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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce court livre nous livre le parcours dense d'une femme de son enfance à l'âge adulte dans sa lutte quotidienne pour faire entendre sa voix et celles de milliers comme elles qui doivent lutter pour trouver leur place dans un monde patriarcal.
De l'école à l'université, les rencontres amoureuses, le monde du travail, le mariage et la maternité, une succession d'étapes que franchissent peu à peu les femmes coréennes avec des lignes bien tracées par les rites et coutumes propres à ce pays.
La souffrance psychologique de la protagoniste éclate à l'improviste sous les yeux effaré de son mari. Traitée en analyse, son histoire découle sous les yeux du praticien.
Tout en mêlant fiction et chiffres réels, l'autrice témoigne de la frustration générale des femmes coréennes.
Témoignage clinique et très intéressant de cette vision féministe qui a suscité pas mal d'émoi dans ce pays conservateur.
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Un roman qui a fait sa petite révolution en Corée. Ce que je comprends parfaitement. Kim Jiyoung, née en 1982 parle des femmes Coréennes, mais finalement de toutes les femmes.

Kim Jiyoung est femme, épouse et mère. Mais elle n'est plus une identité propre, elle n'est plus la travailleuse dans l'événementiel, elle n'est plus ce qu'elle aspire. Elle est ce que la société fait d'elle, car il est impossible de fonder une famille et poursuivre sa carrière.

Kim Jiyoung a trente-cinq ans. Elle s'est mariée il y a trois ans et a eu une fille l'an dernier. Elle, son mari Jeong Daehyeon et leur fille Jeong Jiwon, sont locataires dans une résidence de la banlieue de Séoul. Jeong Daehyeon travaille dans une importante entreprise de high-tech, Kim Jiyoung a travaillé dans une société de communication jusqu'à la naissance de sa fille. Jeong Daehyeon rentre chez lui tous les jours de la semaine vers minuit et passe au moins un jour par week-end seul au bureau. Sa belle-famille vivant à Busan et ses propres parents tenant un restaurant, Kim Jiyoung s'occupe seule de sa fille. Quand Jeong Jiwon a eu un an, elle a commencé les matinées aménagées à la garderie située au rez-de-chaussée d'un immeuble de leur résidence.

Un livre-choc pour les coréens. Mais qui ouvre les yeux aux Européens également, car même si certains problèmes ne sont plus présents chez nous, il reste certaines inégalités.

Attention , relativisons tout de même. Ce roman se situe en Corée du Sud. Tout au long de la vie de Kim Jiyoung on voit le pays s'ouvrir, changer et se moderniser. La condition féminine évolue comme tout pays Européen. Mais les interrogations de l'auteur sont tout à fait justifiées.

Ce roman a deux grosses parties. La première nous découvrons Kim Jiyoung mère de famille. Il se passe quelque chose de curieux. On n'arrive pas trop à définir s'il y a une part fantastique ou si c'est un problème neurologique. Toujours est-il que Kim Jiyoung ne va pas bien.

La seconde partie de ce livre, nous raconte la vie de Kim Jiyoung de son enfance à ses 35 ans. Une partie riche en coutumes. En vie familiale. En différence petit garçon – petite fille. On remonte même sur l'enfance de la mère de Kim Jiyoung. On se rend compte que la condition féminine est restée la même pendant très longtemps.

Un livre-choc donc, mais superbement écrit. Une richesse culturelle. J'ai adoré cette lecture !
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Du jour au lendemain, Kim Jiyoung, femme au foyer "accomplie" selon les critères de la société coréenne "pète les plombs". Elle commence à avoir un comportement incompréhensible, à imiter les voix des femmes de son entourage sans motif apparent, sa famille s'inquiète.
Ce sera le point de départ pour un introspection, où l'on va suivre la vie de Kim Jiyoung et de sa famille, être confrontés à la place des femmes dans la société coréenne patriarcale et machiste au possible, à travers des situations que beaucoup d'entre nous ont aussi traversé même si peut-être un peu moins prononcé dans notre société actuelle.
Ça se lit vite, ça se lit bien, malgré le thème je lui ai trouvé beaucoup d'humour de situation, et je comprends qu'il ait été un vrai phénomène dans un pays, pour ne pas dire un continent, où l'on accepte la hiérarchie et la pression de la société dans le silence même lorsque c'est absurde. Bref, j'ai adoré!
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Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-Joo est aussi inclassable qu'exceptionnel, ce roman adoptant subtilement les caractéristiques de l'essai sociétal. J'ai adoré cette lecture, une révélation !
Kim Jiyoung a une trentaine d'années. En apparence, elle a tout pour être heureuse, si l'on met de côté ses aspirations personnelles comme celles de nombreuses femmes en Corée et pourquoi ne pas élargir un peu le périmètre, de nombreuses femmes dans chaque partie du monde.
Ce roman retrace la vie de Kim Jiyoung depuis sa naissance jusqu'au jour où elle perd pied dans cette vie qu'elle n'a pas choisie.
Ce livre est passionnant et percutant. Je ne connais rien de la Corée et j'ai vraiment découvert un pays et une société à travers cette lecture. Kim Jiyoung est une jeune femme de ma génération, nos parcours de vie sont parallèles et pourtant tellement différents. Depuis sa naissance, on lui fait ressentir à chaque instant qu'être une fille c'est partir perdante dans la vie faisant face à un mépris constant, c'est devoir s'effacer devant le masculin, c'est lutter et travailler bien plus qu'un homme pour gagner bien moins que ce que l'on mérite, c'est se sentir vulnérable tout le temps. Tout ce que l'auteure expose page après page est absolument révoltant mais point d'amertume dans le ton, elle parvient à formuler ce constat aberrant sur le fait d'être une femme de nos jours en Corée avec une finesse d'esprit et un humour fracassant. C'est brillant et ça nourrit une vraie réflexion sur la considération pour le féminin dans nos sociétés et c'est bien loin d'être reluisant car, à des degrés différents, les femmes ne sont nulle part à l'abri des diktats patriarcaux.
Kim Jiyoung née en 1982 est un roman féministe, à lire, à transmettre, un roman important sur les droits des femmes, un roman fort qui porte un regard lucide et absolument terrifiant sur le monde d'aujourd'hui. Entre ces pages, bat le coeur d'une révolution.
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Une lecture qui me laisse un goût de larmes.

Larmes de rage, larmes de tristesse pour ces femmes coréennes qui subissent encore un patriarcat et une tradition étouffants.
Je me suis vraiment énervée lorsque certaines situations ont été évoquées.
Le monde du travail notamment, m'a révolté, que ce soit dans un entretien, un poste obtenu...

Lisez-le si vous voulez vous faire une idée...
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Encore un livre que j'ai lu, et dont j'ai peiné à rédiger mon avis. Pourquoi ? Peut-être parce que j'ai enchaîné des livres sur la même thématique, et qu'il était important pour moi de distinguer les uns des autres.
Alors oui, pour moi, ce livre est effrayant, parce que l'on se rend compte qu'à chaque étape de sa vie, une femme souffre – si tant est qu'elle vienne au monde. L'avortement de foetus féminin existe, quoi qu'en disent certains esprits optimistes. Ce constat n'est pas seulement valable dans la jeunesse de Kim Jiyoung : adulte, elle sait, elle entend ses femmes qui disent qu'elles sont fières d'attendre un garçon, qu'elles honorent leur belle-famille, qu'elles n'ont plus honte. Au delà du réflexe de base – personne ne leur a donc jamais appris que c'était l'homme qui déterminait le sexe de l'enfant ? – je me rends compte que ce discours n'est pas si éloigné que cela de ce que j'ai pu lire dans la littérature française contemporaine – je me souviens d'un extrait de livre dans lequel une femme se sentait éminemment supérieure à une autre, puisqu'elle avait mis au monde un fils.
Chaque chapitre, chaque étape de la vie de Kim est une lutte perpétuelle : les filles sont préférés aux garçons, surtout au sein de la famille. Les garçons passent en premier à l'école. Ne parlons même pas des études : je me souviens qu'en 2017 un élève (j'insiste sur le masculin) m'avait dit qu'il existait encore des familles où les études des filles étaient sacrifiées au profit de celles des garçons. Tout cela pour dire que l'action a beau se dérouler en Corée, elle a beau être éloignée géographiquement, elle doit nous amener à nous interroger sur ce que nous vivons en France. Rien n'est jamais gagné.
Et à l'âge adulte ? Pas mieux. En Corée, les mariages sont arrangés le plus souvent, les naissances viennent très vite, et la femme est le plus souvent, pour ne pas dire toujours, obligée d'arrêter sa carrière pour élever son enfant, au moins pour un certain temps, sans avoir la certitude de retrouver du travail, dans un mode où être une femme vous ferme encore et toujours énormément de porte. Quant à être mère au foyer, c'est être immédiatement taxé de « mère parasite », vivant aux crochets de son mari – comme si elle-même n'accomplissait pas des tâches répétitives, ingrates, soulageant son mari de beaucoup de préoccupations, et ce, pour aucune rémunération. L'aveuglement masculin sur la condition féminine est unanime, y compris du point de vue de ceux qui ont fait des études, de ceux qui les soignent et voient au quotidien leur tourment.
Oui, c'est une lecture très pessimiste, finalement, parce que, pour obtenir quelques avancées dans la société, il faut mener un combat constant, quel que soit le pays où l'on vit. Il suffit de pas grand chose pour faire régresser les droits chèrement acquis.
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Entre document et fiction, engagé, résolument féministe, ce texte nous décrit le quotidien de la femme coréenne. L'héroïne, Kim Jiyoung, est née en 1892 et on la suit pendant plus de trente ans de sa naissance à ses années de jeune maman vers 2015. Avec un regard lucide, sans apitoiements, l'auteur raconte le quotidien d'une Coréenne ordinaire, éduquée, qui voudrait un peu rester maitresse de sa vie et se dégager du poids du regard des autres. Elle décrit sans fioriture, d'une manière un peu plate, la société patriarcale dans une Corée résolument moderne. La fin du roman, assez militante, est étayée de chiffres statistiques qui renforcent le propos. Ce n'est plus vraiment du roman mais ça ne m'a pas gênée.
Ce roman m'a passionné car il fait découvrir les modes de fonctionnement de la société coréenne. C'est aussi un roman universel, le patriarcat en Occident est toujours très présent. Nous, les Européennes, n'avons qu'une ou deux générations d'avance en ce qui concerne notre émancipation et il reste encore beaucoup à faire pour arriver à l'égalité.

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" Depuis que je sais que je porte un garçon, je suis fière devant mes beaux-parents."

Kim Jiyoung est née en 1982, c'est une femme ordinaire qui vit à Séoul avec son mari et sa petite fille. Elle a un travail qu'elle aime mais qu'elle a du quitter pour élever son enfant. du jour en lendemain, Kim Jiyoung se met à parler avec la voix d'autres femmes, elle s'incarne dans différentes personnes de son entourage vivantes ou parfois décédées. Que lui est-il arrivé ?

Kim va consulter un psychiatre et, à travers son récit, on découvre son histoire, de son enfance jusqu'à sa vie d'épouse et de mère. On découvre également l'histoire des femmes coréennes sur trois générations et force est de constater que de génération en génération très peu de choses changent avec la malédiction de mettre au monde une fille, le favoritisme des parents et du corps enseignant envers les garçons, l'obligation pour les filles de sacrifier leurs rêves pour leur famille et leurs frères, la discrimination à l'embauche, le harcèlement sexuel, l'impossibilité de concilier vie familiale et vie professionnelle, les emplois précaires non déclarés pour celles qui deviennent mères, la soumission au mari et à la belle-famille. Une vie qui se résume à s'occuper de la maison, des enfants et de sa belle-mère en enchainant les petits boulots même pour celles qui ont des diplômes universitaires. Naître fille c'est être contrainte de renoncer à ses rêves.

Le récit est construit en six parties qui correspondent aux différentes périodes de la vie de Kim. Les différentes injustices et discriminations auxquelles elle doit faire face tout au long de sa vie sont édifiantes jusqu'au dénouement glaçant. Au début on croit lire un livre sur la condition féminine en Corée du Sud mais rapidement on se rend compte que l'histoire de Kim est universelle, toute femme se reconnaitra à un moment ou un autre dans le destin de cette jeune femme coréenne. J'ai été frappée par le peu de différences entre la situation de la femme en Corée et dans notre pays. le style est très simple, la narration est neutre, voire clinique, parfaitement adaptée à ce récit, l'auteure relate simplement la vie de Kim sans émettre aucun jugement. J'ai trouvé intéressant qu'elle insère dans son roman des données chiffrées, des indicateurs sociaux, pour étayer son propos. Un texte courageux et nécessaire à mettre entre toutes les mains, celles des femmes et celles des hommes. Un roman féministe, miroir édifiant de notre société.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Un superbe livre féministe qui dénonce les conditions de vie des femmes Sud-coréenne.
Écrit d'une façon claire, simple et fluide ce court roman nous fais revivre toute l'existence de Kim Jiyoung en se concentrant sur les injustices qu'elle a connu face au "sexe fort".
Un ouvrage puissant, même s'il a été très difficile pour moi de me faire aux noms Sud-coréen.
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Excellent livre !!! Ce livre dénonce surtout la discrimination envers les femmes coréennes qui n'ont pas du tout les mêmes droits que les hommes notamment pour les postes à hautes responsabilités , sur les tenues vestimentaires , sur les salaires , sur les droits du travail etc . Mais elle ne parle pas que de ça elle évoque ce qu'une femme doit endurer chaque jour notamment sur le plan physique et psychologique , on peut dire clairement le terme : être une femme est un combat et l'autrice cherche à mettre un coup de poing à ce système raciste et patriarcal et il est omniprésent dans le monde , ce livre est un enseignement , un témoignage de ce les femmes endurent depuis des milliers d'années .
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