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4,17

sur 764 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un.e moine, malgré un bonheur apparent et une grande efficacité dans l'accomplissement des tâches qui lui sont confiées, n'est pas heureux. Il se lasse de ce quotidien sans problème et rêve d'autre chose. Iel se décide alors à tenter une nouvelle expérience : se promener, sur un vélo-maison, à travers le pays afin de proposer une écoute attentive à ceux qui en ont besoin. Cela elui permettra de voyager et de découvrir autre chose. Mais cela elui apportera-t-il enfin la quiétude ?

Un psaume pour les recyclés sauvages, premier court roman d'un diptyque (Une prière pour les cimes timides devrait bientôt suivre), reprend de nombreux éléments des contes philosophiques. Les situations sont assez simplifiées et l'on ne se perd pas dans les détails. La portée des évènements qui arrivent au personnage principal est plus qu'individuelle et peut se généraliser à un grand nombre de personnes. Ces péripéties permettent au lecteur de s'interroger sur le monde et son état, même si celui qui est décrit dans ce récit est tout autre que celui dans lequel nous vivons. Mais j'y reviendrai plus tard.

Froeur Dex est un moine qui s'ennuie et décide donc de voyager. Il commande alors la fabrication d'un vélo trainant une habitation individuelle sacrément bien conçue (j'aimerais bien en avoir le plan, pour voir comment tout cela fonctionne) qui permet de se promener en toute autonomie. Enfin, il faut acquérir de quoi se nourrir, mais l'essentiel est là, bien à sa place dans sa petite demeure. Donc, Froeur Dex devient moine de thé : il doit aller de village en village afin d'apporter la sérénité aux villageois. Comment ? Grâce à une bonne tasse de thé prise autour d'une table où les personnes en souffrance (ou seulement agacées) peuvent venir se plaindre et discuter avec le moine. Difficile au début, mais rapidement aisé pour Froeur Dex, qui finit par exceller dans cette discipline. Mais là encore, la lassitude finit par lae rattraper. Heureusement, la rencontre d'Omphale va bouleverser cette routine.

Froeur Dex évolue dans un monde qui pourrait être le nôtre après pas mal de bouleversements. le plus grand changement cité dans ce roman est l'Éveil, le départ des robots. La série dont Un psaume pour les recyclés sauvages est le premier volume, s'intitule d'ailleurs Histoires de moine et de robot. Un jour, donc, les robots ont décidé de cesser leur travail et de ne plus approcher les humains, afin de les laisser mener leur vie sans les gêner, sans les entraver. Depuis, plus personne n'en a vu un. D'où la surprise immense de Froeur Dex quand il croise Omphale, un robot en parfait état. Surprise d'autant plus grande quand le même Omphale lui révèle la raison de se venue : voir où en sont les êtres humains. Et voilà le moine suivi à la trace par un être de métal tout émerveillé par ce qu'il découvre en fréquentant cette personne faite de chair et de sang.

Mais revenons au monde décrit. Tout semble y être en harmonie. Les machines sont réduites au strict minimum. le recyclage est la norme. le vélo, amélioré, permet de transporter un habitat individuel où tout est pensé pour avoir le minimum d'impact. Les individus semblent avoir des places définies qu'ils occupent avec un certain bonheur. Si certains éprouvent des difficultés avec leur travail, avec leurs voisins, ils peuvent se libérer de leurs tensions en parlant à un moine venu avec sa petite maison et, surtout, un bon thé. Car la cérémonie d'écoute passe aussi par la dégustation d'une boisson chaude à la recette spécialement conçue pour l'interlocuteur et sa situation. Ce qui demande un certain talent de la part du moine. Comme s'en aperçoit Froeur Dex lorsqu'iel change de vocation et circule à travers les campagnes pour se mettre à l'écoute de ses concitoyens. Comme je l'ai écrit plus haut, il trouvera vite les bonnes recettes pour apporter la détente aux autres. Mais pas la plénitude dans sa propre existence.

Froeur Dex ressemble parfois à un.e enfant gâté.e qu'on a envie de secouer. Tout va bien pour iel : iel réussit dans son premier métier, puis dans son deuxième choix. Et à chaque fois, iel éprouve de l'insatisfaction, un vide existentiel. Mais quand on y réfléchit, combien d'entre nous n'ont pas ressenti ce creux au fond de leur esprit. Quant tout paraît aller sur des rails mais que l'on sent confusément que quelque chose manque. On se secoue en se traitant de capricieux, mais il reste un manque au fond de soi. Et c'est cet état d'esprit qui est brillamment mis en scène dans ce roman. Froeur Dex s'interroge sans comprendre d'où vient son insatisfaction. Et cela lae mine. Comme cela nous mine. Surtout dans cette société de consommation remise en question de nos jours. Suite au Covid. Suite aux bouleversements climatiques. Suite à la disparition des grandes causes qui permettaient de se trouver un but, une raison de vivre malgré la banalité du quotidien. Et le récit de Becky Chambers, même s'il n'apporte pas de solution miracle, fait du bien car il aborde des questionnements cruciaux avec un ton rassurant, un rythme apaisant. Malgré les doutes et les inquiétudes, on se sent bien et on peut se poser des questions sans angoisse. Loin du malaise qui sourd des pages de Composite d'Olivier Paquet, autre roman qui s'interroge sur notre société.

Becky Chambers est réputée pour le côté rassurant de ses écrits. Malgré la difficulté de certains thèmes qu'elle peut aborder, elle le fait avec la douceur d'une nourrice guidant un jeune enfant. Elle rassure tandis qu'elle nous fait progresser dans notre réflexion, dans notre connaissance de nous-mêmes et de notre rapport au monde. Une belle histoire aux racines profondes. J'attends la suite, prévue pour mars 2023, en dégustant une petite tasse de thé.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Mes bibliothécaires me parlent de ce livre depuis des mois, et j'ai pu enfin accéder à cette lecture bienfaisante.

Lu en quelques heures, ce petit roman de science-fiction est tout le contraire des dystopies et des romans post-apocalyptiques dont nous abreuve la littérature, à commencer par le « 1984 » qui m'avait rebutée.

Ici, rien de tout ça : nous sommes dans le futur, les robots se sont révoltés bien des années auparavant et les humains ont tout simplement accepté leur départ de la civilisation humaine. Depuis, les hommes se sont adaptés et vivent heureux dans la bienveillance et le désir de bien faire en harmonie avec la Nature et la société. Dex, moine de thé, ne déroge pas à cette habitude de vie, et rend les gens heureux. Mais lui-même ne l'est plus, et veut à tout prix partir dans les régions non « civilisées », à la recherche de lui-même. Il rencontrera un robot bien humain !

A vrai dire, j'ai apprécié cette ambiance cocoon, pleine de douceur. Mais deux choses m'ont en énervée, et je m'explique. D'abord, comme Dex est un non-binaire, le pronom le désignant est « iel » pour le pronom -sujet, ou « lea » si c'est un complément d'objet direct ou indirect. Et le roman est truffé de ces pronoms, évidemment ! Je déteste l'écriture inclusive parce qu'elle complique la lecture, alors que la langue française est déjà si compliquée ! Je plains franchement les dyslexiques et tous ceux et celles (remarquez que je n'ai pas écrit « toustes celleux », horreur !!!) qui ont des problèmes de lecture et d'écriture !
Deuxième raison d'être chiffonnée : le roman ne donne pas de réponse à la question existentielle que se pose Dex. J'aurais voulu que cela soit plus creusé, mais tant pis. Il faut dire que je suis en train de lire en même temps, à petites doses, « le goût de vivre » d'André Comte-Sponville, qui donne moultes pistes de réflexion sur la nature humaine…

Je trouve que ce roman est une bonne approche de la réflexion philosophique, une approche, je répète, pas une réflexion approfondie. Il aborde la question de la nature et de la culture, du sens de la vie, de la nature humaine, de l'écologie.
Il y a une suite, et je la lirai peut-être.
Mais ne comptez pas que je me recycle en écriture inclusive !
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Étoile montante de la science-fiction américaine, Becky Chambers est avant tout connue pour sa série des Voyageurs qu'il lui a déjà valu moult nominations et récompenses. Cette fois, c'est avec une autre série qu'elle revient chez L'Atalante, celle du moine et du robot.
Dans un format novella, Un Psaume pou les Recyclés Sauvages nous emmène sur Panga, une lune paisible orbitant autour de la planète Motan, alors que Dex, personnage principal de ce récit, connaît une crise existentielle…

Dex en a assez de la ville. Et pas question de reprendre des études à son âge, c'est-à-dire vingt-neuf ans, dont une bonne partie passée au monastère en tant que moine de jardin. Non, si Dex doit changer de vie, il lui faut quelque chose de plus radical et de plus utile.
C'est ainsi qu'iel décide de devenir moine de thé et de se lancer sur les routes pour parcourir les villages alentour dans un chariot-vélo aussi robuste que polyvalent. Deux ans plus tard, renommé pour son talent et sa bonté, Dex se retrouve à nouveau en plein désarroi. Iel décide alors de rallier un ancien ermitage dans une région sauvage et reculée mais ne s'attend certainement pas alors à tomber sur… un robot !
Car sur Panga, les robots intelligents se sont émancipés depuis bien longtemps, vivants à l'écart de la société humaine et selon leurs propres règles. Omphale, le robot en question, semble sortir tout droit d'un vieux conte pour enfant. Intrigué, Dex va petit à petit nouer une relation d'amitié avec Omphale.
Becky Chambers aime l'avenir. On le sait depuis son premier roman mais celle que l'on désigne souvent comme l'une des figures de proue du courant hopepunk (un courant littéraire qui refuse la noirceur classique des écrits de science-fiction moderne au profit d'un futur plein de promesses et d'espoir) persiste et signe avec Un Psaume pour les Recyclés Sauvages.
La douceur du récit et la beauté de son cadre frappent d'emblée le lecteur. Nous sommes sur une planète où les humains semblent avoir tiré le meilleur parti de l'existence, une existence recentrée autour d'une religion polythéiste à la fois paisible et pacifique où il n'est plus question de rejet de l'autre ou de destruction de son environnement. La société dans laquelle évolue Dex est une société des plus progressistes, sorte d'utopie où tout le monde semble égal et où l'homme a enfin appris à vivre en harmonie avec la Nature qui l'entoure. Cette douceur se retrouve à la fois dans la plume de l'autrice mais également dans le déroulé du récit et la façon d'être des personnages. Il n'y a pas un gramme de noirceur dans cette courte histoire douce comme du miel.

Avec son côté contemplatif assumé, Un Psaume pour les Recyclés Sauvages prend le temps de s'interroger sur le monde alentour et, notamment, sur les relations qu'entretiennent les humains entre eux et avec la Nature. Panga a laissé derrière elle l'ère industrielle et vit dans une nouvelle configuration où l'on respecte la vie animale en la considérant comme précieuse et unique. Dex va aller à la rencontre des siens en leur proposant apaisement et réconfort mais c'est véritablement sa rencontre avec Omphale, un robot, qui va amener le récit sur un terrain encore plus passionnant.
À deux, Omphale et Dex se découvrent mutuellement et Becky Chambers s'amuse avec les clichés pour mieux les tordre et nous apprendre que l'apparence ne fait pas tout, que la nature des êtres vivants s'apprend et qu'elle ne va pas de soi. Petit à petit, Un Psaume pour les Recyclés Sauvages va réfléchir sur le sens de l'existence et sur le but même de vivre. de façon posée et remarquablement bienveillante, Becky Chambers marche dans les pas de Clifford D. Simak et de son Demain, les chiens pour nous donner une forme plus paisible et plus respectueuse de la vie après des siècles de civilisation humaine trempée dans la peur, une peur qui, elle-même, pourrait bien avoir un rôle à jouer.
Dex et Omphale constituent des points d'ancrage pour le lecteur à la fois atypiques et remarquablement humains, validant en soi le fait que peu importe ce que l'on est, nous pouvons tous mieux nous comprendre en prenant simplement la peine d'écouter l'autre.

Aussi doux que passionnant, Un Psaume pour les Recyclés Sauvages impressionne par sa capacité à refuser les clichés et la noirceur pour mieux capter la vérité de ses personnages, le tout en dissertant sur certains sujets cruciaux de notre société tel que le sens à donner à l'existence.
Becky Chambers est à l'image de ses personnages : intelligente, bienveillante et curieuse de tout… c'est certainement cela qui rend ses histoires si attachantes et importantes.

Lien : https://justaword.fr/un-psau..
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Beaucoup de très bonnes critiques pour ce court récit de Becky Chambers que j'avais beaucoup aimé dans la trilogie des Voyageurs (L'espace d'un an et autres), et il y a de quoi.
C'est attachant, charmant, philosophique, drôle, questionnant.
Attachant car les dialogues entre le moine et le robot sont décalés, puis bienveillants, puis complices.
Charmant car la plume de Becky Chambers est douce et magnifique.
Philosophique car on assiste là à un merveilleux conte.
Drôle car les dialogues entre Dex et Omphale sont souvent comiques.
Questionnant enfin car c'est le but de ce récit que d'essayer de répondre à la question du robot à l'être humain: "de quoi avez-vous besoin, et en quoi puis-je vous aider ?"
Car Dex, moine de thé, vient de quitter le confort de sa vie pour aller "ailleurs" et va tomber sur Omphale, robot de son état ; les deux poursuivront la route dans l'inconnu ensemble.
Ils sont d'abord sacrément déboussolés, mais finiront par "s'apprivoiser" malgré toute les différences issues de leur monde passé.
Vivement le prochain recueil : Une prière pour les cimes timides.

(seul bémol, Dex n'est pas il mais iel, et je trouve cela très pénible.
Cela n'apporte rien au récit. c'est inutile et c'est dommage.)

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Dans quelques temps, sur Panga.
L'humanité a frôlé la catastrophe. Elle a dû se recentrer et prendre enfin en compte la nature.
Les robots, quant à eux, ont décidé de quitter les hommes et de se réfugier dans la forêt.
Les deux communautés pensantes ne se sont plus vues depuis des siècles.
Dex est devenu moine du thé. Dans sa roulotte iel va de village en village offrir du réconfort grâce à ses breuvages concoctés sur mesure pour aider ceux qui viennent le trouver à surmonter des soucis, des tracas, des interrogations.
Mais iel aussi s'interroge.
Quittant le chemin balisé et rassurant, iel s'aventure dans les zones naturelles protégées. C'est là que l'impensable survient. Omphale, un robot, vient à sa rencontre, missionné pour prendre des nouvelles de l'humanité.
Ils vont cheminer ensemble, se découvrir et Dex va peut-être trouver des réponses à ses questions existentielles.
Attirée par le titre énigmatique je suis enchantée de cette découverte. Voici une lecture qui fait du bien.
Tout en douceur, toute de douceur, Becky Chambers propose avec cette fable une vision foncièrement optimiste de notre avenir commun sur notre encore belle planète, envisage une humanité enfin apaisée qui pourtant continue à se poser des questions.
La réponse est superbe.
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J'ai mis un peu de temps pour rentrer dans l'histoire... Ce froeur Dex, moine de thé, m'a laissé un peu perplexe au début.
Iel se cherche et n'arrive pas à comprendre ce qui ne va pas en iel. Cette introspection m'a paru longue mais elle prend tout son sens par la suite. Il fait la rencontre avec le robot Omphale qui veut comprendre comment les hommes. Mais Dex n'apprécie pas vraiment la présence d'Omphale... Ce dialogue entre Dex et Omphale est agréable à suivre et remet en cause notre vision de notre monde, même si tout se passe dans un futur lointain, sur une planète lointaine.
Je pense que j'étais un peu trop impatiente de relice Becky Chambers et j'ai été déstabilisée par ce début très lent, très posé. Finalement, c'est une belle découverte, très rafraichissant. J'attends un moment avant de poursuivre avec la suite pour bien digérer ma lecture.
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Dex ne trouve pas de sens à son existence, et décide pour cette raison de quitter son monastère pour devenir moine itinérant du thé. Sa mission : aller de village en village, réconforter les habitants qui le souhaitent avec un thé convenant à leur mal-être, ainsi que des paroles, des gestes... allant dans le même sens. Après un début laborieux, notre moine se prend au jeu, jusqu'au jour où il ne trouve de nouveau plus de sens à son existence, et choisit de sortir des sentiers battus... qui le mèneront à une rencontre inattendue mais salutaire.

Il y a un côté conte philosophique pas inintéressant dans ce bref récit, qui brasse des thématiques très actuelles pas inintéressantes non plus comme l'écologie, l'intelligence artificielle, l'effondrement potentiel de nos sociétés ultra-capitalistes... Mais je l'ai trouvé un peu trop artificiel, tant dans le développement de l'histoire que dans la caractérisation des personnages. Certes, le fait que cela m'ait fait penser à un conte a une incidence sur l'aspect schématique de l'ensemble, mais il aurait mérité davantage de "vie" pour un texte qui met justement au centre la vie, végétale, animale, humaine, artificielle...

Une découverte qui m'a laissé un peu sur ma faim, mais qui m'a tout de même donné envie de lire davantage Becky Chambers, peut-être le deuxième tome de cette série ? Voir si mes impressions se confirment.
Lien : https://www.aubonheurdesmots..
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Au Japon, il y a un courant qui s'appelle le " Mono no aware" où on trouve une certaine forme de beauté dans l'éphémérité (Pour en apprendre, allez lire Lily : Ici). Cela a inspiré de nombreuses oeuvres comme Aria, Escale à Yokohama ou plus récemment Frieren. J'ai retrouvé la même ambiance apaisante ici dans la SF positive de Becky Chambres qui nous emmène sur les routes avec un/une moine du thé et un robot.


J'entretiens une relation particulière avec Becky Chambers. J'aime ses textes courts comme ici où le format compacté de la nouvelle me convient à merveille. J'ai plus de mal avec ses romans où elle s'étale trop longuement et me perd avec son absence de tension narrative. Heureusement Un psaume pour les recyclés sauvages se présente comme une suite de nouvelles reprenant les mêmes personnages dans un périple existentiel, ce qui entre-découpe nos rencontres et me convient bien mieux.

Avec des couvertures fleurales très zen, on ressent avant même de commencer la poésie et la philosophie qui empreindront la lecture. le cheminement de la rencontre entre Dex et Omphale est matérialisée sur celle-ci, de même que les attitudes et postures de chacun. Dex est un/une moine non genré qui circule sur les routes à la recherche de gens à aider avec ses thés qu'iel concocte spécialement pour eux. Iel tombe par hasard sur Dex, un robot recyclé à partir d'autre, qui va lea (=lui) demander de cheminer avec iel. Un dialogue va s'engager entre eux autour de la vie, ses buts, leurs envies, leur identité.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume apaisante de l'autrice, que ce soit lors de ma rencontre avec lea maladroit(e), Dex, qui peine au début à trouver la bonne posture dans sa vocation, où dans ses descriptions de la nature dans laquelle iel chemine qui montre le recul des constructions humaines sur celle-ci, tel un retour aux sources. En lisant cela, j'ai de suite eu en tête des ambiances comme celles rencontrées dans Frieren ou Escale à Yokohama, entre fascination pour cette nature, apaisement grâce à celle-ci et réflexions également ce qu'elle est devenue, redevenue. Ce fut très relaxant. On est vraiment dans une ambiance zen et cela correspond bien à l'autrice et à ce qu'elle souhaite rencontrer.

Elle nous entraîne en effet, dans une vaste réflexion sur l'humanité, l'identité sous toutes ses formes, la conscience, la vocation, la vie, le but... Et comme en plus ces discussions ont lieu entre un robot et un(e) humain(e), ce qui rend cela encore plus intéressant et puissant. Cela participe à l'ambiance zen et asiatique du titre, rappelant les récits sur la vie et les enseignements de Bouddha par exemple mais à la sauce SF avec une dimension réflexive sur le rapport de l'homme/la femme à sa création, etc. J'ai aimé cette faisant apaisante de dialoguer là-dessus et de nous pousser à y réfléchir même si ça reste assez léger, reconnaissons-le.

Nouvelle belle surprise, Becky Chambers confirme qu'elle me séduit totalement dans ses formats courts. Avec une ambiance fortement inspirée de la philosophie Zen et du Mono no aware, ce premier tome d'une pérégrination entre un robot et un/une moine met joliment en scène leurs échanges philosophiques sur la vie et les relations sous toutes leurs formes. C'est apaisant et cela invite à réfléchir en même temps. J'aime beaucoup.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Avec "Un psaume pour lesrecyclés sauvages", Becky Chambers nous introduit dans un récit de science-fiction assez positif et calme, nous suivons les pérégrinations d'un moine du thé et d'un robot avec une conscience qui vont faire une joute verbale philosophique sur la vie, la quête de l'un et l'autre, les émotions et les sentiments, l'avenir, lors d'un voyage vers un ancien monastère.
C'est une histoire que j'ai bien aimé et que j'ai lu en une seule fois, il ne fait que 136 pages (mais une suite arrivera dans quelque temps).
Concernant les personnages, j'ai eu un peu de mal avec le personnage du moine "Dex" (qui est le narrateur) de par sa personnalité, un peu taiseux et bourru, par contre à l'inverse j'ai adoré le robot "Omphale" qui m'a subjugué de par sont humanité et ses réflexions souvent inattendues mais justes, c'est un personnage très accrocheur.
Les paysage se partage entre ville parfaite, campagne, villages agréables et nature sauvage et profonde, j'ai beaucoup aimé le voyage, et je vous invite franchement à prendre le même chemin car on ne va pas se cacher qu'un roman de science-fiction positive, ça ne se refuse pas, surtout quand Becky Chambers est aux commandes.
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Je viens de tourner la dernière page d'Un psaume pour les recyclés sauvages.
L'histoire est mignonne mais je m'aperçois que ce qui me plaisait dans les livres de Becky Chambers ne me séduit plus.
Si cette SF très douce, pleine de bienveillance, de tolérance, était la bienvenue à une époque où elle amenait un vent de fraîcheur et de simplicité, cela ne me suffit plus.
Dans ce roman, il ne se passe pas grand-chose. Il n'y a pas vraiment de péripétie, pas de suspense, de tension ou d'opposition.
L'auteur nous propose des histoires de plus en plus lisses et j'imagine mal poursuivre la série s'il n'y a pas vraiment d'enjeu.
Ce premier tome m'a donc déçue mais a manifestement trouvé son public si je me fie aux commentaires.
Je vous laisse donc le lire pour vous faire votre opinion.

Challenge multi-auteures SFFF 2024
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