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Au début de chacun des deux courts romans, l'autrice nous invite à allumer des copeaux d'aloès dans un brûle-parfum. Quand ils seront consumés, l'histoire sera terminée.

Les deux récits se situent dans le Hong Kong colonial du début du XXe siècle, au sein de la communauté chinoise d'une part et dans le milieu des colons britanniques d'autre part. Les personnages principaux, une jeune Chinoise et un Anglais d'âge mûr, sont tous les deux bernés par les mirages de l'amour et confrontés à la perte de leurs illusions, impuissants à réagir malgré les signes annonciateurs d'une catastrophe.

Le premier brûle-parfum m'a semblé assez classique et ne m'a pas complètement convaincue, mais le second m'a agréablement surprise. le style reste délicat, mais j'ai trouvé ce dernier texte plus original et touchant. L'histoire de ce professeur sans envergure dont la routine est bousculée par un mariage (pour le pire seulement) pourrait être comique si elle n'était pas aussi cruelle.
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Un livre laborieux mais surtout sans beaucoup d'intérêt culturel. La vie d'une jeune chinoise ambitieuse à Hong Kong sous la gouvernance britannique est tout sauf réaliste. L'écriture et la narration sont un peu empesées, il en ressort un certain ennui.
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Je me replonge avec plaisir dans les magnifiques nouvelles de Zhang Ailing avec ces deux brûle-parfums.

Cette auteure avait un talent fou et ce, dès l'âge de 23 ans, moment où elle a écrit ces deux nouvelles ainsi que ses oeuvres principales, nouvelles qui donnaient un très bon aperçu de son style et des thèmes qui lui tenaient à coeur.

Dans le premier brûle-parfum, Zhang Ailing nous narre le destin de Ge Weilong, jeune fille à Hongkong prise en charge par sa tante madame Liang. Zhang Ailing nous fait le portrait âpre d'une désillusion, d'une amiureuse déconvenue et désabusée dans ce Hongkong colonial étouffant.

Dans le deuxième brûle-parfum, nous intégrons le cercle des expatriés avec Luojie (Georges ?) Et sa nouvelle femme Suxi (Suzy ?). Là aussi il est question de désillusion et de destin brisé. La plume de Zhang Ailing est acérée et la critique envers une éducation extrêmement prude bien sévère (ce thème sera d'ailleurs repris par Ian McEwan dans son roman "Sur la plage de Chesil"). Nous y voyons une jeune femme ignorante de la vie maritale, ce qui portera de grands préjudices à son mari.

Zhang Ailing a une plume exquise, ses métaphores sont magnifiques et ses descriptions minutieuses. Elle nous donne moults détails sur les paysages, les vêtements, et installe une ambiance si particulière. Elle met en avant des destins de femmes, souvent malheureux, des femmes qui souhaitent s'échapper des carcans traditionnels mais rattrapées par la société étouffante, que ce soit la société chinoise ou celle formée par les étrangers en Chine.

La narration de ces deux brûle-parfums est très intéressante puisqu'elle commence en allument ce fameux brûle-parfum et se termine quand ce dernier s'éteint. Ce format nous montre que le temps nous est compté, que nous allons vers une fin inéluctable. Cela ajoute une tension dramatique au récit.

Je conseille de tout coeur à tous de découvrir Zhang Ailing, une auteure prodigieuse et intemporelle ! (En espérant que la traduction soit à la hauteur de la version originelle, mais je dois avouer que traduire une oeuvre de cette auteure est un exercice particulièrement difficile).
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Parfois, rarement, il m'arrive de ne pas aller au bout d'une lecture. Ces Deux brûle-parfums se consumeront sans moi. Aucune adhésion, adhérence, beaucoup d'agacement à lire des relations entre des personnages que j'ai trouvés sans profondeur, évoluant dans une société surfaite. Par moment, des relents de mes très anciennes lectures de Pearl Buck me sont remontés à la gorge. Et c'est là que j'ai feuilleté rapidement les pages jusqu'au bout sans vraiment les lire.
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Ce livre s'appelle Deux brûle-parfums comme il aurait pu s'appeler deux bulles de savon. Il rassemble deux romans fugaces et poétiques sur la vie à Hong-Kong au début du XXè siècle, dans ce style un peu éthéré qui caractérise à mes yeux la littérature asiatique.

La vie n'est pas facile là-bas à cette période-là, qu'on soit homme ou femme, Occidental ou Chinois, riche ou pauvre... Il y a des malheurs pour tous les goûts, même pour les amoureux ordinaires qui veulent juste profiter de leur nuit de noce.

Chaque histoire pourrait se résumer en quelques lignes, et le talent d'Eileen Chang tient à sa façon de décrire les émotions et les ressentis sans jamais les nommer, ou de créer progressivement l'ambiance délétère qui rendra le dénouement possible. Sous des dehors légers et beaux, elle montre la cruauté et la folie des personnages.

Je ne suis pas sûre que ces brûle-parfums éclaireront longtemps mes rêves, mais ils ont joué leur rôle : m'éclairer quelques instants, sur la nature humaine et la vie coloniale, mais aussi m'éclairer tout court par leur simple beauté.

Challenge Multi-Défis
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Deux longues nouvelles, ou courts romans composent ce livre. Dans le premier, une jeune femme, Wei-lung vient solliciter une tante inconnue, considérée un peu comme la honte de la famille, de l'aider à rester à Hongkong pour terminer ses études, alors que la famille repart pour Shanghai. Madame Liang, accède au final facilement à la demande de Wei-lung, pensant d'une façon très cynique y trouver son compte. Wei-lung va découvrir un monde très loin de celui qu'elle a connu jusque-là, avec des dangers et tentations qu'elle ne soupçonnait pas.

Dans le deuxième texte, c'est un respectable professeur anglais de Hongkong qui se trouve soumis à une tentation trop forte, en la personne d'une jeune fille de bonne famille, qu'il ne peut s'empêcher de vouloir épouser. A ses risques et périls…

Les textes d'Eileen Chang, ironiques et brillants, décortiquent les âmes, les sentiments, les apparences sociales, les égoïsmes et stratégies. L'amour semble être une duperie, ne mener qu'à la catastrophe, au malheur. Sa peinture de la société anglaise est un peu moins convaincante, peut-être un peu caricaturale, même si elle pointe une hypocrisie, une façon d'éduquer les filles et de poser les rapports entre les hommes et les femmes basé sur des mensonges. Mais au final, les façons de faire chinoises, plus pragmatiques et franches, ne sont pas moins cruelles et destructrices sur les êtres. Il semble difficile, voire impossible de bâtir des relations sincères, sans arrière-pensée, sans instrumentaliser l'autre. le poids de la famille, des structures sociales, de l'argent, des convenances, est très lourd.

Eilleen Chang écrit des textes dans lesquelles les relations amoureuses occupent une place centrale, mais totalement dénués de tout sentimentalisme. Sa plume est acérée, son oeil ne laisse rien échapper. C'est cruel sans doute, mais elle n'est pas dépourvue d'intérêt, voire d'empathie avec ses personnage, et il y a un certain humour malgré tout. Un ton et une écriture vraiment très personnel en font un auteur passionnant. Dommage que ses romans et nouvelles ne soient pas plus traduits en français.
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Une écriture étonnamment délicate pour relater des vies atrocement mutilées... J'oserai dire que, pour moi, ce roman est le reflet de la culture chinoise du XXe , j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, malgré le message mortifère que véhiculent ces deux brûle parfums.
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Eileen Chang est une écrivaine née en 1920 qui a commencé à écrire dès ses vingt ans et a fini sa vie en 1995 à Los Angeles. Deux brûle-parfums est écrit en 1943. Je ne suis point féru ni même amateur de littérature asiatique, j'ai toujours un peu de mal à entrer dedans. Ce livre fait un peu exception, parce que j'y ai trouvé beaucoup de charme et d'élégance dans l'écriture, dans les histoires joliment racontées qui sont quand même assez terribles, désenchantées et font la part belle à des personnages qui ont franchi les limites de la bonne société (notamment dans le premier brûle-parfum). Quelques passages descriptifs m'ont semblé longs, répétitifs, mais l'ensemble est plaisant, feutré, rien n'est expressément dit, tout est suggéré ; là où l'on aurait pu faire un roman trash, l'auteure fait dans la délicatesse. Elle crée des personnages en proie aux soucis de l'époque dans la belle société argentée ou en grand désir de l'être. Les passions, les ruses, les mises en scène, la rumeur, rien n'est éludé. Ni même le racisme ordinaire en cours à Hong Kong à l'époque : "Mais oui, (...) je suis une sang-mêlé, moi aussi j'en souffre. Regardez, les seuls partis que nous pourrons trouver, ce sont des garçons comme nous. Certainement pas des Chinois, parce qu'avec notre éducation étrangère nous ne pouvons pas nous entendre avec les Chinois de souche. Pas des étrangers non plus ! Lequel parmi les Blancs qui vivent ici n'a pas de préjugés raciaux ? Et même si l'un d'entre eux voulait un tel mariage, la société s'y opposerait. Celui qui épouse une Orientale, il peut faire une croix sur sa carrière. Personne, de nos jours, ne serait encore assez stupidement romantique pour s'y risquer." (p.69/70) Comme quoi, rien en change...

Pour résumer : une bien agréable surprise que cette traduction -tardive- d'Eileen Chang qui n'a rien à envier aux meilleurs écrivains occidentaux de l'époque tant par son écriture que par l'ambiance qu'elle crée, charmante, très bonne société anglaise du début du siècle dernier avec des personnages ciselés, totalement coincés par les carcans de la société dans laquelle ils vivent.
Lien : http://lyvres.fr
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Ce livre rassemble deux petits romans, intitulés :"brûle parfum - copeaux de bois d'aloès". Ils racontent l'histoire de deux vies qui se consument. L'une plus lentement que l'autre. Sous des dehors jolis, raffinés, nous assistons à une sorte d''etiolement d'un côté comme de l'autre. Ce livre est une lecture aigre douce un peu ambiguë comme il s'en rencontrent souvent dans la littérature orientale.

Tout le long de ce deux récits, le rappel de ces copeaux qui se consument nous est fait au travers d'indices tels que des brûlures diverses, des trous dans les objets, etc. et la vision poétique n'en est que sublimée, ravissante. On pourrait lire le livre deux fois et y trouver de nouvelles choses.

Dans le premier récit, il s'agit d'une collégienne, Wei-Long, qui vient solliciter sa tante Liang, afin que celle-ci puisse éventuellement subvenir à ses besoins. Commence alors pour elle une nouvelle vie dans sa nouvelle demeure, avec cette tante qui est courtisée et qui mène grand train. Wei-Long tombe amoureuse d'un jeune homme lors d'une fête, et c'est de cette histoire compliquée dont il s'agit. Je ne vous raconterai pas tout, mais un des grand mérites de ce livre est aussi de vous prendre par la main pour vous faire réfléchir beaucoup beaucoup.

Pour le deuxième récit, il s'agit d'un couple de jeune mariés, Roger et Susie. Susie le soir des noces, fait une fugue, et met Roger dans un embarras monstre, si bien que le futur devient soudain pour lui une perspective assez angoissante.

J'ai aimé cette lecture, pleine de richesses et de délicatesse. À lire bien-sûr.
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e roman est l'union de deux nouvelles construites sous forme de diptyque. Dans chacune d'entre elles, un personnage apprend à ses dépens que la réputation peut détruire une vie.

Le premier brûle-parfum met en scène Wei-Lung est une jeune fille issue d'une famille modeste. Elle n'a pas d'autres moyens pour continuer ses études de se rapprocher de sa tant et de solliciter son aide. Cette tante, elle ne l'a jamais vu, celui ayant été rejetée par la famille à cause de sa condition de femme aux moeurs libres. Cette dernière accepte à contre coeur d'aider sa nièce, elle a dans l'idée de profiter de la jeunesse de Wei-Lung pour attirer les jeunes prétendants auprès d'elle.

Dans le second brûle-parfum, Roger Empton, un anglais, professeur à l'université va épouser Susie. Susie est une magnifique jeune fille, anglaise également. Elle a été élevée par sa mère seule et les choses de l'amour lui sont totalement étrangères. Ce jour doit être le plus beaux de leur vie…

C'est deux histoires ont comme point commun qu'elles déroulent toutes deux à Hong-Kong (dont le nom signifie port parfumé), une région dans laquelle les anglais sont établis et avec eux leurs habitudes, lorsque la tante de Weih-Lung organise des fêtes, elles ont des senteurs très européennes. Elles mettent également chacune en scène une jeune fille qui va découvrir la vie, les autres. L'une est chinoise, l'autre anglaise. Elles n'ont évidemment pas le même rôle dans le récit mais le parallèle entre elles est très intéressant voire édifiant.

J'ai une nette préférence pour le second récit dans lequel je suis entrée plus rapidement et qui m'a davantage déroutée.

Je trouve le titre, Deux brûle-parfums parfaitement bien choisi, comme un brûle-parfum ce texte subtil et entêtant. C'est lorsqu'il s'éteint que l'on commence à s'en imprégner et que l'on aimerait continuer et découvrir comment chacun va poursuivre son chemin.

Lien : https://mesexperiencesautour..
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