Le livre s'ouvre sur la mort de Tarek, le père âgé de 75 ans. Tunisien et musulman, il s'était marié à Emilie, une niçoise catholique qui a suivi son mari par amour en Tunisie. Trois enfants sont nés, un garçon et ensuite des jumelles, qui ont maintenant tous les trois une quarantaine d'années.
Une famille à double nationalité, des enfants élevés dans le respect des deux cultures et des deux religions. Ils ont d'ailleurs des prénoms composés : Pierre-Houssem, Klara-Latifa et Sibyl-Djamila. Très vite, les prénoms ont été « raccourcis » en Piersem, Klarfa et Sibja.
Piersem est devenu médecin et exerce à Tunis, tandis que les filles exercent en France, elles sont professeurs, l'une de philosophie et l'autre de lettres modernes. Mais elles reviennent pendant les vacances scolaires.
Depuis le décès de son mari, Emilie est retournée vivre elle aussi en France.
C'est pendant un séjour chez leur frère que les filles vont se retrouver confinées. L'occasion de discussions qu'elles n'auraient peut-être jamais eues et de redécouvrir leurs doubles racines.
Mais aussi pour l'auteur l'occasion de parler des différences et des richesses que cela engendre, mais aussi de s'exprimer sur différents sujets. La Covid est abordée, oui mais c'est loin d'être le sujet principal. Ce n'est donc pas un énième livre sur le confinement. Je pense que chaque lecteur en retirera des choses différentes, et probablement une grande envie de voyage et de découvertes, que ce soit « géographique », culinaire ou « intellectuel »
C'est également un livre qui n'est pas si facile que ça à chroniquer. Il y a une toile de fond (la double culture et le confinement) avec des discussions qui s'enchaînent sur des sujets très variés : littérature, peinture, cuisine, histoire etc.… ça ne se raconte pas, ça se lit. Et ça se lit même très bien. L'écriture est agréable, le vocabulaire soutenu. Un style que j'ai découvert dans
Jeuillesse et que j'ai été ravie de retrouver ici.
Un livre court, 144 pages, avec un titre révélateur,
TuNicie, qui mêle à la fois Tunisie et Nice (d'où la majuscule en milieu de mot).
Un roman que je conseille à tous ceux qui aiment la belle écriture.
Je vous souhaite une bonne lecture