en question les rites musulmans et le travail des théologiens. Elle cherche seulement à étudier l'Islam à ses débuts c'est à dire quand il n'y avait pas encore de musulmans. Elle a fait un travail approfondi sur l'étymologie des mots et leur signification dans le contexte arabe nomade du VIIè siècle.
J'ai appris par exemple que la plupart des rites actuels ont été adoptés au siècle abbasside dans un souci de syncrétisme et de légitimation de leur pouvoir. ils ne dateraient pas de l'époque du Prophète. Cela m'a étonné, mais elle pose même l'hypothèse que le Coran n'aurait pas été fixé sous le califat d'Othman mais beaucoup plus tard.
L'étude de la traduction des versets du Coran vers la fin de l'ouvrage montre à quel point l'interprétation peut varier en fonction de l'importance donnée ou non au contexte de l'époque.
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un livre très documenté sur les sources tribales et païennes de l' islam.On peut regretter que l' auteur s' appuie un peu trop sur l' étymologie faute de nombreuses preuves archéologiques
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L'histoire des religions n'est pas une contre-religion, ni un succédané de religion. Elle demeure extérieure à la foi. Tout au plus permet-elle à des croyants soucieux de maintenir un lien entre leur religion et leur culture de prendre conscience de la richesse d'un monde et d'un passé parfois occultés