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Citations sur Orthodoxie (67)

Les hommes qui croient réellement en eux-mêmes sont tous dans des asiles d'aliénés.
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Le monde moderne n'est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu'un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu'on les a isolées les unes des autres et qu'elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des « humanitaires » ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère.
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Tout conservatisme repose sur l'idée que si vous laissez les choses telles qu'elles sont, elles resteront ce qu'elles sont. Mais c'est faux. Si vous laissez quoi que ce soit tel quel, vous donnerez naissance à un total boulversement.

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Le courage est presque une contradiction dans les termes. Il signifie un puissant désir de vivre prenant la forme d'un empressement à mourir.
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Le courage est... un puissant désir de vivre prenant la forme d'un empressement à mourir.

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Il ne convient pas de tirer notre idéal du principe de la nature pour la simple raison qu'il n'y a pas de principe dans la nature. Le vil antidémocrate d'aujourd'hui vous dira que l'égalité n'existe pas dans la nature. Il a raison, mais il ne voit pas ce qui en découle logiquement : si l'égalité n'existe pas dans la nature, alors l'inégalité non plus. L'inégalité, tout comme l'égalité, implique une échelle de valeurs. Voir de l'aristocratie dans l'anarchie du monde animal est tout aussi sentimental que d'y voir de la démocratie. Aristocratie et démocratie sont toutes deux des idéaux humains : l'une disant que tous les hommes ont de la valeur, l'autre que quelques hommes ont plus de valeur que les autres. Mais la nature ne dit pas que les chats ont plus de valeur que les souris : la nature ne fait aucune remarque à ce sujet. Elle ne dit même pas que le chat est enviable ou la souris digne de pitié. Nous pensons que le chat est supérieur parce que nous avons, du moins la plupart d'entre nous, une philosophie particulière qui nous fait dire que la vie est supérieure à la mort. Mais si la souris était une souris pessimiste allemande, elle pourrait croire qu'elle n'a pas du tout été vaincue par le chat : elle pourrait croire qu'elle a vaincu le chat en arrivant plus vite au tombeau ; ou elle pourrait s'imaginer qu'elle vient d'infliger au chat un terrible châtiment en lui permettant de se maintenir en vie. La souris pessimiste pourrait exulter à la pensée qu'elle renouvelle dans le chat la torture de l'existence consciente.
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La poursuite exclusive de la santé conduit toujours à quelque chose de malsain. Il ne faut pas placer notre obéissance directement dans la nature physique ; il faut en jouir, non l'adorer.
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Le suicidé est évidemment le contraire du martyr. Le martyr est un homme à ce point attaché à quelque chose d'extérieur à lui qu'il en oublie sa propre vie. Le suicidé est quelqu'un qui se soucie si peu de quoi que ce soit d'extérieur à lui qu'il veut voir la fin de tout. L'un veut que quelque chose commence, l'autre que tout finisse. [...] Le suicidé est ignoble, parce qu'il n'a pas ce lien avec l'existence : ce n'est qu'un destructeur ; spirituellement, il détruit l'univers.
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Le bouddhisme n'est pas une croyance, c'est un doute.
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Les plus grands saints, de même que les plus grands sceptiques, prennent le fait positif du mal comme point de départ de leur raisonnement. S'il est vrai (comme ça l'est sûrement) qu'un homme puisse éprouver un suprême plaisir à écorcher vif un chat, le philosophe religieux ne peut en tirer qu'une de ces deux déductions : il lui faut soit nier l'existence de Dieu, comme le font tous les athées, soit nier l'union présente entre Dieu et l'homme, comme le font tous les chrétiens. Les nouveaux théologiens semblent penser que c'est une solution hautement rationaliste que de désavouer le chat.
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