Miroirs en échos

Miroirs en échos - François-H Charvet - Peintures de Magali Mélin - Collection l'Orpiment - Éditions le Réalgar. Lu en janvier 2019.

Merci aux éditions le Réalgar, que je découvre, et à l'opération Masse critique Babelio de janvier 2020 pour ces poèmes arrivés dans ma boîte aux lettres, accompagnés d'une lettre m'en souhaitant bonne lecture et d'un marque-page noir/blanc illustré par une superbe tête d'indien avec sa coiffe de plumes. Des petits détails qui font bien plaisir.

Et ma lecture fut bonne

Un recueil de poèmes qui parlent de solitude, du temps présent, du temps passé, du futur aussi, c'est mélancolique, parfois triste, mais ne dit-on pas "que les chants les plus tristes sont les chants les plus beaux" ? Il en est de même pour ce qui concerne les poèmes (à mon avis).

La plume de l'auteur est délicate, aérienne, elle nous transporte dans des moments de vie, toujours avec une pointe de mélancolie, un peu comme s'il exprimait des regrets, des souvenirs.

Les illustrations de Magali Mélin, bien noires, expriment très bien la tristesse qui se dégage des mots de François-H Charvet. Elles me font penser à un certain tableaux de Edvard Munch "Le cri". Magali Mélin est une artiste lyonnaise qui expose régulièrement en France.

Voici un extrait d'un poème que j'aime particulièrement, je dis un extrait parce que les poèmes de François-H Charvet sont longs.

Page 70
"Je t"emprunterai
Tes yeux pour mon vrai visage.
Tes mains pour ceux que tu auras aimés.
A ton pas
Je renouerai les fils de ma trame
dépossédé
comme l'inconnu fait volte-face
dans l'abandon du brusque familier...

Et celui-ci :
page 22
Odeurs à corps de poivre et de poudre,
D'abîmes.
Sur leurs peaux l'alcool
Et l'étuve d'une après-midi d'août.
Corde tendue.
...

Je picorerai de temps à autre l'un où l'autre de ces poèmes, et m'attarderai dans les illustrations de Magali Mélin qui malgré leur noirceur me fascinent.

Mauvaise pioche poétique pour moi, hélas, que ce recueil obtenu en Masse critique! Merci, en tout cas, à Babelio pour cet envoi.

Avant de l'ouvrir, ce beau livre en papier glacé laissait présager une découverte intéressante, d'autant plus que le titre me plaisait beaucoup. Et qu'il était illustré de peintures.

J'ai très vite déchanté...Les textes m'ont , dans l'ensemble, peu attirée car trop narratifs, ou hermétiques, et utilisant l'anaphore de façon répétitive. Le thème essentiel de l'écriture était pourtant original et source d'imagination: impressions fugaces devant des passants, rencontres d'inconnu(e)s en marchant, visages aperçus... Seuls quelques vers m'ont émue. Et le poème en prose dédié à la fille du feu. Je ne suis sans doute pas la lectrice qu'il fallait pour cette oeuvre. Je suis sûre que d'autres sauront y trouver leur plaisir.

D'autre part, j'ai conscience que mon impression est tout autant subjective que pour les textes, les peintures de Magali Mélin m'ont profondément déplu, désolée, mais je ne pouvais pas ne pas en parler: des visages tourmentés, déformés, cauchemardesques , dans des tons gris et noirs funèbres.

Bref, je n'ai pas été séduite, c'est le moins que l'on puisse dire. Je n'ai même pas envie de citer quelques vers, comme je le fais d'habitude. Je m'en excuse auprès de l'auteur, à qui je souhaite le meilleur.

Je suis tombée en amour pour certains mots, certains poèmes de ces "Miroirs en échos" agrémentés de peintures de Magali MÉLIN. J'ai été moins convaincue par d'autres. Mais dans l'ensemble, je garde une impression de délicatesse, d'instants volés, de tranches de vie mis en mots par François-H CHARVET. Lu au plus vite après l'avoir reçu grâce à Masse Critique, j'ai bien l'intention de relire cet ouvrage pour l'apprécier mieux encore et y piocher les pépites qui m'ont fait vibrer.