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sur 496 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sous les pas de Cosme de Médicis, que nous savons amoureux des arts, surgit Filippo Lippi. Placé au couvent des Carmes par son bienfaiteur, l'enfant aux pieds couverts de corne est confié à son ami, le peintre moine Guido. Orphelin, Filippo puise son inspiration dans les bas-fonds de Florence puis, au bordel, dans le sein des prostituées qu'il se pressera de rejoindre en s'enfuyant du monastère à la moindre occasion. N'est-il pas vrai d'ailleurs que par un coquin paradoxe, la substance même du religieux est extraite le plus souvent du visage irradiant des filles de joie ? Faisceau lumineux du beau et de la création. Aussi, bien plus tard, lorsque Filippo, fait Fra Filippo Lippi est au sommet de son art et qu'il s'exercera à peindre une authentique vierge, celle-là unique à ses yeux et dont au surplus il est amoureux, il n'y parviendra pas. A moins que… Une fois déflorée il ne l'atteigne en plein, dans la lumière de la perfection et au summum de l'excessive passion. Il s'enfuira avec elle alors et contraindra la rigueur apostolique de trancher… On lui doit en plus de son oeuvre, la reconnaissance d'un statut pour les artisans et finalement de tous producteurs de créations artistiques lesquels travaillaient à l'époque dans un complet dénuement. Une belle immersion dans l'Italie du XVe siècle, dit quattrocento.
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Attention chef d'oeuvre !
Après avoir lu ce livre, je me suis offert un voyage à Florence pour aller admirer les madones de Lippi en vrai. Lippi, c'est le vrai artiste tel qu'on se l'est imaginé à l'époque de la rennaissance. On traverse sa vie, ses joies,ses amours, ses déboires, sa quête avec une belle accélération... On suit l'artiste, ses tentatives, ses extases, et on comprend pourquoi peindre en rouge est si difficile pour lui. Je ne peux rien vous dire de plus. Je l'ai lu, il y a 10 ans, rien que d'en reparler j'ai envie d'y retourner. Si un temps soit peu, la vie de ceux qui ont tout donné pour l'art vous touche, alors lisez Sophie Chauveau... Elle sait faire revivre l'artiste avec ce qu'il a fait mais surtout ses ressentis intérieurs, ses passions, ses inspirations, ce qui l'habite, son monde intérieur... C'est passionnant .
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Magnifique. Tout y est .. le style fluide, la connaissance historique et artistique… la renaissance italienne, Florence, des personnages attachants, une manière de transmettre les connaissances que j'ai adoré. Happée dès les premières pages. Il faut dire que le sujet me passionne j'aime la peinture et je suis amoureuse de l'Italie et de Florence, ville dans laquelle j'ai passé des mois et des mois… Mais aussi par la façon de présenter cette histoire de la naissance de ce grand peintre qu'est Fra Filippo Lippi, la manière dont il a été découvert, les peintres qu'il a côtoyés, son caractère et sa manière de peindre, ses démons et ses passions, ses amours défendues et enfin le contexte historique dans lequel il évolue et plus précisément la description de la famille de Médicis, Cosme en tête.
Coté Renaissance italienne, vous allez faire connaissance avec Masaccio, Donatello, Brunelleschi, Ghilberti, Guido di Pietro, Paolo Uccello, Masolino, Della Robbia, Della Francesca, Pisanello, Botticelli et bien sûr Fra Angelico (Guido) et évoluer dans leurs univers. Vous fréquenterez aussi Michelozzo, architecte du Palais de Cosme de Médicis.
Vous allez vivre avec Filippo Lippi, prince des voleurs et des bordels, ange et démon, ayant la particularité de se volatiliser, s'évaporer et de disparaître. Vous découvrirez comment, pour lui, art et religion se complètent et s'opposent … comment la luxure révèle son génie.
Les vies de Cosme de Médicis et de Lippi sont étroitement mêlées. Cosme est le protecteur, le découvreur, la figure paternelle par moment. Lorsque l'un est emprisonné, l'autre se démène pour le faire sortir de prison et il se rendent la pareille. Tous deux connaissent l'exil, tous deux se couvrent mutuellement.
Je ne vais pas vous en dire davantage pour vous laisser visiter Florence et Fiesole, découvrir Santo Spirito, Santa Maria del Carmine… Découvrir les ors de Fra Angelico, les verts et bleus d'Uccello, le rouge de Masaccio, la première Vierge Marie souriante, la transmission de l'amour de la Beauté.
Ce livre précède juste la période du livre de Jean Diwo « Au temps où la Joconde parlait » que j'avais beaucoup aimé (pas de commentaire car je l'ai lu bien avant la naissance du blog) qui couvre la période 1469-1550 du moment où Laurent, » le Magnifique » va commencer à régner sur Florence. Je vous le conseille aussi si vous aimez la peinture italienne.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Voici un roman qui a déjoué toutes mes préventions - je préfère en général les relations d'histoires vraies - , et qui nous plonge, en un texte parfaitement écrit, dans les couleurs, les fureurs, les flamboyances et les horreurs De La Renaissance italienne, en nous transportant à Florence vers 1450.

Sans vouloir "déflorer" le sujet, c'est un destin tout à fait extraordinaire que celui de cet enfant né dans la douleur, dont le talent précoce est détecté par le patriarche Cosme de Médicis, qui le fait élever (?) par les Carmes pour en faire un moine. Fra Filippo Lippi devient en effet un voyou de la pire espèce, qui ne trouve la félicité que dans les bordels.
Il fera des prostituées ses plus tendres modèles, retrouvant sur la toile le chatoiement de leur peau encore moite de l'amour qu'il leur a rendu.

A plus de cinquante ans, sacrilège suprême, Fra Filippo Lippi séduit et engrosse Lucrezia, une toute jeune et jolie nonne, et le petit Filippino né de leur union dans le couvent de celle-ci, deviendra à son tour un célèbre peintre, collaborant notamment avec le grand Masaccio et terminant après sa mort les fresques de la chapelle Brancacci à Florence, devient le petit Jésus d'une des plus belles madones De La Renaissance.

La passion, c'est aussi, pour le héros, la souffrance. La lecture du roman de Sophie Chauveau est un délice qui vous laisse pantois.
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Magnifique livre, plein de surprise et d'émotions qui nous emmène dans la Toscane des Medicis.
C'est un livre plein de rebondissements auxquels on ne s'attend pas.

Lippi est un petit garcon plein de talent que Cosmes l'ancien prend sous son aile. Au fur et a mesure, il va devenir comme un père pour lui.

On vit l'émeute de 1433 qui va chasser les Medicis de Florence. 
Le doute du jeune homme, les commandes qui se font rares sans ses protecteurs. 
Le retour de Cosmes et la création de l'académie. Pierre de Medicis idolâtre de plus en plus Lippi, ce qui ne l'empêche pas d'entamer une lente descente aux enfers... L'argent et la célébrité nuisent depuis tout temps...

La perte de son Maitre a penser et surtout la periode de deuil qui va suivre vont remettre Lippi dans le droit chemin.
Sa rencontre avec sa femme d'abord en tant que modèle. La dénonciation de leur amour, de la grossesse de Lucrezia et la vie en exil jusqu'à ce que Cosmes réussisse a convaincre le Pape de les grâcier au nom de l'amour... 
En 1461 Lippi est le peintre le plus côté de Toscane. Dans son atelier qui ne desemplis pas se cotoient femmes,enfants, clients et amis peintres comme Diamante et Botticelli
Vient la mort de son ami et mécène Cosmes, puis la consécration finale quand on lui confie toute la peinture de la cathédrale de spolete. Ce sera l'oeuvre de sa vie! Vie qu'il perdra dailleurs dans cette cité. 


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N°535 – Juillet 2011.
LA PASSION LIPPISophie Chauveau – Folio.

Nous sommes le 2 février 1414 et Cosme de Médicis règne sur Florence, la ville des fleurs, cette cité de Toscane au doux nom de femme qui rayonne déjà sur l'Europe entière. Ce prince puissant aime s'habiller simplement mais aime aussi s'entourer d'artistes. En ce jour, sa route va croiser celle d'un enfant qui dans une ruelle de la ville sculpte la poussière. C'est Filippo Lippi , un inconnu, un orphelin qui, il le vérifie tout de suite, excelle dans la peinture, sans jamais l'avoir apprise. Cosme le confie donc à celui qu'on appellera plus tard Fra Angélico, pour un apprentissage qui va durer six ans et pendant lesquels l'enfant sera confié aux bons soins des Carmes. Il n'aura donc plus à mendier ! Dans ce couvent, il se révèle pieux, son maître fait de lui un bon peintre, mais le séminariste se révèle aussi assidu au bordel ! C'est que son ordre n'est pas strict et il est le protégé de Cosme ! Il aime la peinture au point qu'il vole les couleurs... mais c'est pour décorer le lupanar où il a ses habitudes. Il est pauvre et peintre mais ressemble à un ange, c'est sans doute ce qui fait de lui le favori des prostituées chez qui il se réfugie volontiers, mais cela ne l'empêche pas de prononcer ses voeux. Il sera donc Fra Filippo Lippi, mais en apparence seulement.

Pourtant, soumission, abnégation, abstinence, pauvreté et charité sont exactement le contraire de ce qu'il est et de ce qu'il veut devenir demain. Il mentira donc toute sa vie et comme apparemment Dieu a agrée ses voeux, il sera un homme avant d'être un serviteur de Jésus. Il est sensible à la beauté des femmes et professe volontiers que si Dieu a créé le plaisir c'est qu'il a été voulu par Lui et donc qu'il est divin. Il se vautre dans le stupre et fait désormais fructifier son talent un peu dans les chapelles... mais surtout en décorant les lupanars ! C'est certes incompatible avec son état, et cela indispose son protecteur, mais il peint si bien !

Celui qui, en bon élève, avait copié ses maîtres veut maintenant leur voler leur talent et leur style. Ses condisciples Masaccio et Masolino l'ont beaucoup influencé, en peinture seulement. Il aime tellement les prostituées qu'il prête leurs traits et leur beauté à la vierge Marie, un comble !

Le destin de Lippi épouse celui de Cosme son protecteur mais son âpreté au gain fait de lui un habile négociateur de ses oeuvres puisqu'il a fini par découvrir son propre style et qu'il est désormais regardé comme « grand peintre ». Son talent artistique, son parti-pris de faire payer ses clients pour sa prestation intellectuelle, sa promotion dans la hiérarchie ecclésiastique, suscitent pas mal d'inimitiés mais une banale histoire de contrat non rempli lui vaut la prison et le supplice de l'estrapade qui peut compromettre son avenir en lui brisant les mains. Heureusement il s'en sort mais c'est pour mieux retomber dans ses vices ! Florence est, comme Venise, une république qui fonctionne grâce à la délation. Dans la Sérénissime, c'est la « Boca del leone » qui recueille les dénonciations. Ici c'est la « Tambulazione » qui veille et fait de lui un exilé. Lui qui fréquentait volontiers les prostituées vient de tomber éperdument amoureux d'une nonne vierge, Lucrezia Buti, qu'il prend comme modèle de Madone... qu'il va engrosser et dont il veut garder l'enfant. C'est un peu le remake de l'Annonciation. Il n'y aura que le pape, sur intervention de Cosme, son éternel protecteur, pour les relever de leurs voeux, faire d'eux des laïcs à condition qu'ils se marient et élèvent chrétiennement leur enfant. Après quelques périodes de sécheresse, les commandes affluent, ce qui lui permet d'élever dignement sa famille et de l'agrandir, sans oublier cependant de retomber dans ses vieux démons du vice, de la débauche. Il aura pour élève Botticelli.
Il vit de son art, c'est un artiste reconnu et non plus un simple artisan, protégé des Médicis, Cosme et maintenant son fils Pierre. Heureusement pour lui, Filippino, son fils aîné a des dispositions pour la peinture. A la mort de son père, c'est lui qui terminera les fresques de la cathédrale de Spolète.


Tel est donc le fabuleux parcours de Lippi, tout à la fois voyou, ivrogne, libertin, jouisseur et peintre génial (1406-1469) que l'auteur, en quatre saisons, évoque magistralement pour son lecteur. Elle le plonge dans l'ambiance de ce siècle d'exception, dit de « la première renaissance » où cohabitent la ferveur religieuse et la débauche, la beauté et la trahison. C'est passionnant !



©Hervé GAUTIER – Juillet 2011.http://hervegautier.e-monsite.com































































































Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Un livre passionnant qui vous apprend pleins de choses sur le quattrocento italien, sur la vie à Florence, sur les artistes (Donatello, Uccello, Ghiberti, et Lippi) mais aussi sur la famille Médicis : de grands mécènes.
On apprend et à la suite on a encore plus envie de s'intéresser à ces artistes et leur peinture. Un roman historique très vivant !
Lien : http://letempsdelire.over-bl..
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Pour qui aime l'histoire et celle de Venise en particulier, c'est une délectation cette trilogie. Coup de coeur pour le 1er volet.
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Premier volet d'une trilogie artistique aussi passionnante qu'instructive sur la peinture De La Renaissance.
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