Petit traité d'intolérance, tome 1 : Les fatwas de Charb

Charb a été lâchement assassiné le 7 janvier 2015 parce qu'il avait un peu trop tendance, paraît-il, à plaisanter sur des sujets sensibles comme la religion. Je n'ai jamais été une grande adepte de l'humour « Charlie Hebdo » mais la presse satirique a tout à fait sa place dans un pays comme la France. N'en déplaise à certains, on est encore dans un Etat de droit !

Charb, donc, dans ce contexte et avec sa plume acérée, démarre tous les billets de ce petit bouquin humoristique par « Mort à ». Tout le monde y passe : les graphistes, les journalistes, les trentenaires, les fumeurs, les actionnaires et même les moustaches de Bachar El Assad !

Ce petit livre traînait à la médiathèque en attendant de retrouver son rayonnage, je l'ai donc pris par hasard et je ne pense pas que cela aurait été le cas s'il n'y avait pas eu d'attentat perpétré contre Charlie Hebdo. Personnellement, je n'ai pas aimé car je n'ai pas tout à fait les mêmes opinions que Charb. On peut y déceler parfois un peu de méchanceté, d'autres fois il se préoccupe carrément de choses dont tout le monde se fout (si les gens aiment le bleu lavande, ça les regarde). Restent certaines phrases ou opinions m'ont quand même arraché un petit sourire.

Transcendant avec un humour noir la mort, celle dont il était menacé (et qui l'a pris!), Charb propose des fatwas dépourvue de sérieux, mais qui frappent juste, contre les serveurs sexistes, contre les gens qui collent "Bébé à bord" sur leur bagnole...
C'est drôle et percutant.
Quelle perte, de ne plus avoir Charb !

Une soixantaine de notes d’humeur parsemées de touches d’humour, toujours sur le même principe : ½ page d’une caricature suivi d’un titre sur le modèle « Mort à/au/aux… ! », 1 page de texte, et pour finir ½ page de blanc pour reprendre son souffle.
Tout n’est pas bon, ce n’est pas à prendre au pied de la lettre, c’est souvent très cru, mais au moins ces textes ont-ils pour intérêt de réinterroger la société, voire de nous faire nous interroger sur nous-mêmes.

Ma sélection de nouvelles :
- Mort aux théoriciens du rire !
- Mort aux chaussures qui font mal !
- Mort aux lâchers de ballons !
- Mort au vote utile !
- Mort aux has been !
- Mort aux fumeurs !
- Mort aux marchands de fringues !
- Mort aux concepteurs de portables !
- Mort aux serveurs sexistes !
- Mort à ceux qui ont peur de mourir !

Tout ou presque est dans le titre, Charb ne fait pas dans le consensuel. Précisons que je ne le connais pas plus que ça, lui ou son journal, mais un petit coup de lance flammes de temps en temps, ça dégage les neurones et fait vibrer les synapses.

A quoi s'attaque-t-il dans ces courtes chroniques écrites au scalpel? (signalons aussi que "le monsieur il dit des gros mots")(un poil trop pour mon goût, je l'avoue, ça n'ajoute rien à l'efficacité de la démonstration, mais ça doit faire partie du jeu). A tout. Mort aux bistrotiers carafobes! Mort aux bizutages qui tournent mal! Mort au champagne obligatoire! Mort au jour d'aujourd'hui! Mort à la boule de glace vanille! Mort aux parents d'élèves! Même à Mort aux couples avec enfants! (oui, il n'épargne rien)

Plus inattendu, Mort aux sourires dans le métro! Mort à Brassens! Mort aux dictons! Mort aux trains qui arrivent à l'heure! Mais finalement assez convaincants...
A ne pas lire d'affilée, bien sûr. Et avec une bonne dose d'humour au 25ème degré ou d'auto dérision.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..

Charb, assassiné le 7 janvier 2015 lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, avait publié un ensemble de chroniques, Manuel de l'Intolérance, surnommées ironiquement "Les fatwas de Charb".
Il n'est pourtant pas question dans ce livre d'un réquisitoire contre les fanatiques de tout poil – qu'ils soient catholiques, musulmans ou juifs – mais de portraits féroces de ces sinistres individus que nous avons tous côtoyés ou de ces petits faits modernes qui peuvent nous pourrir la vie. Prenant à témoin le lecteur ("Je pense que vous serez tous d'accord avec moi..." est la locution qui clôt chaque billet), Charb ne prend aucun gant pour tirer à boulet rouge sur les jeunes papas gâteaux (et gâteux), les toilettes de train, les serveurs misogynes, "les radins de l'amour", les tongs, les lampes basse tension ou les tics de langage ("je gère"). Autant de travers de la vie contemporaine condamnés sous forme de "fatwas" par un Charb drôle et cinglant.
L'auteur termine ce recueil par un article sur "Mort à ceux qui ont peur de mourir". Un dernier billet qui prend tout son relief depuis la tuerie de Charlie Hebdo, transformant du même coup ce Manuel de l'Intolérance à l'humour très noir (sorti la première fois en 2009 mais réédité après les attentats de Paris) en une oeuvre poignante.
Un tome 2 de ces fatwas impertinentes est sorti trois mois avant l'assassinat du directeur de Charlie Hebdo.
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..

Un livre sans prétention, qui se moque des conventions, ou Charb se livre à l'exercice de la dérision sur ce qui fait notre quotidien.
On pourrait en résumé prendre cette formule qu'il aurait apprécié, comme un clin d'oeil au destin et à la tragique absurdité "Il tire sur tout ce qui bouge...". Merci à Charb

Je connaissais un peu Charb à travers Charlie Hebdo et Maurice et Patapon. Quand on m'a offert le petit traité sur l'intolérance il y a quelques semaines, je me suis dit pourquoi ne pas découvrir un peu plus l'oeuvre de ce dessinateur mort le 7 janvier dernier…

Le livre est divisé en cinquante neuf petits chapitres dans lesquels il fait ses propres fatwas. Elles sont courtes, grinçantes, marrantes et souvent pleines de vérités. Certes, quelques unes sont moins réussies que d'autres mais en majorité elles sont bien trouvées.

L'écriture est incisive, parfois un peu vulgaire. Cependant, cela va avec le ton de son petit traité d'intolérance.

Voici certains billets qui ont retenu mon intention : « Mort aux serveurs sexistes », « Mort aux doudous », « Mort aux chiottes de trains », Mort à ceux qui rentrent d'Inde », « Mort au lâchers de ballons »… Il y en a tant qui sont bonnes qu'au lieu de toutes les citer, je vais plutôt vous les laisser les découvrir…. Et puis, cette réédition ne coûte que trois euros donc pourquoi s'en priver…

Lien : http://mapetitebibliotheque...

« Mort au(x)… » voici commencent tous les titres des articles, brèves, satires ou tout ce que vous voulez qui a à voir avec des propos corrosifs, sanglants et surtout ne pardonnant rien à personne.

Charb, alias Stéphane Charbonnier, directeur de publication de Charlie Hebdo – oui, le gentillet petit journal qui adore se faire incendier pour…. faire raquer les compagnies d'assurances bien sûr !! – nomme lui même ces petites critiques des fatwas, une appellation somme toute dénuée d'une quelconque connotation religieuse.

Tout y passe, accrochez-vous, vous allez vous faire décaper à coup de Destop, ou de Domestos, il ne se préoccupe guère de cette distinction.

Attention les pue-des-mains, les tongs, les chauves à perruque, les moustaches de Bachar Al-Assad, les supporteurs de rugby ou encore ceux qui rentrent d'Inde : vous n'allez pas vous relever de la taloche qu'il va vous mettre.

Charb propose ainsi, concernant les slameurs, « qu'il faut scier les cordes vocales de ces curés de la poésie avec une lime ongles rouillée » ou encore concernant la business class « qu'il faut enfermer à vie les directeurs des compagnies aériennes dans des chiottes d'avion et de ne les nourrir qu'avec des biscuits apéritifs ».

Vous l'aurez compris, la subtilité n'est pas son fort et tant mieux, je me suis tellement marré en lisant ce livre qu'il m'a rappelé le bien fade Ca m'agace de Fournier, politiquement correct mais bien moins incisif à mon goût. Car, dans le fond, ce livre, accumulation et/ou synthèse de la « rageuserie », montrera quelque chose d'intéressant : que la même personne rira d'un article en disant qu'il est top et sera choquée par un autre puisqu'après tout, celui-ci ne répondra pas à sa compréhension de la vie, la seule acceptable ou du moins non critiquable…

Cela voudrait-il dire que nous sommes réellement intolérants ?? Zut, je suis paumé…

Allez, pour son prix ultra modique, il vaut bien l'achat !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.
Lien : http://monsieurtouki.wordpre..

C'est une vraie fontaine de jouvence que ce livre. Tout le monde en prend pour son grade. J'ai particulièrement apprécié la fatwa des amis qui reviennent d'Inde. Je ne connais pas ce journaliste et regrette vivement son décès. Pour 3 euros on achète de l'intelligence

Le rire est le propre de l'homme.
Peut-on rire de tout ? Avec n'importe qui?
Il n'y a pas de code du rire, l'humour caresse surtout nos émotions .selon la société qui nous à façonnée et l'humeur du moment ....
Ces petits textes acides, cassants, tous ces pamphlets d'ironies embrassent nos lèvres de petits rictus légers, sourire, rire mais aussi d'indifférence, de dédain.de froideur aussi...
Tous ces textes sont une provocation en soi comme peuvent aimer les chroniqueurs et caricaturistes de Charlie Hebdo...Cette humour noire est plaisant m'amuse beaucoup même si ces textes sont inégaux...
Tout est forme de rire, tout est rire, ces 58 Morts Aux...est un génocides à la bêtise par la bêtise...Les doudous.radins,jeunes pères, mal rasés, graphistes, tatoués,indécis, slameurs,fumeurs, détergents, trentenaires, festivals et j'en passe sont passés au crible, à la moulinette avec facilité et humour.....
Venez participer aux massacres de ces hurluberlues, têtes de turque de Charb