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3,8

sur 170 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On peut reprocher beaucoup de chose à Internet, au rang desquelles celle de voler des heures de lecture aux surfers impénitents, mais lorsqu'on lit la biographie d'un artiste peintre comme je viens de le faire avec celle de Fragonard par Sophie Chauveau, on bénit cette technologie moderne de nous donner accès à la visualisation des oeuvres de l'artiste.

Les biographies d'artistes ont quelque chose de plus que les autres. Cette même chose qui fait d'eux des êtres inspirés, capables de capter des ondes destinées à eux seuls et les rendre accessibles à autrui. Ça s'appelle le talent. A leur préjudice ils sont souvent des précurseurs dans les courants de leur art et ne trouvent malheureusement de popularité qu'à titre posthume.

Tel ne fut pas le cas de Fragonard. Il a vécu de son art. Avec d'autant plus d'intelligence que son époque fut parmi les plus troubles de l'histoire. La guillotine de la Terreur n'était-elle pas implantée sous ses fenêtres, ou presque.

Tout cela nous est conté avec luxe de détails par Sophie Chauveau. Au point d'appesantir son ouvrage de quelques longueurs. Mais l'oeuvre considérable de Fragonard ne pouvait que susciter l'épanchement devant pareil talent. Elle qui s'est faite spécialiste des biographies d'artistes a voulu donner corps à son ouvrage et justifier le titre qu'elle lui a conféré : l'invention du bonheur. Bel ouvrage qui peut nous rendre qu'admiratif du travail de recherche et documentation de son auteure.


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J'ai beaucoup apprecié cette lecture ne connaissant que très peu les oeuvres de Jean Honoré Fragonard. L'autrice m'a fait plonger avec facilité dans cette époque, j'ai imaginé les différents lieux et pu suivre la vie fascinante de ce peintre avec beaucoup d'enthousiasme au début puis me suis essoufflée au 2/3. J'ai trouvé qu'il y avait des répétitions à ce moment là et j'ai eu du mal à terminer le livre malgré le fait que cette période de l'histoire de France est passionnante. Un livre très bien écrit mais un peu long sur la fin selon moi.
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Si on me dit « Fragonard », je réponds « L'escarpolette », et c'est à peu près tout.
Enfin ça, c'était avant ! Avant la lecture de cette biographie romancée, vive, pleine d'allant, dynamique, joyeuse, comme Fragonard, quoi.

Car oui, si vous lisez la vie de Fragonard, vous comprendrez pourquoi on l'associe au bonheur. Depuis sa naissance à Grasse jusqu'à sa mort à Paris, Fragonard a traversé le 18e siècle et l'a parfumé d'enthousiasme et de goût de la vie. Enfin, je mets quand même une sourdine à ma phrase : depuis la mort de sa fille, tout s'est éteint à l'intérieur de lui, quoiqu'il fasse montre d'un semblant de bonheur, par courtoisie.
Cultivant l'amitié, l'amour de sa famille et la passion pour son art, il a connu un succès marqué et marquant.
A ses côtés, évoluent Boucher, Chardin, Greuze, Hubert Robert, David, Gros, Diderot également…
Il a traversé la Révolution, très bien narrée, avec son cortège d'horreurs et d'excentricités grimaçantes.
Toutes les personnes sont racontées avec passion par Sophie Chauveau, qui les rend à nouveau vivantes en les croquant avec leurs tics, leurs tocs, leurs bons côtés, leurs petits travers et leurs mauvais penchants.

Vraiment, je vous conseille ce roman (dont le seul défaut est d'être loooooong car répétitif à souhait) pour vous plonger dans une époque, pour analyser des oeuvres des plus grands peintres dans leur mise en contexte.
J'ai vraiment aimé me documenter de cette manière, et je peux dire que oui, maintenant, je suis devenue une intime de Frago.
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Moi qui suis fan de Sophie Chauveau, en particulier ses 'Passion Lippi', 'Le rêve Botticelli' et 'L'obsession Vinci' ... Je suis restée sur ma faim avec Fragonard! Pourtant le personnage est délicieux! Généreux, inventif, honnête, non conformiste résolument épicurien jusqu'en 1788 ... Apte au bonheur, c'est évident!
Mais, un je ne sais quoi m'a agacée dans ce roman! Probablement des redites un peu trop fréquentes, comme si l'auteur avait laissé l'ouvrage de côté quelques temps et avait oublié qu'elle avait déjà dit quasiment la même chose mot pour mot quelques pages plus haut ! Bizarre !
Malgré tout, encore une fois, un bel hommage au peintre!
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Découvert en livre audio, ce roman est passionnant. On y suit la vie du peintre à travers cette période de l'histoire si mouvante entre la révolution et le directoire. L'écriture est toute en cavalcade comme l'époque mais aussi juste et posée comme le trait du peintre. de belles pages artistiques et historiques.
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1606-1806. Durant deux cents ans, peintres, sculpteurs graveurs et tapissiers du Roy se verront « protégés », dans la partie basse de la grande galerie du Louvre.
Logements, ateliers. le Louvre était un véritable capharnaüm. Continuellement en mouvement, rempli de bruit, de vie. On travaillait au Louvre. On traversait les périples de l'Histoire. On s'entraidait. On apprenait, on éduquait, on discutait, on comparait, on élaborait,on s'aimait, on s'engueulait, on y naissait, on y mourrait aussi.
Jamais fini, toujours en travaux, D'Henri IV à Louis le 16e. Bonaparte y mettra fin. Il faut de la place pour entasser les oeuvres que l'Empereur s'approprie lors de ses conquêtes.
Place ! il faut faire place. «"Qu'on me foute tous ces bougres à la porte ! ».
La Pompadour n'est plus. Marigny non plus. Les artistes quittent le Louvre, les ateliers n'existent plus. Boucher, Chardin Fragonnard, David, Greuze, La Tour, Marguerite Gérard, et « Frago », Jean-Honoré Fragonard, L'enfant de Grasse, le diablotin, amoureux fou du bonheur et de la vie. Frago avec ses chiens, et toute sa ménagerie, Frago qui arpentait les jardins des Tuileries en promenant « Flemmard ».
Il aurait du être gantier parfumeur, il aurait pu. Mais le goût des couleurs l'a pris au berceau. Sa mère ne voulait pas qu'il soit l'esclave d'une famille, d'une corporation. Alors ce sera Paris. Pour la vie.
«  Ce peintre de magie »comme l'appelaient Edmond et Jules de Goncourt. Ce nouvel Fa-presto. le peintre des couleurs, de la lumière, du mouvement. Des batailles d'oreillers, des gueules d'anges, des escarpolettes, des verrous, des orages, des chemises enlevées, du feu aux poudres, des grands secrets, des liaisons dangereuses, des baisers volés, des coquettes, de l'instant, des rubans envolés, des linges éveillés, des dentelles froissées , quelques moments pour l'éternité , et du soleil, son soleil toujours un peu, beaucoup, toujours, partout.
Et puis 1793. Un torrent de sang se met à couler sur les pavés de Paris, noire de sang. Tout ce sang pour nourrir l'Empire. Peu à peu Frago en perd le goût des couleurs. Il referme la boite de ses pigments. Terminé, il ne peindra plus jamais. le sang s'est écoulé le long du temps, le Louvre est à présent un musée. Plus rien des ateliers, plus de cris, plus d'odeurs de soupe mêlées aux effluves des huiles et des vernis, plus de cavalcades d'enfants, plus de claquements de portes, de jappements, de poussière de plâtre, de coups de burin et de marteaux, rien.... juste tout ce qu'ils nous ont donné.

Astrid Shriqui Garain
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"Tire-toi d'affaire comme tu pourras, m'a dit la nature avant de me pousser dans la vie".

Du soleil de Grasse aux rues parisiennes, des ateliers de Chardin à ceux de Boucher à Rome, d'un Louvre encore inconnu aux intrigues du Paris prérévolutionnaire, Jean Honoré Fragonard traverse les chaos de ce demi-siècle avec talent.

Précurseur des impressionnistes, premier conservateur du futur musée du Louvre par la grâce de Napoléon et avec le soutien de David, les couleurs de Grasse qui ont doré son enfance illuminent son oeuvre et Marie-Anne son épouse, Rosalie et Fanfan ses enfants, et Marguerite, sa "belle" ont chacun à leur façon apporté la légèreté qui lui a été un reprochée par certains historiographes.

"Le verrou" est le premier tableau auquel on pense quand on dit Frago (sa signature). le lit, cette invitation à peindre l'enfance, les jeux, le repos et ici l'amour , précède le mouvement de ces tissus qui annonce la passion, avec ce piquant d'interdit...

"La liseuse", sagement assise peinte de profil lisant un livre, annonce ce fameux "jaune" qui va nous éblouir dans beaucoup de tableaux...et

"Rosalie", sa fille adorée, dont les traits évoquent tant de tendresse.

Sophie Chauveau nous comble avec un luxe de détails et d'anecdotes de la vie de Fragonard, et entame son livre avec une jolie phrase: "la légèreté n'exclut pas la profondeur".

Il existe beaucoup de livres, plus spécialisés sur Fragonard. Celui-ci est aux éditions Télémaque, et il a des photos d'une vingtaine d'oeuvres (très important). Il y a aussi un livre audio, lu par l'auteur. Quant au musée Fragonard, il est à Grasse, et outre une collection importante de ses oeuvres, est aussi celui du parfum.

Lien : http://unetassedebonheur.wor..
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[Livre audio lu par l'auteur]

J'ai eu du mal à suivre l'histoire, au début. Sophie Chauveau a une lecture fluide, continue, sans aspérités, qui demande un effort d'attention, car il n'y a pas de balise pour réveiller l'attention. Les récits d'enfance, d'adolescence et d'apprentissage sont dilués et peinent à avancer, on écoute d'une oreille.

La description du Louvre et de la vie incertaine et précaire des artistes qui y sont hébergés a été le passage qui m'a le plus interpellée. J'ai aimé ce paradoxe entre honneurs royaux, prestige des prix de l'Académie, et pauvreté de la vie quotidienne. La personnalité de Fragonard, amoureux des animaux et des enfants, menant sa maisonnée dans un joyeux foutoir, ayant du mal à rentrer dans les cases et n'essayant pas vraiment, défendant son intégrité et son indépendance d'esprit tant bien que mal, me l'ont rendu éminemment sympathique.

La traversée de la Révolution, de la terreur et des cahots historiques qui s'ensuivent est plus âpre, trop longue à mon goût.

Je me suis beaucoup ennuyée à l'écoute de ce livre, mais paradoxalement j'en garde une image lumineuse. J'ai regardé sur internet les tableaux de tous les peintres cités : Chardin, Boucher, van Loo… Je me suis amusée devant les mignonnes peintures érotiques. J'ai fait des recherches sur Sartine, qui fait une apparition très discrète – « Quoi, le lieutenant de police des Nicolas le Floch a vraiment existé ?? ». C'est un livre qui me laissera une impression profonde et durable.

Ce qui me dérange dans la lecture pré-digérée qu'on nous vend par camion actuellement c'est qu'on a pas le loisir de s'ennuyer, de faire des efforts, de se questionner, de laisser l'esprit vagabonder, d'être dérangé… c'est une littérature aux mécanismes grossiers et efficaces, superficiels.

Quel bonheur que l'ennui !
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Sophie Chauveau nous raconte la vie de Fragonard. Nous allons de Grasse à Paris, l'Italie, faisons connaissance avec ses espoirs, la découverte de son talent, ses tableaux. Un roman autobiographique qui nous fait voyager durant l'époque de Louis XV.
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Bravo ! Sophie Chauveau a réussi à rendre la biographie d'un peintre aussi passionnante qu'un bon roman. Ce type de lecture est réjouissant par sa très grande richesse. C'est magnifique d'apprendre avec plaisir.
Sophie Chauveau nous plonge dans la fin du XVIIIe siècle et tout début XIXe. A travers le récit de la vie de Fragonard on voit une société légère sous Louis XV évoluer puis exploser pendant la révolution française pour enfin redevenir plus calme mais un peu tristounette avec l'arrivée du premier empire. Ce livre nous permet de découvrir le monde de la peinture et ses codes mais aussi la manière de vivre des artistes au milieu des bouleversements de l'époque.
Pour moi c'est difficile à critiquer tant cette oeuvre m'a paru foisonnante et il m'est maintenant évident qu'il faut aller au Louvre voir ses oeuvres mais aussi celles de tous ceux qui l'ont entouré.
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