La lampe glissa sur le corps et Josh Brolin comprit pourquoi il était là.
La jeune femme qui gisait dans cette nuée d'insectes la dévorant par l'intérieur n'avait plus d'avant-bras. Tranchés au niveau des coudes.
Mais pire encore, son front n'était plus qu'un amas de chairs visqueuses, comme s'il avait été baigné dans de l'acide.
C'était la signature du Bourreau de Portland.
Un mort.
S'il devait compter un milliard, un homme y passerait trente-trois années de sa vie, quasiment la moitié de son existence.
- Je vais te montrer comme je t’aime...
Tout prit alors la consistance d’un cauchemar improbable. Elle sut qu’elle ne ressortirait jamais vivante de cet endroit.
Cette oubliette sinistre n’était rien de moins qu’un abattoir.
Les sépultures sourdaient de la terre comme des doigts rachitiques tendus vers les cieux avec tristesse.
" La littérature est l'essentiel, ou n'est rien. "
Finalement le sommeil adoucit les peines, il fait perdre leur consistance aux maux et transforme une réalité en souvenir.
C’est pas vrai ! se dit-il. Ils nous ont collé un as de la déduction. Un vrai con qui connaît son droit sur le bout des doigts mais qui n’a pas inventé l’eau tiède !
Un criminel peut changer de mode opératoire pour améliorer le déroulement de son fantasme mais pas de signature car celle-ci est plus forte de sa raison, c'est la source même de sa motivation à tuer, il ne la contrôle pas.
Je dois ramener la mariée au frais, on vous tient au courant pour l'autopsie,
Au travers de moi se trouve la voie, sous mes mots se cache la porte, qui guide les aveugles vers la foi, et les témoins du guide vers la morte...