Zoé

Ça commence avec un ciel déchiré… les oiseaux occupent le ciel … nous sommes au cimetière … « chère Mathilde, que ton âme repose en paix ».
Puis nous rencontrons zoé qui après dix ans passés derrière des murs se retrouve dehors … enfin … le désir d'aller loin de la ville … alors ce sera « La Goule » … village paumé loin de tout et au milieu de rien.
Nous accompagnons zoé dans ce n'importe où, on ne se situe pas dans le temps, tout est figé, englué dans qui pourrait être le passé mais aussi l'avenir avec des personnages sortis de l'imagination de Chabouté et toutefois bien réels, on pourrait les croiser demain dans un de ces lieux perdus.
zoé, tout comme nous lecteurs, sommes étrangers à leur monde et nous représentons le danger.
Les croquis tout en noir et blanc créent une ambiance qui devient vite de plus en plus effrayante et qui petit à petit nous enferme dans un silence complice.
Du grand art en peu de pages.

Lorsque zoé sort de prison après 10 ans, elle a un peu de mal à s'adapter à la vie contemporaine. Alors elle décide d'aller s'installer à la campagne dans la maison que lui a léguée sa grand-mère... Mais le village n'est pas vraiment accueillant et une sombre malédiction semble peser sur ses habitants et les visiteurs qui disparaissent mystérieusement. Un très bon polar au graphisme en noir et blanc qui m'a fait penser aux livres de Comès.

J'ai découvert Chabouté dans l'essai de Céline du Chéné. Je souhaitais découvrir son travail. J'ai commencé par zoé. le récit est bien ficelé. Les nuances de noir accompagnent la tension du récit qui va crescendo. le jeu d'ombre et de lumière accentue le mystère de ce village perdu.
J'ai été un peu surprise par la chute. Je m'attendais à plus.

Très beau graphisme en noir et blanc ainsi qu'une histoire facile à suivre, à comprendre concernant zoé de Christophe Chabouté. On suit zoé dès le début et on arriverait presque à se mettre à sa place dans certaines situations.

Néanmoins, j'ai trouvé cette histoire pas assez longue à mon goût : j'aurais apprécié plus de mouvement avant la terrible fin.

Ce one-shot raconte l'histoire de zoé, qui après dix années de prison, va s'installer dans un bled nommé ‘la Goule', dans une maison qu'elle a héritée de sa grand-mère. Chabouté a pourvu ce petit village vraiment pas sympathique, de tous les personnages (légèrement stéréotypés) nécessaires pour donner cette impression de clan et d'isolement : le curé, l'idiot du village, le maire, le docteur, la vieille folle, le bistrot et l'antiquaire.

L'histoire démarre quasiment sans paroles, ce qui contribue à installer cette ambiance morbide et peu amicale. Mais, du coup le début de cet album se lit extrêmement vite. Puis, lentement zoé commence à échanger quelques regards, quelques paroles avec les villageois, mais cela n'a pas vraiment tendance à la rassurer sur l'endroit. D'autant plus que les évènements bizarres s'enchaînent, le suspens monte, et pendant que le voile sur le mystère qui entoure ce village se lève, le piège se referme lentement sur zoé.

Le dessin noir et blanc de Chabouté (Alph'Art Coup de Coeur à Angoulême 99) contribue également à installer cet ambiance lugubre. le début de l'album repose d'ailleurs entièrement sur ce graphisme merveilleux et fait ressortir un silence derrière lequel se cache ...

Ce n'est encore pas la meilleure oeuvre de l'artiste mais décidément que j'aime son style. Il y a parfois des cases qui me semblent inutiles car contemplatives d'un mouvement de personnage. L'ambiance distillée de ce village perdu arrive à nous faire éprouver quelque chose de terrifiant.

Malheureusement, je n'arrive pas à croire à un tel scénario. Je m'explique et donne un exemple tout simple. Notre héroïne zoé (on dirait d'abord que c'est un garçon) sort de prison après 10 ans d'enfermement et on dirait qu'elle a encore 20 ans. Cela ne se lit pas sur son visage ! Elle semble toute fraîche !

Il y a des zones de troubles non résolues et l'ensemble apparaît peu crédible. On sait que depuis l'auteur a fait mieux en reprenant ces mêmes thèmes de prédilection.

A noter que ce titre fait partie d'une Intégrale Chabouté que vous pouvez acquérir dans un format plus petit mais beaucoup plus économique.

Note Dessin : 4/5 - Note Scénario: 3/5 - Note Globale: 3.5/5

Chabouté nous livre ici une histoire qui pourrait faire partie de la collection "super noir". J'y ai retrouvé une ambiance sombre et terrienne un peu à la Comès. Un village isolé, des habitants fermés, attachés à leur terre et avides de richesses. Comme dans "sorcières", les personnages sont dessinés à l'encre de chine et l'auteur joue sur les ombres pour propager une inquiétude grandissante au fil des pages.

Classique histoire de campagne française, comme il en a germé dans la littérature d'après-guerre, "zoé" se fait l'écho des non-dits, des tabous collectifs, des troubles villageois consécutifs aux agissements de chacun pendant le conflit de 39-45.

Comme si le temps n'avait pas d'emprise sur le ressentiment, la honte et le pardon, on sent le village ankylosé par son passé, se mourant de ne pas tourner la page.

C'est sombre, noir, rugueux mais crédible. Ça n'a pas la truculence, l'espoir ni la poésie du Chabouté des années 2010, mais l'ensemble est naturellement homogène et précis, très bien mené comme toujours.

Les contrastes de noir et blanc, les traits secs et assurés de Chabouté font ressortir tous le sordide et le glauque de cette histoire, une histoire de sorcières, de village isolé du monde, de sauvagerie, de silence, de personnages inquiétants... C'est preignant, fort et glaçant. Un très bon Chabouté.

Un énorme coup de coeur.

Un univers sombre, des personnages térrifiants, et un village où les secrets planent autant que la mort rôde.

Les illustrations sont magnifiques, en noir et blanc, elles sont déssinés d'une plume assurée et mature. le personnage principal est androgyne ce qui ajoute du poid au récit.

L'histoire en elle même est surprenante, tragique, touchante et noire.

Je recommande vivement cette lecture, mais garder le coeur bien accroché!

Bonne lecture à tous.