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4,37

sur 1090 notes
En Résumé : J'ai trouvé ce troisième et dernier tome de ce cycle un niveau en dessous des précédents, mais cela ne l'empêche pas d'être sympathique à lire et d'offrir une fin que j'ai trouvé solide. La grande force de ce récit, mais aussi de ce cycle, vient de la vision de l'avenir que construit l'auteur, qui s'avère plausible et entraînante, mais aussi des idées qu'il soulève et véhicule tout du long. On sent ainsi une imagination débordante que ce soit aussi concernant les lieux visités, les technologies et idées qui reposent toujours sur des concepts scientifiques présentés de façon compréhensibles et aussi des réflexions morales soignées et intéressantes. le soucis vient que ce troisième tome m'a paru trop dense, que ce soit dans les descriptions ce qui provoque des longueurs, mais aussi dans les idées. L'auteur donne l'impression de se lâcher complètement dans les notions qu'il développe ce qui provoque une certaine confusion. Alors rien de trop gênant, mais qui s'avère un peu frustrant et donne l'impression que le livre aurait pu être plus prenant avec 50 voir 100 pages de moins. Concernant les personnages, rien de nouveau ils restent des outils pour l'intrigue, mais autant dans les autres tomes j'arrive à accrocher à certains, autant là, même s'ils restent entraînants, il ne m'ont pas touché du tout. Par moment j'ai même eu envie de secouer l'héroïne, pas tant par son caractère qui est ce qu'il est, mais par la capacité des autres à se reposer sur elle alors qu'elle prendra toujours ce que je considère comme la mauvaise décision dans une telle période. Après ce roman a quand même remplit son rôle de me dépayser, de m'offrir un avenir plausible, logique et intéressant qui fourmille d'idées, certes il est un peu moins prenant et efficace que les précédents, mais je l'ai quand même lu avec un minimum de plaisir, le tout porté par une plume simple. Je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Fin magistrale d'une géniale trilogie.
Cette trilogie est absolument admirable à tous points de vue : elle est profondément originale, chaque rebond narratif est surprenant, la vulgarisation et l'utilisation de la science à des fins narratives montrent une grande maestria. le lecteur est happé par l'histoire et fasciné par les mondes décrits. le dernier tome est au niveau des deux autres ; sa lecture est passionnante de bout en bout.
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Cette fois j'ai pris soin de noter tous les noms et rôles des le début... Beaucoup de morceaux d'histoires à suivre, dès le départ, mais finalement la difficulté fut plus une question de structure temporelle de la narration que de nombre de personnages.
A partir d'une une très jolie histoire d'amour, la narration de la partie cosmique de poker menteur avec Trisolaris se poursuit, au fil des décennies et des siècles, dans une alternance de violence et de calme et avec un souffle épique qui traverse tout le système solaire. Chen Xin, jeune chercheuse physicienne, en est l'héroïne centrale au gré des retournements de situation et de phases d'hibernation.
Beaucoup de "découvertes" en physique fondamentale décrites avec un souci du détail qui donne l'impression de lire un article scientifique, alternent avec de magnifiques  passages très poétiques ou très mystérieux.
Le final est une magnifique surprise colorée et onirique.

On est devant ces 935 pages comme un enfant devant une énorme pâtisserie ; on a très faim, c'est très bon, mais il nous arrive de frôler l'indigestion. Il faut savoir lâcher le livre et le reprendre après une pause.
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Fort des deux précédents tomes avalés, le lecteur qui s'engage dans la lecture de la mort immortelle pense arriver en terrain conquis... et en fait non... Liu Cixin s'amuse à déboussoler complètement ses lecteurs dès les premières pages. Alors que La forêt sombre se terminait sur l'histoire de l'humanité au XXIIIe siècle, l'auteur nous entraine dans le Constantinople du XVe siècle à la veille de la chute de la ville... pour ensuite revenir sur ses pas et recommencer ce nouveau tome à l'ère de la grande crise, c'est à dire au même point que le début de la forêt sombre. Au-delà du coté déroutant, c'est aussi un pari osé de la part de l'auteur de choisir de réécrire une partie de son récit d'un autre point de vue.

L'auteur récidive avec son choix déjà pris au tome 2 de nous proposer de nouveaux personnages mais, ici en plus, il reprend une bonne partie de l'intrigue du tome 2 via un autre personnage : un autre point de vue - un autre récit - une histoire différente. C'est habilement mené et audacieux car du coup, ce troisième tome se déroule sur une période énorme : plus de six siècles (voire encore plus...) tout en nous révélant une tout autre facette du récit (à l'échelle galactique) découvert dans la forêt sombre. On comprend bien dans ce troisième tome que ce sont les personnages qui servent le récit et non l'inverse. Un personnage principal et une foule de personnages secondaires avec leur importance sur un chapitre ou sur l'ensemble du livre, impossible de le savoir à l'avance, mais à chaque cas, Liu Cixin choisi de ne développer les personnages que de manière très superficielle, seul 2 ou 3 personnages sont plus développés pour le besoin du récit. Cependant, qu'un personnage apparaisse pour apporter un point de vue de plus dans l'histoire, une avancée technologique, une découverte... tous sont guidés (principaux ou secondaire) par un absolu : faire son devoir. Cheng Xi, Luo Ji ou Yun Tianming, les commandants des vaisseaux spaciaux ou les scientifiques du programme escalier, tous les personnages ont comme point commun ce devoir qui guide leurs décisions et finalement leur vie. C'est, je pense, un des points les plus marquants de la trilogie de Liu Cixin : un devoir envers soi, envers la Terre ou l'Humanité qui est omniprésent.Des chapitres de longueurs différentes, des personnages à foison, des points de vues variés et une histoire qui se déroule en plusieurs points de manière parallèle, le tout offre une fresque grandiose qui force l'admiration par sa structure complexe mais maitrisée. En 850 pages, il y a bien sur quelques longueurs notamment quand l'auteur saute dans le temps et doit ensuite donner des clés au lecteur pour comprendre le nouvel environnement dans lequel il le projette. Mais même si cela casse parfois un peu le rythme de lecture, on ne perd tout de même pas l'intérêt de cette histoire qui est de toute manière en dent de scie (ben oui six siècles tout de même...).

J'avoue que je me demandais en commençant ce tome 3 comment l'auteur allait orienter sont récit. La forêt sombre fini sur une note sombre (justement) : l'espace est une forêt sombre où sont tapis de nombreux prédateurs et l'humanité avec sa vision utopique de la conquête spatiale n'était pas prête à affronter cet environnement. Avec La mort immortelle, Liu Cixin garde ce coté résolument pessimiste : l'espace est fondamentalement une jungle et seuls les plus évolués, ici ceux qui frappent en premier, survivent. C'est la première fois que je lis un récit de science-fiction qui envisage l'exploration spatiale comme la chose la plus dangereuse pour l'espère humaine (bon après comme j'ai lu peu de récits de Hard SF, ma bibliographie a surement des trous...) on est loin des récit de space opera où l'humanité s'est adaptée à de nombreux environnements presque en claquant des doigts. Ici, l'humanité n'est qu'un grain de poussière dans la galaxie et son coté utopiste voire enfantin la met à la merci d'espèces beaucoup plus agressives. C'est à la fois pessimiste mais aussi très réaliste ce qui en fait une lecture hors normes mais captivante.

Là où j'hésitais, avec le problème à trois corps, à mettre la série en Hard SF, avec ce tome 3 il n'y a plus d'hésitation... je trouve cependant cette trilogie plus accessible que d'autres, mais là c'est un avis très personnel que je ne suis pas sure que d'autres partage... Il n'en reste pas moins que j'ai trouvé les théories scientifiques utilisées dans cette trilogie : le voyage à vitesse luminique, les liaisons entres les espaces de dimensions différentes et leur utilisation, le champ noir... judicieusement exploitées pour accrocher le lecteur sans ce perdre dans de trop longues explications. Ceci grâce notamment à des changements de styles narratifs qui casse un récit que l'on pourrait autrement trouver trop ardus tout en étant trop linéaire.

Au final, c'est un coup de coeur pour cette trilogie qui m'a réconcilié avec le style Hard SF. J'ai trouvé le récit de Liu Cixin captivant et atypique et bien que la lecture de ce troisième tome soit, comme pour les deux premiers d'ailleurs, assez exigeante, il n'en reste pas moins un récit remarquablement original et passionnant. Vous l'aurez compris, c'est pour moi un des meilleurs récits de SF que j'ai lu ces dernières années, peut être pas accessible à un lecteur de SF débutant mais qui porte ici une vision résolument différente des auteurs de SF anglosaxons. Une originalité culturel que l'on ressent clairement et qui est quelque part très rafraichissante.
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Avec La mort immortelle, Liu Cixin clôt une épopée vertigineuse. Un cycle épique qui nous fait traverser le temps et l'espace, en compagnie de Cheng Xin. A la fois témoin et catalyseur du destin d'une civilisation, cette jeune scientifique brillante née à l'ère commune (comprendre, de nos jours) fera l'expérience de l'hibernation à de multiples reprises. Autant de bonds temporels lui permettant de connaître les avancées et rebondissements ponctuant l'histoire de l'humanité : depuis la mise en place du programme Escalier, en passant par l'ère de la dissuasion trisolarienne rendue possible par Luo Ji, jusqu'à l'ère des bunkers, cités-états à l'ombre des géantes gazeuses. Nous suivons les vains espoirs et projets de l'humanité pour échapper aux attaques de la Forêt Sombre. Selon cette théorie glaçante, étant données des ressources par nature limitées, toute civilisation connaissant l'existence et la localisation d'une autre se retrouvera poussée à tirer en premier pour assurer sa survie. Liu Cixin va encore plus loin et nous emmène par-delà cet affrontement millénaire… jusqu'à la fin de tout ?
Liu Cixin nous dépeint un univers sombre et terrible, où les concepts physiques et astrophysiques servent un récit riche et prenant. Il alterne les épisodes de récit quasi historique avec l'histoire de la jeune Cheng Xin. de longs passages descriptifs donnent de l'épaisseur à l'univers qu'il a construit méticuleusement et fait évoluer au fil des siècles. le style narratif est particulier, s'appuyant de manière très prononcée sur les théories scientifiques, et je comprends qu'il puisse rebuter certains lecteurs. Il est clair que l'auteur est plus à l'aise pour décrire une portion du système solaire que les sentiments de ses personnages. Ceux-ci peuvent nous apparaître un peu stéréotypés et distants, à l'image de Cheng Xin en madone immaculée devant faire des choix au nom de milliards d'êtres humains.
Et puisque ce fut une lecture audio, je finis par une mention spéciale pour la narration particulièrement immersive du magistral Vincent Schmitt qui m'aura accompagné avec plaisir tout au long de ce cycle incroyable.
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Une dernière lecture en forme d'apothéose !

Après LE PROBLÈME A TROIS CORPS et LA FORÊT SOMBRE, Liu Cixin referme l'un des cycles de science-fiction les plus ambitieux de ce siècle.

Il n'est pas très gentil l'ami Liu, ça va être légèrement coton de passer après lui. Cette trilogie est d'une ampleur, d'une ambition démesurée. S'étendant sur quelques millénaires, elle retrace la destinée d'une espèce : la notre.

Liu Cixin n'est pas un décliniste. Il ne voue pas aux sept cercles de l'enfer cette humanité qui saccage soigneusement son habitat cosmique. Il imagine un sursaut, une prise de conscience collective. Bon, cette union planétaire se noue face à la menace d'une annihilation cosmique perpétrée par une race extraterrestre technologiquement supérieure. Les Trisolariens. Envahisseurs fuyant leur planète légèrement invivable pour des raisons expliquées dans le tome 1.

Le tome 2 relate l'attente de l'humanité face à l'arrivée d'une armada sidérale omnipotente. Les stratégies mises en place et le statut quo trouvé pour bloquer l'invasion. Équilibre de la terreur radical entraînant l'extermination définitive des deux systèmes solaires par une civilisation encore supérieure qui préfère prévenir tous dangers potentiels d'une agression future en éradiquant tout ce qui dépasse. le concept de "la forêt sombre". Il suffit pour cela d'envoyer des coordonnées spatiales. Carton d'invitation à un holocauste terminal.

Le troisième et dernier tome démarre lors de ce fragile consensus où une coopération forcée entre terriens et Trisolariens s'installe. Une conclusion dantesque, proprement vertigineuse à cette épopée qui s'étend sur plusieurs millénaires.

Ode aux sciences expérimentales, la trilogie des Trois Corps trouve ici un dénouement à la hauteur de l'ambition démesurée mais assumée de l'opus magna de Liu Cixin. Ne reculant jamais devant l'aridité des concepts scientifiques abordés, Liu Cixin fait certes oeuvre de vulgarisation de haut vol mais il est surtout un écrivain humaniste qui ne perd jamais de vue ses personnages.

Protagonistes noyés dans une destinée collective à l'échelle d'une civilisation, ils ont les yeux fixés sur les étoiles et les pieds dans le sol.

Liu Cixin nous serre la gorge, nous embue les cils et nous donne à lire des pages hallucinées et hallucinantes, surtout dans le dernier tiers du bouquin, pages qui nous donnent le vertige.

LA MORT IMMORTELLE fait partie de ces oeuvres qui rendent jaloux et condescendants. Jaloux de celles et ceux qui ne l'ont pas encore lue. Condescendant envers celles et ceux qui refusent l'aventure.

Tout simplement grandiose...
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Les solutions pour échapper à la destruction imaginées dans les tomes précédents sont mises à l'épreuve, alors que nous suivons l'évolution de l'Humanité au fil des siècles.

Un tome encore plus long et plus imprégné de théories scientifiques que les précédents! Si si, c'est possible ^^

Alors, encore une fois, c'est passionnant: (...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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La Mort immortelle, troisième et dernier tome de la trilogie des trois corps de Liu Cixin est un roman de science fiction teinté de Hard Science.

Tout d'abord, un mot sur ce titre français pour le moins étrange : il s'agit de la traduction poussée par Liu Cixin lui même (après que d'autres comme "La Mort éternelle" ou "La Mort sans fin" aient été proposées par le traducteur).

L'intégralité du récit est centrée sur l'astrophysicienne Cheng Xin. Les autres personnages Yun Tianming, Thomas Wade, AA et Luo Ji (que nous retrouvons) ont un rôle plus accessoire et ne sont généralement vus qu'à travers le regard de Cheng Xin. La profondeur des personnages n'est sans doute pas le point fort du livre mais l'auteur évite toujours de sombrer dans le manichéisme.

Coté rythme, l'histoire (emportant avec elle le lecteur) avance rapidement sur les deux tiers du récit. Suite à la découverte du mécanisme de la Foret Sombre par Luo Ji, nous entrons dans une ère de dissuasion qui n'est pas sans rappeler l'équilibre nucléaire de la guerre froide. Les réflexions portées par l'auteur sur celle ci comme sur beaucoup d'autres sujets (la responsabilité collective, l'altérité, l'hyper-information, l'évolution des sociétés d'"abondance" etc.) au fil de l'histoire sont intéressantes et atypiques.

Cette première partie qui s'étale sur les deux tiers du livre m'a beaucoup enthousiasmé et m'est apparue comme la plus prenante de la trilogie.

Un bémol tout de même sur le dernier tiers du livre qui prend une teinte plus contemplative et est bien davantage marquée Hard Science que le reste du récit. À partir de là, les enjeux m'ont parus plus abstraits et moins signifiants. Une partie un peu en deçà du reste du livre à mon gout mais cela reste très bon.

Bref, avec comme atouts une intrigue très prenante, des réflexions originales et un style fluide, ce tome conclu brillamment la trilogie de Liu Cixin.

Après cette lecture, je suis persuadé que l'auteur chinois a tout d'un grand auteur : ceux à même d'apporter véritablement leur propre pierre à l'édifice du genre et apte à le faire évoluer.
J'attendrai avec intérêt les prochaines traductions de ses livres en français (et pourquoi pas la VF ou VO sous-titrée du film adapté de son livre: The Wandering Earth).
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Quelle trilogie de dingue !!
Si j'avais eu quelques difficultés avec le premier tome : le problème à trois corps, l'intrigue de base m'avait absolument fascinée. La suite, La forêt sombre, avait été passionnante.
Ce dernier tome est un pavé de 950 pages d'une densité affolante 😱.

L'auteur propose une intrigue incroyable qui tient en haleine malgré les développements scientifiques. Mais heureusement, même sans connaissances dans le domaine, il arrive toujours à vulgariser ses explications et nous permet de comprendre le principe énoncé.

Les ellipses temporelles que subissent Cheng Xin, scientifique et personnage principale, nous bousculent et réinitialisent notre perception du contexte. Cela apporte tellement de richesse !
.
Si les 80 % de ce dernier tome sont impressionnants de maîtrise, riche en surprises et si intenses, j'avoue que la toute fin m'a un peu frustrée et un chouïa déçue car j'ai eu le sentiment que l'auteur repoussait toujours plus loin ses concepts au détriments de l'émotion. de même que dans le traitement de ses personnages qui manquent cruellement d'épaisseur (notamment Cheng Xin qui passe plus pour une cruche naïve et idéaliste que pour une scientifique chevronnée et combative)

𝐄𝐧 𝐁𝐫𝐞𝐟 :

Cette trilogie est juste un monument de la SF même si elle n'est pas forcement facile d'accès. Je suis tellement curieuse de découvrir la série Netflix car j'ai du mal à imaginer comment adapter cette impressionnante, foisonnante et complexe histoire.
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Encore une fois, Liu Cixin nous montre l'étendue de son talent narratif, de son potentiel tout particulier pour les retournements de situations, le suspense insoutenable et l'alternance entre pics de progrès et crises monumentales. La mort immortelle, tout comme le deuxième tome, explore une multitude de possibilités et de scénarios très variés, sur ce postulat : L Univers est une forêt sombre où chaque civilisation intelligente fait mieux de se dissimuler aux yeux du reste de l'immensité abyssale, ou alors d'être bien préparée à toutes les possibilités, que ce soit au niveau offensif ou défensif. Mais la guerre qui fait rage ici dépasse toutes les guerres stellaires déjà vues, remisant au placard tout l'univers Star Wars. Alors même que le principe de la forêt sombre a été exposé, Liu Cixin essaye d'insuffler un maximum d'amour et de bienveillance dans ce tome final, qui sera pourtant le plus dur des trois.

Si vous avez déjà des angoisses métaphysiques et existentielles profondes, attention : ceci va sûrement les augmenter encore d'un cran. Néanmoins, c'est clairement l'oeuvre de SF la plus ambitieuse et la plus complète que j'aie pu lire, qui soit aussi aboutie, tant au niveau de la construction du récit qu'au niveau des détails techniques, qu'au niveau de l'exploration et au niveau des lois de l'Univers. C'est une trilogie impossible à lâcher, qui renverse tout sur son passage, et qui offre autant d'optimisme que de désespoir. La profusion de détails et d'explications fait qu'on s'y croit à fond, tout paraît millimétré, enchâssé parfaitement, de l'horlogerie minutieuse, et même la façon dont est montée le récit fait penser aux romans policiers : chaque chose a son importance et tout finit par trouver sa place.

Mon seul regret aura peut-être été au final de ne pas en apprendre plus sur les autres civilisations, les autres systèmes solaires, les autres dimensions évoquées, mais je crois qu'il est clair que ça aurait été superflu car tout est déjà dit, et en rajouter aurait peut-être trop présomptueux, ou en tout cas trop facile : comment appréhender, comprendre, raconter, décrire des civilisations qu'on n'ont rien en commun avec les humains ? Trisolaris aura été une maigre exception, bien que l'auteur n'en ait conté que les exploits technologiques et la triste histoire solaire. Eux-même resteront un mystère jusqu'au bout. Tout comme l'issue finale du roman, bien que la fin soit magistrale et qu'elle laisse ouverte la porte des possibles.

Voilà, je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher les innombrables surprises que vous réserve ce roman, mais il y a énormément à en dire, à analyser et à contempler, et encore une fois Liu Cixin a puisé dans toutes les dimensions disponibles pour presser le fruit SF et en extraire un élixir surpuissant. Malgré le fait que la hard-SF et plus clairement la SF militaire soit souvent très masculiniste et que ça soit toujours un peu le cas ici, je note l'effort d'avoir placé dans deux des trois romans des personnages féminins forts avec un pouvoir immense et d'avoir pensé une société plus féminisée dans un certain futur (malgré les quelques remarques faites dessus qui m'ont refroidie). Il y a peut-être aussi des incohérences à quelques niveaux éminemment techniques, mais puisque je ne suis que novice dans ces domaines, tout paraît hyper pointu et possible. Bref : fans de SF, courrez-y, plongez dedans, faites-vous aspirer. 800 pages de bombe à retardement.
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