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Adaptation, en BD, du roman. Quel plaisir de relire cette histoire magnifique et tragique sur un autre support ! Dessins en noir et blanc. Georges fait promesse à son ami Sam mourant de mettre en scène Antigone. Tout en sensibilité et puissance qui prend à la gorge.
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Ce roman est l'adaptation du roman du même titre de Sorj Chalandon, roman qui avait obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2013.
Adapter un roman d'une telle force était un vrai pari (tout comme Au revoir là-haut)
Là encore force est de constater que le pari est gagné. Dès le début la fin se devine mais le sujet n'est pas là. Monter Antigone d'Anouilh à Beyrouth va permettre à l'auteur de nous transporter dans la complexité de la guerre du Liban, en Palestine.
Georges, qui n'est pas à l'initiative de ce projet mais veut aider son ami Sam, qui vit ses derniers mois dans un hôpital parisien à réaliser son projet, va accepter de se rendre dans une capitale en guerre, de risquer sa vie pour créer une trève théâtrale entre les chrétiens, les musulmans et les juifs.
Le dessin en noir et blanc, anguleux, accentue le côté sombre de la guerre, des rapports violents entre les différents "clans".
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Un mur symbolique sépare les acteurs d'un théâtre à ses spectateurs, tout en les protégeant. D'autres murs, bien réels ceux-là, séparent les différentes communautés religieuses libanaises. Pour les tenter de les rapprocher l'espace d'une représentation, Samuel forge le rêve fou de monter à Beyrouth « Antigone » d'Anouilh. Mais la réalité rattrape vite l'utopie, fût-elle portée par l'un des plus grands mythes de l'histoire.
Entre realpolitik et les tragédies intimes (la maladie, les séparations ou les désillusions), le metteur en scène tente de trouver sa voie dans un Moyen-Orient en plein déliquescence. La bonne volonté et la culture ne feront pas le poids face aux bombes.
Un dessin léger et rapide rehaussé d'un gris très doux ramène un peu d'humanité et de vie dans un cet univers morbide.
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Une représentation de la pièce d'Antigone dans un pays en pleine guerre. C'est le projet fou de Sam, metteur en scène grec. C'est le projet fou qu'il va demander à son ami de porter. La pièce se jouera à Beyrouth. Mais ça, Georges ne le sait pas encore.

La première fois Samuel Akounis apparaît devant Georges, c'est un jour de janvier 1975. Sam s'apprête à faire une intervention dans l'amphithéâtre où Sam suit son cursus universitaire. Sam vient témoigner sur la violente répression du mouvement des étudiants de Polytechnique ; lorsque les chars ont été lancés contre des jeunes gens, faisant une quarantaine de morts et une centaine de blessés. Sam le grec avait plusieurs casquettes : metteur en scène, artiste et résistant.

Georges est impressionné, lui qui milite depuis de nombreuses années de façon aveugle, souvent violente. Il se laisse dépasser par une haine qu'il ne comprend pas. Très vite, les deux hommes sympathisent. Une amitié solide sur laquelle ils pourront compter pour des années. Sam devint ainsi le témoin de Georges puis le parrain de sa fille. Jusqu'au jour où, sur son lit d'hôpital, Sam demande à Georges de lui rendre un service : monter Antigone pour lui avec une trouve cosmopolites de comédiens.
Georges découvre Beyrouth. Venu pour monter une pièce de théâtre, il découvre la guerre.


Qui est donc le réel personnage principal de cette histoire ? Est-ce Georges, qui agit au jour-le-jour et acceptera le service que lui demande son ami ? Est-ce Georges sans qui rien de tout cela ne serait arrivé ? Est-ce finalement Antigone, la pièce de théâtre de Jean Anouilh autour de laquelle se tisse l'intrigue ?

Eric Corbeyran tisse son intrigue avec finesse. Il nous permet dans un premier temps de faire la connaissance des deux principaux protagonistes dans un contexte social tumultueux. Les étudiants sont mobilisés dans un mouvement contestataire des réformes universitaires et Georges, éternel étudiant, éternel adulescent, est en première ligne. Un personnage animé de bons sentiments mais trop fougueux, trop « brouillon » pour mener une lutte constructive. Sam est son double, l'aîné qui a tiré leçons de son expérience, celui qui prend sous son aile et tente – lentement – un travail de fond, appelant au calme et à la raison. Penser, raisonner, prendre du recul pour ne pas foncer tête baissée dans une lutte futile. Identifier la cause du combat, ne pas faire d'amalgames.

Un récit qui propose une réflexion sur la guerre, sur les motifs d'un conflit séculaire. Un heurt entre religions, entre identités. Une légitimité différente qui convainc chacun qu'il est dans son bon droit et que l'autre est un usurpateur. On rentre pleinement dans ce récit. On épouse les convictions des personnages qui appellent à la tolérance, au respect, à l'apaisement. L'intrigue se construit autour d'une utopie : croire que l'Art est capable – le temps d'une heure – de faire taire les animosités, de permettre un havre de paix, un ailleurs qui permet de s'échapper de la réalité.
Croire qu'une trêve est possible et qu'un medium possible pour permettre ce dépôt des armes est la scène, l'expression artistique. Croire que les artistes ont cette capacité à faire abstraction du reste et que les badauds, à partir du moment où ils mettent leur costume de spectateur, ont cette même capacité d'abstraction. Les deux camps protégés par le quatrième mur. Un mur invisible que seul les deux personnages principaux sont susceptibles de franchir.... (...)
La chronique complète : https://chezmo.wordpress.com/2017/02/08/le-quatrieme-mur-corbeyran-horne/
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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Et la guerre de prendre les corps au hasard des naissances s'affrontant arides.
Moins déchirant que le livre de Sorj Chalandon que la pièce de théâtre de la compagnie La filature par Julien Bouffier mais toujours aussi fort dans son adaptation pudique mais dénonciatrice.
Les dessins sont véritablement sublimes, le jeu des gris donne force à l'inutilité des bombes qui explosent les peaux. Apres la mort sur le passage jamais plus le même Georges ne sait pas comment faire face et l'oeil prend avec brutalité cette inertie mortifère qui bouge les corps pour s'entretuer.
Le massacre de Sabra et Chatila (perpétré du 16 au 18 septembre 1982) comme tous les massacres n'a aucun sens il dessoude les vivants pour des territoires à peine entrepris. du sable s'échappe d'une main lacérée et un corps figé dans des bras se charpie. Une tombe décente ne suffit pas à taire l'horreur.
Une très belle interprétation de ce roman qui reste pour moi un livre majeur, de ceux qui hante nos mots.
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Ma déception est d'autant plus grande que le roman de Sorj Chalandon m'avait littéralement subjuguée. Au plus loin que remontent mes souvenirs de lectrice, jamais un livre ne m'a frappé plus fort, plus juste, plus cruellement. Aucune page n'a été plus humide de mes larmes, aucun roman n'est resté si puissamment ancré en moi. Aussi attendais-je de la BD, si ce n'est autant, au moins un peu d'émotion. Mais non, les esquisses ont littéralement aplani les mots, la concision des images effaçant tout le relief du texte original pour ne laisser qu'une histoire triste.

S'attaquer à un tel monument était sans doute un challenge trop ambitieux. Dommage.
Lien : https://www.labiblidekoko.cl..
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Le roman n'a rien a envier a la Bd. Encore faut il avoir lu le magnifique roman de Sorj Chalandon. En pleine guerre libanaise, un metteur en scène francais est chargé de monter la pièce Antigone de Jean Anouilh. Chaque personnage est interprété par un membre d'une confession différente. Palestinien, Druze, Arménien catholique , Chiite,... se retrouvent sur les planches, unis le temps d'une pièce, laissant tomber temporairement les conflits qui les divisent. Un beau projet. Encore faudrait il que la réalité ne les rattrape pas ...
Autant le roman m'avait touché en plein coeur, autant la BD me laisse de marbre. Certes, la retranscription fidèle des mots de Chalandon nous permettent de nous replonger dans l'histoire. Mais le dessin ne fait, cette fois, pas passer l'émotion. Les rencontres avec les acteurs sont rapides. On a du mal a comprendre l'engagement et la passion des personnages. de plus le trait de l'illustrateur n'est peut être pas le plus adapté pour un tel récit. Bref, une BD fidèle mais qu'il faut lire en préambule du roman et non l'inverse.
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Raccourcir un roman pour en faire une BD, ce n'est pas simple, mais là, j'ai franchement eu l'impression que tout était trop rapide, trop raccourci, trop esquissé.
Je n'ai pas retrouvé les thèmes qui m'avaient tant plu dans le roman, la montée en puissance de l'action, le drame qui se joue, les jeux sur les regards, les références au théâtre.
Ici, les cases s'enchainent, les parties aussi, l'histoire est saccadée, tout va trop vite et on ne comprend plus rien.
Antigone est bien là, mais finalement trop là.
Il n'y a plus qu'elle.
On suit cette histoire sans ressentir grand chose là où j'avais été tellement révoltée par l'attitude de Georges et le gouffre dans lequel Samuel l'avait précipité.
Même la fin est trop explicite.

Le dessin vient un peu rattrapé la BD en proposant un album tout en gris avec des visages très expressifs.
Les personnages sont vifs, les décors sont travaillés.
Au moins un bon point.
Lien : https://lirerelire.blogspot...
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Résumé : L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre. En prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.

Samuel était Grec. Juif aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre. À moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982. Main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne… S. C.

Commentaires : Cette bande dessinée est inspirée de l'ouvrage de Sorj Chalandon lui aussi intitulé le quatrième mur, paru aux éditions Grasset en 2013. Roman que je n'ai pas lu : je ne peux donc faire la comparaison entre les deux publications.

Ne vous attendez pas à une BD d'aventures rocambolesques. le quatrième mur est avant tout une occasion d'échanges de points de vue entre les protagonistes. En suivant le parcours d'un jeune initié au projet de présentation de la pièce d'Anouilh, Georges, qui prend connaissance de la complexité du contexte politique, historique et religieux du Liban et de la Palestine. Confronté aux difficultés et aux obstacles de réaliser le rêve de son ami Samuel. Une démarche littéraire et artistique très documentée qui rend bien l'atmosphère de guerre continuelle et qui amène le lecteur à remettre en question certains préjugés sur des conflits quasi insolubles qui alimentent les médias.

D'un point de vue graphique, le choix du noir et blanc et des tons de gris s'imposait. le cadrage de chaque image met l'accent sur l'essentiel. Les nombreux gros plans rapprochent le lecteur des personnages. Avec un découpage quasi cinématographique. Émotions garanties.

Ce que j'ai aimé : le sujet. La qualité graphique qui permet de bien traduire les émotions et la désolation des paysages détruits par la guerre.

Ce que j'ai moins aimé : -

Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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User de l'art pour tendre la main à la paix, c'était le projet du protagoniste de cette histoire. Une BD qui permet de plonger au coeur du conflit...
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