Une promesse

Le fond : dans une maison, sept amis perpétuent à tour de rôle le souvenir d'Etienne et Fauvette, leurs amis d'enfance. Les sept amis se sont fait la promesse de veiller sur une lampe ancienne, pensée comme retardant leur mort. Mais après dix mois de veillée, certains renoncent.
La forme : le style est simple avec un bon équilibre entre parties narratives et dialogues.
Pour conclure : un roman intéressant sur la force des vivants pour infléchir la mort à travers des rituels et le souvenir. Mais terriblement monotone.

J'aime beaucoup cet auteur, sa très belle écriture. J'ai donc pris ce livre en pensant encore me régaler. Et là j'ai été déçue... je me suis vite ennuyée. L'histoire est lente. On n'en voit pas le bout. On nous parle de compagnons qui ont des rituels mais on ne comprend pas pourquoi. C'est comme un conte auquel on n'adhère pas. C'est étrange. On ne rentre pas dans l'histoire. La fin nous fait découvrir l'intrigue mais peut-être trop tard et ce n'est pas convaincant.

On garde cependant une belle réflexion sur les difficultés de vivre et d'accepter un deuil, sur la fraternité aussi.

Ma conclusion : tous les livres d'un même auteur ne se valent pas.

Les thèmes abordés dans Une promesse font pourtant partie de ceux qui me fascinent et me touchent le plus : le deuil, le temps qui passe, l'oubli et la mémoire, et j'admets d'ailleurs volontiers qu'ils sont très bien abordés dans ce roman : j'ai beaucoup aimé l'atmosphère intimiste de cette histoire, l'univers des contes et légendes qu'on y retrouve, le ton très délicat et sensible… mais il m'a manqué un petit quelque chose. Ma lecture n'a pas décollé, je l'ai trouvée plate et sans relief, bref : j'en attendais plus.

Une promesse était peut-être trop doux et trop en délicatesse, et l'histoire d'Etienne, Fauvette et de la lampe des âmes trop poétique. Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer en le lisant (en même temps, m'ennuyer pendant seulement 200 pages, ça aurait été dommage), mais j'en ressors pourtant assez insatisfaite, et avec l'envie de dire que « c'est dommage ».

Je ne vous le déconseillerais pas pour autant, car l'écriture de Sorj Chalandon est très belle et les thèmes abordés avec intelligence et sensibilité, en revanche je vous conseille de ne pas vous attendre à la même chose qu'avec le Quatrième mur, et de vous attendre plutôt à lire une histoire douce et belle le temps de quelques pages.
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Quelle histoire : celle d'un amour, celle d'amitiés, celle fraternelle ?
En fait, toutes ces histoires là réunies autour d'une promesse et quelle promesse. Afin d'accomplir et de tenir cette promesse, l'action se situera dans un petit village, et notamment une maison orientée à l'ouest Ker Ael (traduction La Foucaudière).
Je me suis donc retrouvée dans ce roman quelque part dans ce village, dans cette maison, dans cette atmosphère mystérieuse, sereine, calme, ouatée presque, un peu dans les nuages, et pourtant, il semble bien qu'il y a une chose étrange, bizarre, mais quoi ?
Où veut nous emmener l'auteur ?
La découverte du fait qui n'est plus un mystère au fur et à mesure qu'on avance dans la lecture ne se fait qu'à la fin, bien sûr, il s'agit de rester dans l'attente, dans le mystère le plus longtemps possible.
Merci à l'auteur pour ce bel instant de lecture.

La Promesse/Sorj Chalandon/Prix Médicis 2006
Leo, Ivan, Lucien et les autres… !
« Etienne a expliqué que lorsqu'on aime très fort celui qui part, on peut le retenir encore. »
Cette phrase, le petit frère Lucien dit le Bosco, ne l'a jamais oubliée.
Tenancier d'un petit bistrot à Mayenne, Lucien demande à ses amis de bien vouloir, chacun, un jour de la semaine faire un passage à la maison de son frère Etienne qui était bibliothécaire et leur a donné à tous le goût des livres. Tous les amis de Lucien acceptent et promettent.
Cette belle histoire d'amitié, de fraternité et d'amour, celui d'Etienne et de Fauvette, est émouvante.
Lucien s'efforce de croire en l'existence de l'âme ; il ne veut pas oublier et le devoir de mémoire pour lui est essentiel.
Sorj Chalandon reprend ici les thèmes qui lui sont chers à savoir la douleur liée à la perte d'un être cher et le devoir de mémoire.
Cependant, malgré la beauté de son écriture, Chalandon ne m'a pas fait vibrer comme dans ses autres romans. Il manque un peu de souffle et de lyrisme dans ces lignes parfois un peu soporifiques et répétitives.

Une belle écriture, et une histoire resserrée et efficace, mais qui m'a quand même laissé un peu à côté. Les sept personnages masculins ont chacun leur histoire développée de façon tendre et intime, ont s'y attache et on rentre en empathie avec eux. J'aurais apprécié un travail aussi qualitatif pour les deux personnages (et demi) féminins du livre, qui sont malheureusement sacrifiés sur l'autel de la facilité et des clichés.

J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, je suis restée assez longtemps en dehors mais la dernière partie est magnifique. C'est une grande histoire d'amour, une belle histoire d'amitiés et de fraternité. C'est plein de poésie avec un soupçon de mysticisme, même si ça s'explique à la fin. Et l'écriture est très belle.

Il y a la gravité des thèmes abordés: le deuil, les serments, l'amitié, le temps qui passe.
Il y a les personnages tellement attachants.
Il y a la langue, à la fois très simple et très belle, comme un texte de Gabriel Yacoub.
Un livre à la fois tendre et triste.

Très belle histoire d'amitié, d'amour fraternel, de foi, d'espérance.

Est-ce un conte, une légende, le récit d'une croyance qui permet à ceux qui restent de garder le lien au delà de la mort avec ceux que l'on a aimés et qui ne sont plus? Dans la maison de Ker Ael, les morts parlent, commentent, racontent. Ils ne sont toutefois pas des revenants. Ce sont de belles ames. Ceux qui viennent les voir chaque jour au cours des dix mois qui suivent leur mort, et qui sont unis dans la promesse de le faire, sont des parents et des amis. Chacun, à sa facon, leur est redevable d'une action généreuse. Alors, peu importe que l'on croit ou que l'on ne croit pas à l'existence de l'ame, car Une promesse est avant tout une histoire d'amitié, de reconnaissance et de respect de la parole donnée.Tant que le coeur parle aux disparus, le lien perdure.