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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'art de perdre le lecteur, pour son plus grand bonheur !

Au départ tout est simple, Delafeuille le bien nommé est éditeur, à la recherche du graal, le livre phare de la rentrée littéraire. Il reçoit un texte indigent, mais plébiscité par sa supérieure hiérarchique qui est la tante de, il faut donc faire avec. Là où ça se complique, c'est lorsque Delafeuille se déplace chez l'un de ses auteurs, Luc (eh eh), en train de se consacrer à l'écriture d'un roman, que nous sommes entrain de lire…

A chaque phrase, chaque nouveau chapitre, nous sommes contraints de recentrer la focale, sous peine de devenir fou (de joie!). C'est une prouesse et un régal.
Cela n'empêche en rien une critique non déguisée du monde de l'édition, mais est-on surpris ?

C'est drôle, inventif, et comme souvent avec Luc Chomarat, le titre peut être source de gags : présentez-vous dans une librairie pour demander le livre de la rentrée !

240 pages La manufacture de livres 24 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Viens de terminer « le livre de la rentrée ».
C est une véritable promenade entre les pages qu'on traverse parfois en les tournant comme on changerait de pièce, qu'on se mettrait à habiter quand on commencerait à les lire. Ce livre de la rentrée est en construction devant nous mais puisqu on le lit on participe à sa construction. … C'est un peu Alice au pays des merveilles version moderne … Et puis il y a Delphine que l'auteur inscrit dans notre imaginaire..
C'est troublant, bluffant intemporel et déraisonnable


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« Le Livre de la rentrée », et c'est peu dire. Un feu d'artifice littéraire.
Pétillant, subtil, raffiné, ce livre est une délectation. La vigueur d'un langage de virtuosité. Tant de malice, d'intelligence aiguë, dans une douceur telle, que l'on ouvre toutes les fenêtres de ce livre singulier, l'avant-garde du génie.
Sous ses faux airs de clown au nez rouge, s'élève une histoire aux multiples signaux. La caricature de nos idiosyncrasies, et c'est drôlement bien mené.
Sociologique, engagé, sociétal, les degrés sont l'acuité, l'éveil de nos fantasmes et désirs.
Les diktats, les arrières-pensées, les courants de mode, les habitus sont distillés. D'aucuns trouveront l'évocation de leurs petites habitudes et manies.
Ce livre est fascinant de justesse. le regard d'aigle d'un auteur : Luc Chomarat qui observe, jongle, glisse entre les lignes, nos travers, notre conformisme, sans être critique, l'humour souverain et la pertinence époustouflante.
« - Les hommes médiocres et violents ne sont pas à fuir parce qu'ils sont des hommes, mais parce qu'ils sont médiocres et violents, non ? Et même chose pour les femmes, non ? ».
L'histoire est audacieuse et pointe du doigt là où ça fait mal. Bien au-delà, le charme des sentiments, le macrocosme de l'identité. Les rôles inversés, comme une prise de pouvoir sur l'autre. Car oui, l'auteur plonge dans le récit et ses brasses sont des rires, des clins d'oeil. Des myriades de surprises qui frôlent nos convictions et nos partis pris. Ce livre est profondément humain et acclame la quête de soi. L'envol d'une création littéraire, gémellaire avec « Delafeuille » personnage central de ce livre.
L'enjeu pour ce dernier, éditeur soumis aux pressions éditoriales de sa hiérarchie. Il se doit de trouver le manuscrit qui sera remarqué, en haut du podium. Il prend acte du manuscrit de son ami devenu, Luc qu'il a déjà édité. Tourmenté, quelque peu fragilisé par cette quête du Graal, le défi pour lui. Il va se rendre dans le Sud-Ouest en bord de mer pour quelques jours chez Luc. Ce dernier vit dans une agréable maison, avec sa femme Delphine, leur fils et le chien Pablo, si, si. Parisiens parachutés, dans l'ère post-Covid, en plein air. Jogging pour lui et écriture, pour Delphine, le quotidien basique d'une femme au foyer. Pas un faux-pli, pas une poussière ne sont ignorés. Elle est belle, envoûtante, magnétique. Il est misogyne, bobo, lisse et son égo est surdimensionné. Delafeuille se fait discret. Il observe ce couple avec enfant, imagine un roman, sauf que.
Les conversations sont des leviers, des prises de risques. Chacun reste sur sa position. Un chat reste un chat. le manuscrit va être semeur de zizanie. La fiction et le réel s'enlacent. Delafeuille et Delphine deviennent des protagonistes. Mais la vie, la vraie est dans l'éclat de la nouveauté. Delafeuille ressent des sentiments pour Delphine. Luc fond les décors. Attise la transmutation. Les pions avancent. Rien ne s'échappe. Delafeuille fait plusieurs séjours chez Luc. Comme un escompte hyperbolique du futur.
« - Et puis, ils me font marrer, tes collègues. Leur soi-disant respect des minorités. Il n'y a pas plus raciste qu'un éditeur parisien. Pourquoi crois-tu que, pour eux, « la blanche » est supérieure à « la noire » ? Delafeuille sourit. -Je crois que tu vas un peu loin ? -Parce que tu penses comme eux. Tu es comme eux. Tu es l'un d'eux. L'éditeur ne releva pas. Raoul était un bon gars. Il fallait juste laisser glisser »... « À Paris on peut tomber amoureux tous les jours ».
Romantique, sensible, Delafeuille est dans une solennité amoureuse. Il ne dit rien. Delphine reste dans son rôle de femme soumise, effacée, à distance de ce qui pourrait faire trembler les murs de son antre. « Elle était vraiment leur mère à tous. C'était paradoxal. Elle ressemblait à un dessin de Kiraz. Pas à une madone à l'enfant ».
Luc reste constant dans sa toute puissance bourgeoise et désagréable. « - Je vais te filer mes vieilles Asics. Maintenant je porte des Brooks. J'ai franchi un pas important. -On n'a vraiment pas les mêmes problèmes ».
« Le Livre de la rentrée » est une mise en abîme psychologique des errances des rapports humains. « Sommes-nous ce que nous sommes ? ». Délicieusement politique et satirique. La traversée du miroir des existences inachevées en quête initiatique. Qui de la fiction ou du réel ? « Le Livre de la rentrée » est un pied de nez au monde éditorial. C'est un livre au fond, d'une gravité spectaculaire. Mais « Le Livre de la rentrée » n'est pas toujours celui que l'on croit, mais celui-ci. Apprendre à se méfier comme le disait Prosper Mérimée.
Une madeleine de Proust. Publié par les majeures Éditions La Manufacture de livres.
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Ceux qui, comme moi, suivent depuis quelques années Luc Chomarat, vont être ravis de retrouver Delafeuille et Luc son auteur « tête de gondole ».
Ceux qui ne connaissent pas encore, vous allez découvrir un roman pas tout à fait comme les autres et des personnages encore plus originaux.
Dans le Dernier Thriller Norvégien, pour ne citer qu'un des derniers romans en date parus à La Manufacture de Livres, l'auteur se moque de ces polars nordiques très en vogue.
Dans le Polar de l'Eté … bon, vous avez compris l'idée.
Cette fois-ci Luc Chomarat nous parle du Livre de la Rentrée. Vous savez, celui qui va devoir émerger parmi les centaines de romans qui vont paraître ce mois-ci et le mois prochain.
Delafeuille, éditeur au bord du gouffre, doit absolument publier ce roman que tout le monde va s'arracher. le truc bien commercial qui sera lisible et compréhensible par tout le monde. Sauf que Delafeuille lui, a craqué sur le manuscrit de Luc qui parle de son épouse. Mais est-ce sur le manuscrit ou sur le sujet que l'éditeur développe une obsession ?
Cette fois encore, Luc Chomarat pointe tous les travers du milieu de l'édition, de la manière dont le livre est utilisé comme objet commercial.
C'est toujours aussi désopilant, et pour moi, si ce n'est pas LE livre de la rentrée, il fait partie de mes favoris.
On attend avec impatience « le Nouveau Prix Goncourt » 😊
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531 livres parus lors de la rentrée littéraire et pas un seul de la maison d'édition dans laquelle travaille Delafeuille est sur une liste de prix. Les ventes sont même à la traîne.
Alors la nouvelle directrice commerciale avertit Delafeuille, il lui faut le livre de la prochaine rentrée littéraire, sinon des têtes seront coupées et peut-être bien la sienne… Delafeuille prend peur. A son âge, pôle emploi ? Il n'y tient pas.
Alors, il cherche l'inspiration dans les allées de Gibert où son ami et libraire, Raoult, lui explique que l'avenir sont les mangas et non plus la littérature blanche.
Il reprend un peu espoir quand il se retrouve face au manuscrit d'une connaissance qui se rêve en futur bestseller et est persuadé que son roman sans ponctuation et bourré de fautes d'orthographes est le prochain succès. Pour Delafeuille, c'est une calamité mais il sait que cela peut plaire.
Il retrouve surtout le sourire durant son séjour dans le Sud-Ouest. Invité par un ami écrivain, Luc, à passer quelques jours dans sa nouvelle maison loin du tumulte de la capitale, Delafeuille respire enfin. Il retrouve les joies de la vie simple selon les dires de Luc. Mais ce dernier a aussi une idée derrière la tête en le recevant. Lui aussi écrit un nouveau livre. Et cette fois-ci, contrairement à ses précédents, ce n'est plus du polar mais de la littérature. Il se lance dans la blanche. Il écrit sur sa femme, une charmante personne qui ne laisse pas Delafeuille indifférent. Et si le livre de la rentrée était celui de Luc ?
Delafeuille commence sa lecture et la fiction vient se mélanger au réel. Un flou s'installe entre les pages noircies et la réalité. D'ailleurs, Delafeuille est-il un personnage de notre fiction ou de celle de Luc ?
La fiction et le réel s'entremêlent et nous emportent pour des pages drôles, parfois piquantes et surtout pleines de passion pour la littérature.
Un roman qui dépeint l'univers des livres : de leur création à leur médiatisation, et décrit avec humour le phénomène de « mode littéraire ».
Une lecture passionnante qui rend hommage aux livres, aux écrivains, aux éditeurs, aux libraires et aux lecteurs !

Lien : https://www.quandleslivresno..
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