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3,5

sur 404 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce récit autobiographique de Magyd Cherfi me touche à plusieurs titres . J'ai été , en mon temps, le premier bachelier de ma famille et ayant enseigné 20 ans en collège de « Zone prioritaire » j'en ai connu des Majid,Momo,Farid,Samir …. le texte du narrateur retrace le parcours du combattant que fut son accession au titre de premier bachelier de sa cité , ses efforts altruistes (mais pas que..) pour aider par le soutien scolaire et des ateliers théâtre les camarades , les avanies et horions subis . C'est fait avec verve , souvent amusant parfois désespérant toujours avec une touchante sincérité . Un livre à lire pour qui veut comprendre les « quartiers » ,hors des clichés , des simplifications mortifères , des illusions angéliques.
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La bande annonce du film ne m'avait pas emballée, mais j'ai pris le bouquin à la bibliothèque.
L'ex chanteur de Zebda raconte son adolescence dans les quartiers nords de Toulouse et sa difficulté à être le q entre deux chaises : un rebeu des cités et l'envie de s'immerger dans la littérature, au point d'être le premier à avoir son bac dans la cité...
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Ma part de gaulois.
Magyd CHERFI

Sa part de gaulois Magyd l'a toujours cherchée, toujours revendiquée comme une double culture (algérienne et française) essentielle à sa vie (de la névrose identitaire à la schizophrénie cool comme il dit).
Très bon élève en français il nous raconte sa jeunesse dans les quartiers nord de Toulouse et plus précisément rue Raphaël où il est acquis que ses jeunes habitants arrêtent l'école après la cinquième.
Un quartier cosmopolite du début des années 80 où il n'était pas très bien vu d'être pris en train de lire plutôt que jouer au foot.
D'ailleurs « la lecture c'est pour les pédés » c'est vous dire le niveau !
Sauf que Magyd se prépare à passer le bac et il a une pression énorme car si il l'a il sera le premier du quartier à l'obtenir !
Et je ne vous dit rien de sa mère pour qui avoir le bac est un impératif absolu dans la vie.
Magyd est déjà animé d'une foi en la culture et l'alphabétisation c'est pourquoi il donne des cours de soutien scolaire et qu'il écrit poèmes et pièces de théâtre avec quelques amis.
Les filles sont des personnes dont il rêve et auxquelles il offre des poèmes à défaut de les draguer.
Une enfance entre douleur et bonheur qui a donné des idées à ce futur chanteur et parolier du groupe Zebda.
C'est bien écrit avec un mélange de gouaille et de poésie et j'ai les yeux qui entendent l'accent toulousaing en lisant ce livre.
C'est aussi à la fois révoltant (les filles battues et enfermées par leurs pères ou frères) et attendrissant (cette maman qui promet la terre entière y compris la liberté à son fils en échange du bac).
Donc moi les histoires de Magyd j'en veux encore !
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Début des années 1980, Magyd est en terminale. Il sera peut-être le premier fils d'émigrés algériens de son quartier à avoir son bac. Sa mère y croit et lui promet tout ce qu'il veut. Mais Magyd est déjà bien occupé par son office de poète public pour séduire les filles, l'association de soutien scolaire, l'écriture de saynètes de théâtre et la schizophrénie de sa "part de Gaulois". Avoir le bac, est-ce renier ses origines ? Est-ce pactiser avec le démon, ces Français qui n'obéissent pas aux mêmes règles ni aux mêmes codes ?
Avec humour et réalisme, le futur chanteur de Zebda nous montre cette année dans la rue Raphaël, le déterminisme social des quartiers nord de Toulouse où chaque réussite est un échec, mais où un échec peut aussi être une réussite. On y lit aussi un triste constat de la place de la femme, enfermée ou négociée comme un objet sur lequel on peut aussi passer ses nerfs quand le besoin s'en fait sentir.
Tiraillé entre deux cultures, celle qu'il porte et celle qu'il acquiert, le jeune Magyd est à la croisée des chemins, et ce n'est pas seulement le bac qui lui ouvrira une voie.
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La plume de Monsieur Cherfi rend hommage à son quartier, sa famille, et ses amis, à travers les souvenirs de son enfance et adolescence.
C'est un peu du Pagnol et du Zola mélangés à la sauce harissa.
Car cette part de lui, que l'auteur nous raconte, et une part de notre histoire commune.
C'est là, tout l'intérêt de ce roman autobiographie.
Cela donne presque envie d'aller faire un tour dans la rue Raphaël, à Toulouse.
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J'ai beaucoup aimé ce récit autobiographique de Magyd Cherfi, récit de son adolescence dans une cité de Toulouse.
Magyd Cherfi est fils d'immigré algérien, sa mère a dû souffrir de ne pas parler le français en arrivant, et l'on sent qu'elle a voulu que son fils excelle à l'école pour s'en sortir...La langue française devient le territoire de Magyd, sa force, sa porte de sortie de la cité. J'ai aimé aussi retrouver certains souvenirs de cette époque et en particulier le fait que les enfants de la cité voient leurs parents catastrophés par l'arrivée de Mitterand au pouvoir en 1981...comme c'était aussi le cas dans les familles bourgeoises mais pour des raisons bien différentes!
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Toulouse dans les années 80.
Magyd est au lycée et prépare son bac. Une fierté pour ses parents, une exception dans sa cité. Lui qui est amoureux des livres et de la langue française, est tiraillé entre ses origines et son besoin d'émancipation au milieu d'une période où Mitterrand arrive au pouvoir.

Mon avis :
C'est avec plaisir que j'ai découvert la plume de Magyd Cherfi mais aussi son adolescence, sa jeunesse et sa vision de la France. Alors que je ne connaissais de lui que son role dans le groupe Zebda j'ai trouvé un homme cultivé et plein de valeurs.
C'est avec beaucoup de hauteur et d'autoderision qu'il revient sur cette période de sa vie.

Ma note: 14/20
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J'ai tellement apprécié la verve du chanteur de Zebda dans La part du Sarrasin que j'ai récidivé avec son premier roman. Je le retrouve donc enfant puis ado où le coeur du bouquin est basé sur son BAC qui fera la fierté de sa mère et attisera l'animosité de certains avec ce rebeu qui côtoie le littéraire. C'est drôle et réaliste. Une libraire m'a dit l'avoir reçu en juin et me confirme que Magyd Cherfi est tout-à-fait à l'image de son écriture : très sympa.
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Je suis sorti de ma zone de confort et de mes lectures habituelles pour lire ce récit autobiographique sans tabou et sans compromis. L'auteur raconte son adolescence dans un quartier de Toulouse. On est plongé dans l'univers de ce quartier, où la vie est semée d'embuches. Dans ces quartiers la mise à l'écart est très présente, et l'ascendeur social est loin d'être une réalité. Alors bien évidemment, en plus de la rancoeur post-coloniale, la volonté de ne pas pas ressembler aux « Français » est érigée en règle. Il faut quitter l'école dès que possible et lire, pour une fille surtout, est très mal considéré. Magyd Cherfi était tout l'inverse, il faisait clairement partie des personnes différentes, ayant de bonnes notes et possédant l'amour de la littérature. Il était raillée au quotidien mais aussi considéré comme un danger avec le soutien scolaire qu'il avait fondé, dans lequel il accueillait beaucoup de jeunes mais aussi et surtout des filles.
La quête identitaire est très présente toute au long de ce récit. L'auteur se cherche, entre ses racines, le respect des siens et son envie d'avancer, il hésite et on sent une réelle ambivalence naître dans son esprit. Il se questionne beaucoup.
Il a un lien très fort avec sa mère, qui tient à ce qu'il obtienne son baccalauréat. de son côté, on ressent beaucoup d'admiration et d'amour pour sa mère. Elle est mère de sept enfants et la vie au quotidien n'est pas facile pour elle. Elle choisit de sacrifier ses frères et soeurs et de ne mettre toute son énergie que sur un seul afin que Magyd obtienne le fameux Saint- Graal qu'était le bac dans le quartier. Elle possède une force incroyable et une intelligence remarquable, elle a d'ailleurs un sens de la formule et de la répartie qui m'ont fait beaucoup rire, en plus d'une autorité naturelle qui force le respect.
Magyd Cherfi nous raconte tout ceci avec une certaine autodérision, ainsi qu'une affection touchante envers ce petit monde dans lequel il a grandi. Il n'épargne personne, ni sa communauté, ni les « Français » ; ça nous donne un récit très juste et très émouvant bien au-delà des clichés. C'est une très belle lecture, j'ai personnellement beaucoup aimé et je la recommande sans la moindre réserve.
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Je connaissais le groupe "Zelda" mais pas Magyd Cherfi "tout seul". Dans ce roman, il nous propose de se raconter, de replonger dans son année de term, dans son quotidien des quartiers nord de Toulouse, dans ces heures passées sur le banc à se faire traiter de pédé, dans les failles, que dis-je, les précipices qui séparent la société des "Blancs" bien français de ces rebeus de banlieue, promis à aucun avenir, dont l'idée même d'avoir le bac paraît ô combien farfelue. Il nous raconte l'assoc de soutien scolaire, les cours de théâtre et les ateliers d'écriture, sa place à part parce qu'il aime les mots, Brel Brassens Ferré, Flaubert Maupassant et tous ceux là qui ne sont pas de sa culture mais qui le deviennent ; il parle de ce déracinement, de cet arrachement identitaire, de cette impression de naviguer en eaux troubles, toujours, de la difficulté à trouver sa place.
Oui, c'est super bien écrit. ca manque un peu de liant parfois, d'autres c'est un peu catalogue, mais que de verve, que de fougue, et aussi que d'humour dans ce regard acéré sur les Arabes, ou quelle lucidité je ne sais. C'est un régal de lire des choses comme ça (si c'était un "Blanc" qui l'avait écrit, il serait jugé pour racisme), et cela m'a fortement fait penser aux deux bouquins de Saphia Azzeddine que j'ai lus, "Mon père est femme de ménage" et "La Mecque-Phuket" : on y retrouve la même prise de distance, moqueuse et cependant respectueuse des coutumes qui appartiennent à d'autres.
Je m'en vais de ce pas lire la suite, "La part du sarrasin", mais aussi l'"Antigone" d'Anouilh dont il est question dans le texte et qui m'a fortement donné envie de le redécouvrir ;-)
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