AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782366580495
223 pages
KERO (23/05/2013)
4/5   17 notes
Résumé :
Ces histoires, c'est notre histoire, celle d'une femme qui chemine au bord du précipice. Filles, mères, maîtresses, ou simples passantes, les héroïnes de Catherine Charrier se retrouvent confrontées à une situation presque banale et pourtant déterminante. Moment de bascule que toute femme est amenée à connaître. Un regard croisé à travers la vitre d'un bus, un deuil un ourlet mal repassé peuvent devenir cet à-pic, provoquer ce vertige, à partir duquel on sait que pl... >Voir plus
Que lire après La fréquentation des à-picsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
4

sur 17 notes
5
2 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
La fréquentation des à-pics, un titre énigmatique qui prend tout son sens au fil des nouvelles de ce recueil. L'auteure y égrène, tels des instantanés, des moment de vie de femmes, de la petite fille à la mère, de l'épouse à la veuve, de l'étudiante à la passante, de la séductrice à la junkie... Des femmes de tous âges, des années cinquante à nos jours, confrontées à un choix, à une situation dramatique, à la culpabilité, à la peur, à la maladie, à la mort, à la passion dévastatrice, à l'ineffable, aux comportements des autres … Devant elles, un regard, un visage, un mot, un geste, une image, l'imprévisible, l'incompréhension.
On croise leur existence juste avant qu'elles chavirent. Ces funambules sur leur fil, on les connait, elles nous ressemblent un peu. Elles avancent, prennent des décisions bonnes ou mauvaises, elles tracent leur route, rencontrent des obstacles, subissent des déconvenues, mais toujours se relèvent, tentent de trouver une place, leur place. Des femmes éprises de liberté...
Viviane, Maud, Irène, Anne, Laure, Carole, Claire, Marie, Valérie... autant d'équilibristes qui font face à la tristesse d'un divorce, à la douleur de la mort d'un proche, à la difficulté d'être mère, à la révélation de secrets de famille bouleversants, à la colère et à l'impuissance face à la misère... ainsi qu'à des événements plus anecdotiques, furtifs le plus souvent, mais qui s'inscrivent pour toujours dans leur mémoire.
Catherine Charrier nous emporte dans son sillon. Elle décrit parfaitement la réalité du quotidien et avec intelligence, délicatesse et pudeur, explore l'intime. le regard posé sur ses personnages est empli de bienveillance. Son écriture est alerte voire un peu trop précipitée par moment. Et si on rencontre de très jolis passages poétiques, d'autres apparaissent plus abruptes mais cela peut être un parti-pris.
Des nouvelles bien ficelées et une résonnance maîtrisée entre chacune d'elles.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
Commenter  J’apprécie          130
Une émancipation féminine à hauts risques

palpite au creux du receuil de nouvelles de Catherine Charrier dont les héroïnes sont confrontées à un moment de leur vie (petite fille, femme, mère orpheline de ses parents) à une part d'inconnu d'elles-mêmes.
Cet instant est parfois une rencontre, un évenement : le regard extérieur les fige alors à leur état naturel de femme souvent avec brusquerie.
Parfois, les liens familiaux, la maladie ou la mort font jaillir une force nouvelle et construisent ou consolident leur identité en tant qu'individu.
"La fréquentation des à-pics " est une fine observation du moment qui menace ce fragile équilibre entre une empathie féminine revendiquée et le lourd apprentissage de la vie.
L'écriture est remarquablement fluide et limpide malgré la tonalité assez sombre des histoires vécues par l'auteure ou librement inspirées par d'autres.
Un très beau moment de lecture pour tous, hommes et femmes.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Kero.
Commenter  J’apprécie          120
Ce sont des histoires de femmes et de filles qui cheminent au bord du précipice. Parfois, elles le voient et il leur vient un brin de vertige, mais, la plupart du temps, elles l'ignorent. Elles se tiennent là comme si de rien n'était. La falaise est escarpée, mais sous leurs pieds la terre est ferme, et puis elles font attention. Sans doute les femmes fréquentent-elles les à-pics depuis longtemps, rompues au maintien en équilibre, mais il me semble qu'entre les années cinquante et aujourd'hui, elles ont exploré ce les alpinistes appelleraient des voies nouvelles, dont il n'existait aucune carte, aucun repère. Elle n'avaient développé aucune tactique, rien ne leur avait été transmis, et pourtant elles sont passées.

Cet extrait de la préface présenté admirablement les dis-huit textes de ce recueil. Des tranches de vie vécues entre les années cinquante à nos jours, une soixante d'années où le monde a changé et où les femme ont suivi dans ce mouvement. Avec bonheur, appréhension ou à tâtons. Catherine Charrier raconte ces moments où tout change face à une situation déstabilisante ou nouvelle. du passage à des responsabilités d'adulte pour une adolescente après les vagues de mai 68 à l'interdiction d'une union mixte considérée comme interdite en passant par une enfant qui découvre que l'acte d'aider des autres n'est pas facile et la fin d'un mariage au tribunal, l'auteure nous immerge dans l'intime, le ressenti des protagonistes. Les émotions mais aussi des des sourires nous cueillent au passage avec une poésie, cette pudeur et ce respect de l'auteure. Elle est là pour retranscrire et non pour juger. Nous aussi d'ailleurs.

Des tranches de vie qui s'apparentent au quotidien, au plus près des femmes et des instants fugaces ou plus empreints de faits qui en disent beaucoup.
Depuis l'Attente, Catherine charrier a acquis une plus grande maîtrise, a gagné en force dans son écriture. Pari réussi avec ce recueil à la portée universelle à mettre entre toutes les mains des toutes les femmes !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          100
Épouses, mères, grands-mères ou petites-filles, de l'immédiat après-guerre au XXIème siècle, Catherine Charrier s'attache à nous peindre ces femmes qui connaissent La fréquentation des à-pics.
Rien de spectaculaire pourtant mais des situations sur le fil du rasoir, des prises de consciences infimes mais marquantes, des vies simples capturées dans la durée ou en un fragment et qui possèdent une intensité extrême. Des détails capturés, un bisou sur une nuque paternelle dans une 403, et c'est tout l'amour d'une ex-petite fille qui reparaît. Cela peut être aussi un regard suffisamment aigu pour prendre conscience d'une injustice, d'une violence banale et l'on bascule dans la "désillusion sombre et imbécile des adultes." Mais ce sont également des repères lumineux qui apparaissent dans la trame des jours, une amie qui tend la main quand le monde se dérobe sous vous, des éclaircies dans le malheur.
On sent beaucoup d'empathie de la part de l'auteure car toutes ces histoires, vécues par elle ou qui lui ont été confiées, sont racontées avec pudeur et sensibilité. J'ai mis du temps à entrer dans la première nouvelle, Irène, car je craignais la caricature, l'histoire déjà rabâchée (une jeune française s'entichant d'un GI noir) mais , au fil du récit, les descriptions pleines de luminosité et de sensualité ont fait que j'ai pu accepter l'attitude de cette femme libre, plus femme que mère. Une très jolie découverte !
Commenter  J’apprécie          70
Des femmes confrontées à des situations presque banales et pourtant déterminantes,nous annonce la quatrième de couverture. 
Cela donne un bon aperçu de ce recueil de nouvelles, qui dresse à la manière d'un collage une série de moments de vie fondateurs pour les héroïnes. Fragments de vie, mais d'une vie courante, parfois anodins, parfois tragiques, décrits avec justesse, sans fard, sans emphase, mais avec empathie.

Il est possible qu'une partie du charme de ce livre soit lié à des échos de situations  vécues certes hors d'Alençon mais qui éveillent des souvenirs (l'orange, somptueux cadeau des Noëls de nos parents; le pavillon familial d'Alençon, son sous sol, son perron, sa tonnelle, ses tuiles mécaniques, dont la banalité n'appairait qu'après une longue prise de recul ).

Mais il me semble que l'intérêt de ce livre va au delà, donnant à voir comment peut se façonner la personnalité d'une femme (une , même si chaque nouvelle a une héroïne différente), via une série de faits d'événements, qui pourraient ne pas attirer l'attention, alors qu'ils vont imprimer une marque durable à sa personnalité.
Bonne lecture!
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
 La porte était lourde, de celles qu'on ne ferme pas si facilement : à cause d'Alzheimer, on avait mis ces mécanismes spéciaux qui empêchent les malades de refermer seuls leur porte. Je suis partie en la claquant, il n'y avait pas d'autre solution. Étrangement, ce geste était en accord profond avec ce que je ressentais, une rupture définitive, au vu et au su de tous, une certitude éclatante, cette porte qui claquait comme un étendard, celui de mon chagrin. J'ai traversé un couloir peuplé de zombies, je ne le reverrai plus vivant, je ne reviendrai plus ici, la voiture a roulé vite!
Commenter  J’apprécie          90
Ce sont des histoires de femmes et de filles qui cheminent au bord du précipice. Parfois, elles le voient et il leur vient un brin de vertige, mais, la plupart du temps, elles l’ignorent. Elles se tiennent là comme si de rien n’était. La falaise est escarpée, mais sous leurs pieds la terre est ferme, et puis elles font attention. Sans doute les femmes fréquentent-elles les à-pics depuis longtemps, rompues au maintien en équilibre, mais il me semble qu'entre les années cinquante et aujourd'hui, elles ont exploré ce les alpinistes appelleraient des voies nouvelles, dont il n'existait aucune carte, aucun repère. Elle n'avaient développé aucune tactique, rien ne leur avait été transmis, et pourtant elles sont passées.
Commenter  J’apprécie          70
 J'ai dix ans et je suis libre, libre comme l'air, comme un papillon dans l'air. Je pédale comme une dératée dans le vent d'automne. Ma liberté est cet animal de fer et de caoutchouc qu'on nomme alors minivélo (…). Je le dirige avec un doigté et une adresse d'amazone : je suis passée maîtresse dans l'art du zéro main, zéro pied, et j'envisage la prochaine étape – le zéro fesse – comme une perspective de jouissance vélocipédique absolue et l'achèvement de ma quête d'apesanteur. Je vis mes chutes, trop rares et trop bénignes pour freiner mon allégresse, comme quelques concessions, admissibles, aux lois de la physique universelle, qui ne sauraient s'appliquer à mes rapports avec ma fougueuse machine.
Commenter  J’apprécie          40
"Pédaler vite sur ce chemin, fort, Viviane, pédaler pour faire quelque chose, je sens que j'ai quelque chose à faire, pédaler pour le dire, vite. Viviane, j'ai cette mission, pédaler pour rentrer à la maison, j'ai trouvé une petite fille, pédaler pour le dire, Viviane, le crier, pédaler sans détour.
J'ai trouvé une petite fille.
J'ai trouvé une petite fille."
p177
Commenter  J’apprécie          70
Pourquoi cet acte si simple, si gentil, comme a dit la maîtresse, se heurte-t-il à tant d’obstacles ? Elle devine sa propre naïveté, et que sa volonté, même forte, ne pèsera pas lourd dans ce monde compliqué et imprévisible qui s’est dessiné sous ses yeux ce soir.
Commenter  J’apprécie          80

Videos de Catherine Charrier (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Charrier
"Une grande saga qui commence au 19 ème siècle en Savoie et qui vous fait découvrir le monde de l'hôtel des ventes de Drouot et des commissionnaires. Mais aussi des intrigues qui se jouent dans le monde de l'Art... C'est un grand roman d'aventure !" - Gérard Collard.
Savoie, juin 1861. François Claret épouse Berthe et, dès le lendemain, quitte son village d'altitude pour s'installer à Paris et devenir "col rouge", soit commissionnaire de l'hôtel des ventes de Drouot. Il découvre un lieu époustouflant où les oeuvres d'art changent de main et de destin en un éclair, dans une fièvre électrique. Catherine Charrier nous plonge dans l'intimité des commissionnaires de l'hôtel des ventes, ces Savoyards qui pendant cent cinquante ans ont régné sans partage sur des millions d'objets.
À retrouver sur notre librairie en ligne : https://lagriffenoire.com/col-rouge.html
Livraison partout en France métropolitaine à 0,01 € à partir de 40€ d'achat !
+ Lire la suite
autres livres classés : recueils de nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3661 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..